J'ai pas un mauvais souvenir de "Year of the gun" et "la quatrième guerre"...ses téléfilms de fin de carrière sont très bons aussi, d"'après Tavernier du moins.AtCloseRange a écrit :Dead Bang (1989)
ça reste un clou de plus dans le cercueil de la carrière de Frankenheimer à cette époque (on ne peut guère sauver que 52 Pick'up).
John Frankenheimer (1930-2002)
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
AtCloseRange a écrit :Dead Bang (1989)
Il y a bien Gerry Fischer à la photo pour relever un poil la sauce mais ça reste un clou de plus dans le cercueil de la carrière de Frankenheimer à cette époque (on ne peut guère sauver que 52 Pick'up).
Dire ça de Dead Bang et valoriser un film encore plus fadasse, c'est
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
Jericho a écrit :AtCloseRange a écrit :Dead Bang (1989)
Il y a bien Gerry Fischer à la photo pour relever un poil la sauce mais ça reste un clou de plus dans le cercueil de la carrière de Frankenheimer à cette époque (on ne peut guère sauver que 52 Pick'up).
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
STORY OF A LOVE STORY - John Frankenheimer (1973)
En dépit d’un générique envoyant du lourd à tous les postes, Story of a love story demeure probablement à ce jour le titre le plus obscur de toute la carrière de John Frankenheimer. Aux dires de son réalisateur, le film vit sa distribution en salles contrariée par la déroute financière de son producteur Robert Bradford, époux de la romancière à succès Barbara Taylor Bradford. Une mise à l’index forcée qui, à la découverte de l’œuvre en question, ne tient assurément pas de la perte abyssale pour le cinéphile. On aurait même envie d’ajouter de suite que le crime profite en premier lieu au cinéaste ici, tant ce dernier m’a semblé finalement largué aux commandes de ce nébuleux drame romantico-existentiel.
Sous forte influence « nouvelle vague européenne » d’un côté, avec ses scènes oniriques à la Fellini (l'orgie autour de la piscine) et son montage arty elliptique, mais néanmoins très pro à l’américaine dans sa volonté de rationaliser régulièrement son récit et sa recherche d’efficacité narrative, l’œuvre évolue ainsi dans un curieux, et souvent déstabilisant, entre-deux.
Aussi bien dans ce qu’elle raconte, où passé / présent et rêve / réalité se mélangent, que dans sa conception même, cette Story of a love story joue ainsi la carte du flou artistique intégral. Le résultat s’avère peu probant, confus, prétentieux, factice, alors même que l’investissement de Frankenheimer n’y fait aucun doute. La situation de son héros, écrivain expatrié en France en quête d’inspiration, évoque d’ailleurs étonnamment celle du cinéaste à l’époque, alors installé en France depuis plusieurs années, tandis que l’on retrouve à l’écran sa propre femme, Evans Evans, dans le rôle de la légitime d’Alan Bates.
Un franc ratage donc, devant lequel on s’ennuie souvent ferme en dépit quelques indéniables atouts, comme la partition de Legrand (un peu hors propos, cela dit, par moment… mais l’ensemble manque tellement de cohérence…) ou la photo de Claude Renoir.
Je sauve néanmoins deux séquences : celle, visuellement assez impressionnante, de la sortie en bateau, virant à la tragédie, aux larges des côtes marocaines, et une autre, involontairement amusante, plus en amont dans le film, dans laquelle Bates, tentant péniblement d’avancer dans la rédaction de son roman, se voit dérangé par un plombier maladroit, qu’incarne Paul Crauchet, lequel lui inonde son appartement. Subitement, on se croit dans Le Magnifique…
En dépit d’un générique envoyant du lourd à tous les postes, Story of a love story demeure probablement à ce jour le titre le plus obscur de toute la carrière de John Frankenheimer. Aux dires de son réalisateur, le film vit sa distribution en salles contrariée par la déroute financière de son producteur Robert Bradford, époux de la romancière à succès Barbara Taylor Bradford. Une mise à l’index forcée qui, à la découverte de l’œuvre en question, ne tient assurément pas de la perte abyssale pour le cinéphile. On aurait même envie d’ajouter de suite que le crime profite en premier lieu au cinéaste ici, tant ce dernier m’a semblé finalement largué aux commandes de ce nébuleux drame romantico-existentiel.
Sous forte influence « nouvelle vague européenne » d’un côté, avec ses scènes oniriques à la Fellini (l'orgie autour de la piscine) et son montage arty elliptique, mais néanmoins très pro à l’américaine dans sa volonté de rationaliser régulièrement son récit et sa recherche d’efficacité narrative, l’œuvre évolue ainsi dans un curieux, et souvent déstabilisant, entre-deux.
Aussi bien dans ce qu’elle raconte, où passé / présent et rêve / réalité se mélangent, que dans sa conception même, cette Story of a love story joue ainsi la carte du flou artistique intégral. Le résultat s’avère peu probant, confus, prétentieux, factice, alors même que l’investissement de Frankenheimer n’y fait aucun doute. La situation de son héros, écrivain expatrié en France en quête d’inspiration, évoque d’ailleurs étonnamment celle du cinéaste à l’époque, alors installé en France depuis plusieurs années, tandis que l’on retrouve à l’écran sa propre femme, Evans Evans, dans le rôle de la légitime d’Alan Bates.
Un franc ratage donc, devant lequel on s’ennuie souvent ferme en dépit quelques indéniables atouts, comme la partition de Legrand (un peu hors propos, cela dit, par moment… mais l’ensemble manque tellement de cohérence…) ou la photo de Claude Renoir.
Je sauve néanmoins deux séquences : celle, visuellement assez impressionnante, de la sortie en bateau, virant à la tragédie, aux larges des côtes marocaines, et une autre, involontairement amusante, plus en amont dans le film, dans laquelle Bates, tentant péniblement d’avancer dans la rédaction de son roman, se voit dérangé par un plombier maladroit, qu’incarne Paul Crauchet, lequel lui inonde son appartement. Subitement, on se croit dans Le Magnifique…
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
De mon côté, j'ai découvert À armes égales (aka The Challenge) avec Scott Glenn (et sa coupe de gland) et le grand Toshiro Mifune. Le film ouvre les années 80 pour Frankenheimer et fait le lien avec les autres polars de brutes américaines atterrissant au pays du soleil levant pour y foutre le souk (Yakuza, Black Rain etc...). On sent que le scénario est assez lâche, et que la structure d'ensemble manque de lien, mais le film a été quasiment intégralement tourné au Japon (certains décors évoqueront quelques souvenirs aux connaisseurs de Yakuza justement) et permet donc dans son évocation de prendre la pleine mesure de ce pays dans ce qui était encore une période d’agressivité économique intense, ce que le personnage du frère pourri de Mifune incarne magnifiquement. Les 20 dernières minutes envoient par ailleurs du lourd, et Frankenheimer se lâche bien. Sympa.
Et pour le plaisir, les affiches qui sont bien cool (et rien à voir avec un nanar Cannon, je préfère prendre les devants):
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
Un film qui m'a longtemps fait fantasmer, tant j'écoutais 15 fois par jour le prodigieux score de Goldsmith.
Et je n'avais pas été déçu, notamment par ces 20 dernières minutes dont tu parles, une effusion de violence parfois étonnamment gore qui m'a bien fait plaisir.
Et je n'avais pas été déçu, notamment par ces 20 dernières minutes dont tu parles, une effusion de violence parfois étonnamment gore qui m'a bien fait plaisir.
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
#MicroCritique c'était pas terrible
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
Le film vient en tout cas de ressortir en Bluray et DVD remastérisé aux USA. Ma copie est en transit, je ne m'attends à un film majeur mais je suis curieux...
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
Il est cool & fun. De l'entertainment pur très bien fait.Shin Cyberlapinou a écrit :Le film vient en tout cas de ressortir en Bluray et DVD remastérisé aux USA. Ma copie est en transit, je ne m'attends à un film majeur mais je suis curieux...
Mais j'ai loupé le coche, j'aurais aimé le découvrir à 15 ans ce truc.
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
SECONDS (John Frankenheimer, 1966) découverte
Attention, objet étrange, oppressant, fascinant. Troisième opus d'une trilogie parano qui contiendrait The Manchurian Candidate et Seven Days in May, Seconds en est le point d'orgue et la part la plus expérimentale. Les lavages de cerveau et autres conspirations ne sont plus à prendre comme des études de cas mais à prendre en pleine face. Les États, les militaires gradés et autres affaires politiques des deux précédents films, laissent place au trouble d'un homme lambda, d'un américain moyen, fatigué, peu glorieux, qui rêve d'un monde meilleur, son monde de préférence. Nous sommes au mi-temps des années 60, la jeunesse bouillonne, l'armée US vient de débouler au Vietnam, et pépère en a marre, son boulot l’ennui, sa femme fait partie des meubles. Une changement de tête, d’identité et voilà le film qui sombre dans la fable kafkaïenne, portée par une mise en scène fiévreuse, étourdissante et inquiétante. Le générique tendu de Saul Bass ou la musique de Jerry Goldsmith nous avaient pourtant prévenu, Seconds ne sera pas une partie de rigolade, mais le récit d'un visage qui se transforme, d'une réalité qui se déforme et d'un cauchemar qui prend forme. Jamais Frankenheimer n'avait été à ce point en symbiose avec son sujet, en fusion totale, au point au sa caméra se confond avec les tourments du personnages et ses actions. La forme "cinéma" mute, elle reprend les caractéristiques de la psyché. Lorsque les réalisateurs américains de l'époque s'adonnent à une modernité très européenne, cela donne des exercices assez vains (coucou Mickey One), pas ici. Seconds est un film perché mais maitrisé, obscur mais émouvant, radical mais à hauteur d'homme. A la hauteur d'un monsieur convenable et de son double, génial Rock Hudson qui se moque violemment de sa figure de gendre idéal. L'acteur vivait dans un secret en dehors de l'écran et sa peur est papable sur l'écran. On ressort de Seconds exténué, perplexe et sans voix tant tout le film est désarmant. Un chef d’œuvre sans aucun doute. Le meilleur film de son auteur ? Quelle étrange question, la réponse est juste au-dessus.
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
Difficile pour moi de trouver une réelle hiérarchie dans cette trilogie de la paranoïa informelle, constituée de trois films assez distincts dans leur forme, mais tout aussi réussis.Kevin95 a écrit :Le meilleur film de son auteur ? Quelle étrange question, la réponse est juste au-dessus.
En tout cas ce Seconds est un vrai chef d’œuvre.
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
D'accord, vraiment!
Le mystère du film, c'est qu'il avait tout (tu le suggères, d'ailleurs) sur le papier pour qu'on l'imagine prendre la poussière dans le grenier des objets datés, qu'on a pas envie forcément de jeter, mais qu'on ne veut surtout pas mettre dans son salon. Or, ça a une gueule terrible (quelque chose de Bacon), un poil poussive lors de la séquence des bacchanales, mais beaucoup de tenue, de talent, de hauteur de vue.. Et certes, on ne se tape pas le cul par terre..
Le mystère du film, c'est qu'il avait tout (tu le suggères, d'ailleurs) sur le papier pour qu'on l'imagine prendre la poussière dans le grenier des objets datés, qu'on a pas envie forcément de jeter, mais qu'on ne veut surtout pas mettre dans son salon. Or, ça a une gueule terrible (quelque chose de Bacon), un poil poussive lors de la séquence des bacchanales, mais beaucoup de tenue, de talent, de hauteur de vue.. Et certes, on ne se tape pas le cul par terre..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
Je pensais plus de toute sa carrière. C'est un peu précipité mais je n'ai jamais été autant bluffé par un film du réal, comme si Seconds survolait le reste de sa filmographie (par ailleurs excellente).Rick Blaine a écrit :Difficile pour moi de trouver une réelle hiérarchie dans cette trilogie de la paranoïa informelle, constituée de trois films assez distincts dans leur forme, mais tout aussi réussis.Kevin95 a écrit :Le meilleur film de son auteur ? Quelle étrange question, la réponse est juste au-dessus.
En tout cas ce Seconds est un vrai chef d’œuvre.
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Re: John Frankenheimer (1930-2002)
Probablement. En revanche, j'ai découvert hier le pire de son auteur : The Holcroft Covenant.Kevin95 a écrit :Le meilleur film de son auteur ?
Scénario incompréhensible, Michael Caine mauvais comme un cochon (il paraitrait qu'il n'avait pas lu le script avant le tournage, et ça se voit tant il a l'air de s'en foutre comme rarement), musique aux synthés absolument atroce (qui était ce fucking "Stanislas", d'ailleurs ?!...donc Frankenheimer faisait aussi dans le navet. Je l'ignorais, celui-ci ne m'ayant jamais déçu auparavant. Là, c'est du boulot indigne à tous points de vue.