21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Demi-Lune
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu)

Message par Demi-Lune »

Après un Babel que j'avais trouvé très inégal, avec quelques beaux moments et d'autres bien pesants, le cinéma d'Alejandro Gonzalez Inarritu me laisse une nouvelle fois relativement perplexe. 21 grammes n'est certes pas un mauvais film, mais la manière et l'étoffe dont il est fait ne me touchent absolument pas. Autant dans l'esthétique (une certaine âpreté granuleuse et grisâtre de pub pour associations contre le cancer, pour se rapprocher au plus près de la douleur et de l'authenticité des personnages) que dans le propos (sur la rédemption, le deuil, la justice, la foi, la gratitude...), qui ne paraîtrait peut-être pas aussi rabattu si les thématiques n'étaient pas assénées par Inarritu avec autant de lourdeur auteurisante. Il faut par exemple voir le petit speech final en voix-off qui ne veut rien dire...

La structure du film cristallise à mes yeux ce fait. Procédant sur le morcellement (dans le temps et entre les protagonistes), Inarritu propose au spectateur un puzzle narratif qui n'est que superficiellement séduisant. Ça se révèle être une belle baudruche, car la déconstruction opérée rend à mes yeux l'histoire plus pesante que réellement bouleversante. Dans le cas qui nous occupe, j'ai plus tendance à voir dans cette manière de raconter un effet de style qui se regarde le nombril que quelque chose de vraiment justifié, tant Inarritu donne l'impression de compliquer pour rien la progression (d'ailleurs, le relatif retour à la linéarité dans la seconde heure montre quelque part les limites de la démarche). C'est comme s'il n'y avait pas assez de confiance en la puissance émotionnelle fondamentalement véhiculée par l'histoire, et qu'il fallait à tout prix captiver le spectateur par de la poudre aux yeux façon Rubik's cube. Cette structure non linéaire paume d'abord le spectateur, il veut comprendre, s'accrocher, démêler le fil des évènements... et plus il avance, plus il peut anticiper les pièces du puzzle et pige le truc bien avant que les situations ne se produisent, prenant ainsi le réalisateur à son propre piège. L'opacité séduisante du début s'évente très vite et il ne reste alors plus au spectateur qu'une mécanique futile et pénible, qui embrouille gratuitement une histoire très simple.

De la même manière, émotionnellement la démarche ne se solde pas pour moi sur un bel aboutissement, car cette non-linéarité demeure très froide, trop étudiée, trop roublarde, elle compresse les personnages dans un édifice narratif très artificiel, les emprisonne dans une sorte de glacis, et ne permet jamais tout à fait de s'attacher à leurs malheurs. Pour ma part, je trouve qu'il n'y a guère de profondeur qui surgit de cet éclatement. Je ne ressens guère plus d'empathie pour les protagonistes à l'issue du film qu'à son début. Finalement les seuls sursauts de vie dans cette mécanique qui se regarde beaucoup, on les doit aux acteurs, particulièrement Sean Penn (d'une sobriété émouvante) et Naomi Watts, à nouveau remarquable, entre incandescence et violence d'une douleur contenue.
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AtCloseRange
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par AtCloseRange »

Demi-Lune a écrit :et plus il avance, plus il peut anticiper les pièces du puzzle et pige le truc bien avant que les situations ne se produisent, prenant ainsi le réalisateur à son propre piège.
Quelle drôle d'idée de penser que le choix de la non-linéarité serait de l'ordre du "twist" et de l'envie de tromper artificiellement son public...
Je ne vois pas où tu vas chercher ça.
L'intérêt du dispositif vaut en ce qui me concerne pour cette instabilité qu'il crée, certaines séquences pouvant quasiment se passer à divers moments du récit.
Un des flms les plus forts des années 2000 avec un couple Naomi Watts, Sean Penn sublime (ce dernier méritait largement plus son Oscar ici que pour sa performance surlignée de Mystic River).
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Demi-Lune
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Demi-Lune »

AtCloseRange a écrit :
Demi-Lune a écrit :et plus il avance, plus il peut anticiper les pièces du puzzle et pige le truc bien avant que les situations ne se produisent, prenant ainsi le réalisateur à son propre piège.
Quelle drôle d'idée de penser que le choix de la non-linéarité serait de l'ordre du "twist" et de l'envie de tromper artificiellement son public...
Je ne vois pas où tu vas chercher ça.
S'il y a "tromperie", pour moi, ce n'est pas tellement pour qu'il y ait un twist ménagé derrière cette non-linéarité. En effet, dès le début le réalisateur donne des bribes des évènements finaux. Même si le spectateur n'est pas à ce moment-là totalement à même de saisir leur portée ou de les replacer mentalement au sein d'une chronologie cohérente, il a quand même des éléments importants mis de côté dans un coin de sa mémoire. Du coup, au sein de toute cette confusion, il sait plus ou moins à quoi s'en tenir. Par contre, je trouve, oui, qu'il y a tromperie dans la manière très manipulatrice qu'Inarritu a de morceler son histoire pour la faire paraître plus complexe et vertigineuse qu'elle ne l'est. Je m'interroge vraiment sur l'utilité, ici, de la chose qui, dans d'autres films, me passionne. Elle crée peut-être de l'instabilité, mais après ?... Je comprends qu'on puisse trouver des justifications à ce procédé non linéaire ; mais personnellement, j'y vois vraiment, en l'occurrence, de la roublardise destinée à balader le spectateur, à le tenir en haleine par un pur effet de style illusoire, pour lui faire oublier que l'histoire est finalement très modeste. Une histoire simple qui aurait pu donner un beau film s'il n'y avait toute cette complexification inutile qui la dessert, finalement. Car comme je le disais, cette complexification n'est pas, à mes yeux, source d'émotion, puisque je trouve qu'elle fige, qu'elle emprisonne les évènements et les personnages dans une mosaïque chronologique très froide, très étudiée. Heureusement que Penn et Watts insufflent un peu de passion à cet ensemble très calculé (voire rasoir).
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Thaddeus
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Thaddeus »

Je comprends l’avis de Demi-Lune, ainsi que ceux des détracteurs : c’est un film qu’il est facile de descendre à mon avis, mais qui pourtant m’a touché en plein cœur, m’a envoyé un direct à l’estomac.

La déconstruction de la linéarité nous plonge dans le présent des personnages sans la distance qu'il peut y avoir dans une ligne droite narrative. Le film approche un rendu très expressif de certains processus psychologiques par la répétition des scènes clés : le caractère de bégaiement infernal que décrivent les psychologues du traumatisme (la scène forme un tout qui est ré-évoqué tel quel, en bloc, par la psyché de la personne, chaque détail acquiert un relief extraordinaire). Ca casse aussi le côté conventionnel des drames que vivent les personnages, le côté "catalogue de malheurs" qui a été reproché par certains. Le processus est essentiellement mental, sensoriel, et renvoie directement à l'intériorité bouleversée des personnages. Iñarritu parvient à faire coïncider ressenti du spectateur et compréhension "intuitive" de la vérité des traumatismes que les personnages endurent : c'est très fort, il y a là une connexion directe à la constitution intime des êtres (par le biais du mécanisme de la mémoire et du ressassement par ex). De ce fait, le pathos (dans le mauvais sens du terme) est continuellement désamorcé : on n'est pas témoin des drames qui se jouent à l'écran, mais on les ressent, avant même de les comprendre. Là où le cinéaste fait encore plus fort, c'est en reliant tout cet écheveau à l'ouverture sur la problématique du fatum, des aléas du destin, des incidences des micro-événements les uns sur les autres. Contrairement à certains, je n'ai pas du tout reçu le film comme une démonstration implacable de l'inexorabilité des choses ou l'inexistence de notre influence sur notre parcours. Seulement, 21 Grammes donne à ressentir les micro-connexions, les boucles, les échos, les correspondances qui se tissent dans notre vie de tous les jours, et par là-même offre une éclairage nouveau sur le sujet ultra-lourdingue du "c'est quoi la vie ?". La nervosité du style et du montage, la volonté constante de ne jamais montrer l'indicible (de ce point de vue-là, le film évite tous les écueils du voyeurisme), la compassion profonde du cinéaste pour ses personnages parachèvent le tout.

Le destin de Cristina, foudroyée de plein fouet dans son bonheur, est à cet égard profondément touchant, questionnant notre propre rapport au quotidien et nous glissant sous la peau la fragilité terrible de nos existences. Son hébétude totale, sa façon d'errer dans sa maison vide, ses pleurs devant les vêtements de ses enfants et à l'écoute de l'ultime message téléphonique de son mari m'ont semblé d'une justesse incroyable dans la retranscription de cette impression de vide, d'arrêt complet de la vie, de la terrifiante idée de devoir surmonter tout cela. Les mots de Cristina à son père lors dans le salon ("je ne sais pas comment tu pouvais continuer à sourire...") expriment exactement cette sensation. Le parcours de Jack est lui aussi d'une justesse et d'une force exemplaires, dans ce qu'il nous fait ressentir du poids de la culpabilité, de l'impression d'avoir été trahi lorsque les certitudes sur lesquelles on a basé sa (nouvelle) vie s'effondrent. Bien que spirituel, sa trajectoire est viscérale, animale, portée à des sommets d’intensité par Benicio Del Toro : l'acteur est immense dans ce rôle de taulard aux tortures quasiment "scorsesiennes" (on sent qu'il vit l'enfer sur terre), attendant le coup de grâce. Et il y a cet ultime regard (empreint du plus profond pardon) que Cristina lance à Jack, et qui se voit ainsi libéré, en une seconde, du poids de la culpabilité...

Comme AtCloseRange, la relation entre Paul et Cristina m'a touché en plein cœur. Il me semble que Paul est un peu l'ange rédempteur de toutes ces intrigues, et c'est en cela, tout particulièrement, que son histoire d'amour avec Cristina me semble si forte et si belle. Le cinéaste ose ici une métaphore littérale, qu’on peut trouver facile et appuyée mais qui m’a beaucoup touché : le cœur du mari décédé continue de battre pour la même femme. On est au cœur du motif de transmission qui au centre du film (sa construction est pareille à un réseau sanguin). Paul ne vit ses derniers instants que pour ramener Cristina à la vie, la sauver de la déchéance et de la folie dans laquelle elle est en train de sombrer. Au contact l'un de l'autre, les deux personnages entament un double processus de résurrection, même si Paul est en train de mourir. Je garde en mémoire plein d’infimes moments, de petits gestes, où surgit le lien puissant qui unit Paul à Cristina : le moment où elle vient le rejoindre dans la voiture au petit matin et où il lui fait un aveu déchirant ("je ne peux plus être loin de vous maintenant"), le trouble incroyable de Cristina après qu'il lui ait dit qu'elle lui plaisait beaucoup… Et puis tous ces moments d'intimité partagée entre les deux amoureux. Cristina, corps fragile au bord de l'anéantissement qui vient se blottir dans le lit contre Paul dans un motel crasseux, ou encore ce moment poignant où Cristina apaise de ses chuchotements dérisoires un Paul sub-claquant ("I'm sorry, I love you...").

Bref, un film superbe et très émouvant pour moi.
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Roilo Pintu
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Roilo Pintu »

Un trio de personnages réunis autour d'un évènement dramatique, qui fera éclaté leurs vies, tout comme le récit. Un assemblage d'instantanés qui pousse le spectateur à recoller les évènements et comprendre les personnages, dans le drame, la banalité du quotidien, les silences, le cauchemar.

Un début de film où il faut tenir, j'ai vite cru à un côté gadget (je précise que je ne connaissais absolument rien de l'intrigue), avant d'être totalement happé par les acteurs et les drames qu'ils vivent. J'ai finit un peu sonné, avec le film en tête pendant plusieurs jours, dans le doute et le drame des personnages.

Un de ses films où on se dit, mais pourquoi j'ai attendu autant de temps à le voir (15 ans ici pour moi!) Je n'aime pas trop Sean Penn en général (voilà c'est dit, désolé...), mais il arrive parfois à me faire oublié ce que je pense de lui, ici c'est bien évidemment le cas, je l'ai trouvé formidable, avec Naomi Watts et Del Toro, un trio au top de la performance.

Un crescendo émotionnel qui ne me fera pas revoir rapidement le film, ce n'est pas grave il restera bien dans ma mémoire.

Un grand film pour moi.
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Watkinssien
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Watkinssien »

Roilo Pintu a écrit :
Un grand film pour moi.

Il l'est totalement pour moi. Je le considère même comme le chef-d'oeuvre d'Iñárritu, son film le plus puissant, le plus âpre et le plus bouleversant. Sa mise en scène frontale est totalement impressionnante, à la fois présente et s'effaçant génialement devant les performances hallucinantes des comédiens principaux. Tout en maîtrisant de bout en bout une linéarité éclatée de l'intérieur. Pour moi, c'est le plus beau rôle de Sean Penn et de Benicio del Toro (avec Traffic).
Dernière modification par Watkinssien le 3 mai 18, 10:12, modifié 1 fois.
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par scottspeed »

Watkinssien a écrit :
Roilo Pintu a écrit :
Un grand film pour moi.

Il l'est totalement pour moi. Je le considère même comme le chef-d'oeuvre d'Iñárritu, son film le plus puissant, le plus âpre et le plus bouleversant. Sa mise en scène frontale est totalement impressionnante, à la fois présente et s'effaçant génialement devant les performances hallucinantes des comédiens principaux. Tout en maîtrisant de bout en bout une linéarité éclatée de l'intérieur. Pour moi, c'est le plus beau rôle de Sean Penn et de Guillermo del Toro (avec Traffic).
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Watkinssien »

Qué con, la faute digne des frères CoHen, de ScorCese! :oops:
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Roilo Pintu »

Watkinssien a écrit :
Roilo Pintu a écrit :
Un grand film pour moi.
Sa mise en scène frontale est totalement impressionnante, à la fois présente et s'effaçant génialement devant les performances hallucinantes des comédiens principaux.
Quel boulot ce montage!
Et ces petits moments où on est seul avec les personnages :|
Les performances sont effectivement énormes.
Ça doit faire 10jours que j'ai vu le film, et il est toujours dans un coin de ma tête.
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Jeremy Fox
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Jeremy Fox »

Roilo Pintu a écrit :
Ça doit faire 10jours que j'ai vu le film, et il est toujours dans un coin de ma tête.

Comme ce fut le cas pour moi avec The Revenant. J'avais tellement été marqué par le film que je n'ai toujours pas osé le revoir malgré le fait de posséder le BR.
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Roilo Pintu »

Jeremy Fox a écrit :
Roilo Pintu a écrit :
Ça doit faire 10jours que j'ai vu le film, et il est toujours dans un coin de ma tête.

Comme ce fut le cas pour moi avec The Revenant. J'avais tellement été marqué par le film que je n'ai toujours pas osé le revoir malgré le fait de posséder le BR.
Pareil, vu en salle, totalement impressionné, ce fut sûrement l'un de mes films préférés lors de son année de sortie. Mais je préfère le laisser encore en souvenir.
En revanche Babel m'avait laissé de marbre. II faudrait que je retente.
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Watkinssien
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Watkinssien »

Roilo Pintu a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
C'est une bonne idée. Le film reste toujours magistral pour moi. :wink:
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Re: 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003)

Message par Roilo Pintu »

Watkinssien a écrit :
Roilo Pintu a écrit :
C'est une bonne idée. Le film reste toujours magistral pour moi. :wink:
Je le note :wink:
Ce n'était peut être pas le bon moment lors de mon visionnage. (J'appelle ca chez moi l'effet Mission. La première fois que j'ai vu le film de Joffé, je suis complètement passé à côté, pour y revenir des années plus tard et être totalement emporté par le film).
À suivre
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