Budd Boetticher (1916-2001)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Budd Boetticher

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L'Homme de l'Arizona (The tall T) 1956

Peu de personnages (9 au total, quasiment pas même d'autre figuration), peu de décors si ce n'est, au bout de 20 minutes, que les seuls paysages désertiques et rocailleux de Lone Pine (déjà utilisés dans le précédent Scott-Boetticher, le sublime 7 hommes à abattre), un sens de l'ellipse absolument génial (la séquence du rodéo), une violence sèche et fulgurante (toujours en hors champ), des relations passionnantes entre les personnages de Randolph Scott et Richard Boone (au passage tous deux parfaits), un "bad guy" à vous glacer les sang (Henry Silva), une protagoniste féminine interprétée par la Jane de Johnny Weissmuler, que l'on croit au départ sacrifiée avant de la voir évoluer intelligemment (la séquence de 'séduction-viol' dans la cabane avec Randolph Scott est étonnante) et le style habituel du réalisateur : longs plans d'ensemble en plongée sur l'immensité des paysages au sein desquels évoluent les chevaux, épure des dialogues et des situations, scènes d'action parfaitement maîtrisées...

Contrairement à beaucoup des films du duo, pas question ici de vengeance ou d'héroïsme ; le Pat Brennan de Randolph Scott est un homme simple, éleveur solitaire et sans problèmes qui se retrouve malgré lui embarqué dans une histoire de prise d'otages. La différence de ton entre le premier quart d'heure nonchalant et presque guilleret (les dialogues entre Scott et Arthur Hunnicut, les sucres d'orge, les chaussettes trouées, le rodéo raté) et ce qui suit est assez sidérant, la chronique se transformant d'une seconde à l'autre en un sombre et angoissant 'cauchemar'.

Si l'on ajoute à ça un score très réussi de Heinz Roemheld ainsi qu'une belle et sobre photographie de Charles Lawton Jr, et on tient là encore un très grand western de Budd Boetticher, qui ne paie pas de mine au premier abord mais qui se révèle ensuite un parfait modèle d'épure sans aucune graisse, grâce aussi à un scénario très carré de Burt Kennedy.

8/10
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Alphonse Tram
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Jeremy Fox a écrit :... et on tient là encore un très grand western de Budd Boetticher, qui ne paie pas de mine au premier abord mais qui se révèle ensuite un parfait modèle d'épure sans aucune graisse, grâce aussi à un scénario très carré de Burt Kennedy.
C'est ce que j'ai ressenti également, avec un certain sentiment d'insatisfaction, peut être lié à la différence dans la présentation par rapport aux autres films (plus hui-clos que grande aventure). Par contre, les interprètes sont excellents.
A revoir pour ma part, assurément.
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Jeremy Fox
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Alphonse Tram a écrit :
Jeremy Fox a écrit :... et on tient là encore un très grand western de Budd Boetticher, qui ne paie pas de mine au premier abord mais qui se révèle ensuite un parfait modèle d'épure sans aucune graisse, grâce aussi à un scénario très carré de Burt Kennedy.
C'est ce que j'ai ressenti également, avec un certain sentiment d'insatisfaction, peut être lié à la différence dans la présentation par rapport aux autres films (plus hui-clos que grande aventure). Par contre, les interprètes sont excellents.
A revoir pour ma part, assurément.
Le même genre de Huis-clos en plein air que 7 hommes à abattre et Comanche Station pourtant. D'ailleurs, que pensais- tu du premier film de l'association avec Randolph Scott puisque tu ne l'avais pas inclu dans ton classement ?
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Alphonse Tram
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Message par Alphonse Tram »

Jeremy Fox a écrit :Le même genre de Huis-clos en plein air que 7 hommes à abattre et Comanche Station pourtant. D'ailleurs, que pensais- tu du premier film de l'association avec Randolph Scott puisque tu ne l'avais pas inclu dans ton classement ?
Bien vu. J'ai pensé à 7 hommes à abattre en écrivant "huis clos".
Comme The Tall T, au premier abord, je ne suis pas fan de 7 hommes à abattre. J'ai arreté la première vision au bout d'une demi-heure... la faute aux sous titres anglais qui me faisaient perdre le fil de l'histoire.
Puis j'y suis revenu, dans de meilleurs dispositions. Je lui reconnais d'excellentes scènes intimistes, avec une mise en scène en harmonie (par ex la scène du chariot la nuit sous la pluie, ou bien le duel final).
Je le mets au même niveau que The Tall T, c'est à dire dans une bonne moyenne, peut être moins immédiatement abordable qu'un Ride lonesome ou Comanche station, pour lesquels j'ai été scotché par la beauté plastique (un beau scope, ça compte aussi :oops: )
Dernière modification par Alphonse Tram le 28 nov. 08, 15:42, modifié 1 fois.
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Jeremy Fox
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Alphonse Tram a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Le même genre de Huis-clos en plein air que 7 hommes à abattre et Comanche Station pourtant. D'ailleurs, que pensais- tu du premier film de l'association avec Randolph Scott puisque tu ne l'avais pas inclu dans ton classement ?
Bien vu. J'ai pensé à 7 hommes à abattre en écrivant "huis clos".
Comme The Tall T, au premier abord, je ne suis pas fan de 7 hommes à abattre. J'ai arreté la première vision au bout d'une demi-heure... la faute aux sous titres anglais qui me faisaient perdre le fil de l'histoire.
Puis j'y suis revenu, dans de meilleurs dispositions. Je lui reconnais d'excellentes scènes intimistes, avec une mise en scène en harmonie (par ex la scène du chariot la nuit sous la pluie, ou bien le duel final).
Je le mets au même niveau que The Tall T, c'est à dire dans une bonne moyenne, peut être moins immédiatement abordable qu'un Ride lonesome ou Comanche station, pour lesquels j'ai été immédiatement scotché par la beauté plastique (un beau scope, ça compte aussi :oops: )
D'accord, c'est donc tout à fait logique. :wink: J'attendrais d'avoir vu les 6 et je ferais mon propre classement mais j'attends aussi beaucoup de Decision à Sundown car j'ai un faible pour les westerns "de chambre", ceux se déroulant principalement en ville.

Pour l'instant, excepté le somnolent L'expédition de Fort King, j'adore tous ses westerns y compris ceux du début des années 50.
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Alphonse Tram
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Jeremy Fox a écrit :J'attendrais d'avoir vu les 6 et je ferais mon propre classement mais j'attends aussi beaucoup de Decision à Sundown car j'ai un faible pour les westerns "de chambre", ceux se déroulant principalement en ville.
Pas de raison particulière d'être déçu. Scott y tient un rôle assez étrange dans son comportement, qui surprend quand on le compare avec ses rôles de bon garçon habituels.

Sinon, concernant les westerns "de chambre", rdv sur le topic J. Sturges car en ce moment j'en boulotte : OK corral, Last train from gun hill, Hour of the gun... (à mon insu, j'ignorais que ce dernier fût de lui, idem pour sergeants 3 :uhuh: )
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Re: Budd Boetticher

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Le principal défaut de Tall T, pour moi, c'est que Boetticher a moins bien réussit le mélange scènes intimistes, scènes d'actions ou moments forts dans ce film que dans n'importe lequel des autres Scott/Boetticher, alors que 7 hommes à abattre, pour citer le film qui se rapproche le plus de Tall T, arrive à entretenir un bon timing - notement grace à l'affrontement verbal récurrent entre Randolph Scott et le personnage brillament interprété par Lee Marvin- alors qu'il n'y a que très peu d'action, bref, je trouve que c'est le moins bon de tous... mais ça reste très bon quand même, hein ! :lol:
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Jeremy Fox
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Re: Budd Boetticher

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L'étranger... a écrit :Le principal défaut de Tall T, .... mais ça reste très bon quand même, hein ! :lol:
La preuve, je viens de le revoir une fois encore ce soir ; et cette fois, c'était pour admirer la perfection des cadrages. Boetticher, le seul réalisateur dont je peux voir et revoir les mêmes films 10 fois par an sans jamais me lasser :o
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Re: Budd Boetticher

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Jeremy Fox a écrit :
L'étranger... a écrit :Le principal défaut de Tall T, .... mais ça reste très bon quand même, hein ! :lol:
La preuve, je viens de le revoir une fois encore ce soir ; et cette fois, c'était pour admirer la perfection des cadrages. Boetticher, le seul réalisateur dont je peux voir et revoir les mêmes films 10 fois par an sans jamais me lasser :o
Bin, c'est tout à fait ce que je pense, même si certains sont moins bons que d'autres, je peux tous les voir et revoir sans me lasser. C'est ce qui fait la marque des séries B d'ailleurs, et là, elles sont parfaitement maitrisées - les histoires ne sont ni gnangnan, ni cheap, on ne remarque pas l'absence de bubget, les acteurs sont souvent excellents, les cadrages et les décors sont à tomber !-, bref, le must de la série B.
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Re: Budd Boetticher

Message par Jeremy Fox »

Le coffret Boetticher m'a obligé à modifier mes tops westerns, réalisateurs, top 100 et même top 20 :o

J'y reviens plus en détails un peu plus tard
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Re: Budd Boetticher

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La Chevauchée de la vengeance (Ride Lonesome - 1959) de Budd Boetticher
COLUMBIA



Avec Randolph Scott, Karen Steele, Pernell Roberts, James Best, Lee Van Cleef, James Coburn
Scénario : Burt Kennedy
Musique : Heinz Roemheld
Photographie : Charles Lawton Jr (Eastmancolor 2.35)
Un film produit par Budd Boetticher, Harry Joe Brown & Randolph Scott pour la Columbia


Sortie USA : 15 Février 1959


Ben Brigade (Randolph Scott), un ‘bounty hunter’ (chasseur de primes), ramène à Santa Cruz Billy John (James Best), un jeune meurtrier qu'il vient d'appréhender en pleine montagne, laissant ses complices s'enfuir. En cours de route, les deux hommes croisent Carrie (Karen Steele), une jeune femme tenant un relais et dont le mari vient d'être tué par les Indiens, ainsi que deux hors-la-loi, Sam (Pernell Roberts) et Whit (James Coburn), intéressés eux aussi par le criminel, une amnistie ayant été promise à qui le livrerait à la justice. Ce petit groupe de cinq personnes est également suivi par Frank (Lee Van Cleef), le frère du prisonnier qui, accompagné de son gang, souhaite délivrer Billy John. Malgré tous ces dangers alentours, sans compter les indiens qui aimeraient bien s’accaparer la blonde Carrie, Ben, prenant son temps à chaque halte, semble vouloir intentionnellement se faire rattraper par Frank ; et en effet, il a un lourd secret qui le pousse à vouloir se venger de ce dernier quitte à exposer à de graves dangers ses compagnons de route…

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A peine quelques jours avant, dans les salles de cinéma américaines, Gary Cooper venait juste de frôler le lynchage lors d’une séquence finale inoubliable et oh combien émouvante sous un ‘Hanging Tree’ dans La Colline des potences, qui marquait par la même occasion la dernière incursion de Delmer Daves dans le genre. C’est à nouveau autour d’un 'arbre au pendu' que s’achève Ride Lonesome d'un autre géant du western, Budd Boetticher ; une image devenue célèbre pour tous les fans de westerns que celle de Randolph Scott venant de mettre le feu à cet arbre asséché et rachitique, symbole de sa haine et de sa vengeance, la caméra entamant un mouvement de grue ascendant d’une beauté à couper le souffle jusqu’à ce que le 'The End' vienne faire son apparition au bout d'à peine 1h10. Il s’agit du cinquième film de l'association qu'avait entamé Budd Boetticher avec Randolph Scott et l’un des westerns les plus purs, les plus parfaits de l’histoire du cinéma. La richesse de la collaboration entre le cinéaste et le comédien (cycle communément appelé Ranown pour englober ses deux producteurs, Randolph Scott et Harry Joe Brown) a décidément accouché d'une ‘série’ loin de ne comporter que des films interchangeables mais au contraire, malgré leurs innombrables points communs dont le thème quasi-récurrent de la vengeance, très différents les uns des autres. Après donc le splendide 7 hommes à abattre (Seven Men from Now) qui posait admirablement les bases de ce corpus, le lugubre L’Homme de l’Arizona (The Tall T), et plus récemment l’urbain et étonnant Decision at Sundown ainsi que l’iconoclaste Buchanan Rides Alone (L’Aventurier du Texas), Budd Boetticher poursuit un parcours sans-faute avec le superbe comédien, peut-être le film le plus réussi du lot, que ce soit au niveau scénaristique que plastique, une sorte d’aboutissement de l’épure et du style ‘boetticherien’ alors que le cinéaste utilise pour la première fois le Cinémascope avec une maestria qui laisse pantois.

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Ride Lonesome raconte l’histoire très simple et formidablement épurée de Ben Brigade, un chasseur de primes ramenant un meurtrier dans le seul but de faire sortir de sa tanière le frère de ce dernier dont il souhaite se débarrasser depuis longtemps pour venger une épouse tuée (un leitmotiv chez Burt Kennedy que ce motif de vendetta). En cours de route, Ben et son prisonnier rencontrent dans un relais une très jolie femme dont le mari vient d'être tué par les Indiens et deux hors-la-loi intéressés eux aussi par le criminel, une amnistie ayant été promise à qui le livrerait à la justice. Ce petit groupe se rendant à Santa Cruz est suivi par le frère du futur détenu qui, accompagné de son gang, souhaite le délivrer. Une intrigue apparemment limpide sauf que les motivations de chacun ne sont pas forcément celles que l'on croyait au départ ; ceci est valable pour tous les protagonistes de ce western palpitant mais d’un extrême dépouillement tourné en à peine 12 jours. Comme pour L'homme de l'Arizona dont il se rapproche par certains points, nous y trouvons en tout et pour tout à peine une dizaine de personnages, pas bien plus de chevaux, une cabane, une ruine et quelques paysages désertiques. Mais contrairement à ce dernier, aucun prologue ; on entre immédiatement dans le cœur de l’action, le film débutant où bien d’autres se seraient terminés, par l’arrestation d’un hors-la-loi par un chasseur de primes au cours d’une somptueuse séquence montrant d’emblée le sens de l’espace du cinéaste, sa façon unique et paradoxale d’être direct tout en s’accordant le luxe de prendre son temps, filmant sans se précipiter l’avancée de ses personnages et chevaux au sein d’étonnants et amples paysages brûlés par le soleil. 72 petites minutes dont presque 10 minutes consacrées à des images muettes des cavaliers en route vers leur destin ; et pourtant il s’agit d’un des westerns les plus riches qu’il puisse se trouver ! Boetticher était absolument unique pour allier une telle concision, un tel dépouillement, une telle rapidité d'exécution, tout en arrivant à brosser des portraits d’une incroyable complexité, à faire vivre toute une floppée de personnages pour lesquels nous éprouvons énormément de sympathie par le fait d'être, plutôt que bons ou méchants, humains avant tout.

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Formellement parlant, à peine le générique terminé sur un très beau thème musical signé Heinz Roemheld, on n’arrêtera plus de s’extasier sur la maîtrise absolue des cadrages (que ce soit pour les plans serrées, les plans américains avec amorce de gros plans sur un côté, ou les plans d'ensemble très larges), sur les choix de montage et la grâce des mouvements de caméra, travellings et panoramiques étant tous d'une beauté qui effleurent le génie, notamment celui qui suit les cavaliers discutant dans le désert en chevauchant alors que l’on découvre en arrière-plan les Indiens se rassembler derrière eux au sommet d’une dune. On retrouve aussi le savoir-faire unique du cinéaste dans les scènes d'action : l’attaque du relais dévasté par les Indiens est un modèle du genre, le mouvement donné à Boetticher à cette séquence étant assez stupéfiant, sans qu’il ne se sente le besoin d’utiliser nombre de figurants ni importants moyens pyrotechniques ; l'efficacité de l'ensemble n'a d'égale que sa sobriété, affirmation que l'on peut d'ailleurs appliquer à l'ensemble de son cinéma. Une virtuosité formelle confondante (d'autant qu'elle n'est à aucun moment m'as-tu-vu) et un panache constant qui aboutissent à la séquence inoubliable du panoramique vertical sur l’incendie de l’arbre aux pendus (planté tout spécialement par le réalisateur au centre d’un lac asséché et que l’on verra à nouveau dans son tout aussi sublime western suivant, Comanche Station), ce dernier étant la représentation de tout ce qui hantait Brigade et de ce qu’il pouvait haïr. Avant celà, nous aurions déjà eu tout le loisir de nous pâmer de plaisir devant l'arrestation du hors-la-loi lors de la première séquence, au vu de l'apparition de la diligence avec son conducteur transpercé par une lance, devant la scène de suspense au cours de laquelle le prisonnier subtilise un fusil et menace son geolier... Un festival de séquences inoubliables !

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Si formellement, le film est blufant, il en va de même pour le fond. Burt Kennedy signe ici son scénario le plus riche avec une subtilité toujours aussi grande dans la caractérisation psychologique de tous ses vulnérables protagonistes ; on retrouve également ses conversations coutumières autour du feu qui nous en apprennent beaucoup sur le caractère complexe de chacun, le laconisme et l’humour habituels de ses dialogues (Carrie Lane : "You don't seem like the kind that would hunt a man for money" - Ben Brigade : "I am"), et enfin une originalité de taille concernant le final : non seulement le duel annoncé et attendu est désamorcé mais de plus Brigade laisse partir ses ‘compagnons’ de route avec la femme, préférant la solitude à la prime et à une nouvelle histoire d’amour. Décidément, après Decision at Sundown, Boetticher ne semble pas vouloir que ses personnages principaux interprétés par Randolph Scott aient droit au bonheur ! Cependant, une première version du scénario voyait en plus Brigade abattre Sam Boone ; mais le cinéaste, en accord avec son scénariste, décida de l'épargner en raison de la sympathie pour le personnage dont Pernell Roberts (plus connu pour son rôle d’Adam Cartwright dans la série Bonanza) donne une interprétation de tout premier ordre. Et en effet, rarement nous n’avions encore éprouvé un aussi fort attachement pour un ‘bad guy’ qui a pourtant dès le début l’intention (sans d’ailleurs s’en cacher) de tuer Brigade une fois évacués les dangers traversés ensemble afin de toucher lui-même la prime. Par son impassibilité (il a très peu de répliques) et sa gestuelle, Randolph Scott semble une fois encore annoncer ‘l'homme sans nom’ de Sergio Leone et Clint Eastwood ; il est ici tout simplement magistral, tout aussi inquiétant que touchant, encore plus renfermé que dans n’importe lesquels de ses rôles précédents. Hormis donc pour Brigade qui met néanmoins fin à ses démons et désirs de vengeance, un final plutôt optimisme et qui fait chaud au cœur d'autant que nous étions arrivés à apprivoiser le trio qui semble enfin bien décidé à prendre le départ d'une nouvelle vie que l'on devine apaisée et heureuse.

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Outre Randolph Scott et Pernell Roberts, le reste de la distribution n'a rien à leur envier. Effectivement, tous les autres protagonistes sont aussi richement décrits et l'on se surprend à s'attacher à presque chacun d'eux, tout autant au personnage féminin qu’à tous les autres. Carrie Lane, campée par la trop peu connue mais magnifique et talentueuses Karen Steele, déjà à l’affiche de Decision at Sundown, est l’objet de toutes les convoitises, y compris celles des Indiens, mais s’avère dans le même temps fortement respectée par chacun de par sa beauté et son caractère. Sam Boone et Whit (premier rôle, un peu en retrait, de James Coburn au cinéma) forment un couple de bandits absolument inoubliable ; la description de l’amitié qui lie ces deux outlaws est écrite avec une sensibilité et une tendresse qui entérine le fait que le duo Boetticher/Kennedy était loin d’être misogyne/manichéen comme on l’a parfois lu : ils n’hésitent pas à mettre dans la bouche de Pernell Roberts une sorte de déclaration d’amour/amitié avec ce "Je t’aime bien" lancé à l’intention de son complice de longue date. Le moins sympathique est Billy John auquel James Best (l’un des deux amis de Billy le Kid dans Le Gaucher – The Left-Handed Gun de Arthur Penn) apporte néanmoins un relief inattendu, moins cabotin qu'à son habitude. Quant au dernier personnage de relative importance, Lee Van Cleef, encore à ses débuts, s'avère déjà plutôt charismatique. Heinz Roemheld signe à nouveau un superbe score, à la fois archétypal et d'une profonde mélancolie, et Charles Lawton soigne particulièrement sa chaude photographie ; même les nuits américaines sont magnifiques et somme toute assez crédibles. Tout ceci pour en arriver une fois encore à ce célèbre final, assez sobre, qui peut se vanter de faire partie des plus beaux de l'histoire du genre avec ceux de 3h10 pour Yuma de Delmer Daves et de Comanche Station, le prochain Boetticher qui allait sortir dans les salles de cinéma pas plus tard que l’année suivante.

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Ride Lonesome atteint donc une sorte de perfection de par la densité des caractères décrits, un admirable scénario, une interprétation en tout point remarquable et une mise en scène paradoxalement à la fois dépouillée et majestueuse. Un sens de l'épure rare et aujourd’hui quasiment disparue de nos écrans de cinéma, une facilité à aller à l’essentiel tout en restant suprêmement intelligent et humain. L’un des plus purs chefs-d’œuvre du genre et, de par sa conclusion, l’un des plus optimistes de son auteur contrairement à celui qui suivra. Je vous convie donc à aller y jeter un oeil par vous-même ; vous ne devriez pas le regretter et enfin comprendre pourquoi certains films de série B pouvaient arriver à atteindre de tels sommets, quasiment inégalés !

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Comanche Station (1960) de Budd Boetticher
COLUMBIA



Avec Randolph Scott, Claude Akins, Nancy Gates, Skip Homeier, Richard Rust
Scénario : Burt Kennedy
Musique : Mischa Bakaleinikoff
Photographie : Charles Lawton Jr (Eastmancolor 2.35)
Un film produit Budd Boetticher, Randolph Scott & Harry Joe Brown pour la Columbia


Sortie USA : Mars 1960


Recherchant incessamment son épouse capturée voici plus de dix ans par les Indiens, Jefferson Cody (Randolph Scott) sillonne désormais l’Ouest américain ; en attendant de tomber sur sa femme, il libère les autres captives blanches dont il croise la route. Ce jour, en échange d’armes et de tissus, il obtient la libération par les Comanches d’une de leurs captives, Nancy Lowe (Nancy Gates), faite prisonnière lors de l’attaque d’un convoi un mois auparavant. Sur le chemin du retour, Cody et Nancy rencontrent un groupe de trois hommes fuyant une bande d’indiens faméliques ; un groupe composé de Ben Lane (Claude Akins), leur chef, ainsi que de ses hommes de main, Frank (Skip Homeier) et Dobie (Richard Rust). Lane apprend à Nancy que son mari (Dyke Johnson) a promis une alléchante récompense de 5 000 dollars à quiconque la lui ramènerait morte ou vivante. Bien que Cody affirme à la jeune femme ne pas avoir eu connaissance de cette prime, elle n’en croit pas un mot et perd la confiance et la gratitude qu’elle avait conçu à l'égard son sauveur. Quant à Lane, il ne cache pas à ses acolytes qu’il envisage plus tard de se débarrasser de Jeff et de Nancy. Au sein de cette association de fortune, les tensions augmentent alors qu'ils approchent de leur but, d'autant plus qu'un groupe d'Indiens est toujours à leurs trousses…

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Toutes les collaborations cinématographiques prennent fin un jour ou l’autre ; lorsqu’elles furent fabuleuses, il est évidemment triste d’en visionner le dernier maillon. Après avoir quitté à regrets la trilogie cavalerie de John Ford au début des années 50 ainsi qu’au milieu de cette même décennie l’inégalable corpus de westerns d’Anthony Mann avec James Stewart, voici l’ultime œuvre de la sublime suite de westerns qui a fait se côtoyer le réalisateur Budd Boetticher et le comédien Randolph Scott durant cinq ans. Comanche Station est donc le dernier d’une série de sept parmi les plus purs et géniaux de l’histoire du genre constituée par Sept hommes à abattre (Seven Men from now), L’homme de l’Arizona (The Tall T), Le Vengeur agit au crépuscule (Decision at Sundown), L’aventurier du Texas (Buchanan Rides Alone), La Chevauchée de la vengeance (Ride Lonesome) et enfin Le Courrier de l’or (Westbound). Cet ensemble ayant atteint de tels sommets, on peut affirmer que même les plus faibles d’entre eux, comme par exemple le dernier cité, peuvent néanmoins prétendre faire partie des plus réjouissants fleurons du genre. Comanche Station, son film le plus ascétique, son film le plus ‘bressonien’, son film le plus pessimiste, ne vient pas rabaisser la qualité de la série, achevant d’en faire au contraire l’une des plus abouties et cohérentes de l’histoire du western !

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Quatre hommes, une femme, quelques figurants indiens, une cabane, aucun intérieur. Voilà sur quel minimalisme concernant les éléments physiques repose ce film au très petit budget et à la durée très courte. Les enjeux dramatiques sont également parfaitement clairs dès le départ : un homme solitaire a récupéré une femme captive des indiens et la reconduit à son époux ; en cours de route ils tombent nez à nez avec un groupe de trois hommes poursuivis par des indiens suite à leur volonté de s’emparer de cette même femme dans leur campement. On apprend alors que le mari a offert une forte prime à qui lui ramènerait son épouse morte ou vive. On imagine aisément suite à cette situation de départ bien posée les tensions qui vont se créer au sein du groupe prêt à imploser à tout moment, tension accentuée par le fait que nous savons que les indiens ne sont pas loin et qu’ils peuvent attaquer d’un instant à l’autre. L’intrigue ne prendra aucun chemin de traverse et filera tout droit jusqu’à son final. Devant un tel dépouillement de l’histoire, les auteurs décideront de s’appesantir en revanche sur les personnages, leur quotidien, leurs états d’âme, leurs évolution et leurs revirements. Le sauvetage de Cody par Ben Lane est par exemple une idée géniale, contrant tous les cynismes, mettant à l'inverse en exergue le sens de l’honneur même chez les pires crapules ; si Boetticher est un peu le précurseur du western italien, cette séquence prouve que moralement il s'agit quasiment de son contraire. Une histoire donc simplissime mais jamais simpliste, comme toujours avec Budd Boetticher : au point de vue de l'écriture, nous nous trouvons donc devant une construction du récit exemplaire au sein d’un découpage touchant à la perfection.

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[Attention spoilers]
A la lecture du pitch, on peut remarquer de fortes similitudes entre l'intrigue de Comanche Station et celle de Ride Lonesome (La Chevauchée de la vengeance). Dans ces deux westerns jumeaux, on y trouve un petit groupe de personnes disparates réunies pour la circonstance, qui doit en reconduire une autre à un endroit précis tout en étant poursuivi par un autre groupe, ici des hors-la-loi, là une tribu indienne. Encore un splendide scénario de Burt Kennedy (qui affirme que le cinéaste s’y est énormément impliqué aussi), qui opère des variations sur des thèmes similaires d'un film à l'autre, la différence principale étant que le final poignant de ce film se révèle bien plus pessimiste que celui du précédent ; Jefferson Cody, comme Ben Brigade, se retrouve seul mais alors que Ben a enfin pu évacuer ses démons et regagner sa sérénité, Jefferson, mû par son idée fixe et illusoire, doit partir de nouveau pour cette quête inaccessible à la recherche de sa femme après qu’il ait compris qu’il ne pourrait pas remplacer cette dernière, probablement morte, par celle qu’il vient de ‘rendre’ à son mari (final sublime dont je ne vous dévoilerais pas l’idée géniale qui vient nous surprendre à la dernière minute). Quant à ses ‘compagnons’ de voyage, ils auront tous été tués avant la fin du périple alors que dans Ride Lonesome ils se dirigent tous vers une vie enfin paisible. Les ressemblances entre les deux films se situent également au niveau des paysages que traversent les personnages à tel point que le cinéaste réutilise même l’arbre aux pendus du western précédent, mais cette fois au milieu d’une étendue d’eau. Les thèmes et variations n’existent pas uniquement avec Ride Lonesome mais également avec The Tall T (le seul sourire que l’on voit apparaitre sur le visage plus que jamais renfrogné de Randolph Scott se fera jour lors de la séquence de ‘dressage’ du mulet ; une scène identique avec cadrages similaires était présente durant le premier quart d’heure de L’Homme de l’Arizona, avant que le film ne plonge irrémédiablement vers la noirceur la plus totale) ainsi qu’avec le premier western de la série, le sublime Sept hommes à abattre, le règlement de comptes final se déroulant exactement au même endroit dans les deux films, au milieu de la même ‘arène’ et derrière les mêmes anfractuosités de rochers.

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Hormis l’impassible et taciturne Jefferson Cody, homme de l’Ouest honnête mais fatigué, s’accrochant à ses rêves sans trop y croire (interprété par Randolph Scott, le visage de plus en plus sévère et buriné, avec toujours autant de classe et de charisme), ses compagnons d’infortune parlent énormément de leurs regrets et espoirs ; ils nous deviennent ainsi rapidement très familiers et même touchants, y compris celui interprété par Claude Akins qui n’a pourtant pas vraiment le beau rôle, ne cachant pas à ses coéquipiers qu’ils devront tuer à la fois Cody et Nancy pour s’accaparer seuls la prime sans que la femme puisse dévoiler leur sordide méfait puisque le mari est prêt à payer même pour que son épouse soit ramenée morte. Les trois bandits possèdent cependant certaines valeurs morales et pensent qu’avec la prime, ils pourront repartir de zéro tout en étant conscients qu’il n’est pas facile de survivre par l’honnêteté dans cette époque dominée par la violence ; ils en feront d’ailleurs les frais et leurs disparitions (malgré les noirs desseins qu’ils avaient) ne nous réjouit pas du tout, chacune leur tour au contraire nous serrant la gorge comme s'il s'agissait d'une tragédie. Quel génie de la part des auteurs de nous rendre des tueurs sans scrupules aussi attachants en si peu de temps ! Quelle justesse et quelle intelligence dans la description psychologique de ses ‘Bad Guy’ conscients de l’être, clairvoyants dans le fait de savoir côtoyer la mort au quotidien mais très pragmatique en se disant qu’ils ne sauraient ni ne pourraient faire autre chose pour gagner leurs vies. Néanmoins, une lueur d’espoir vient à nouveau nous émouvoir lorsque Cody propose à Dobie de le prendre à son service une fois leur mission terminée ; à ce moment là, le jeune hors-la-loi se rend compte que la bonté peux exister et que d’autres chemins lui sont non seulement possibles mais ouverts. Malheureusement, ce constat lui viendra trop tard...

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Une très belle description des quelques protagonistes de l’intrigue (qui sont au nombre de cinq, comme dans The Naked Spur - L'appat d'Anthony Mann avec qui il possède de nombreux points communs) au sein d’un scénario absolument parfait. Malgré de très longues plages de dialogue et la très courte durée du film, le cinéaste a le temps de nous concocter quelques énergiques et intenses scènes d'action (l’attaque brutale du relais) et de se laisser aller à filmer de longues minutes de chevauchées à travers des paysages désertiques ou sauvages par l’intermédiaire de lents plans séquences composés de splendides panoramiques horizontaux utilisant à la perfection le large rectangle du cinémascope. Encore plus épuré que tous ses autres films, quasiment ascétique de par sa volonté à faire table rase de tout pittoresque, Comanche Station est moins immédiatement jouissif que le précédent mais son final poignant d’une profonde humanité (le regard de Randolph Scott est quasiment aussi émouvant que celui de Robert Forster à la fin de Jackie Brown de Quetin Tarantino) fait vite oublier que l'on a failli s'ennuyer quelques secondes. Nous ne l'aurions pas pu, d’ailleurs, devant une mise en scène aussi rigoureuse et limpide, une partition aussi magnifique signée Mischa Bakaleinikoff (que ce soit au travers du thème principal ou du thème romantique) et des paysages aussi bien mis en valeur. Sans bien évidemment oublier un casting de premier choix pour cinq personnages tous aussi bien écrits et croqués les uns que les autres, Randolph Scott en tête, fort bien accompagné par la charmante Nancy Gates et des trois bandits interprétés à la perfection par Claude Rains, Skip Homeier et surtout le très touchant Richard Rust dans la peau de l’outlaw qui est prêt à changer de vie suite à sa conversation avec Cody.

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Et Boetticher de conclure son corpus westernien avec Randolph Scott sur un travelling latéral de presque une minute sur le comédien à cheval en contre-jour au fond d'un immense plan d'ensemble, qui disparait lentement pour la dernière fois d'un de ses somptueux western. L'acteur ne remontera en selle que pour le sublime et crépusculaire Ride the High Country (Coups de feu dans la Sierra) de Sam Peckinpah avant de mettre fin à sa discrète, très belle et prolifique carrière. Avant son baroud d’honneur à la fin de son dernier film, il nous aura déjà montré dans Comanche Station la rectitude morale de son personnage exemplaire, véritable archétype du cow-boy hollywoodien mythique, sorte de chevalier de la table ronde du Far-West. Alors qu’il discute en pleine nuit avec la femme qu’il a délivrée des Indiens, elle lui demande : "If you had a woman taken by the Comanche and you got her back... how would you feel knowing ?" en lui faisant comprendre qu’elle aurait été violée par ses ravisseurs. Jefferson répond : "If I loved her, it wouldn't matter." "Wouldn't it ?" rétorque-t-elle. Sur quoi il termine plus affirmatif et convaincu que jamais "No ma'am, it wouldn't matter at all !" Belle leçon de tolérance et d’amour, questionnements moraux passionnants au sein d’un western aussi brillant que sobre, aussi intelligent que concis, le plus désespéré de la série ! Un travail d’orfèvre, une fois de plus !

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Fatalitas
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Re: Budd Boetticher

Message par Fatalitas »

Claude Rains, je ne crois pas, non :lol:
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Jeremy Fox
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Re: Budd Boetticher

Message par Jeremy Fox »

Fatalitas a écrit :Claude Rains, je ne crois pas, non :lol:
Un autre Claude, Akins celui-là :oops:
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Re: Budd Boetticher

Message par Fatalitas »

Jeremy Fox a écrit :
Fatalitas a écrit :Claude Rains, je ne crois pas, non :lol:
Un autre Claude, Akins celui-là :oops:
oui, l'autre, je ne sais pas s'il tiendrait à cheval, vu son age :mrgreen:
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Re: Budd Boetticher

Message par Jeremy Fox »

Fatalitas a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Un autre Claude, Akins celui-là :oops:
oui, l'autre, je ne sais pas s'il tiendrait à cheval, vu son age :mrgreen:
Et je le vois mal avec des Santiags et un ceinturon :lol:
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