Frissons (David Cronenberg - 1975)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Anorya
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Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Anorya »

Frissons (1975)

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En se replaçant dans le contexte, ce film à fait l'effet d'une petite bombe. Dans les années 70, il faut savoir que le Canada, aussi prude que son cher voisin américain n'avait pas spécialement connu la révolution sexuelle et qu'il n'avait pas d'industrie cinématographique. Or voilà que déboule ce petit film gore, le 1er de son auteur, financé avec une caisse de fonds issu en partie des impôts. Scandale numéro 1 donc, qui s'avéra pourtant extrêmement rentable et c'est grâce aux bénéfices engrangés sur le film que d'autres films canadiens purent commencer à émerger (néanmoins Cronenberg dût attendre 2 ans avant de pouvoir tourner "Rage").

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Oh, oh j'ai un aphte sur la langue.

Scandale numéro 2, le film raconte l'histoire d'un parasite qui entraîne chez son hôte une certaine frénésie sexuelle quel que soit son âge, son sexe. Ainsi on aura donc une vieille dame qui se jettera sur un pauvre passant pour le violer ( :shock: ) et les enfants se mêleront même aux ébats ( :shock: ). On imagine bien la portée de ce film-manifeste dans la société Canadienne de l'époque qui fut alors qualifié "d'obscène", de "pornographique" (il n'y a pourtant aucune image crue de sexe ou acte sexuel, le cinéaste fait dans la suggestion).

Et sur ce film, comme les suivants du jeune Cronenberg règne une incroyable sensation de liberté, peu de limites (si ce n'est, celles techniques ou humaines), quelques contraintes mais elles participent du film : Ainsi, tout est tourné dans un hotel sur une île de Montréal (l'île de la Nonne. Au passage c'est rigolo d'entendre à de rares moments dans le film des phrases en québecois !), un hotel ultra-moderne conçu pour y vivre en parfaite autonomie, loin de la grande ville. Que fait Cronenberg ? Il replie l'hotel sur lui-même en un ensemble vitrifié tenant du huis-clos, enfermant ses personnages dans celui-ci. La contamination par les parasites semble alors de plus en plus inéluctable...

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Le héros, inexpressif et fade comme certains personnages Cronenbergiens.

La fin, presqu'une fin du monde en épilogue, qui semble préfigurer celle de Rage, deux ans après et un étonnant clin d'oeil au morts-vivants de Romero dans le dernier quart d'heure du film où le héros (le seul à ne pas être contaminé), stoppé de sa fuite par les infectés (qui se déplace comme des zombies pour le coup !) est obligé de rebrousser chemin vers l'hotel (sublime scène finale de la piscine, au ralenti). En regard de Rage, qui viendra après, le film semble plus dynamique, on à alors moins affaire aux "errances Cronenbergienne" de solitude des personnages (d'ailleurs ici, on entre directement dans l'action, pas de présentation, ni rien, on passe d'un personnage à un autre en deux-temps-trois mouvements). J'aurais même tendance à préférer Frissons à Rage, tiens.

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Flol
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Re: Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Flol »

Anorya a écrit :Le héros, inexpressif et fade comme bon nombre de personnages Cronenbergiens.
:shock:

Et John Smith dans Dead Zone ? Et Max Renn dans Videodrome ?? Et Seth Brundle dans The Fly ??? :o
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Un bon film complètement dérangé. J'aime bien.
Je trouverai d'autres choses à dire demain.
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Message par nobody smith »

Ça donne envi de le revoir tout ça...

J’en avais entendu parlé au travers de l’excellent documentaire american nightmare qui décortiquait tout le sous-texte sur la libération sexuelle. Il est vrai que le film a beau ne pas utiliser énormément d’artifices excessifs, ça reste fichtrement troublant. Malgré le manque évident de moyen (j’ai un peu de mal avec le coté crade de la photographie), le film épate, comme souvent chez Cronenberg, par sa structure narrative installant un crescendo émotionnel monstrueux pour se conclure dans un étourdissant final dont le malaise se prolonge jusqu’à la fin du générique (alors que d’ordinaire, je reproche au cinéaste ses fins brutales).
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Major Dundee
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Message par Major Dundee »

Le film avait été présenté au Festival d'Avoriaz en même temps d'ailleurs que "Texas Chain Saw Massacre" de Tobe Hooper et "Sisters" de Brian De Palma. Quelques jours après une partie de la sélection avait été projeté à Chaillot (pas à la Cinémathèque) et tout le monde s'était précipité (on venait d'apprendre l'interdiction totale pour le Hooper) !
Je me souviens encore de la projection de "Parasite murders". On ne s'attendait pas du tout à ce que l'on allait voir, c'était un premier film. A la fin de la projection, quand les lumières se sont rallumées, on se regardait tous avec un sourire de satisfaction béat.
Depuis je n'ai manqué aucun de ses films et j'ai rarement été décu (sauf "Le festin nu"), mais il faudrait que je le revoie car j'ai l'impression de n'avoir rien compris et en plus je l'avais vu dans de très mauvaises conditions.
Mais bref "Parasite murders" restera un des chocs de ma cinéphilie (parmi tant d'autres) 8)

Edit : Et bravo pour ton analyse, Anorya :wink:
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Re: Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Anorya »

Ratatouille a écrit :
Anorya a écrit :Le héros, inexpressif et fade comme bon nombre de personnages Cronenbergiens.
:shock:

Et John Smith dans Dead Zone ? Et Max Renn dans Videodrome ?? Et Seth Brundle dans The Fly ??? :o
Ils pourraient faire figure d'exceptions mais non... En fait on pourrait dire que ça dépend des personnages ou peut-être plutôt des acteurs. Autant ceux que tu cites semblent s'investir pas mal (tout comme Viggo Mortensen dans les deux derniers Crocro tiens), autant bon nombre d'autres semblent un peu comme je les ressent : le petit copain de Marylin Chambers dans Rage, Vale, le "gentil" scanner du film pré-cité, le "héros" de Chromosome 3...

Bref, ça doit peut-être plus dépendre de l'histoire ou des acteurs... ;)

edit : Tiens rata', j'ai corrigé ma phrase par "certains personnages cronenbergiens", puisque c'est vrais qu'ils ne le sont pas spécialement tous.
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Anorya
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Message par Anorya »

Major Dundee a écrit :Le film avait été présenté au Festival d'Avoriaz en même temps d'ailleurs que "Texas Chain Saw Massacre" de Tobe Hooper et "Sisters" de Brian De Palma. Quelques jours après une partie de la sélection avait été projeté à Chaillot (pas à la Cinémathèque) et tout le monde s'était précipité (on venait d'apprendre l'interdiction totale pour le Hooper) !
Je me souviens encore de la projection de "Parasite murders". On ne s'attendait pas du tout à ce que l'on allait voir, c'était un premier film. A la fin de la projection, quand les lumières se sont rallumées, on se regardait tous avec un sourire de satisfaction béat.
Depuis je n'ai manqué aucun de ses films et j'ai rarement été décu (sauf "Le festin nu"), mais il faudrait que je le revoie car j'ai l'impression de n'avoir rien compris et en plus je l'avais vu dans de très mauvaises conditions.
Mais bref "Parasite murders" restera un des chocs de ma cinéphilie (parmi tant d'autres) 8)

Edit : Et bravo pour ton analyse, Anorya :wink:

Merci Major. :)

Pour ma part, je me souviens l'avoir vu lors de la retrospective Cronenberg (2000 ? 2001 ?) à Paris, organisé par le cinéma L'arlequin dans le 6e qui décidait de pratiquement tout passer du cinéaste Canadien (c'est comme ça que j'ai pu voir notamment son moyen-métrage, "Stereo" que je trouve vraiment fascinant. On peut dire que ça préfigure un peu Scanners...). C'est un film qui garde encore son impact fort comme tous les Cronenberg et si l'aspect "libération sexuelle" peut sembler de mise un peu dépassé, le thème de la contagion lui est encore furieusement actuel. ;)
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julien
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Message par julien »

Anorya a écrit :C'est un film qui garde encore son impact fort comme tous les Cronenberg et si l'aspect "libération sexuelle" peut sembler de mise un peu dépassé, le thème de la contagion lui est encore furieusement actuel. ;)
Et Cronenberg n'arrête pas de proclamer un peu partout que le scénariste Dan O' Bannon, aurait trouvé la trame originale d'Alien aprés avoir visionné son film. Je ne sais pas si c'est vrai mais il y a effectivement quelques similitudes.
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Demi-Lune
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2009

Message par Demi-Lune »

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Frissons (Shivers, David Cronenberg, 1975)
SPOILERS. Visionnaire, malsain, glaçant, fou. Confinés dans un haut immeuble balnéaire fonctionnant en quasi autonomie, les résidents se voient confrontés à un mystérieux parasite visqueux qui, lorsqu'il s'introduit dans le corps humain, provoque d'irrépressibles pulsions érotiques. Dit comme ça, ça pourrait prêter à sourire... on pourrait penser que l'intrusion du fantastique n'est qu'un prétexte à un étalage de scènes d'orgie à la Caligula. Il n'en est rien. Malgré quelques pointes d'humour noir, ce film de Cronenberg est sérieux, très sérieux même. En effet, les "effets" érotiques de l'infection ne sont pas la moins du monde montrés comme triviaux : il s'agit bien ici de l'extinction progressive de l'humanité face à une pandémie incontrôlable, provoquant viols, pédophilie, gérontophilie, meurtres. Malgré un faible budget, Cronenberg utilise efficacement les contraintes liées au huis-clos dans le même temps qu'il aligne les images choc avec l'atmosphère clinique qui lui est alors coutumière (certaines scènes - comme la baignoire ou le crachat du parasite - sont quand même bien dégueulasses, même si le recours quasi généralisé au hors-champ permet à notre imagination de vagabonder plus encore dans l'effroi). Le cinéaste nous tricote un scénario audacieux aux accents à la fois contemporains (la révolution sexuelle au Canada) et prophétiques (contamination endémique liée à une maladie d'ordre sexuel), possiblement influent : on peut trouver de lointaines résonances de Frissons dans Alien ou encore Hidden. Et si le design et certains effets paraissent légèrement datés, si le petit budget est contraignant, si les acteurs ne brillent pas par leur talent, force est de reconnaître que le film tient remarquablement la route, grâce à une très bonne gestion du suspense, une ambiance bien parano et glauque, et une histoire hallucinée particulièrement inspirée. Premier grand film, dérangé comme il se doit.
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Re: Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Outerlimits »

J'aime beaucoup le dyptique Frissons/Rage, plus que les 2 films suivants du réalisateur (que j'apprécie néanmoins).
Toutes les obsessions de Cronenberg sont déjà condensées dans ces métrages, la propagation virale, la mutation, le concept de la nouvelle chair...
L'absence totale d'humour et l'aspect clinique de l'entreprise renforcent le malaise.
Malgré un grand manque de budget qui se ressent dans "Frissons", Cronenberg tire meilleur partie de ce dont il dispose (belle idée d'exploiter le cadre de cet immeuble haut standing), et les quelques maladresses de mise en scène (caméra hésitante, photographie bof bof) contribuent à lui donner un aspect "documentaire", amplifiant le propos...

Voici l'affiche originale française du film, franchement "space", mais il faut dire qu'en France, le film fut distribué à petite échelle, et, je crois, contraint à être diffusé le plus souvent dans des salles dédiées aux films pornographiques ou autres films trash ou "déviants"...ceci expliquant probablement cela.


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Re: Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Federico »

Très chouette, ce Shivers. Je me le repasserai bien, tiens. Et puis Lynn Lowry et son regard de fennec (ou d'alien ?) prise dans les phares, mhhhhh... :oops:
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Re: Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Lord Henry »

Aussi curieux que cela puisse paraître, c'est avec ce film que j'ai découvert Barbara Steele.
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Re: Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Federico »

Lord Henry a écrit :Aussi curieux que cela puisse paraître, c'est avec ce film que j'ai découvert Barbara Steele.
J'ai failli sourire et puis, en vérifiant sa filmo, je réalise que le 1er film où je l'ai vue n'était ni 8 1/2 ni Le masque du démon mais... Le Monocle rit jaune. :wink:
Quant à Frissons, ce ne fut que bien après les trois précédents...
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Re: Frissons (David Cronenberg - 1975)

Message par Carlito Brigante »

Pour les détenteurs du blu-ray / DVD Arrow :
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So first up, if you’ve ordered a copy of Shivers direct via the Arrow Store skip down to the ***DIRECT ORDERS VIA THE ARROW STORE*** section. For anybody who has ordered elsewhere (be it online, in store, at a convention/event etc.) please continue reading.
So the replacement programme is now up and running! To obtain your replacement disc please head to the following link and follow all of the instructions on screen: http://bit.ly/1RR2g4W
Once you’ve filled in the form successfully you will receive a confirmation email that your discs will be dispatched. Please note: This is NOT an automated email, but will be sent to you within 24 hours of submitting your information so please be patient and also check you spam folders. Then all you need to do is sit back, relax and wait for your discs to arrive!
If you do have any issues, please contact products@arrowfilms.co.uk with “SHIVERS” in the subject heading of the email and our team will get back to you as soon as they can.
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*******DIRECT ORDERS VIA THE ARROW STORE*******
If you have ordered a copy of the film direct via our store, you should have received an email confirming your replacement discs (both Blu-ray and DVD) have already been dispatched to you via Royal Mail 2nd Class service. The most recent delivery address that was in your account has been used for this shipment (if your information has changed, or you have not received this email, please contact product@arrowfilms.co.uk). If you are based in the UK and have not received your discs by April 18th, 2016, please contact products@arrowfilms.co.uk and we will do our best to see to your request. International customers please allow longer for delivery. When emailing be sure to include “SHIVERS” in the subject heading of the email, or respond directly the email our team have sent out to you.
--------------------------------------------------------------
And there we have it! If you have any additional questions that aren’t covered here or in the FAQ below do let us know! As you may have noticed we've also included a handy video comparison in this post so you can see what has been added.
Thanks for taking the time to read this monster of a post and we hope that you all enjoy the uncut SHIVERS!

***FAQ***
Q: How do I get a copy of my replacement discs for SHIVERS?
A: If you have purchased your copy of SHIVERS from the Arrow Webstore, your replacement discs have been dispatched automatically with the information we have in your Arrow account. If you have not received your disc by April 18th, 2016, please contact products@arrowfilms.co.uk.
If you have bought your copy of SHIVERS, whether the regular Arrow Video dual-format edition or the SteelBook edition from another outlet, please fill out the form here: http://bit.ly/1RR2g4W Once you have provided your mailing address and your proof of purchase, we will send you a confirmation email that your replacement discs have been dispatched.
Q: What if I no longer have my proof of purchase?
A: Please write the date and your full name on the face of your SHIVERS discs, and upload a photo in the proof of purchase section in the form available here: http://bit.ly/1RR2g4W. This will count as your proof of purchase, and we will send a confirmation email once your discs have been dispatched.
Q: How long will it take my replacement disc to arrive?
A: If you are in the UK, please allow for 3-5 days for shipping, and 7-10 days for all other countries.
Q: Will I receive both the Blu-ray and DVD of the uncut SHIVERS?
A: Yes, as both the regular Arrow Video release and the SteelBook editions were dual format, you will be receiving Blu-ray and DVD replacement discs in the same package.
Q: How do I tell if I have a replacement disc?
A: On the outer edge of the disc, it will read “2nd PRESSING” which indicates it is the full and uncut version of SHIVERS.
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