Robert Siodmak (1900-1973)
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Ce topic m'a donné envie de regarder "les tueurs". Miam.
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TUNNEL 28 (ESCAPE FROM EAST BERLIN) - 1962 - (TCM)
Il y a des années comme ça où le hasard me pousse vers une tonne de films réalisés par la même personne. Je me souviens encore d'une année marquée par la découverte de Chabrol, il y a une dizaine d'années, ou de John Ford, un peu plus récemment. En l'espace de quelques mois, grâce aux sorties dvd chez Carlotta ou Opening puis via le cinéma de minuit, j'ai eu l'occasion de voir une petite douzaine de Siodmak, je ne les compte plus. Et ça se croise carrément dans la même journée: ce matin c'était CRISS CROSS, ce soir ce fut TUNNEL 28.
C'est probablement un film mineur du réalisateur mais je l'ai trouvé hautement sympathique et franchement très regardable. C'est une sorte de version "guerre froide" de LA GRANDE EVASION de John Sturges. Le pitch principal peut paraitre un peu tiré par les cheveux, car il faut le voir pour le croire, mais l'imagerie européenne utilisée est si réaliste, si peu "fabriquée" que ça passe tout seul. C'est une production MGM, malheureusement tournée en anglais (petit détail dommageable pour nous autres, cinéphiles, mais qui peut passer inaperçu pour le quidam), avec en vedette américaine Don Murray, petit acteur sans grand charisme mais qui remplit honnêtement sa fonction ici. A noter qu'il prend l'accent allemand, de la même façon que ses collègues acteurs (visiblement tous allemands) parlent anglais avec un léger accent.
On n'est donc pas ici dans un camp de concentration mais dans une ville-prison d'où beaucoup veulent s'échapper et où l'on n'est pas en sécurité. On y cotoie la délation, la suspicion, la peur de l'autre. Le héros est aveuglé par sa position sociale, modeste mais sécurisée (il est chauffeur d'un militaire haut gradé). Mais il va aider à creuser un tunnel sous le mur de Berlin.
Les faiblesses du scénario (pas forcément super crédible) sont atténuées par une narration efficace de Siodmak tant dans le réalisme de la reconstitution que dans l'empathie qu'il arrive à créer chez le spectateur et à la tension qu'il transmet. Un honnête suspense, qui parait presque exotique quand on est habitués au cinéma US...
Il y a des années comme ça où le hasard me pousse vers une tonne de films réalisés par la même personne. Je me souviens encore d'une année marquée par la découverte de Chabrol, il y a une dizaine d'années, ou de John Ford, un peu plus récemment. En l'espace de quelques mois, grâce aux sorties dvd chez Carlotta ou Opening puis via le cinéma de minuit, j'ai eu l'occasion de voir une petite douzaine de Siodmak, je ne les compte plus. Et ça se croise carrément dans la même journée: ce matin c'était CRISS CROSS, ce soir ce fut TUNNEL 28.
C'est probablement un film mineur du réalisateur mais je l'ai trouvé hautement sympathique et franchement très regardable. C'est une sorte de version "guerre froide" de LA GRANDE EVASION de John Sturges. Le pitch principal peut paraitre un peu tiré par les cheveux, car il faut le voir pour le croire, mais l'imagerie européenne utilisée est si réaliste, si peu "fabriquée" que ça passe tout seul. C'est une production MGM, malheureusement tournée en anglais (petit détail dommageable pour nous autres, cinéphiles, mais qui peut passer inaperçu pour le quidam), avec en vedette américaine Don Murray, petit acteur sans grand charisme mais qui remplit honnêtement sa fonction ici. A noter qu'il prend l'accent allemand, de la même façon que ses collègues acteurs (visiblement tous allemands) parlent anglais avec un léger accent.
On n'est donc pas ici dans un camp de concentration mais dans une ville-prison d'où beaucoup veulent s'échapper et où l'on n'est pas en sécurité. On y cotoie la délation, la suspicion, la peur de l'autre. Le héros est aveuglé par sa position sociale, modeste mais sécurisée (il est chauffeur d'un militaire haut gradé). Mais il va aider à creuser un tunnel sous le mur de Berlin.
Les faiblesses du scénario (pas forcément super crédible) sont atténuées par une narration efficace de Siodmak tant dans le réalisme de la reconstitution que dans l'empathie qu'il arrive à créer chez le spectateur et à la tension qu'il transmet. Un honnête suspense, qui parait presque exotique quand on est habitués au cinéma US...
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Re: Robert Siodmak
hop hop hop
[u]Ducdame[/u] a écrit :
The File on Thelma Jordon ( Robert Siodmak 1950) La Femme à L'Echarpe Pailletée (le titre français pour moi, qui viens de voir le film, reste un mystère)
Visiblement avec ce film la Paramount tentait de renouveler le succès de Double Indemnity au travers, au moins, de sa protagoniste Barbara Stanwyck. Preminger fut pressenti pour diriger un film sur un scénario destiné à replacer l'actrice dans un rôle de "Femme Fatale": c'est dans ce contexte que naît le personnage de Thelma Jordon, qui pour sortir blanchie d'un meurtre dans lequel son malfrat d'amant / souteneur est également impliqué, séduit le procureur qui devra à terme être celui de son procès. Elle en tombera amoureuse.
Les délais et reports occasionnés par Preminger aboutiront à ce que Siodmak dirige ce film, lequel sera sa dernière incursion dans le genre noir aux USA. Le résultat ne fut sans doute pas à la hauteur des espoirs qu'il portait car le film dormit dans les tiroirs une bonne année avant de connaître un début d' exploitation commerciale.
On a bien la sensation contradictoire d'assister à une oeuvre parfois efficace et même brillante par accès, et d'autre part de se trouver, par moments, devant un produit assez formaté, n'innovant pas vraiment et présentant une histoire mille fois racontée: Siodmak accomplissant son ouvrage avec une certaine anémie, il ne tente jamais , s'il les respecte avec compétence, de transcender un tant soi peu les codes du genre. En tout cas pas assez.
Malgré cela , il est inenvisageable de nier un résultat final de bonne qualité si on accepte le flottement de certains passages, le manque de rigueur de la mécanique, un "plot" qui tarde à se mettre en place, un personnage de procureur alcoolique trop caricatural et livré à lui-même au début du film (son cas et son jeu s'arrange considérablement bien par la suite), etc.
Mais dans cette classique histoire s'invite aussi une solide critique de la middle class et de ses usages ridicules ou de sa médiocrité, univers dans lequel est lui même englué le procureur Cleve Marshall: sa fascination pour Thelma le conduira loin de ses démons et lui rendra une certaine foi en la vie malgré les risques. Même devant le crime (une des meilleures séquences de tout ce que je connais de Siodmak dans la maîtrise des cadres , des ombres, du suspense), même devant les vérités qui apparaisent peu à peu au cours du procès, sa fascination pour Thelma ne faiblira pas. Et c'est dans ce personnage incarné par Stanwyck qu'il faut enfin s'enrichir de l'innovation attendue: beaucoup moins archétypale que dans Double Indemnity, moins sulfureuse et distante du spectateur, son évolution, bien qu'ambigüe, ne laisse d'étonner et de dérouter le public qui attend la garce mais ne la voit pas vraiment venir. Et pourtant.... La fin propose un twist totalement surprenant et la scène finale peut se réclamer du meilleur mélodrame "sirkien".
Un bilan en demi-teinte pour le cinéphile multi-cartes mais un résultat enthousiasmant pour l'amateur du genre qui trouvera avec ce film rare que Paramount devrait absolument éditer une perle de plus pour nourrir ses rêves en noir et blanc.
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Re: Robert Siodmak
Les Tueurs
C'est parfois visuellement à tomber, l'ambiance est vénéneuse, l'entrée en matière intrigante. Mais malgré ça je n'ai pas été captivé comme je l'aurais voulu. Est-ce à cause de la structure du récit, qui fait que l'enquêteur n'est jamais vraiment impliqué
Mais en tout cas on retient des scènes très fortes, comme toute l'ouverture avec les tueurs, une entrée en matière bien originale, ou Burt Lancaster qui met son appartement en pièce, et le match de boxe qui contient un plan wellsien magnifique... mais voilà, malgré tout je reste sur ma faim. Peut-être que la beauté froide d'Ava Gardner me laisse gentiment indifférent, ça doit pas aider.
C'est parfois visuellement à tomber, l'ambiance est vénéneuse, l'entrée en matière intrigante. Mais malgré ça je n'ai pas été captivé comme je l'aurais voulu. Est-ce à cause de la structure du récit, qui fait que l'enquêteur n'est jamais vraiment impliqué
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Mais en tout cas on retient des scènes très fortes, comme toute l'ouverture avec les tueurs, une entrée en matière bien originale, ou Burt Lancaster qui met son appartement en pièce, et le match de boxe qui contient un plan wellsien magnifique... mais voilà, malgré tout je reste sur ma faim. Peut-être que la beauté froide d'Ava Gardner me laisse gentiment indifférent, ça doit pas aider.
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Re: Robert Siodmak
J'ai reçu en cadeau mon second Robert Siodmak ier : Double énigme avec la géniallissime et superbe, et attachante (bon ok j'arrête là ) Olivia de Havilland ...
J'avais déjà Les tueurs, qui est un film somptueux ...
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Re: Robert Siodmak
QUOI ?Mama Grande! a écrit : Les Tueurs
mais voilà, malgré tout je reste sur ma faim. Peut-être que la beauté froide d'Ava Gardner me laisse gentiment indifférent, ça doit pas aider.
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Re: Robert Siodmak
J'attends toujours que Paramount l'édite en zone 1, l'édition annoncé a été annulé il y a deja 2 ans... on ne sait pas pourquoi (a moins que ce soit a cause que le film fait maintenant parti du catalogue de Universal... )tijay a écrit :J'ai reçu en cadeau mon second Robert Siodmak ier : Double énigme avec la géniallissime et superbe, et attachante (bon ok j'arrête là ) Olivia de Havilland ...
J'avais déjà Les tueurs, qui est un film somptueux ...
Si ca pouvait passé a TCM.
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Mes dvd
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Re: Robert Siodmak
Double énigme (1946)
C'est très efficace dans le genre, et Olivia de Havilland est formidable dans son double rôle.
Le suspens de ce meurtre reste entier jusqu'au bout, grâce au jeu que font ces soeurs.
Drôle de coïncidence, mais le médecin qui s'éprend d'une des jumelles ressemble beaucoup à Errol Flynn.
C'est très efficace dans le genre, et Olivia de Havilland est formidable dans son double rôle.
Le suspens de ce meurtre reste entier jusqu'au bout, grâce au jeu que font ces soeurs.
Drôle de coïncidence, mais le médecin qui s'éprend d'une des jumelles ressemble beaucoup à Errol Flynn.
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Re: Robert Siodmak
Pour ma part, je reste, moi aussi, sur ma faim après ta lecture !Mama Grande! a écrit :Les Tueurs
C'est parfois visuellement à tomber, l'ambiance est vénéneuse, l'entrée en matière intrigante. Mais malgré ça je n'ai pas été captivé comme je l'aurais voulu. Est-ce à cause de la structure du récit, qui fait que l'enquêteur n'est jamais vraiment impliquéou bien c'est moi qui suis devenu un peu blasé par le genre
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Mais en tout cas on retient des scènes très fortes, comme toute l'ouverture avec les tueurs, une entrée en matière bien originale, ou Burt Lancaster qui met son appartement en pièce, et le match de boxe qui contient un plan wellsien magnifique... mais voilà, malgré tout je reste sur ma faim. Peut-être que la beauté froide d'Ava Gardner me laisse gentiment indifférent, ça doit pas aider.
John Wayne : "la plus grande histoire jamais contée" - It was true ! This man was really the son of God !...
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Re: Robert Siodmak
Si, mais c'est la ressemblance physique (avec quelques années en plus) qui me l'a fait remarquer.francesco a écrit :C'est pas Lew Ayres ?
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Re: Notez les films naphtalinés de septembre 2008
Phantom Lady de Robert Siodmak (1944)
La police soupconne Scott Henderson du meurtre de sa femme, retrouvée etranglee. Sa secrétaire, Carol Richman, va tenter d'enquêter sur ce meurtre et se fait aider d'un ami de Scott, Marlowe. Mais peu a peu les témoins disparaissent. Elle finira par retrouver l'assassin, grâce a un curieux chapeau de femme.
Un scénario franchement pas renversant où les éléments s'agencent un peu trop facilement avec parfois de grosses incohérences (le tueur n'a aucune raison de se sentir menacé même si le héros est innocenté c'est sa folie qui le trahit). Cependant c'est la première fois que Siodmak à l'occasion de faire ses preuves avec un projet intéressant et le film repose entièrement sur sa virtuosité. Vu le faible budget, Siodmak use de sa photo très sombre et des ambiances enfumées conférant un vrai ton onirique à ses décors urbains. A ce titre la séquence où Carol épie et traque à travers la ville le barman lorgne ouvertement sur le cinéma fantastique, on pense même au production Val Newton. De même sa gestion de l'espace de l'appartement et du placement des personnages au fur et à mesure que Carol devine l'identité de l'assassin à la fin est des plus impressionnante. Siodmak transcende vraiment le script par sa mise en scène mais ce ne sont pas les seules qualités du film. Faire mener l'enquête par une femme change du train train du film noir, surtout que Ellen Raines est épatante. Employée modèle énamouré de son patron, puis traînée aguichant les musiciens pour les besoin de son enquête tout en gardant une vraie fraîcheur et un certain charme, le personnage est un rayon de soleil dans les ténèbres du film. 4,5/6
La police soupconne Scott Henderson du meurtre de sa femme, retrouvée etranglee. Sa secrétaire, Carol Richman, va tenter d'enquêter sur ce meurtre et se fait aider d'un ami de Scott, Marlowe. Mais peu a peu les témoins disparaissent. Elle finira par retrouver l'assassin, grâce a un curieux chapeau de femme.
Un scénario franchement pas renversant où les éléments s'agencent un peu trop facilement avec parfois de grosses incohérences (le tueur n'a aucune raison de se sentir menacé même si le héros est innocenté c'est sa folie qui le trahit). Cependant c'est la première fois que Siodmak à l'occasion de faire ses preuves avec un projet intéressant et le film repose entièrement sur sa virtuosité. Vu le faible budget, Siodmak use de sa photo très sombre et des ambiances enfumées conférant un vrai ton onirique à ses décors urbains. A ce titre la séquence où Carol épie et traque à travers la ville le barman lorgne ouvertement sur le cinéma fantastique, on pense même au production Val Newton. De même sa gestion de l'espace de l'appartement et du placement des personnages au fur et à mesure que Carol devine l'identité de l'assassin à la fin est des plus impressionnante. Siodmak transcende vraiment le script par sa mise en scène mais ce ne sont pas les seules qualités du film. Faire mener l'enquête par une femme change du train train du film noir, surtout que Ellen Raines est épatante. Employée modèle énamouré de son patron, puis traînée aguichant les musiciens pour les besoin de son enquête tout en gardant une vraie fraîcheur et un certain charme, le personnage est un rayon de soleil dans les ténèbres du film. 4,5/6
- Sybille
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Re: Robert Siodmak
The great sinner / Passion fatale
Robert Siodmak (1949) :
Description pleine de noirceur du monde des casinos, "Passion fatale" démarre mieux qu'il ne se poursuit. Autant j'ai trouvé plutôt agréables et de facture enlevée les premières scènes : la rencontre silencieuse entre les deux héros dans le compartiment du train, l'arrivée à Wiesbaden et la découverte des salles de jeux, autant la suite m'a parue empesée, souffrant en particulier de la présence de Gregory Peck, dont le jeu m'a constamment gênée (un acteur que j'apprécie assez par ailleurs). Le reste de la distribution regorge de noms plus ou moins célèbres, je retiendrai surtout le personnage du directeur de banque par Melvyn Douglas, et la brève apparition de Frank Morgan en joueur déchu. La vision de la boutique de la prêteuse sur gages est bien faite. Agnes Moorehead est malfaisante à souhait, le jeu de la médaille que vient chercher, puis ramener Peck d'une cruauté amère, et le jeu du miroir où il voit à chaque fois son âme à travers son propre reflet judicieux. On devine ici un peu plus l'univers de Dostoïevski, en particulier à la fin (l'allusion évidente à la hache de "Crime et châtiments", dans une scène au suspense parfaitement mené). Ava Gardner promène sa beauté dans des robes à crinoline somptueuses. Passant de la légèreté d'une mondaine à la gravité d'une femme amoureuse et repentie, le personnage n'est que peu émouvant, tandis que l'actrice ne semble pas tout à fait à sa place. Le fatalisme de l'histoire est rarement convainquant, et malgré de bonnes scènes, le tout finit par verser dans une caricature ironique prévisible et trop démonstrative. 6/10
Robert Siodmak (1949) :
Description pleine de noirceur du monde des casinos, "Passion fatale" démarre mieux qu'il ne se poursuit. Autant j'ai trouvé plutôt agréables et de facture enlevée les premières scènes : la rencontre silencieuse entre les deux héros dans le compartiment du train, l'arrivée à Wiesbaden et la découverte des salles de jeux, autant la suite m'a parue empesée, souffrant en particulier de la présence de Gregory Peck, dont le jeu m'a constamment gênée (un acteur que j'apprécie assez par ailleurs). Le reste de la distribution regorge de noms plus ou moins célèbres, je retiendrai surtout le personnage du directeur de banque par Melvyn Douglas, et la brève apparition de Frank Morgan en joueur déchu. La vision de la boutique de la prêteuse sur gages est bien faite. Agnes Moorehead est malfaisante à souhait, le jeu de la médaille que vient chercher, puis ramener Peck d'une cruauté amère, et le jeu du miroir où il voit à chaque fois son âme à travers son propre reflet judicieux. On devine ici un peu plus l'univers de Dostoïevski, en particulier à la fin (l'allusion évidente à la hache de "Crime et châtiments", dans une scène au suspense parfaitement mené). Ava Gardner promène sa beauté dans des robes à crinoline somptueuses. Passant de la légèreté d'une mondaine à la gravité d'une femme amoureuse et repentie, le personnage n'est que peu émouvant, tandis que l'actrice ne semble pas tout à fait à sa place. Le fatalisme de l'histoire est rarement convainquant, et malgré de bonnes scènes, le tout finit par verser dans une caricature ironique prévisible et trop démonstrative. 6/10
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Re: Robert Siodmak
The Dark Mirror (La double énigme) (Robert Siodmak, 1946) :
_______________
Intrigue un peu bidon quand même. Faut rentrer délibérément dans l'invraisemblable folklore de la gémellité. Oublier pour passer un bon moment.
La très belle photo, on ne s'attend pas à moins avec Siodmak, file un sacré coup de main. Mais plus encore, la performance d'actrice à double visage d'Olivia de Havilland donne un attrait bien supérieur au film.
Sympatoche mais mineur.
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Intrigue un peu bidon quand même. Faut rentrer délibérément dans l'invraisemblable folklore de la gémellité. Oublier pour passer un bon moment.
La très belle photo, on ne s'attend pas à moins avec Siodmak, file un sacré coup de main. Mais plus encore, la performance d'actrice à double visage d'Olivia de Havilland donne un attrait bien supérieur au film.
Sympatoche mais mineur.
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Re: Notez les films Naphtas-Mars 2009
The Dark Mirror (1946)
Cela faisait quelques années que je voulais voir ce film. Apres avoir été annoncé par Paramount en dvd zone 1 et annulé, on n'en a plus entendu parler. J'ai pu enfin voir ce film. Et j'ai adoré. Olivia de Havilland est merveilleuse dans son interprétation de soeurs jumelles. Les deux sont identiques mais ont des comportements bien différent. Quel prouesse tout de meme en 1946 que d'arriver a montrer a l'écran la meme actrice dans deux roles, je ne suis pas arrivé a deviné l'effet permettant d'arriver a ce résultat, j'ai été bluffé. Fantastique.
Note : 8.5 / 10
Cela faisait quelques années que je voulais voir ce film. Apres avoir été annoncé par Paramount en dvd zone 1 et annulé, on n'en a plus entendu parler. J'ai pu enfin voir ce film. Et j'ai adoré. Olivia de Havilland est merveilleuse dans son interprétation de soeurs jumelles. Les deux sont identiques mais ont des comportements bien différent. Quel prouesse tout de meme en 1946 que d'arriver a montrer a l'écran la meme actrice dans deux roles, je ne suis pas arrivé a deviné l'effet permettant d'arriver a ce résultat, j'ai été bluffé. Fantastique.
Note : 8.5 / 10
Top 20 actuel
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