Je n'aurai pas cette prétention, mais si on la prend dans son sens le plus simple et le plus pragmatique, elle veut juste dire que les spectacles, films ou pièces, doivent être fait avec le soucis du regard du spectateur. J'admet qu'elle n'apporte pas grand chose à notre discussion. Mais j'ai veillé fort tard hier soir pour retrouver une phrase de Godard sur le théâtre que j'avais trouvé intéressante et en désespoir de cause, j'ai fini par recopier celle-ciCrousti Crousta a écrit :le point commun entre le cinéma et le théâtre: le souci du regard de l'autre, des conditions dans lesquelles il s'exerce. On n'a pas le droit de se moquer.
Cette phrase est pour moi incompréhensible ! j'aimerais bien qu'on me l'explique
Utiliser des codes du réel de manière détournées, (quant un acteur se déguise en chat ! ) c'est ce que fait le théâtre. Et je rebondis tout de suite sur une autre de tes phrases, tu parles du théâtre et tu dis :les films de Lynch sont différents mais utilisent aussi le réalisme comme base de création : c'est parce les images de lynch utilisent les codes du réel de manière détournée...
Et je pense que l'on peut aussi prendre cette affirmation pour le cinéma.c'est la "réalité" du comédien qui permet d'aborder une forme de "vérité"
J'ai moi l'impression que dans les formes de théâtre modernes, il devient un élément important de la "performance théâtrale". Et même si ce n'est pas le cas, cet argument ne me parait pas très opportun pour différencier cinéma et théâtre. La scène est aussi un cadre délimitant un champ, laissant le loisir au metteur en scène d'utiliser ou non un hors champs.Il me semble que le hors champs (de vision) nécessite un cadre délimitant ce champ... qui rend une partie de la situation invisible mais présente, au théâtre, la possibilité qu'une partie de la scène échappe au regard du spectateur tout en participant de la situation me paraît moindre... Il dois bien exister des situations de ce type mais qui me semble bien plus rare et l'utilité pour la "performance théatrâle" me parait aussi limitéeLe cinéma ne vit et ne respire que par le hors champs, c'est un fait, mais il peut aussi bien s'appliquer au théâtre je pense.
Tous ces arguments se retournent à l'envie, ce que tu fais avec maestria, , mais ils ne constituent pas un étayage assez solide pour opposer cinéma et théâtre d'une façon aussi abrupte.
L'argument solide reste pour moi l'opposition entre spectacle vivant, la recherche de performance, le ici et maintenant qui est différent du ici et maintenant de la représentation de lendemain. C'est la grande force du théâtre qui lui permet en plus de s'adapter à son contexte socio-culturel au fur et à mesure du temps.
En opposition au spectacle mort, enregistré, qui peut soit tomber en désuétude, soit renaître suivant l'environnement dans lequel il est projeté.
Tu veux dire que le documentaire n'utilise pas le réalisme comme base de création...et si le documentaire était finalement bien plus proche du théâtre que du cinéma ?