Budd Boetticher (1916-2001)
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Seminole est effectivement particulièrement barbant. C'est le seul Boetticher faible que j'ai vu jusqu'ici, il n'y a franchement pas grand chose à en sauver, surtout quand on le compare aux chef d'œuvres avec Randolph Scott, à l'excellent A Feu et à Sang, au Déserteur de Fort Alamo ou au Traitre du Texas , que j'aime beaucoup.
Dernière modification par Rick Blaine le 3 nov. 10, 14:59, modifié 1 fois.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
J'ai beau essayer mais Anthony Quinn en chef Seminole, eh ben, ça fait plus marrer qu'autre chose
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Voilà. Magnifique filmo westernienne dont Seminole est le seul faux pas.Rick Blaine a écrit :surtout quand on le compare aux chef d'œuvres avec Randolph Scott, à l'excellent A Feu et à Sang, au Déserteur de Fort Alamo ou au Traitre du Texas , que j'aime beaucoup.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Je ne le trouve pas si mauvais que ça ce Seminole. J'avais même trouvé qu'il passait sans déplaisir, surtout dans son tiers central. Après il fait pâle figure à côté des aventures du capitaine Wyatt de Walsh et n'a pas la force des autres Boetticher mais ca reste tout à fait honorable.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
C'est surtout le fait que le film présentait des personnages peu vus ailleurs (les Indiens des marais de Floride) que j'ai retenu...Les souvenirs peuvent être trompeurs,je trouverais peut-être le film mauvais si je le revoyais...
Dernière modification par riqueuniee le 3 nov. 10, 16:51, modifié 1 fois.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
+1bruce randylan a écrit :Je ne le trouve pas si mauvais que ça ce Seminole. J'avais même trouvé qu'il passait sans déplaisir, surtout dans son tiers central. Après il fait pâle figure à côté des aventures du capitaine Wyatt de Walsh et n'a pas la force des autres Boetticher mais ca reste tout à fait honorable.
Je vais me le repasser un de ces quatre soirs
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Attention, j'ai un peu chargé la mule sur Seminole parce qu'il faut considérer le film comme faisant partie de ce qui est peut être la plus belle des filmographies westerniennes (J'imagine que la réflexion de Jeremy Fox doit partir à peu près du même principe). Le film n'est pas honteux non plus, et c'est vrai que le sujet à une certaine originalité, mais au milieu des autres films de Boetticher, il y a forcément un écart énorme, par une mise en scène moins intéressante, une histoire qui n'est pas passionnante, et un casting discutable.(J'aime bien Rock Hudson de manière générale, ce sont juste les performances de bons acteurs qui ne sont pas mémorables ici).riqueuniee a écrit :Il est possible que,si je revoyais le film,je ne le trouve pas très bon.C'est surtout le fait que le film présentait des personnages peu vus ailleurs (les Indiens des marais de Floride) que j'ai retenu...Les souvenirs peuvent être trompeurs.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Marrante cette anecdote.
Dans La chevauchée de la vengeance, les deux personnages accompagnant Randolph Scott papotent à propos des Indiens et de leur impossibilité de rompre un traité en cours. L'un d'eux raconte l'histoire d'un couple qui s'entendait vachement bien avant que la femme ne tue son mari. Elle avait changé d'avis. Comme quoi, un traité se rompt.
Dans le Hondo (1953) de John Farrow, la même histoire est racontée pour la même raison: la probable mise à sac d'une ferme par les Indiens après des années de cohabitation pacifique.
Question donc: est-ce une vieille histoire du folklore américain ou bien Burt Kennedy est un odieux copieur ?
Dans La chevauchée de la vengeance, les deux personnages accompagnant Randolph Scott papotent à propos des Indiens et de leur impossibilité de rompre un traité en cours. L'un d'eux raconte l'histoire d'un couple qui s'entendait vachement bien avant que la femme ne tue son mari. Elle avait changé d'avis. Comme quoi, un traité se rompt.
Dans le Hondo (1953) de John Farrow, la même histoire est racontée pour la même raison: la probable mise à sac d'une ferme par les Indiens après des années de cohabitation pacifique.
Question donc: est-ce une vieille histoire du folklore américain ou bien Burt Kennedy est un odieux copieur ?
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Cela dit, j'aime beaucoup Hondo (très efficace, très fun, assez fort... le meilleur film de John Farrow ?), mais La chevauchée de la vengeance le met KO dès les premières minutes. Quitte à copier, si c'est pour faire mieux à ce point là, pourquoi pas ! Car le Farrow est très bon, mais le Boetticher est carrément grandiose.Père Jules a écrit :Marrante cette anecdote.
Dans La chevauchée de la vengeance, les deux personnages accompagnant Randolph Scott papotent à propos des Indiens et de leur impossibilité de rompre un traité en cours. L'un d'eux raconte l'histoire d'un couple qui s'entendait vachement bien avant que la femme ne tue son mari. Elle avait changé d'avis. Comme quoi, un traité se rompt.
Dans le Hondo (1953) de John Farrow, la même histoire est racontée pour la même raison: la probable mise à sac d'une ferme par les Indiens après des années de cohabitation pacifique.
Question donc: est-ce une vieille histoire du folklore américain ou bien Burt Kennedy est un odieux copieur ?
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Je découvre actuellement les westerns de la collaboration Boetticher/Scott grâce à la fournée Sidonis. Mais commençons par celui que je connaissais déjà et qui marque les débuts de cette formidable entente.
7 hommes à abattre (1956)
D'emblée, nous savons que nous allons avoir à faire à une oeuvre qui cherche à se démarquer de ces centaines de westerns de série B, qui innondaient alors le marché et qui faisaient le bonheur des amateurs des scéances à double programmes. Le traditionnel générique nous montre un paysage déserique, rien de bien nouveau, mais sous la pluie et dans l'obscurité. Le héros apparaît ensuite, mais non pas fièrement dressé sur son fidèle destrier comme on pouvait s'y attendre. C'est tout trempé et fourbu, que nous voyons apparaître Randolph Scott, après avoir dû marcher à pied sous la pluie, son canasson ayant été dérobé par les Indiens qui rôdent dans les environs. S'ensuit une rencontre avec deux cow-boys, pour un bon petit café au coin du feu. Rapidement, la tension monte. Les dialogues sont remplis de sous-entendus. On devine très vite que notre héros est à la poursuite de tueurs, mais il reste très laconique. Des coups de feu ne tardent pas à être échangés.
Cette intro pourrait résumer à elle seule le cinéma de Budd Boetticher lors de sa collaboration avec Randolph Scott. Un cinéma qui va droit à l'essentiel et qui nous propose des personnages particulièrement bien fouillés. Sans donner l'impression que le rythme va se dérouler à cent à l'heure, le réalisateur réussit à nous offrir avec 7 hommes à abattre, un film particulièrement riche sur une très courte durée . Un authentique chef-d'oeuvre du genre. Le film ne dure en effet que 75 minutes, mais on croirait qu'il a duré deux heures après sa vision. Non pas que l'on se soit ennuyé une seule seconde, mais l'intrigue et les personnages sont tellements bien écrits et mis en images, que l'on ne peut que rester émerveillé devant le travail effectué par le réalisateur et toute son équipe.
Même si nous sommes en territoire connu et archi-connu, Boetticher nous réserve toujours des surprises et ses personnages, bien que répondant aux archétypes du genre, se révèlent bien plus complexes qu'il n'en ont l'air. Randolph Scott, le grand redresseur de tords devant l'éternel, se tient toujours bien droit dans ses bottes, mais ne peut s'empêcher de lorgner sur la femme du pélerin. Lee Marvin campe un de ces personnages de brute épaisse comme il en avait l'habitude, mais tout en nuance. D'emblée, il annonce la couleur à Scott, mais restera imprévisible jusqu'au bout.
7 hommes à abattre (1956)
D'emblée, nous savons que nous allons avoir à faire à une oeuvre qui cherche à se démarquer de ces centaines de westerns de série B, qui innondaient alors le marché et qui faisaient le bonheur des amateurs des scéances à double programmes. Le traditionnel générique nous montre un paysage déserique, rien de bien nouveau, mais sous la pluie et dans l'obscurité. Le héros apparaît ensuite, mais non pas fièrement dressé sur son fidèle destrier comme on pouvait s'y attendre. C'est tout trempé et fourbu, que nous voyons apparaître Randolph Scott, après avoir dû marcher à pied sous la pluie, son canasson ayant été dérobé par les Indiens qui rôdent dans les environs. S'ensuit une rencontre avec deux cow-boys, pour un bon petit café au coin du feu. Rapidement, la tension monte. Les dialogues sont remplis de sous-entendus. On devine très vite que notre héros est à la poursuite de tueurs, mais il reste très laconique. Des coups de feu ne tardent pas à être échangés.
Cette intro pourrait résumer à elle seule le cinéma de Budd Boetticher lors de sa collaboration avec Randolph Scott. Un cinéma qui va droit à l'essentiel et qui nous propose des personnages particulièrement bien fouillés. Sans donner l'impression que le rythme va se dérouler à cent à l'heure, le réalisateur réussit à nous offrir avec 7 hommes à abattre, un film particulièrement riche sur une très courte durée . Un authentique chef-d'oeuvre du genre. Le film ne dure en effet que 75 minutes, mais on croirait qu'il a duré deux heures après sa vision. Non pas que l'on se soit ennuyé une seule seconde, mais l'intrigue et les personnages sont tellements bien écrits et mis en images, que l'on ne peut que rester émerveillé devant le travail effectué par le réalisateur et toute son équipe.
Même si nous sommes en territoire connu et archi-connu, Boetticher nous réserve toujours des surprises et ses personnages, bien que répondant aux archétypes du genre, se révèlent bien plus complexes qu'il n'en ont l'air. Randolph Scott, le grand redresseur de tords devant l'éternel, se tient toujours bien droit dans ses bottes, mais ne peut s'empêcher de lorgner sur la femme du pélerin. Lee Marvin campe un de ces personnages de brute épaisse comme il en avait l'habitude, mais tout en nuance. D'emblée, il annonce la couleur à Scott, mais restera imprévisible jusqu'au bout.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
D'autant que série B n'est pas une notion qualitative mais est plutôt liée au budget du film. Bref, une série B peut donner naissance à un chef-d'oeuvre ; la preuve flagrante avec ces films.Gil Westrum a écrit :Pour moi, il s'agit d'un western de zone B en raison de son budget et de sa durée, mais il a toute les qualités pour figurer parmi les fleurons du genre. Boetticher est un génie.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Oui tout à fait. Mais pour rebondir sur la (vaste) discussion entamée sur l'autre topic, je rejoins Julien Léonard lorsqu'il dit :
Ce style épuré, à mon sens, devrait davantage convenir à des spectateurs des nouvelles générations, que celui de Ford par exemple, qui pourrait passer pour plus lourdeaux à côté. Quand je vois un Tall T et ses séquences d'une grande brutalité, je pense tout à fait que ce genre de film peut convenir à des générations déjà habituées à pareille violence. Boetticher avait l'air bigrement en avance sur son temps avec un tel film. Je le conseillerai donc sans hésiter pour une initiation au western, entre un Rio Bravo et une Prisonnière du désert.Julien Léonard a écrit :On pourrait en parler des heures, mais pour ma part, Boetticher fait largement partie de cette dizaine de cinéastes majeurs du western qui surpassent leur cadre. Un Boetticher, c'est un bon western des familles, rondement mené, mais c'est aussi une fable humaine très moderne. Comme chez Hawks : un western, certes, mais un film qui parle de personnalités en contradiction. Chez ces deux cinéastes, les personnages principaux ne sont pas simples... L'univers de Boetticher est juste un peu plus abrupt, plus épuré, encore moins hollywoodien, et c'est ce qui donne parfois l'impression de films plus terre à terre. Mais ce n'est absolument pas péjoratif, bien au contraire.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Bon, bien : tout cela m'a convaincu ...
Je ne connais pas (encore) Boetticher mais je vais y remédier : j'ai passé commande du coffret zone 1 (beaucoup plus économique que les Sidonis : désolé ... )
Je ne connais pas (encore) Boetticher mais je vais y remédier : j'ai passé commande du coffret zone 1 (beaucoup plus économique que les Sidonis : désolé ... )
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Pourquoi désolé ? Je n'échangerais mon coffret zone 1 pour rien au monde.jacques 2 a écrit :Bon, bien : tout cela m'a convaincu ...
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Jacques2, si tu aimes les productions Scott-Brown de chez Universal, tu ne pourras être que comblé. Ce sont déjà de vrais petits bijoux, mais tu vas vite te rendre compte qu'il y a un véritable fossé avec les westerns de Boetticher.
Bon, il me reste encore trois titre à voir sur les cinq (par ordre chronologique) de la fournée Sidonis, mais pour l'instant c'est un sans faute. Et comme il paraît que La chevauchée de la vengeance et Comanche station sont les sommets de cette série, je ne me fais aucun souci pour me prendre de nouvelles claques.
Bon, il me reste encore trois titre à voir sur les cinq (par ordre chronologique) de la fournée Sidonis, mais pour l'instant c'est un sans faute. Et comme il paraît que La chevauchée de la vengeance et Comanche station sont les sommets de cette série, je ne me fais aucun souci pour me prendre de nouvelles claques.
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