Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Frank Einstein
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Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par Frank Einstein »

Vous savez quoi ? :shock:

La Cinémathèque présente, dans la grande salle Henri Langlois,
5 films de William Castle agrémentés d’attractions, trucs de fête foraine et animations utilisés à l’époque !
C’est le distributeur-exploitant de New-York, Bruce Goldstein, ayant déjà, à plusieurs reprises, « accompagné » des hommages à William Castle,
qui recréera les joyeuses conditions de leur exploitation d’origine, en Percepto ! Emerge-o ! et Psychodelorama !
CINEMA BIS: WILLIAM CASTLE :
5 SEANCES EXCEPTIONNELLES AVEC ATTRACTIONS !
WILLIAM CASTLE


Voici le programme :

Vendredi 19 Juin 2009 - 20h00 (2 films)

La Nuit de tous les mystères

(House on Haunted Hill)
de William Castle
Etats-Unis / 1959 / 75’ / VOSTF / 35mm
Avec Vincent Price, Carolyn Craig

Le millionnaire Frederick Loren organise, suivant une idée de sa femme Annabelle, un jeu où il offrira 10 000 dollars à chacun des participants sélectionnés qui acceptera de passer la nuit dans sa maison hantée. Les invités à peine arrivés, d'étranges phénomènes se produisent.

---

Le Désosseur de cadavres
(The Tingler)
de William Castle
Etats-Unis / 1959 / 82' / VOSTF / 35mm
Avec Vincent Price, Judith Evelyn

Le Dr Chapin a isolé le « Tingler », matérialisation de la peur représentée par un mollusque se formant sur la colonne vertébrale. Son cobaye meurt de terreur et le « Tingler » s'échappe.



Samedi 20 Juin 2009 - 17h00 (1film)


13 GHOSTS - WILLIAM CASTLE
Etats-Unis - 1960 - 85' - SALLE GEORGES FRANJU - VOSTF - 35mm
Séance exceptionnelle : projection avec attraction


Samedi 20 Juin 2009 - 19h00 (1 film)

HOMICIDE - WILLIAM CASTLE
Etats-Unis - 1961 - 87' - SALLE HENRI LANGLOIS - VOSTF - 35mm
Séance exceptionnelle : projection avec attraction


Samedi 20 Juin 2009 - 21h00 (1 film)


MR. SARDONICUS - WILLIAM CASTLE
Etats-Unis - 1961 - 89' - SALLE HENRI LANGLOIS - VOSTF - 35mm
Séance exceptionnelle : projection avec attraction


Voir ici pour informations : http://www.cinematheque.fr/fr/projections.html


J'y serais sûr pour la soirée d'ouverture (2 films) du vendredi 19 juin... si d'autres veulent y assister, manifestez-vous car il faut réserver !
:D :wink:
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"Il est toujours préférable d'être un faux-méchant que d'être un faux-gentil. (Le faux-gentil est souvent un vrai méchant)". J.-L. Fournier
Super Soul
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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par Super Soul »

Up up up, c'est après-demain !

Pour ceux qui n'auraient qu'une vague idée du cinéma de William Castle, voici une petite bande-annonce qui devrait leur rafraîchir la mémoire.

Je parle pas aux mecs qui ont une scène de chasse sur leur pull
bruce randylan
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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par bruce randylan »

Je suis le seul à être allé ?


ATTENTION SPOILER POSSIBLE SURTOUT POUR HOMICIDE !


La nuit de tous les mystères ( 1959 )
Voilà ce que j'en disais lors de sa découverte lors de sa sortie DVD
Le scénario est complètement abracadabrandesque mais l'ambiance du film fonctionne encore fichtrement bien et je me suis tellement pris au jeu que la trouille ou les sursauts sont venus me titiller à plusieurs reprises... :oops:
La photographie est excellente, le rythme soutenu ( avec 72 minute comme durée, ça aurait bête de se planter ) et le visionnage devient rapidement un tour de montagne russe au plaisir un brin coupable qui fait le charme des bonnes séries B d'antan :)
Et bien, je persiste et signe. :D
J'aime vraiment cet esprit d'un certain cinéma d'épouvante improbable, incohérent, foutraque mais généreux et qui ne prend pas du tout au sérieux. j'avais complètement oublié que le film était aussi auto-parodique et second degré.
Ca n'a pas l'air d'être le cas de tout le monde mais j'ai passé un bon moment.. Faut dire que je suis très bon client et les maquillages même ridicule de "sorcières aveugle " ou de tête décapitée me font toujours de l'effet. :mrgreen:

Après, pour les animations, c'était très pauvres et très décevant : quelques flashs ( trop discret ) sur les nombreuses cris que pousse l'actrice et plus sympathique l'apparition d'un squelette venant survolé le public pour la fin.



Le désosseur de cadavres ( 1959 )
La par contre, c'est du poids lourd et la quintessence du style William Castle qui culmine dans une derrière demi-heure mémorable et diablement fun.
Mais commençons par le début avec un scénario des plus farfelu qui soit : un médecin découvre qu'une créature vit et grandit à l'intérieur de chaque homme et essaye de lui briser la colonne vertébrale quand la terreur s'empare de son hôte. Rien que ça :lol:

La première partie est ainsi assez sage mais se regarde sans ennui avec quelques séquences "chocs" : le trip de Vincent Price au LSD ( le 1er de l'histoire du cinéma :o ), la tentative de meurtre sur sa femme et la mort de peur de la muette ( où le sang de la baignoire devait être à l'origine en couleur ). Par contre, une fois que Price autopsie la muette, là c'est vraiment l'éclate : d'abord la créature appelée "tingler" est cultissime pour son croisement entre le teckel et le homard :mrgreen:
Mais surtout la réaction et les dialogues autour du mari emmène le film dans une dimension surréaliste avec un sens de l'humour à fond dans le second degré et le flegme britannique où il est difficile possible de ne pas pouffer de rire à de nombreuses reprises ( et plus surprenant encore un petit twist justifie complètement ce décalage )

Après une première attaque du Tingler ( qui joue encore astucieusement bien du décalage des situations avec l'arrivée de la belle-soeur de Price ;D ), on passe au gros du film avec le final où l'infâme bestiole se réfugie... dans un cinéma ! :D
D'où une successions d'idées géniales que n'aurait pas renier Tex Avery ( "le film" s'arrête à plusieurs reprises pour laisser place à une obscurité totale où on nous demande de ne pas paniquer, la créature attaque le projectionniste pour passer du coup devant le projecteur, des bonshommes dans le vraie public simulent une attaque du tingler... Et encore on n'avait pas droit au décharge électrique planquée dans les sièges comme Castle l'avait fait pour la première exploitation.
Franchement, pour le coup c'est du grand art et Castle a une idée de la générosité jubilatoire... Et jamais l'expression "scream for your live" n'aura si bien été utilisée :mrgreen:
Il a d'ailleurs un détail ( volontaire ou non ) que je trouve très symptomatique de sa vision du cinéma : A la fin de la séquence Vincent Price enferme le Tingler dans un chargeur dans un étui de bobine cinématographique renvoyant directement à Castle lui-même trimballant sa valise de farce et attrape de cinéma en cinéma. :wink:

N'ayons pas peur des mots, un grand moment de cinéma qu'il faut vraiment voir en salle et dont il ne faut vraiment pas négliger l'humour :)



les 13 fantômes ( 1960 )
Le principe de celui-là est géniale mais le résultat ne fonctionne qu'à moitié à cause d'une réalisation bien trop plate qui ne permet pas au délire de prendre. Le procédé alors ? Et bien William Castle ( qui introduit et conclut de film de manière très amusant ) a trouvé un nouveau procédé qui lui a permit de filmer de VRAIS fantômes : le Illusion-O. Pour en profiter, le public possède une paire de lunettes avec un filtre bleu et rouge qui lui permet de voire les fantômes ou non. Et oui, les petits trouillard et les septiques peuvent passer par le filtre bleu pour gommer de l'image les spectres et autres goules tandis que les braves qui regardent dans le filtre rouge profiteront pleinement de leurs apparitions. :o
Le problème vient du fait que les passages avec fantômes sont assez peu présentes au final et surtout ne constituent pas le nœud du film qui repose encore sur une machination humaine. Du coup l'aspect gadget se ressent bien trop et les fantômes cassent du coup le rythme d'autant qu'elles sont réalisées sans saveur ( voir l'attaque ratée du lion ). Dommage il y avait moyen de vraiment s'éclater.
l'autres problèmes vient aussi du fait que l'humour de celui-ci ne fonctionne pas aussi bien que que dans les précédents et pour cause il est beaucoup plus direct et moins "détournée"... Il y a tout de même une ellipse géniale sur la fin qui zappe la conclusion du climax pour aller directement sur l'épilogue... C'est très osée et l'effet est imparable. :)


Homicide ( 1961 )
Castle très influencé par Psycho décide d'en faire une variation dont le dénouement final est encore plus réussi. Impossible de voir le coup venir malgré des indices subtilement éparpillé le long du film ( la séquence d'ouverture, le physique très particulier de l'acteur jouant Warren, les références au Danemark [size=3pt]seul pays à l'époque qui pratiquait des opérations pour les transexuelles ![/size] ).
Malheureusement le film ne tient pas ses promesses car passée une première partie très bien menée dont on comprend jamais les motivations dans une ambiances des plus pesantes ( avec un meurtre fulgurant ), le rythme s'écroule complètement pour des tunnels de platitude paraplégique qui font retomber la tension et le climat. Celle-ci redémarre fort heureusement sur la fin et est introduit par une avertissement très drôle de Caste qui offre 40 secondes aux trouillards dont le cœur ne tiendrait pas pour quitter la salle. :mrgreen:
Évidement dans la salle de la cinémathèque, c'est Bruce Goldstein l'organisateur américain de projections "recrées" qui quittent la salle sous les insultes de sa femme :lol:

Évidement le climax est loin d'être aussi terrifiant que ça d'autant qu'il est bien trop court mais le coup de l'ombre de la grand-mère descendant l'escalier est mémorable. Et il a donc le twist de fin qui vaut tous les Shyalaman du monde. Chapeau bas à l'acteur. :wink:


Sardonicus ( 1962 )
Très sympa.
Je suis celà dit toujours friand de l'ambiance épouvante gothique, donc ça le fait bien ici et il faut bien dire que le flash-back explicatif sur la déformation du visage de Sardonicus est excellent... D'ailleurs les maquillages sont assez impressionnant... Encore aujourd'hui je trouve, il y a même eut quelques rares cris féminins vite étouffées dans le fond de la salle quand on découvre pour la première fois Sardonicus sans son masque... :mrgreen:
Après, le scénario n'est pas très original mais c'est correctement mené avec des acteurs que j'ai trouvé très convainquant et une certaine volonté d'étoffer le méchant.

William Castle semble se faire de plus en plus plaisir à présenter ses films et l'introduction m'a fait autant jubiler que celle de Sacha Guitry... C'est dire :)
Alors que dire quand il revient pour l'épilogue pour nous demander de choisir quel destin offrir au méchant, c'est un pur bonheur tordant ( même s'il essaye "légèrement" d'influencer notre vote pour le destin de Sardonicus :mrgreen: ).

Vraiment bien sympathique et il faut vraiment reconnaitre l'imagination de Castle à renouveler ses procédés d'interactivité avec le public de films en films... Dommage qu'il ne cherche pas à pousser son imagination pour étoffer sa réalisation. :?
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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par Borislehachoir »

bruce randylan a écrit :Je suis le seul à être allé ?
Un ami et moi y avons fait un saut pour la projection de Mr Sardonicus.

Malgré un bon moment passé je suis quand même plus sévère que toi sur la qualité du film : en dehors des effectivement très drôles apparitions de Castle, le film semble quand même empiler le cahier des charges du film d'épouvante gothique sans grande imagination ( en vrac : le méchant baron et sa voluptueuse femme, le serviteur borgne, des cris entendus dans le chateau, des histoires de goules, un personnage " maudit ", une salle de torture... ) ; la mise en scène est globalement trèèès plate et en plus d'être déja-vu le scénario est loin d'être un exemple de cohérence, en attestent la scène de hurlement de la fille ayant découvert le visage de Sardonicus qui n'a aucune justification, ou la fin ou le personnage de Krull agit à l'opposé de ce qu'il fait durant le film.

Contrairement à mon camarade j'avais voté pour une fin heureuse :evil:
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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par bruce randylan »

Borislehachoir a écrit :
Contrairement à mon camarade j'avais voté pour une fin heureuse :evil:[/quote]

Moi aussi :twisted:

Dommage d'avoir raté The Tingler, c'était franchement le pied ( bon, surtout la dernière demi-heure ) :D
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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par Lord Henry »

A l'intention des exégètes du réalisateur, je signale que l'on trouve sur YouTube la plupart des épisodes de l'anthologie d'horreur qu'il a produite dans les années soixante-dix, Ghost Story - rebaptisée Circle of Fear.

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hellrick
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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par hellrick »

Borislehachoir a écrit :


Contrairement à mon camarade j'avais voté pour une fin heureuse :evil:
Tu n'aurais jamais pu la voir, elle n'existe pas! Castle n'a jamais tourné de happy end pour ce film, malgrè le choix qu'il laisse au public il n'existe qu'UNE seule fin au film :mrgreen:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par Borislehachoir »

Ca, je crois qu'on l'a tous compris au moment ou Castle commence à compter " le gamin dans le fond " ou " le couple qui s'embrasse, là, vous comptez pour un ou pour deux ? ".
Mais même si elle n'est que simulée, je trouve cette intéractivité avec le public des plus sympathiques.
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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par Lord Henry »

On en viendrait à se demander si le meilleur chez William Castle, ce ne sont pas ses bandes-annonces:

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Re: Attractions William Castle à la Cinémathèque !

Message par bruce randylan »

Just before dawn ( 1946 )

Adapté d'une série de pièces radiophoniques à succès, voilà une très bonne petite série B sans génie mais fait avec application et un rythme soutenu qui expédie une vitesse folle ses péripéties d'où quelques scènes incroyablement brutales et étonnantes vus leurs radicalité ( le coup monté dans le bureau où le méchant jette par la fenêtre son acolyte ! :o ).
pas le temps de s'ennuyer malgré une intrigue un peu trop linéaire et mécanique dans ses révélations mais l'absence de prétention de l'entreprise est très fraiche et affiche un second degré réjouissant qui culmine dans la toute dernière scène et sa dernière réplique géniallisme ( et je jurerai l'avoir déjà vu cette séquence, soit dans un doc soit reprise à la quasi identique ailleurs ).
Warner Baxter dans le rôle titre est excellent et toujours à l'aise dans son rôle de docteur/policier. Il joue beaucoup dans le gros potentiel de sympathie du film.


Tuer n'est pas jouer ( I saw what you did - 1965 )
Film typique du système Castle : un scénario très prometteur mais qui demeure décevant pour son manque de rythme malgré d'évidentes qualité dans sa mise en scène.

L'idée excellente ici est que 3 adolescentes qui s'amuse à faire des canulars téléphoniques à des gens prix au hasard dans le botin tombe sur un vrai tueur !
Le problème est donc que la partie où les 3 ado sont au téléphone concerne la moitié du film... ce qui est bien long comme scène d'exposition. :-[
Et même quand la machine commence à s'emballer, Castle prend encore et son temps et n'essaye même pas jouer la carte du suspens. Il préfère la carte du second degré voir de la légèreté. C'est parfois autant un avantage ( le naturel des acteurs est excellent à commencer par la gamine de 6-8 ans vraiment géniale ) qu'un défaut ( les fameux problème de rythme et de frustration vu le potentiel du scénar ).
Il faut attendre les 10-15 dernières minutes pour faire monter la pression mais sans que Castle y aille à fond. Ca fonctionne cela dit grâce à la présence inquiétante de John Ireland qui joue une nouvelle fois un salaud et pour l'ambiance limite gothique de la le mise en scène et du noir et blanc.
Le décor, le brouillard et la gestion des zones d'ombres/lumières sont très bien exploités ( l'escalier a presque une dimension psychanalytique ) et maintiennent au moins visuellement un certain climat d'oppression. Le long et lent pano/zoom qui sert de générique est également assez impressionnant dans sa manière d'introduire directement ce sentiment d'isolement et de menace.
Mais quel dommage que Castle ne cherche pas à conserver cette concision dans sa narration par la suite même s'il faut préciser que le film n'est pas du tout raté, juste un peu trop lent.

ps : Joli personnage pour le personnage de Joan Crawford vieillie et pathétique qui apporte une touche tragique non négligeable et assez étonnante.


Project X ( 1968 )
Avant-dernière réalisation de Castle, voilà un étonnant film de science-fiction plus intéressant qu'il n'y parait.
Pour peu, je dirais qu'il anticiperait presque sur la philosophie cyber-punk et leur réalité fabriquée puisqu'ici des scientifiques de 2118 reconstitue notre monde contemporain pour essayer de redonner la mémoire à un espion amnésique spécialiste des années 1950.

Le film est bien sur fauché dans ses décors et ses effets spéciaux, les acteurs sont tous mauvais, le contenu politique terriblement creux et superficiel et la réalisation plan-plan mais la structure du film et le procédé de narration assez bien maitrisé et n'offre pratiquement aucun ralentissement ni lenteur. Il se suit même au contraire avec plaisir.
Il faut surtout dire que les scènes où l'espion retrouve la mémoire sont des séquences bien psychédéliques qui demeurent assez fascinantes et qui sont du au studio Hanna & Barbera :o
Cependant là aussi, il est regrettable que ces séquences deviennent un peu trop longues et donc lassantes sur la fin.

Mais, ça reste pour moi une agréable surprise très modeste, certes mais tout de même un agréable.



Texas, Brooklyn and heaven ( 1948 )
Comédie romantique inoffensive et gentillette dira-t-on pour éviter d'être cynique.
C'est l'histoire d'amour entre un jeune provincial naïf qui monte à New-York pour devenir écrivain et une jeune fille qui érige le mensonge en art de vivre.

Rien de très original, de vraiment drôle ni même de romantique mais l'absence de prétention et la certaine bonne humeur prête à sourire à l'image de la maladresse des acteurs ou de la candeur de la mise en scène qui donne un petit coté attachant à la chose. Et puis les personnages secondaires sont assez marrant ( cf les logeuses qui veulent être austère à tout prix )
Après, malgré sa courte durée, on n'échappe pas aux situations étirées en longueur qui ne sont en plus pas très drôle ( les accélérés quand les manèges se dérèglent ) ni à une conclusion des plus artificielles.

Après pour ceux qui douterait que Castle ait de la personnalité, on trouve déjà ici beaucoup de chose de son univers : le recours à un stratagème pour arriver à ces fins, une fascination pour le monde des enfants et une ambiance à la limite du fantastique ( le narrateur qui raconte l'histoire en flash-back m'a fait pensé à une sorte d'ange gardien ).
Alors William Castle un auteur ? Ben, je commence à en être de plus en plus persuadé ;)


Macabre ( 1955 )
Premier film à Gimmick de Castle ( les billets d'entrées offraient un contrat d'assurance en cas "de mort par terreur" et le générique de fin demande au spectateur de ne pas dévoiler le twist final ).
Pour son premier film du genre, il a déjà trouvé un sujet en or qui s'avère assez décevant une fois filmé : un inconnu appelle un veuf pour lui dire que ça petite fille est enterré vivante et qu'il lui reste quelques heures pour qu'il la retrouve avant qu'elle ne meure.
Ici, ça ne fonctionne pas pour la raison que Castle en encore du mal à trouver le bon équilibre entre premier degré, ironie, effet d'angoisse et clin d'œil au spectateur d'autant que les comportement des personnages ne soient pas trop crédible ( même si comme souvent chez lui, le twist final équilibre ce ressentiment ).
Castle a surtout du mal à fluidifier son scénario qui ressemble une succession de scènes et donc de cahier des charges dont certaines sont heureusement réussi ( celles au cimetière sont pas mal ) mais qui ne suffisent pas pour installer le suspense.
Il se rattrape par conte dans un conclusion étonnante de noirceur et de violence qui n'est pas trop prévisible en plus. Ca va même assez loin dans le pessimisme mais comme je le disais Castle a du mal à dosé ses effets et après un climax qui en impose, il passe directement à un générique de fin rigolo sous forme de dessin-animé où toute l'équipe du film forme un cortège funéraire. :lol: :shock:
C'est marrant mais ça contredit trop l'ambiance du film pour être justifié.


La meurtrière diabolique ( Strait-Jacket - 1964 )

Après 20 ans passée dans un hôpital psychiatrique, une femme qui a sauvagement assassiné à coup de hache son mari et sa maitresse sort et va rejoindre la ferme de son frère. Elle y retrouve aussi sa fille qui avait été témoin de l'horrible nuit et qui tente de renoué avec sa mère. mais le comportement de celle-ci inquiète bientôt... Est-elle vraiment guérie ?

Celui-là, c'est par contre son chef d'œuvre avec The tingler avec l'avantage de ne pas reposer sur un gimmick mais de reposer sur un excellent script, des acteurs excellents et surtout pour une fois sur une mise en scène parfaitement rythmé. Après la touche Castle est bien présente avec un humour noir assez réjouissant et une ambiance bien morbide ( les décapitations sont légions, même la statue columbia y passe :lol: :lol: ).
Mais là où Castle surprend c'est dans la sensibilité de son film : le rapport entre la mère et sa fille sont assez émouvant et écrit avec assez de justesse dans sa description du malaise entre les deux femmes et le souvenirs de cette fameuse nuit.

Difficile après d'en parler sans risque de spoiler. Celà dit si on connait bien Castle, on peut le deviner sans que celà nuise à la narration ni au suspens.

C'est vraiment un parfait mélange entre le drame et le thriller avec quelques séquences chocs bien réparties qui utilisent avec brio le son ou la musique pour mieux créer avec le malaise... A ce titre, Castle joue parfaitement avec l'attente et les accélérations lors des séquences de meurtres qui peut du coup se targuer d'être un des premiers slasher de l'histoire du cinéma ( antérieur au Bava ).

A mes yeux, le seul vrai défaut du film est la dernière séquence imposée par Joan Crawford qui s'est par ailleurs beaucoup investi dans le rôle et ça se sent car elle y est vraiment géniale, très troublante. Comme sa jeune partenaire d'ailleurs : Diane Baker.


Voilà, fin de la rétro plus riche que prévu d'où le regret de ne pas en avoir vu davantage surtout ceux des années 40 comme la série des crime's doctor. :(
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