Excusez-moi de re-descendre le niveau des conversations, mais comme ce matin je me suis réveillé avec ça
"NOT ANOTHER TEEN MOVIE" de Joel Gallen que des distributeurs français ont trouvé bon, hélàs, de re-titrer
"SEX ACADEMY" de ce coté-ci de l'Atlantique en espérant surfer sur le succès du récent
teen-movie "AMERICAN PIE" - comme si les adolescents d'aujourd'hui n'allaient voir que des films au titre composé uniquement de deux mots - sans se souvenir de l'échec du français "SEXY BOYS" ( vous me direz
c'est français ).
Sa sortie
coulée par un très mauvais titre peu évocateur ( et faisant irrémediablement pensé aux
bastarc' academy de la Une ) et une promotion peu suivie et assumée de ce coté-ci de l'humour pipi-caca-a
dulescente, ce premier long-métrage de
Joel Gallen, réalisateur de pastiches lors des Oscars n'héritera donc jamais du succès escompté
Car plus qu'un autre film pour adolescents débiles, comme son titre américain ( "TEEN MOVIE" lors du premier script ) l'indique et le décrie ( dans les deux sens ),
"NOT ANOTHER TEEN MOVIE" est aux comédies adolescentes de ces dix dernières années ce que
"SCARY MOVIE" a été aux
néo-slashers qui ont suivi le succès de "SCREAM" : une excellente pilule de bonne humeur et de remerciements
Parodie des récents
teen-movies que la trilogie d'
"AMERICAN PIE" symbolise plus que tout, cette comédie parodique ( donc ) s'inscrit beaucoup plus sur l'hommage aux films pour adolescents ( comme on disait à l'époque ) des
eighties telle que la filmographie de
John Hughes ( "FERRIS BUELLER", "SIXTEEN CANDLE", "BREAKFAST CLUB" ) et autres
"PORKIES" et cie en reprenant la trame du
"ELLE EST TROP BIEN ( SHE'S ALL THAT )" ( 1999 ) de Robert Iscove et dont Freddie Prinze Jr. ( "SCOOBY-DOO" ) et Rachael Leigh Cook ( "ANTITRUST" ) interprétaient les protagonistes - plus copiés et reproduits fidélèment que
plagiés par, respectivement,
Chris Evans ( "THE PAPER BOY" ) et
Chyler Leigh ( "The Practice" ), le beau gosse riche et la pauvre fille faussement laide mais en fait si jolie
Parce que sa pom-pom girl de petite amie l'a plaqué en vue du bal de fin d'année, Jake Wyler ( CH. Evans ) tient le pari avec ses amis de transformer la fille la plus
laide de leur lycée John Hughes High School en reine de fin d'année : la rebelle et
artiste Janey Briggs ( Ch. Leigh ) étant alors désignée... plutôt que cette bossue ou cette hippie albinos ou même ces soeurs siamoises ( liées par le crâne )
Le ton donné et certaines
moeurs cinématographiques étant respectées ( on ne va pas choisir une vraie moche, non plus ), Joel Gallen peut alors laisser libre court à son esprit créatif et artistique et s'attaquer ici et là à
"CRUEL INTENTIONS" ( à travers le personnage de la
salope de soeur interprétée par la
bomb-ass Mia Kirshner : "THE CROW 2" ) et autres
"VARSITY BLUES", lors de plusieurs scènes ou dans la galerie de personnages et allusions. Les inédits, comme
HARDLY CAN'T WAIT", se disputant la
connerie avec des
"10 BONNES RAISONS DE TE LARGUER " 10 THING I HATE ABOUT YOU )" et autres titres plus récents.
Mais l'équipe de scénaristes et le réalisateur n'ont pas non plus oublié les
merdeux qu'ils ont pu être et truffent leur film de
références et clisn d'oeils à l'Histoire des teen-movies des années 80 : un poster dans une chambre de
branleuse, le nom de la cantine, un décor de tournage identique, etc. Sans oublier un
caméo mémorable pour ceux qui se sont éclatés sur ces films
d'antan
Et bien que ce film ait été pour le jeune public d'aujourd'hui gorgé d'humour scatophile ( cf. la critique du prof d'anglais sur cet humour là... ), certains détails que ceux-ci pourraient ne pas avoir capté, faute de culture cinématographique dépassant 1994, font que les ados
débiles d'hier peuvent le visionner un brin nostalgique et rêvant encore de grandes fêtes à la maison - comme dans
"RICKY BUSINESS" ou/et
"UNE CRÉATURE DE RÊVE ( WEIRD SCIENCE )".
Pourtant le courant n'est pas passé. Le public d'aujourd'hui préférant voir Stifler prêt à tripoter le cul de n'importe qui pour un
touche-pipi avec deux lesbiennes. Les
vieux d'hier n'y voyant qu'une
enième repompée des films à deux balles d'aujourd'hui
signée MTV
Galerie de portraits archétypes et caricaturés ( que certains reprennent même d'un film à l'autre ) mais assumés comme l'affiche clairement l'affiche, justement,
"NOT ANOTHER TEEN MOVIE" aura été
un coup d'épée dans l'eau vaseuse et croupie des comédies actuelles.
L'accumulation de détails et autres sous-entendus
historiques au genre ne passant peut-être pas dans l'esprit et la culture cinématographiqe du public d'aujourd'hui... sans l'aide de ces forts agréables
teen-movie factoïdes ( souvenez-vous de l'émission de M6 "Des Clips et des Bulles"

) qui viennent ponctuer le
dividi... cette référence culturelle, donc, constante mais
loupée ( par le public ) ayant peut-être été l'élément de trop qui aura fait que le bouche à oreille des premiers spectateurs ait desservi ce film, le condamnant à une exploitation vidéo auprès des plus curieux ou
nostalgiks des plans de nudité féminine complètement gratuite et d'une bande-son radicalement orientée
eighties ( bien que reprise par des groupes
djeunz du rock d'aujourd'hui )
Il est regrettable de constater comment le public d'aujourd'hui ne cherche plus qu'à rire du malheur des autres ou
tripper avec l'usage de drogues dans une fusion de violence et de pornographie ( on dirait un vieux
critik des "Cahiers", argh !!! ) quand un film comme celui-ci ne fait que vous divertir et vous amuser, sans aucune drogue ou violence, avec des scènes de nudités rappellant les vestiaires de
"UNE CRÉATURE DE RÊVE ( WEIRD SCIENCE )" et tant d'autres bons souvenirs d'un cinéma
de pôpa d'hier. En dehors de la place du
keubla de service, ne cherchez aucun autre message ( plus ) politique dans ce film par contre
Mais faites-vous donc plaisir et re-visitez donc ces
standards du film lycéen que vous adoriez sur ces mêmes bancs scolaires
Tout en pouvant vous moquer, pour une fois, du cinéma
mongol de votre petit frère ( ou petit cousin )
Zioter un oeil à ce
"SEX ACADEMY ( NOT ANOTHER TEEN MOVIE )" et revenez en dire
ce que vous en pensez, si le coeur vous en dit...
"NOT ANOTHER TEEN MOVIE" : 5/6, car je suis resté un grand
branleur nostalgik de ces lycées où j'ai toujours rêvé de mettre les pieds ( celui du film a servi de décor à "Buffy contre les Vampires", la série, et "Beverly Hills" ) sans pouvoir y aller... Et puis
ça met le sourire aux lêvres de bon matin
