Ah oui tiens j'avais pas fait gaffe Sympa en effet...Ratatouille a écrit :(et merci aussi d'avoir réuni le temps de 2 scènes le couple Kilmer/Whalley).
Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Il y a des défauts plus nobles et émouvants que d'autres qualités. C'est cette matière que le dernier Coppola travaille. Forcément, pour être touché il faut abandonner une certaine idée du bon goût. C'est un cinéma qui a fait le deuil de la perfection et qui travaille la congruence - de façon à la fois amusée et douloureuse (tout le film mène à cette confession directe et impudique faite via Val Kilmer de sa culpabilité de survivant). Et c'est quand même vachement émouvant, cette idée faire un film comme une enquête sur soi, en se permettant ce que tout cinéaste mesuré (censé?) s'interdirait: faire d'un de ses rêves le sujet de son film.
J'ai parfois pensé au Bad Lieutenant de Herzog: une certaine esthétique de l'americana, le final miraculeux... Deux météores dans le paysage américain actuel!
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Je suis en phase lorsqu'on associe Twixt à Lynch. Déjà, ils se situent tous les deux dans une formule de post-expressionnisme. Losrqu'on compare les deux à l'avantage de Lynch, ce que je ne contesterai en aucune façon, je dirai simplement que Coppola possède aujourd'hui une humilité en forme de sagesse dont Lynch ferait bien de s'inspirer au cas où il aurait la merveilleuse idée de revenir au cinéma.
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
J'en sors convaincu...le récit est certes bancal, et certaines incursions grotesques et outrancières n'apportent pas grand chose, mais les séquences nocturnes sont régulièrement fascinantes. Coppola révèle une intimité douloureuse, offrant ainsi au personnage joué par Val Kilmer la beauté d'une confession : le rêve libère une démarche poétique avec une belle simplicité. L'ombre d'Edgar Allan Poe incarne ces états d'âme, tout comme la présence d'Elle Fanning, presque insaisissable, évoque l'être cher disparu.
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Je viens d'apprendre que certaines séquences du film avaient été tournées en 3D (je l'ai vu en 2D au MK2 Biblio, qui ne le proposait d'ailleurs que comme ça). Il semblerait que les séquences en question impliqueraient une paire de lunettes...seulement, je n'ai absolument aucun souvenir de ces séquences.
A quels moments se situent-elles ?
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Aaaahhhh. Mais alors pour ceux qui l'ont vu en 3D, comment savoir que sur ces séquences précises, il faut chausser ses lunettes spéciales ?
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Aaaaaaaaaaaaahhh, mais c'est tout le mystère !Ratatouille a écrit :Aaaahhhh. Mais alors pour ceux qui l'ont vu en 3D, comment savoir que sur ces séquences précises, il faut chausser ses lunettes spéciales ?
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Je crois qu'il y a un logo à l'image , pour avertir le spectateur (je l'ai vu en 2D). Il ne semble par ailleurs qu'il n'y ait pas de séances avec 3D sur Paris-IDF.
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Fou rire inextinguible devant cette scène où l'écrivain Hall Baltimore peine devant un écran blanc : "There was smoke on the lake"..."there was no smoke on the lake"...
Douleur d'un père : "And my soul from out that shadow that lies floating on the floor
Shall be lifted - nevermore!"
Budget de Twixt : 7.000.000 de dollars US (1/3 du seul budget de conversion de Titanic en 3D à titre de comparaison), financés indépendamment des studios américains.
Prix de la liberté : Coppola n'a pas trouvé de distributeur américain pour ce film volontairement modeste dans sa fabrication (comme un hommage à Poe), qui va à contre-courant des règles actuellement en vigueur dans la construction d'un film de studio américain (Twixt est très, très peu découpé ; Coppola fait souvent fi de la continuité dans le montage et la narration ; retour au split-screen de la fin des années 60 - début des années 70 ; pas de gore, remplacé par des effets poétiques et imparfaits ou des ellipses (merci !)). Le film a d'ailleurs été complètement massacré (jusqu'à l'insulte) par la partie de la critique nord-américaine qui ne jure plus que par la "perfection technique".
Je vois que l'on compare Twixt à Lynch dans ce topic : Twixt n'est pourtant pas du tout de la même eau. Chez Lynch, le fantastique, envers du décors, est monstrueux et malsain. Dans Twixt, film par ailleurs fort drôle, le fantastique est merveilleux, les moments de rêve sont merveilleux et consolateurs, ils relèvent du romantisme gothique de Poe qui le console de la réalité qu'il perçoit comme plus cauchemardesque que ses propres cauchemars. Un rêve où l'écrivain chéri d'un homme de lettre le guide vers la vérité (c'est le pitch de départ de Twixt, comme celui de la Divine Comédie de Dante) : c'est un rêve de littéraire (depuis trois films, Coppola fait des films de littéraires), mieux, l'accomplissement du souhait d'une vie de littéraire.
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Budget de Twixt : 7.000.000 de dollars US (1/3 du seul budget de conversion de Titanic en 3D à titre de comparaison), financés indépendamment des studios américains.
Prix de la liberté : Coppola n'a pas trouvé de distributeur américain pour ce film volontairement modeste dans sa fabrication (comme un hommage à Poe), qui va à contre-courant des règles actuellement en vigueur dans la construction d'un film de studio américain (Twixt est très, très peu découpé ; Coppola fait souvent fi de la continuité dans le montage et la narration ; retour au split-screen de la fin des années 60 - début des années 70 ; pas de gore, remplacé par des effets poétiques et imparfaits ou des ellipses (merci !)). Le film a d'ailleurs été complètement massacré (jusqu'à l'insulte) par la partie de la critique nord-américaine qui ne jure plus que par la "perfection technique".
Je vois que l'on compare Twixt à Lynch dans ce topic : Twixt n'est pourtant pas du tout de la même eau. Chez Lynch, le fantastique, envers du décors, est monstrueux et malsain. Dans Twixt, film par ailleurs fort drôle, le fantastique est merveilleux, les moments de rêve sont merveilleux et consolateurs, ils relèvent du romantisme gothique de Poe qui le console de la réalité qu'il perçoit comme plus cauchemardesque que ses propres cauchemars. Un rêve où l'écrivain chéri d'un homme de lettre le guide vers la vérité (c'est le pitch de départ de Twixt, comme celui de la Divine Comédie de Dante) : c'est un rêve de littéraire (depuis trois films, Coppola fait des films de littéraires), mieux, l'accomplissement du souhait d'une vie de littéraire.
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
et à part ça, c'est bien?
La presse américaine (je me retrouve décidément dans son pragmatisme) a bien raison d'enfoncer ce pauvre film inerte et informe.
Je vais ressortir le débat rituel mais ici la signature de l'oeuvre vaut plus que l'oeuvre elle-même.
Malgré toute l'affection que le projet suscite (retour aux sources, budget limité, audaces visuelles), je trouve ça tout à fait indigne de son oeuvre et à peine au niveau d'une mauvaise adaptation de Stephen King.
La presse américaine (je me retrouve décidément dans son pragmatisme) a bien raison d'enfoncer ce pauvre film inerte et informe.
Je vais ressortir le débat rituel mais ici la signature de l'oeuvre vaut plus que l'oeuvre elle-même.
Malgré toute l'affection que le projet suscite (retour aux sources, budget limité, audaces visuelles), je trouve ça tout à fait indigne de son oeuvre et à peine au niveau d'une mauvaise adaptation de Stephen King.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
C'est suffisamment bien pour m'avoir fait passer une bonne soirée. J'ai bien aimé Twixt, même si c'est un film mineur. Le film a peu à peu, par son ton, gagné mon intérêt. Je n'ai pas d'affection particulière pour Coppola, donc s'il y a une affection chez moi pour ce projet, elle va surtout aux références littéraires du film ; et puis Val Kilmer compose un personnage assez émouvant.AtCloseRange a écrit :et à part ça, c'est bien?
La presse américaine (je me retrouve décidément dans son pragmatisme) a bien raison d'enfoncer ce pauvre film inerte et informe.
Je vais ressortir le débat rituel mais ici la signature de l'oeuvre vaut plus que l'oeuvre elle-même.
Malgré toute l'affection que le projet suscite (retour aux sources, budget limité, audaces visuelles), je trouve ça tout à fait indigne de son oeuvre et à peine au niveau d'une mauvaise adaptation de Stephen King.
Mais pour répondre à l'argument principal de ton message, je pense qu'un grand réalisateur qui a derrière lui plusieurs grands films a bien gagné le droit que l'on considère avec une attention particulière même son oeuvre la plus mineure. D'ailleurs, le principal argument d'une partie de la presse américaine pour massacrer Twixt, elle qui est convaincue que Coppola n'est plus que l'ombre de lui-même depuis 20 ans et le ressasse à chacun de ses films, c'est que Twixt n'a rien à voir avec Le Parrain et Apocalypse Now, est "indigne" de Coppola (comme tu le dis toi-même). Voilà une démarche qui non contente d'être anachronique et biaisée d'avance, est plus "comparatiste" que "pragmatique" et relève davantage du réflexe chez certains critiques qu'autre chose. A ce jeu-là, Coppola perd à tous les coups : que l'on aime ou que l'on déteste son dernier film, ce serait toujours la faute de l'oeuvre passée.
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
D"accord avec toi. Je ne sais pas si c'est vraiment mineur dans l'oeuvre de Coppola , l'important c'est que le film , tel qu'il est, est réussi (dans le sens où il correspond à ce que Coppola voulait faire).
Coppola n'a rien à prouver, il fait ce qu'il veut. Je trouve génial qu'un cinéaste avec son passé (artistiquement parlant) fasse ainsi des oeuvres personnelles, qui sortent des sentiers battus, au lieu de se conformer à ce qu'on attend de lui, ou de faire des films plus formatés.
Coppola n'a rien à prouver, il fait ce qu'il veut. Je trouve génial qu'un cinéaste avec son passé (artistiquement parlant) fasse ainsi des oeuvres personnelles, qui sortent des sentiers battus, au lieu de se conformer à ce qu'on attend de lui, ou de faire des films plus formatés.
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
C'est juste qu'il y a tellement de précautions oratoires dans ce topic que ça en devient suspect.Strum a écrit :C'est suffisamment bien pour m'avoir fait passer une bonne soirée. J'ai bien aimé Twixt, même si c'est un film mineur. Le film a peu à peu, par son ton, gagné mon intérêt. Je n'ai pas d'affection particulière pour Coppola, donc s'il y a une affection chez moi pour ce projet, elle va surtout aux références littéraires du film ; et puis Val Kilmer compose un personnage assez émouvant.AtCloseRange a écrit :et à part ça, c'est bien?
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Je vais ressortir le débat rituel mais ici la signature de l'oeuvre vaut plus que l'oeuvre elle-même.
Malgré toute l'affection que le projet suscite (retour aux sources, budget limité, audaces visuelles), je trouve ça tout à fait indigne de son oeuvre et à peine au niveau d'une mauvaise adaptation de Stephen King.
Mais pour répondre à l'argument principal de ton message, je pense qu'un grand réalisateur qui a derrière lui plusieurs grands films a bien gagné le droit que l'on considère avec une attention particulière même son oeuvre la plus mineure. D'ailleurs, le principal argument d'une partie de la presse américaine pour massacrer Twixt, elle qui est convaincue que Coppola n'est plus que l'ombre de lui-même depuis 20 ans et le ressasse à chacun de ses films, c'est que Twixt n'a rien à voir avec Le Parrain et Apocalypse Now, est "indigne" de Coppola (comme tu le dis toi-même). Voilà une démarche qui non contente d'être anachronique et biaisée d'avance, est plus "comparatiste" que "pragmatique" et relève davantage chez certains critiques du réflexe qu'autre chose à mon avis. A ce jeu-là, Coppola perd à tous les coups : que l'on aime ou que l'on déteste son dernier film, ce serait toujours la faute de l'oeuvre passée.
En gros, "c'est fragile mais c'est Coppola donc...".
Je ne vois pas le mal à regretter que le réalisateur du Parrain ou d'Apocalypse Now ne soit plus capable de les faire.
Et puis ce n'est pas comme si Coppola ne nous avait pas déjà fait le coup (la réinvention, tout ça) au début des années 80 avec Coup de Coeur ou Rusty James. Personnellement, j'attends juste qu'il fasse à nouveau des bons films (pas vu Tetro) et ce peu importe le contexte.
Pour revenir sur la critique américaine, elle a de toute façon lâché Coppola pour crime de mégalomanie après Aocalypse Now. Elle n'allait pas se remettre à l'aimer aujourd'hui avec un objet aussi fragile (déjà qu'elle mettait Rusty James plus bas que terre en n'y voyant que prétentions arty).
Je ne pourrais jamais être d'accord avec cette définition d'un film réussi...riqueuniee a écrit : l'important c'est que le film , tel qu'il est, est réussi (dans le sens où il correspond à ce que Coppola voulait faire).
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https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)
Là-dessus, je suis d'accord avec toi.AtCloseRange a écrit :Je ne pourrais jamais être d'accord avec cette définition d'un film réussi...riqueuniee a écrit : l'important c'est que le film , tel qu'il est, est réussi (dans le sens où il correspond à ce que Coppola voulait faire).
Pour tout le reste, non.