La psychanalyse chez Hitchcock
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c'est vrai, c'est pas pour rien que j'ai postuléMargo a écrit :T'es modo, de quoi te plains-tu ?Dave Garver a écrit :Aaaaaaaaaaaaah, Marnie, mon Hitchcock préféré, notamment pour la thématique psychanalyse qui est développée, un thème que je chéris dans le cinéma, sans doute parce que j'aurais voulu être un psychiatre...
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mes connaissances psy ne me permettent bien évidemment pas d'évaluer le contenu de Marnie comme il le faudrait, mais connaissant Hitchcock et ses invraisamblances, cele ne m'étonnerait pas que certains éléments soient incorrects... L'idée de base tient la route, c'est tout ce qui compte.Kurtz a écrit :donc Marnie c pas du piepeau ?Dave Garver a écrit :Aaaaaaaaaaaaah, Marnie, mon Hitchcock préféré, notamment pour la thématique psychanalyse qui est développée, un thème que je chéris dans le cinéma, sans doute parce que j'aurais voulu être un psychiatre...
bof quand même...Dave Garver a écrit :mes connaissances psy ne me permettent bien évidemment pas d'évaluer le contenu de Marnie comme il le faudrait, mais connaissant Hitchcock et ses invraisamblances, cele ne m'étonnerait pas que certains éléments soient incorrects... L'idée de base tient la route, c'est tout ce qui compte.Kurtz a écrit :
donc Marnie c pas du piepeau ?
cette histoire de la couleur rouge qui est quand même iomportante
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- Georges Perec
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Truffaut disait que "Quand Hitchcock se trompe dans sa préparation, par haine de l'imprévu, il va jusqu'au bout de son erreur de tournage (d'où parfois le côté théorique et fou de certaines scènes)", et il y a un peu de ça dans Marnie : un côté théorique et fou qui fait que le film est raté par certains côtés, mais l'est à fond et d’une manière si radicale et si sincère qu’il reste en même temps émouvant et magnifique.
Côté psychanalyse, je ne pense pas qu’Hitchcock cherche ici à faire ressemblant (on sait que la vraisemblance, au sens borné du mot, était le cadet de ses soucis). Il en use plutôt comme d’un matériau "poétique" de conte de fées (il comparait d’ailleurs l’histoire de Marnie à celle de Cendrillon), et surtout comme d’un matériau plastique : la fameuse couleur rouge, idée "théorique et folle".
[en revanche, l’équivalence cleptomanie = frigidité ou frustration sexuelle est cliniquement exacte.]
La description de la cure psychanalytique dans Spellbound prête à sourire aujourd’hui, comme du reste la mode du freudisme dans bien des films américains de l’après-guerre (y compris hélas le Secret derrière la porte de Lang, où la guérison subite de Michael Redgrave à la fin du film est assez ridicule).
Par la suite, Hitchcock a été plus malin, en se servant de cet élément comme d’une pure convention. Voir comment les explications psychiatriques sont expédiées à la fin de Psychose (et non sans une certaine distance ironique), car elles n’ont d’autre but que de permettre le tout dernier plan du film, qui est, lui, saisissant.
Cela dit, j’ai tendance à préférer Hitchcock lorsque le contenu freudien reste latent et infuse le film de part en part : Vertigo qui est, comme l’a si bien dit Requiem plus haut, la plus belle séance d’autopsychanalyse de l’histoire du cinéma, Fenêtre sur cour (jambe dans le plâtre = angoisse de la castration + la cour de l’immeuble qui fonctionne comme un écran de projection des fantasmes de Jeff), ou encore la Mort aux trousses, qui est structuré exactement comme un rêve (ou un cauchemar).
Côté psychanalyse, je ne pense pas qu’Hitchcock cherche ici à faire ressemblant (on sait que la vraisemblance, au sens borné du mot, était le cadet de ses soucis). Il en use plutôt comme d’un matériau "poétique" de conte de fées (il comparait d’ailleurs l’histoire de Marnie à celle de Cendrillon), et surtout comme d’un matériau plastique : la fameuse couleur rouge, idée "théorique et folle".
[en revanche, l’équivalence cleptomanie = frigidité ou frustration sexuelle est cliniquement exacte.]
La description de la cure psychanalytique dans Spellbound prête à sourire aujourd’hui, comme du reste la mode du freudisme dans bien des films américains de l’après-guerre (y compris hélas le Secret derrière la porte de Lang, où la guérison subite de Michael Redgrave à la fin du film est assez ridicule).
Par la suite, Hitchcock a été plus malin, en se servant de cet élément comme d’une pure convention. Voir comment les explications psychiatriques sont expédiées à la fin de Psychose (et non sans une certaine distance ironique), car elles n’ont d’autre but que de permettre le tout dernier plan du film, qui est, lui, saisissant.
Cela dit, j’ai tendance à préférer Hitchcock lorsque le contenu freudien reste latent et infuse le film de part en part : Vertigo qui est, comme l’a si bien dit Requiem plus haut, la plus belle séance d’autopsychanalyse de l’histoire du cinéma, Fenêtre sur cour (jambe dans le plâtre = angoisse de la castration + la cour de l’immeuble qui fonctionne comme un écran de projection des fantasmes de Jeff), ou encore la Mort aux trousses, qui est structuré exactement comme un rêve (ou un cauchemar).