Smiley Face (Gregg Araki - 2007)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Frank Bannister
The Virgin Swiss Hyde
Messages : 6874
Inscription : 22 févr. 04, 18:02

Smiley Face (Gregg Araki - 2007)

Message par Frank Bannister »

"Jane, une jeune actrice paresseuse et sans succès, mange les biscuits que son colocataire psychopathe a laissés traîner en ignorant qu'ils contiennent de la drogue. Dès lors, elle tente de traverser la ville pour rembourser un dealer rancunier, passer une audition, et remplacer les fameux gâteaux. Prise en stop par un copain de son colocataire, elle part pour un long et étrange voyage..."


Voilà un réalisateur que j'aime beaucoup et dont le nouveau film débarquera chez nous dès le 10 octobre.
Anna Faris interprète le role principal. Ca va la changer de la série desScary Movie!
Il y aura aussi Danny Trejo.


Image
Jordan White
King of (lolli)pop
Messages : 15433
Inscription : 14 avr. 03, 15:14

Message par Jordan White »

J'attends toujours les films de Gregg Araki avec grande impatience. Parfois celle-ci a été plus que satisfaite (Nowhere en 97 souvenir inoubliable en salle) parfois un peu moins, avec le recul un sentiment de manque et d'oeuvre pas définitive (Mysterious Skin souvent touchant mais pas aussi mémorable que Nowhere ou The Doom Generation).
Là ça tout l'air d'être une récréation pour le réal et l'occasion pour Anna Faris de jouer de son image d'actrice cantonnée dans la comédie US en y mettant un peu de trash du moins de l'esprit de déconne sur un scénario hallucinatoire. A mon avis y'aura pas beaucoup d'extraterrestres.
Un moment de détente avant d'enchaîner avec son film d'extraterrestres belliqueux justement en prise avec des ados queer. Miam.
Image

Je vote pour Victoria Romanova
Art Core
Paulie Pennino
Messages : 2254
Inscription : 24 mai 05, 14:20
Contact :

Message par Art Core »

Vu à Cannes et ce fut une des plus grosses déceptions du festival. Comédie très grasse et pas très fine sur une Ana Faris défoncée qui n'arrive pas à venir à bout d'une journée semée d'embûches.
Alors c'est un film assez drôle, très excessif, Ana Faris y est définitivement génial et elle n'a pas peur de s'humilier et de se traîner plus bas que terre pour le rôle.
Maintenant c'est très limité et l'unique ressort comique du film c'est Faris qui est défoncée entourée de gens "normaux" et ça devient vite redondant. Ca a le potentiel également du film "culte" par le côté "film de fumeurs de marie-jeanne" mais ce n'est pas assez fou ou réussi pour atteindre son objectif. Dans le genre film de drogués, Las Vegas Parano reste indétrônable. Je n'ai pas retrouvé la sensibilité, la singularité du Arraki que j'adore... Il semble avoir voulu faire une comédie décomplexée. Certes mais il a un peu oublié son cinéma en route. Très moyen donc et surtout après le sommet Mysterious Skin, cette comédie fait un peu mal :?
Pancake
Gondry attitude
Messages : 3518
Inscription : 10 mai 03, 02:25
Localisation : From a little shell at the bottom of the sea
Contact :

Message par Pancake »

Moi c'est simplement la comédie qui m'a fait le plus rire cette année et certainement le plus depuis.... *mmmmmh je sais pas*

Je reproche au dernier tiers de finir sur les genoux, ça se sent vraiment fort. Mais les deux premiers sont menés à un tel rythme, avec un montage toujours en alerte, une BO nickel, un sens de l'absurdement débile peinturluré avec une telle énergie que voilà. J'ai trouvé ça hyper drôle. Et Anna Faris est réellement géniale en héroïne de slapstick enfumée, je vois assez peu (pas?) d'autres actrices actuellement capable de tenir le rôle comme elle le tient ici.

5/6
Kinoo
Assistant(e) machine à café
Messages : 118
Inscription : 14 août 07, 18:43
Localisation : Ile-de-France
Contact :

Message par Kinoo »

C’est indéniablement le premier film de 2008 où j’ai le plus rigolé. Smiley Face est le nouveau film de Gregg Araki, le réalisateur qui a gagné ses galons avec le sombre Mysterious Skin. Très loin de la noirceur et du sérieux de son précédent film, le cinéaste s’est lancé dans la pure comédie avec Smiley Face. Jane F est une jeune actrice pleine d’espoir, seulement elle est un peu porté sur le joint. Un matin, elle avale goulûment la fournée de gâteaux que son colocataire avait préparé avec amour. Elle découvre peu après qu’ils s’agissait en fait de spacecakes allègrement garnis de cannabis. Les conséquences se font vite sentir et Jane F se retrouve embarqué pour une aventure délirante aux situations plus que cocaces (et c’est peu dire). Incarnée par l’excellente Anna Faris, que l’on avait découvert dans Scary Movie ou F.r.i.e.n.d.s (la mère porteuse de Monica et Chandler c’était elle !) et vue depuis dans Lost in Translation ou Brokeback Mountain, l’héroïne est à la fois attachante et diablement drôle. Complètement « stone », elle use de mimiques et d’expressions faciales à tomber par terre. Les trouvailles, qu’elles soient de mise en scène ou de scénario, sont pertinentes et apporte au film une originalité bienvenue. Pour ma part, j’ai ri quasiment en non-stop pendant les trois premiers quarts du film, et j’y ai vu pas mal de comportements qui m’ont rappelé des soirées arrosées. Smiley Face est une comédie assumée et c’est très rafraîchissant. Un moment de cinéma qui défoncera vos zygomatiques.
Hug it out bitch !
Image
Woody, Buzz, Sully, Nemo, Rémy & Co: http://www.pixar-room.com
Avatar de l’utilisateur
nobody smith
Directeur photo
Messages : 5168
Inscription : 13 déc. 07, 19:24
Contact :

Message par nobody smith »

Le film n’a droit qu’à une pauvre sortie technique sur une trentaine d’écran et c’est bien dommage puisqu’il s’agit là d’une œuvre véritablement tordante qui laisse un large sourire à la fin de la projection.

A l’instar de P.T Anderson et Adam Sandler sur punch drunk love (la propension dramatique en moins), on sent qu’Araki apprécie beaucoup les capacités comiques d’Anna Faris et se fait un plaisir de les utiliser au meilleur de sa forme. Du coup, l’actrice n’a jamais été aussi drôle que dans ce rôle de jeune actrice complètement défoncée qui fait n’importe quoi (à tel point qu’on se demande si elle n’a pas vraiment ingurgité des substances illicites pour entrer dans son personnage). Au gré d’une trame alphabétique, la demoiselle se plit à toutes les exigences d’un récit exploitant joyeusement tout les méfaits de la drogue. Elle se plonge dans des grands moments d’hébétude autiste (an appointment), imagine des menaces imaginaires à tous les étages (un simple regard de travers et c’est la panique), se met à halluciner grave (le discours gauchiste, la menace de la perte du lit), tient des discours nonsensiques (l’histoire des cadres) et peine à exécuter les taches les plus simplistes qui soient (fermer la porte des chiottes, conduire sa voiture).

Mené tambour battant (pas un seul temps mort à l’horizon si on excepte un démarrage boiteux), c’est tordant à souhait. D’autant que malgré son accumulation de gags, le film n’en fait jamais des caisses. D’ailleurs, les choix de mises en scènes sont à cet effet judicieux puisque la plongée dans le bad trip de l’héroïne se fait plus par des effets de montages simples et surtout un excellent travail sonore plus que par une profusion d’effets spéciaux. Le film fait dans la simplicité et cela lui procure une réelle fraîcheur.

Néanmoins, ce coté profil bas joue un peu un défaveur du film. La galerie de personnages en fait d’ailleurs les frais. Les personnages sont très drôles et très attachants grâce à des interprétations enjouées. Ils manquent d’identité forte poussée. Leur caractérisation est souvent trop simple, manque de panache et se contente de petits détails sans véritablement leur offrir de vaste personnalité. On s’amusera bien avec eux (un nerd psychotique baiseur de crâne, une directrice de casting bien réac, un dealer rasta blanc à la cool...) mais il leur manque un certain approfondissement comme si un paquet de scènes était resté sur la table de montage. En résulte, une impression de spectacle trop gentillet même si cela n’enlève rien au pied d’enfer pris durant la projection.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
Image
Ben Castellano
Décorateur
Messages : 3689
Inscription : 23 janv. 05, 12:07

Message par Ben Castellano »

Un montage bourré de trouvailles, une BO savamment mixée par David Kitay, Anna Faris qui se voit offrir un show assez rare... De quoi passer un trés bon moment. C'est drôle mais un peu court, il manque peut-être une portée supplémentaire pour que la jolie défonce colorée ait plus d'effets secondaires. Mais ça recharge bien les batteries :D
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18530
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Message par Profondo Rosso »

Histoire, réalisation et interprétation enfumée à souhait. Malgré quelque moments de creux et une répétitivité dans les gags, bonne tranche de rigolade où Anna Faris stone plus vraie que nature dévoile un génial potentiel comique. Quelques moments hautement débiles mémorable (le discours marxiste :lol: , la salle d'attente du dentiste...) pour une comédie bien sympathique. 4/6
Avatar de l’utilisateur
Rockatansky
Le x20, c'est dangereux
Messages : 44850
Inscription : 13 avr. 03, 11:30
Last.fm
Liste DVD

Message par Rockatansky »

J'ai été fasciné de voir à la fin de la bande annonce (qui m'avait donné envie de voir le film) de voir le nom de gregg arakki, réal que je déteste, je lui donnerai sans doute une nouvelle chance.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Avatar de l’utilisateur
G.T.O
Egal à lui-même
Messages : 4846
Inscription : 1 févr. 07, 13:11

Message par G.T.O »

Juste nullissime !

Incroyable mais vrai que ce soit de Gregg Araki ce smarties ! Confondant de vacuité et de blagues abyssales !
pak
Electro
Messages : 990
Inscription : 23 mars 08, 00:25
Localisation : Dans une salle, ou sur mon canapé, à mater un film.
Contact :

Re: Smiley Face (Gregg Araki, 2007)

Message par pak »

Bah, je pense que c'est comme une récréation pour Gregg Araki, dont la filmographie transgressive et trash n'est pas toujours du meilleur goût, mais qui a su culminer avec le sensible Mysterious skin, film si poignant que le réalisateur a peut-être voulu se donner une bouffée d'air (relativement) pur, ou tout au moins plus rafraichissante. Il n'a toutefois pas non plus complètement abandonné certains de ses tics et le sujet de fond reste l'absorption de substances pas légales du tout (mais alors pas du tout), et de son impact sur la journée d'une jeune femme déjà pas mal secouée. Un trip donc, assez rigolo parfois, mais relativement léger, limite irresponsable. Mais l'ensemble est porté par les frêles épaules d'une Anna Faris qui semble n'avoir peur de rien, rodée qu'elle est par les facéties des Scary movie. A voir pour elle.
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

http://www.notrecinema.com/
2501
Assistant opérateur
Messages : 2220
Inscription : 26 sept. 03, 18:48
Localisation : Ici et ailleurs
Contact :

Re: Smiley Face (Gregg Araki, 2007)

Message par 2501 »

Après la belle percée dans un cinéma d'auteur plus dramatique de Mysterious Skin, Gregg Araki ne pouvait faire plus grand écart qu'avec ce Smiley Face. Comme pour évacuer un sujet trop lourd pour son cinéma pop (seulement un bel accident de parcours ?) il revient vers une légèreté trash à travers un sous-genre typiquement américain : la stone comedy.

Jane s'enfile tous les space cakes concoctés par son colloc geek mais doit quand même s'atteler au programme de sa journée. Pas celui d'un ministre certes, mais cette actrice au chômage devra faire tant bien que - surtout - mal avec son état du jour. Ce type d'histoire peut conduire à tous les délires visuels, le Las Vegas Parano de Terry gilliam étant mètre étalon du genre. On peut aussi craindre la difficulté de maintenir le cap avec si peu d'arguments, forçant l'enchaînement d'évènements plus ou moins aléatoires. Gregg Araki prend le parti de se concentrer sur l'état bien ravagé de son héroïne qu'on imagine déjà bien cruche au naturel.

Et là entre en scène Anna Faris, vrai tempérament comique. Un clown déguisé en jeune blondinette lambda, ni moche ni trop sexy, omniprésente, et dont le numéro fascine du début à la fin. L'hallu, c'est d'abord elle. Le film se présente alors presque exclusivement comme une ode à sa "smiley face" irrésistible. Comme elle ne manque pas non plus de timing, il ne reste plus qu'à lui faire subir tous les effets secondaires de la prise de drogues douces, transformant la moindre activité en obstacle herculéen. Le scénario cerne à merveille toutes ces conséquences, la suspension du temps, les pertes de mémoire immédiate, l’enthousiasme débordant, les argumentaires délirants, et une difficulté certaine à s'organiser. Les gags s'enchaînent naturellement, de rencontres en missions a priori anodines. Araki joue habilement le décalage entre ce qu'elle fait... et ce qu'elle croit faire, et la plupart du temps n'a pas à en faire des tonnes visuellement, préférant majoritairement le visage de sa comédienne à sa subjectivité. Le son est par contre travaillé à l'extrême, du choix des morceaux collant au trip du moment, au moindre bruitage appuyant bourdes et réactions.

Smiley Face est un parfait divertissement jusqu'à un dernier tiers plus faible et étrangement moralisateur. Il y avait pourtant de nombreuses possibilités pour terminer mais le réalisateur semble un peu coincé avec cette idée saugrenue du manifeste du parti communiste. Ca embrouille une intrigue dont on n'a que faire du sens, et encore moins de la profondeur. On aurait même préféré un développement de l'histoire avec le geek amoureux. Cela n'empêche pas de prendre un grand plaisir à cette comédie sans prétention tout de même réussie (rare, le genre étant plutôt sinistré ces temps-ci), et d'avoir très envie de revoir la miss Faris au plus vite. Et pas dans un Scary Movie.

7/10
Image
bronski
Touchez pas au grisbi
Messages : 17373
Inscription : 23 févr. 05, 19:05
Localisation : location

Re: Notez les films de juillet 2008

Message par bronski »

Smiley Face (Gregg Araki - 2007)

Anna Faris porte le film sur ses épaules et elles sont solides. Une très bonne actrice.
Je crois qu'il faut un minimum connaître l'état qu'engendre la prise de cannabis pour vraiment apprécier le film.
Après un démarrage pas très convaincant, le film décolle et le délire est très sympathique.
Une comédie assez spéciale et on reconnaît bien la patte d'Araki.
Un très agréable moment.

7.5/10
johell
1/10 à chaque oeil
Messages : 5404
Inscription : 3 janv. 07, 10:20
Localisation : Suisse

Re: Notez les films de juillet 2008

Message par johell »

Image
SMILEY FACE de Gregg Araki (2007)

Jane, jeune actrice paresseuse et sans succès, commence sa journée comme tant d'autres : vautrée dans le canapé, devant la télé, un joint à la main. Affamée, elle ne peut s'empêcher d'engloutir les gâteaux que son colocataire psychopathe a laissé traîner, ignorant qu'ils contiennent du cannabis. Comprenant qu'elle a intérêt à les remplacer au plus vite, là voilà partie pour un périple complètement surréaliste et enfumé. Parviendra t-elle à passer son casting, rembourser son dealer et remplacer les fameuses patisseries !?

Réalisateur de comédies homosexuelles bien trash avant de s'acheter une certaine respectabilité en réalisant le magnifique MYSTERIOUS SKIN, voici une nouvelle pellicule gentiment bien barrée de Gregg Araki. L'occasion de retrouver l'adorable Anna Faris de SCARY MOVIE dans un rôle qui lui va comme un gant. A jouer la défoncées déphasée aux expressions faciales complètement ahuries, elle est tout simplement irrésistible. SMILEY FACE est une sympathique comédie au scénario hilarant qui enchaîne des péripéties "autres" où Araki se laisse aller à quelques expérimentations visuelles. Jamais vulgaire ou parodique, l'humour fonctionne à plein régime, que l'on soit "high" ou non. L'ensemble n'est certes pas d'une folle originalité mais reste néanmoins suffisamment drôle pour susciter l'intérêt. Ne serais-ce que pour l'interprétation hallucinante de Anna Faris (mais a-t'elle pris de la drogue pour être aussi crédible?), mérite largement le coup d'oeil.
Image
bronski
Touchez pas au grisbi
Messages : 17373
Inscription : 23 févr. 05, 19:05
Localisation : location

Re: Smiley Face (Gregg Araki, 2007)

Message par bronski »

Plus j'y repense à ce film et plus je le trouve plus riche et plus profond qu'il en a l'air... Une certaine mélancolie le parcourt...
Il y a une distanciation assez importante de la part d'Araki, rien n'est aussi simple qu'on le croit.
Deux scènes sortent du lot pour moi:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Celle de la rencontre entre Jane F. et la femme qui lui donne le manifeste, c'est brillant,
et celle de la déclaration syndicaliste de Jane, pour le coup vraiment tordante (Anna Faris est décidément excellente) lorsqu'elle déclame une fois son discours et lorsqu'on voit réellement ce qu'elle a dit.
Répondre