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Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Il n'y a pas d'explications non plus dans la nouvelle de Daphné Du Maurier . Les oiseaux se révoltent et attaquent, point. Et la fin est d'ailleurs beaucoup plus noire que celle du film.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Hum... Je vois que mon avis a relancé le sujet !
Je découvre tout doucement l'oeuvre d'Hitchcock dans l'ordre chronologique, et je veux bien comprendre et exploiter son "âge d'or" jusqu'à peu près 1960, et les Oiseaux marquent pour moi la fin de cette période.
Concernant l'explication, c'est un trait de caractère qui m'est propre, je suis toujours un peu frustré quand je n'en n'obtiens pas. D'ailleurs, la séquence du psychologue dans Psychose m'avait entièrement satisfait, alors qu'elle n'était pas du tout appréciée par les critiques (considérées par celles-ci comme le seul défaut du film je crois).
Rod Taylor, en effet, est un acteur bien sympathique mais je vois mal comment il peut susciter la passion d'autant de femmes...
Mon avis est du toute façon totalement subjectif, et je comprends parfaitement qu'une qualité du film pour les uns peut très bien être un défaut pour les autres.
Je découvre tout doucement l'oeuvre d'Hitchcock dans l'ordre chronologique, et je veux bien comprendre et exploiter son "âge d'or" jusqu'à peu près 1960, et les Oiseaux marquent pour moi la fin de cette période.
Concernant l'explication, c'est un trait de caractère qui m'est propre, je suis toujours un peu frustré quand je n'en n'obtiens pas. D'ailleurs, la séquence du psychologue dans Psychose m'avait entièrement satisfait, alors qu'elle n'était pas du tout appréciée par les critiques (considérées par celles-ci comme le seul défaut du film je crois).
Rod Taylor, en effet, est un acteur bien sympathique mais je vois mal comment il peut susciter la passion d'autant de femmes...
Mon avis est du toute façon totalement subjectif, et je comprends parfaitement qu'une qualité du film pour les uns peut très bien être un défaut pour les autres.
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
D'ailleurs en parlant de Psychose, il y a un détail (pas très important pour comprendre le film mais bon) qui m'échappe. Lorsque l'inspecteur (Milton Arbogast) rend visite au gérant de l'hôtel (Norman Blates), il aperçoit une silhouette bien distincte (la mère de Norman à priori) devant la fenêtre de la maison, alors que Norman est derrière Milton. Or à la fin on sait que Norman jouait les 2 rôles, donc la silhouette, c'est qui ? Comment ça se fait que l'inspecteur la voit alors Norman est avec lui ?
@Cinephage: Donc selon toi l'absence d'indications servirait à rendre le film plus réel (même en étant du fantastique), plus effrayant, puisque dans la réalité on ne sait pratiquement jamais pourquoi il se passe ceci ou cela ? Ouais ça tient la route.
Ou alors Hitchcock a voulu nous rappeler que nous ne sommes pas à l'abri d'une révolte de corbeaux et de mouettes !!
Mais je suis persuadée qu'il y a un rapport avec les inséparables... Peut-être que les oiseaux voulaient enfermer les gens chez eux comme ces derniers enferment les oiseaux en cage. Les priver de leur liberté comme ils le font pour les oiseaux... Je ne sais pas, c'est hypothétique.
@Cinephage: Donc selon toi l'absence d'indications servirait à rendre le film plus réel (même en étant du fantastique), plus effrayant, puisque dans la réalité on ne sait pratiquement jamais pourquoi il se passe ceci ou cela ? Ouais ça tient la route.
Ou alors Hitchcock a voulu nous rappeler que nous ne sommes pas à l'abri d'une révolte de corbeaux et de mouettes !!
Mais je suis persuadée qu'il y a un rapport avec les inséparables... Peut-être que les oiseaux voulaient enfermer les gens chez eux comme ces derniers enferment les oiseaux en cage. Les priver de leur liberté comme ils le font pour les oiseaux... Je ne sais pas, c'est hypothétique.
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Pour Psychose, la solution est selon moi la suivante :
Pour Les Oiseaux, le film n'a pas, selon moi, besoin d'une explication . D'ailleurs je n'ai pas éprouvé le besoin de chercher une explication à ce film qui se tient très bien tout seul (c'est différent de Psychose, où on a besoin de comprendre pourquoi Norman Bates se comporte ainsi). Par contre, on a parfois abusé de ça par la suite, dans les films sur les tueurs plus ou moins cinglés, au point de verser parfois dans la psy de bazar.
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Pour Les Oiseaux, le film n'a pas, selon moi, besoin d'une explication . D'ailleurs je n'ai pas éprouvé le besoin de chercher une explication à ce film qui se tient très bien tout seul (c'est différent de Psychose, où on a besoin de comprendre pourquoi Norman Bates se comporte ainsi). Par contre, on a parfois abusé de ça par la suite, dans les films sur les tueurs plus ou moins cinglés, au point de verser parfois dans la psy de bazar.
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Dernière modification par aelita le 2 janv. 14, 22:10, modifié 1 fois.
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Kira a écrit :D'ailleurs en parlant de Psychose, il y a un détail (pas très important pour comprendre le film mais bon) qui m'échappe. Lorsque l'inspecteur (Milton Arbogast) rend visite au gérant de l'hôtel (Norman Blates), il aperçoit une silhouette bien distincte (la mère de Norman à priori) devant la fenêtre de la maison, alors que Norman est derrière Milton. Or à la fin on sait que Norman jouait les 2 rôles, donc la silhouette, c'est qui ? Comment ça se fait que l'inspecteur la voit alors Norman est avec lui ?
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Ah oui, mais ça j'y avais pensé pour Psychose (dans un sens ça semble évident). Je viens de revoir quelques extraits et je me dis que ma question n'a pas lieu d'être puisque le passage que j'imaginais n'existe pas...
Sinon Les Oiseaux restera en grande partie un mystère pour moi.
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
C'est mon interprétation des choses, mais je n'ai franchement pas d'éléments pour prouver quelle était l'intention d'Hitchcock.Kira a écrit :@Cinephage: Donc selon toi l'absence d'indications servirait à rendre le film plus réel (même en étant du fantastique), plus effrayant, puisque dans la réalité on ne sait pratiquement jamais pourquoi il se passe ceci ou cela ? Ouais ça tient la route.
Ou alors Hitchcock a voulu nous rappeler que nous ne sommes pas à l'abri d'une révolte de corbeaux et de mouettes !!
Mais je suis persuadée qu'il y a un rapport avec les inséparables... Peut-être que les oiseaux voulaient enfermer les gens chez eux comme ces derniers enferment les oiseaux en cage. Les priver de leur liberté comme ils le font pour les oiseaux... Je ne sais pas, c'est hypothétique.
Il est certain que, tout comme la piste de "l'arrivée de l'intruse qui déclenche tout", la question des inséparables reste assez mystérieuse. Les diverses analyses du film que j'ai pu lire n'offrent pas d'explication qui m'aie vraiment satisfait...
Quoi qu'il en soit, ton hypothèse "nous ne sommes pas à l'abri d'une révolte de corbeaux" n'est pas absurde en soi : Hitchcock aimait prendre le contrepied des attentes et des conventions. On se souvient qu'il avait à cœur, pour la mort aux trousses, de casser les habitudes, en mettant en place une tentative d'assassinat non plus dans une impasse de nuit sous la pluie, mais en plein jour, dans un champ, sous un soleil de plomb, avec une excellente visibilité.
C'est donc probablement une des raisons qui lui ont fait choisir cette histoire d'oiseaux : que les plus inoffensifs des animaux, dont l'innocuité est considérée par nous comme un acquis, deviennent dangereux, est une idée surprenante, qui prend le spectateur à rebrousse-poil, qui le déstabilise. Exactement ce qu'aime Hitchcock...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Plus qu'une explication du phénomème, c'est plutôt la fin ouverte qui peu gêner, non ?
Car si tout était rentré dans l'ordre on ne se poserait pas vraiment de question, ce qui dérange peut-être certains spectateurs, c'est de ne pas savoir ce qui va se passer par la suite, est-ce que cela va s'amplifier, s'étendre au pays, au monde ? La fuite de la famille est-elle vaine...
Car si tout était rentré dans l'ordre on ne se poserait pas vraiment de question, ce qui dérange peut-être certains spectateurs, c'est de ne pas savoir ce qui va se passer par la suite, est-ce que cela va s'amplifier, s'étendre au pays, au monde ? La fuite de la famille est-elle vaine...
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Je ne savais pas ça. Je n'aurais jamais vu Hitchcock finir son film de cette manière "anti-spectaculaire" et puis d'un autre côté, la fin très noire du film est déjà assez peu habituelle du Maître.aelita a écrit :Il n'y a pas d'explications non plus dans la nouvelle de Daphné Du Maurier . Les oiseaux se révoltent et attaquent, point. Et la fin est d'ailleurs beaucoup plus noire que celle du film..
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Est-ce que je me trompe, j'ai du le lire dans le Hitchcock Truffaut peut-être, mais Hitchcock souhaitait finir son film avec un plan du Golden Gate Bridge recouvert d'oiseaux, mais impossible à faire (pas d'images de synthèse à l'époque). L'issue du film aurait alors été beaucoup plus explicite.
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
En effet et ça aurait été plutôt effrayant !
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
http://someone1600.dvdaf.com/
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Il aurait peut-être pu le faire réaliser par son équipe animation qui avait inséré de faux piafs lors de la séquence de l'attaque des gamins... Ou demander de l'aide aux cadors de chez Disney (quand on voit ce qu'il firent sept ans plus tôt sur Planète interdite, pas besoin de CGI).Gentleman Jim a écrit :Est-ce que je me trompe, j'ai du le lire dans le Hitchcock Truffaut peut-être, mais Hitchcock souhaitait finir son film avec un plan du Golden Gate Bridge recouvert d'oiseaux, mais impossible à faire (pas d'images de synthèse à l'époque). L'issue du film aurait alors été beaucoup plus explicite.
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
En fait je crois qu'à ce moment là du tournage, ils avaient plus un rond. Ils ont donc étaient obligé d'écourter la durée du storyboard, qui prévoyait effectivement quelques scènes supplémentaires dont le plan final sur le Golden Gate Bridge ; mais techniquement l'effet était réalisable.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Brève tentative d’interprétation parfaitement subjective du formidable Birds d’Hitchcock. Le temps d’une ouverture sur le ton du badinage et de la duplicité, des faux semblants et de la comédie, on assiste à la naissance d’une histoire d’amour basée sur la méprise volontaire. (Mitch Brenner avocat à San Francisco entreprend de draguer Melanie Daniels en initiant un malentendu sur sa profession et son identité). Les prémices emballés, Hitchcock va nous entraîner dans un monde d’angoisse et de frayeur.
Ici les figures masculines sont reléguées à des seconds rôles qui ne font guère progresser l’action exception faite du personnage central de Mitch (l’homme de toutes les convoitises féminines). Ce sont les femmes donc, qui soutiennent la charpente du film et assurent la progression de l’intrigue. Melanie, Lydia Brenner la mère de Mitch, Annie Hayworth l’institutrice et ex petite amie de Mitch, Cathy la sœur de Mitch.
Peu après son arrivée à Bodega Bay, alors qu’elle approche de la propriété maternelle, Melanie est frappée à la tête par un goéland. Le prétexte de son voyage : un couple d’inséparables que Mitch voulait offrir à sa petite sœur. "Les inséparables", ceux que la mère ne pourra séparer. Ne s’agit-il pas là d’un avertissement lancé par cette dernière ?
Si l’on accepte cette interprétation les attaques des oiseaux incarneraient alors l’ire maternel dirigé contre celle qui va la priver (elle le sent instinctivement) de son fils ? Les attaques se faisant de plus en plus violentes à mesure que le sentiment amoureux se concrétise entre Mitch et Melanie. La fureur allant crescendo frappant et aveuglant l’homme à cause de son aveuglement (le voisin), punissant Annie de « sa faute » passée et échappant finalement au contrôle de Lydia pour effrayer toute la communauté.
La figure de la mère peut, pourquoi pas ? Réapparaitre de façon redondante sous les traits de L’ornithologue qui discrédite Melanie, la mère de famille qui l’accuse comme on le faisait des sorcières.
Mention particulière à la bande son. Travail formidable de modulation distorsion, amplification des cris d’oiseaux qui forment un étau sonore effrayant.
Ici les figures masculines sont reléguées à des seconds rôles qui ne font guère progresser l’action exception faite du personnage central de Mitch (l’homme de toutes les convoitises féminines). Ce sont les femmes donc, qui soutiennent la charpente du film et assurent la progression de l’intrigue. Melanie, Lydia Brenner la mère de Mitch, Annie Hayworth l’institutrice et ex petite amie de Mitch, Cathy la sœur de Mitch.
Peu après son arrivée à Bodega Bay, alors qu’elle approche de la propriété maternelle, Melanie est frappée à la tête par un goéland. Le prétexte de son voyage : un couple d’inséparables que Mitch voulait offrir à sa petite sœur. "Les inséparables", ceux que la mère ne pourra séparer. Ne s’agit-il pas là d’un avertissement lancé par cette dernière ?
Si l’on accepte cette interprétation les attaques des oiseaux incarneraient alors l’ire maternel dirigé contre celle qui va la priver (elle le sent instinctivement) de son fils ? Les attaques se faisant de plus en plus violentes à mesure que le sentiment amoureux se concrétise entre Mitch et Melanie. La fureur allant crescendo frappant et aveuglant l’homme à cause de son aveuglement (le voisin), punissant Annie de « sa faute » passée et échappant finalement au contrôle de Lydia pour effrayer toute la communauté.
La figure de la mère peut, pourquoi pas ? Réapparaitre de façon redondante sous les traits de L’ornithologue qui discrédite Melanie, la mère de famille qui l’accuse comme on le faisait des sorcières.
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Mention particulière à la bande son. Travail formidable de modulation distorsion, amplification des cris d’oiseaux qui forment un étau sonore effrayant.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.
Mes films du mois :
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Re: Les Oiseaux (Alfred Hitchcock - 1963)
Encore une fois, une interprétation très intéressante, Frances. Je pense aussi que la mère de Mitch est la clé pour comprendre le film.