Après les 7 samouraïs, je conseille toujours en premlier sa veine néo-réaliste, qui est pour moi ce qu'il y a de plus beau et de plus singulier chez lui, avec des films comme Vivre, Chien Enragé, L'Ange Ivre (en reprise à Paris actuellement), L'Idiot, Barberousse, Dersou Ouzala. Mais il y en a tant d'autres, dans tant de genres différents...voilà pourquoi pour vraiment bien connaitre Kurosawa, il faut voir de lui la plupart de ses films. Et puis, de tous les grands cinéastes, Kurosawa est peut-être, avec Hitchcock, le plus constant dans la qualité.Ratatouille a écrit :Question : pour quelqu'un qui, comme moi, n'a vu que Les 7 Samouraïs et l'a adoré...quel(s) autre(s) film(s) conseilleriez-vous pour continuer l'exploration de l'oeuvre de ce réalisateur
Akira Kurosawa (1910-1998)
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Exactement.Strum a écrit :Mais il y en a tant d'autres, dans tant de genres différents...voilà pourquoi pour vraiment bien connaitre Kurosawa, il faut voir de lui la plupart de ses films.
someone1600 a écrit :Rematté Seven Samurai hier. J'adore trop ce film, une réussite totale et quel final.
Mifune est un acteur extraordinaire, il est vraiment splendide dans Seven Samurai et j'ai hate de le voir dans d'autres films de Kurosawa.

Avec le tandem Kurosawa/Mifune, tu n'es pas au bout de tes surprises (16 films ensembles).
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Surement... lol. C'est sur que je veux acheter eventuellement les Criterion, mais pour l'instant je n'en ai pas les moyens... donc...
Je vais regarder ceux que je peux...
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J'en suis à mon 8e film de Kuro. Et à chaque fois, je découvre une nouvelle facette du bonhomme, à chaque fois KO de toute cette intelligence étalée sur pellicule.
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Tu as vu les quels ?Ouf j'fais tout en couple a écrit :J'en suis à mon 8e film de Kuro.
> Les 7 samouraïs, Ran, Le château de l'araignée, Barberousse, Entre le ciel et l'enfer... et les 3 autres ?

Cherche pas, c'est le meilleur.Ouf j'fais tout en couple a écrit :Et à chaque fois, je découvre une nouvelle facette du bonhomme, à chaque fois KO de toute cette intelligence étalée sur pellicule.


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Entre le ciel et l'enfer, Rêves et ... Heu... Ah merde, je sais plus.k-chan a écrit :Tu as vu les quels ?Ouf j'fais tout en couple a écrit :J'en suis à mon 8e film de Kuro.
> Les 7 samouraïs, Ran, Le château de l'araignée, Barberousse, Entre le ciel et l'enfer... et les 3 autres ?![]()
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Ah oui: Rashomon. Une daube.
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Un peu d'humour, que diable.
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Le site semble avoir disparu. Ils avaient sans doute trop de visites...k-chan a écrit :Alors là j'hallucine !
Depuis un temps, le super site Kurofan.com semblait avoir disparu. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agissait très certainement du meilleur site consacré à l'univers d'Akira Kurosawa, très complet, avec des tas de photos, des dossiers pour les films, des fiches pour les acteurs qui ont jouer pour le cinéaste, videographies, discographies, livres...
Hors, en cherchant un peu, il semblerait que le site est simplement changer de nom. Trop heureux de retomber sur ce bon vieux site (que google n'avait pas était fichu de me retrouver pendant tout ce temps), je constate avec horreur qu'il faut maintenant un allopass pour accéder au site![]()
![]()
Franchement, n'importe quoi ! Si moi je n'ai pas envie de payer pour aller sur ce site, qui le ferait ?![]()
http://www.akira-kurosawa.net/

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Pour répondre à Strum sur le topic
ici
:
"A revoir tous ces films, de préférence dans l'ordre chronologique, il devient évident, même en shématisant, que l'intérêt de Kurosawa pour une humanité humble et souffrante se déplace vers la personnalité plus forte d'un "héros" généralement incarné par Toshiro Mifune ou Tatsuya Nakadai, les deux se fondant dans la fable "dérisoire" de Kagemusha, où Nakadai est en même temps voleur et seigneur. Exception notoire et unique : Vivre (1952), où Takashi Shimura incarne véritablement la conscience du Japon d'après-guerre d'un cinéaste idéaliste et, envers tout, optimiste. ... "
Plus loin : "On remarque déjà dans Les sept samouraïs (1954) que le personnage de Mifune, si cocasse et exhubérant soit-il, devient d'une certaine manière "exemplaire" et "supérieur" : il se moque des paysans pleutres en les entraînant et, par sa témérité, accomplit plusieurs exploits guerriers. Les critiques japonais, en particulier Koichi Yamada, révélèrent plus tard que les personnages incarnés par cet acteur fétiche colportant "l'humanisme" de Kurosawa, devenaient de plus en plus des "héros" dominant la masse des gens simple, allant jusqu'à la caricature : version parodique dans La forteresse cachée (1958, son premier film en "Tohoscope" et un fantastique divertissement historique sur le thème de la chasse au trésor, qui contient des séquence à couper le souffle) puis surtout le personnage de Sanjuro Kuwabatake dans Yojimbo (Le garde du corps, 1961), repris dans Sanjuro (1962). Cette tendance culminait dans les deux derniers films du tandem : Entre le ciel et l'enfer (1963), où Mifune, magnat de la chaussure, est obligé de payer la rançon du fils de son chauffeur kidnappé par erreur, et où tous les moyen de la police sont mis à sa disposition par l'admiratif inspecteur (Tatsuya Nakadai) avant que ne soit confrontés victime et kidnappeur dans une scène de protestation sociale symbolique à la fin ; et surtout Barberousse (1965), où le docteur Niide pratique une médecine "musclée" à la fin de l'époque Edo, dans un hôpital public où il forme un élève novice, lequel, malgré le rude traitement qui lui est infligé, restera avec lui : ainsi l'exemplarité de Mifune, devenu une sorte de surhomme, s'est substiuée à l'humble humanisme des débuts."

Je te recopie le passage où il se penche sur ce point, ça sera plus simpleStrum a écrit :Je me demande bien à quoi Tessier fait allusion par "surhumanité" surtout pour parler de Kurosawa.k-chan a écrit :"Akira Kurosawa : de l'humanisme à la "sur-humanité" ?T'en souviens-tu ? Déjà que son "apogée du héros" dans le premier livre est très critiquable.

"A revoir tous ces films, de préférence dans l'ordre chronologique, il devient évident, même en shématisant, que l'intérêt de Kurosawa pour une humanité humble et souffrante se déplace vers la personnalité plus forte d'un "héros" généralement incarné par Toshiro Mifune ou Tatsuya Nakadai, les deux se fondant dans la fable "dérisoire" de Kagemusha, où Nakadai est en même temps voleur et seigneur. Exception notoire et unique : Vivre (1952), où Takashi Shimura incarne véritablement la conscience du Japon d'après-guerre d'un cinéaste idéaliste et, envers tout, optimiste. ... "
Plus loin : "On remarque déjà dans Les sept samouraïs (1954) que le personnage de Mifune, si cocasse et exhubérant soit-il, devient d'une certaine manière "exemplaire" et "supérieur" : il se moque des paysans pleutres en les entraînant et, par sa témérité, accomplit plusieurs exploits guerriers. Les critiques japonais, en particulier Koichi Yamada, révélèrent plus tard que les personnages incarnés par cet acteur fétiche colportant "l'humanisme" de Kurosawa, devenaient de plus en plus des "héros" dominant la masse des gens simple, allant jusqu'à la caricature : version parodique dans La forteresse cachée (1958, son premier film en "Tohoscope" et un fantastique divertissement historique sur le thème de la chasse au trésor, qui contient des séquence à couper le souffle) puis surtout le personnage de Sanjuro Kuwabatake dans Yojimbo (Le garde du corps, 1961), repris dans Sanjuro (1962). Cette tendance culminait dans les deux derniers films du tandem : Entre le ciel et l'enfer (1963), où Mifune, magnat de la chaussure, est obligé de payer la rançon du fils de son chauffeur kidnappé par erreur, et où tous les moyen de la police sont mis à sa disposition par l'admiratif inspecteur (Tatsuya Nakadai) avant que ne soit confrontés victime et kidnappeur dans une scène de protestation sociale symbolique à la fin ; et surtout Barberousse (1965), où le docteur Niide pratique une médecine "musclée" à la fin de l'époque Edo, dans un hôpital public où il forme un élève novice, lequel, malgré le rude traitement qui lui est infligé, restera avec lui : ainsi l'exemplarité de Mifune, devenu une sorte de surhomme, s'est substiuée à l'humble humanisme des débuts."
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Merci k-chan !
Sinon, je ne partage pas du tout l'analyse de Max Tessier, qui me parait simpliste. Il n'y aucune "surhumanité" dans les personnages joués par Mifune. L'humanisme de Kurosawa étant une philosophie de l'action, il faut bien des hommes pour agir. Qu'ils soient parfois "exemplaires" au regard de leurs objectifs humanistes, c'est une chose, mais cela ne fait en rien d'eux des surhommes, et si un Sanjuro a peu d'illusion sur le genre humain c'est aussi parce qu'il se fait peu d'illusion sur lui-même. Seul Barberousse pourrait être qualifié de héros parfait chez Kurosawa, or c'est précisément parce que Mifune en a donné une interprétation héroïque à l'opposé des souhaits de Kurosawa que les deux hommes se sont brouillés. En tout cas, que ce terme de "surhomme", avec toutes les reminiscences lugubres qui vont avec, est mal choisi par Tessier !
En plus, thématiquement, l'évolution du cinéma de Kurosawa démontre l'inverse de ce qui dit Tessier: plus il veillissait moins Kurosawa croyait que l'action individuelle pouvait changer le monde.

Sinon, je ne partage pas du tout l'analyse de Max Tessier, qui me parait simpliste. Il n'y aucune "surhumanité" dans les personnages joués par Mifune. L'humanisme de Kurosawa étant une philosophie de l'action, il faut bien des hommes pour agir. Qu'ils soient parfois "exemplaires" au regard de leurs objectifs humanistes, c'est une chose, mais cela ne fait en rien d'eux des surhommes, et si un Sanjuro a peu d'illusion sur le genre humain c'est aussi parce qu'il se fait peu d'illusion sur lui-même. Seul Barberousse pourrait être qualifié de héros parfait chez Kurosawa, or c'est précisément parce que Mifune en a donné une interprétation héroïque à l'opposé des souhaits de Kurosawa que les deux hommes se sont brouillés. En tout cas, que ce terme de "surhomme", avec toutes les reminiscences lugubres qui vont avec, est mal choisi par Tessier !
En plus, thématiquement, l'évolution du cinéma de Kurosawa démontre l'inverse de ce qui dit Tessier: plus il veillissait moins Kurosawa croyait que l'action individuelle pouvait changer le monde.