Le Populisme américain au cinéma

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Sam2906
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Le Populisme américain au cinéma

Message par Sam2906 »

Bonjour,

Mon nouveau livre vient de sortir aux éditions Letttmotif:

http://www.edition-lettmotif.com/produi ... au-cinema/

Un ouvrage qui tente d'expliquer l'idéologie populiste américaine et sa représentation au cinéma de D.W. Griffith à Clint Eastwood en passant par Frank Capra, John Ford, Leo McCarey, Elia Kazan, Robert Rossen, Michael Winner (Un justicier dans la ville), Sam Peckinpah, Sylvester Stallone, Steven Seagal (période Nico-Echec et mort et Désigné pour mourir), John Carpenter, Oliver Stone...

J'ai eu la chance de pouvoir m'entretenir avec de nombreux cinéastes (dont Carpenter, William Lustig, James Fargo), scénaristes, producteurs ou collaborateurs (de Sam Peckinpah) pour un ouvrage historique, socio-politique et cinématographique.

Voilà le sommaire:

Introduction 9
La Russie 12
La France 14
La Chine 16
États-Unis 18

1. Le populisme aux États-Unis : fondements historiques, développements idéologiques 23
I. Une idéologie ancrée dans la culture américaine
A. La Révolution américaine 26
B. Les origines du conflit 29
C. Thomas Paine et le Common Sense 33
II. Thomas Jefferson
A. Un homme sensible aux idées des Lumières 36
B. Thomas Jefferson s’oppose à la banque 38
C. La présidence de Thomas Jefferson 39
D. Le rêve jeffersonien 40
III. Andrew Jackson
A. Un common man 42
B. Andrew Jackson et son combat contre la finance 44
IV. Abraham Lincoln
A. Le self-made-man 46
B. Un martyr 48
V. Le People’s Party
A. Le mythe de la frontière 51
B. Un parti politique éphémère 56
C. Le populisme américain 60

2. Le début du populisme hollywoodien 69
I. Les bases de l’idéologie populiste au cinéma
A. David Wark Griffith 72
B. Les Spéculateurs (A Corner in Wheat) 73
C. Le montage parallèle 75
II. Une union possible entre le peuple et l’élite
A. One is Business, the other Crime 79
B. Le montage alterné 80
III. Le biopic sur la vie de Lincoln
A. Langdon West 85
B. La Vie d’Abraham Lincoln (The Life of Abraham Lincoln) 87
C. Une figure christique 90
IV. Le common man
A. King Vidor 96
B. La Foule (The Crowd) 97
C. Le populisme hollywoodien du début du vingtième siècle 101

3. L’apogée du populisme hollywoodien 105
I. La crise de 1929
A. Une énorme faillite bancaire 108
B. Franklin D. Roosevelt et le New Deal 110
II. Les films du New Deal
A. Gabriel au-dessus de la Maison-Blanche (Gabriel over the White-House) 114
B. Notre pain quotidien (Our Daily Bread) 120
III. Will Rogers
A. Un acteur très populaire 127
B. Le cracker-barrel philosopher 129
C. Judge Priest 132
IV. Frank Capra
A. Un rêve américain 137
B. L’Extravagant M. Deeds (Mr. Deeds goes to Town) 139
C. Monsieur Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington) 151
V. John Ford
A. Vers sa destinée (Young Mr. Lincoln) 160
B. Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath) 168
VI. Leo McCarey
A. L’Extravagant Mr. Ruggles (Ruggles of Red Gap) 175
B. Les Cloches de Sainte-Marie (The Bells of St Mary’s) 179
VII. Le baseball
A. Le sport national 187
B. Vainqueur du destin (Pride of the Yankees) 188
C. Le populisme hollywoodien de la Grande Dépression 194

4. Le déclin du populisme américain 197
I. Le « peuple » est-il dangereux ?
A. La fin de la Deuxième Guerre mondiale 199
B. Le Maccarthysme 200
II. Hollywood et le peuple
A. L’Enjeu (State of the Union) 203
B. Les Fous du Roi (All the King’s Men) 207
C. Un craker-barrel maléfique 212
D. La Dernière Fanfare (The Last Hurrah) 217
E. Le populisme hollywoodien après la Deuxième Guerre mondiale 223

5. L’entrée d’un nouveau populisme hollywoodien 225
I. Une Amérique en crise
A. Les années soixante 227
B. Une société au bord de l’implosion et Hoolywood 232
II. Le Vigilante
A. L’Inspecteur Harry (Dirty Harry) 238
B. Un justicier dans la ville (Death Wish) 245
III. La contestation politique et sociale
A. Les Hommes du président (All the President’s Men) 257
B. Le Convoi (Convoy) 264
IV. Le retour du héros capraesque
A. Rocky 273
B. Bronco Billy 281
C. Le populisme des années soixante-dix 289

6. Le populisme hollywoodien des années Reagan/Bush 293
I. Le cinéma reaganien
A. Ronald Reagan 295
B. L’émergence du film d’action 298
C. Rocky IV 301
D. Cobra 312
E. Nico (Above the Law) 320
F. Invasion Los Angeles 332
II. Le populisme pastoral
A. La Rivière (The River) 345
B. Jusqu’au bout du rêve (Field of Dreams) 352
III. Le héros capraesque selon Oliver Stone
A. Wall Street 363
B. J.F.K. 372
C. Le populisme des années Reagan-Bush 382

Conclusion 387

Bibliographie 405

Filmographie 421

Annexes 429

Index 457

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Supfiction
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Supfiction »

Sommaire très intéressant. J'essayerai d'aller trouver le livre à la Fnac.
Jusqu’au bout du rêve, j'aurai pas qualifié ce film de populiste à première vue. Il est vrai que le Baseball a une image très particulière dans l'imaginaire américain. Nostalgique sans aucun doute.
Sam2906
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Sam2906 »

Merci pour ce message. Le film de Phil Alden Robinson est un vrai film populiste mais avec un esprit unificateur comme ceux de Capra ou Ford.
Le Baseball est aussi un élément important, un vrai sport populiste comme l'a déjà précisé Jeffrey Richards avant moi.
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Supfiction
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Supfiction »

Sam2906 a écrit :Merci pour ce message. Le film de Phil Alden Robinson est un vrai film populiste mais avec un esprit unificateur comme ceux de Capra ou Ford.
Le Baseball est aussi un élément important, un vrai sport populiste comme l'a déjà précisé Jeffrey Richards avant moi.
Tout dépend ce que l'on met derrière le mot populiste. C'est peut-être trop souvent synonyme de démago (de gauche) ou facho (de droite) en caricaturant. J'imagine que c'est bien au-delà de ces clichés (et du sens politique) que va le propos du livre.

A propos, la couverture est différente sur fnac.com.

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Sam2906
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Sam2906 »

En effet, le mot "populiste" ne veut plus dire grand chose aujourd'hui. C'est juste devenu une injure politique.
Par contre, ce que l'on nomme le "populisme américain" est très spécifique à ce pays. J'explique tout cela dès l'introduction en mettant en avant les autres populismes dans le monde (Russie, France, Chine...).

Oui, le livre a deux couvertures différentes pour la version brochée (34 euros) et cartonnée (39 euros).
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Kevin95
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Kevin95 »

Un livre entraperçu à la librairie de la Cinémathèque et auquel je n'ai pas vraiment fait attention. A la lecture du sommaire, il rentre directement dans ma whishlist. 8)
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Harkento »

Tout pareil que les autres, le sommaire donne très envie de lire ton livre qui aborde un sujet tout à fait passionnant.
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Federico »

Sommaire effectivement très intéressant.
Pour le baseball, oui, c'est si ancré dans l'esprit et le quotidien de l'Américain moyen (peut-être davantage encore que le foot US, le hockey ou le basket) que j'ai l'impression d'avoir déjà vu des centaines de films où les personnages soit vont au stade, soit suivent un match à la radio ou à la télé. Idem pour la séquence ultra-classique du père de famille modèle (ou qui veut se donner l'impression de l'être) qui va entrainer son jeune fils dans la petite cour de leur modeste "home sweet home", tel Tom Cruise avec son ado au début de La guerre des mondes de Spielberg.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Même si, pour moi, l'image du baseball au cinéma ramènera éternellement à cette séquence récurrente... qui a d'ailleurs pour but de faire de ce personnage le symbole de l'Américain pur jus (au milieu d'une majorité d'anglo-saxons non-américains), cool, têtu, frondeur et individualiste...
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Sans parler bien sûr des (assez nombreux) films ayant pour sujet ce sport, comme par exemple le court-métrage (sympathique mais un peu édifiant) Rookie of the year réalisé par John Ford pour la série Screen Directors Playhouse mettant en scène John Wayne et son fiston Patrick.
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Dernière modification par Federico le 21 juil. 15, 11:07, modifié 1 fois.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Sam2906 »

Effectivement, le baseball a vraiment une place à part aux USA. La scène classique du père qui joue avec son jeune fils est primordiale dans le cinéma américain. C'est comme un rite initiatique pour le jeune homme. J'explique évidemment tout cela dans mon livre. Voilà d'ailleurs comment Phil Alden Robinson, réalisateur de Jusqu'au bout du rêve, décrit cela (dans ce film, c'est justement cette partie de baseball avec son père qui manque cruellement au personnage de Costner):
« Le sens du baseball est très important aux États-Unis, et pas seulement en tant que jeu, mais lorsque vous êtes enfant et que vous échangez quelques balles avec votre père, cela signifie que ce dernier vous accepte en tant qu’homme, c’est comme un rituel. C’est la première activité extra-familiale que vous réalisez avec votre père, jamais avec votre mère. […] C’est une relation très importante avec votre père. L’important n’est pas la manière de jouer mais la grande expérience que cela représente. C’est d’ailleurs en partie pour cela que le baseball est si populaire, que beaucoup d’enfants et maintenant beaucoup d’adultes aussi collectionnent les cartes représentant les joueurs. »
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Kevin95
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Kevin95 »

Federico a écrit :Idem pour la séquence ultra-classique du père de famille modèle (ou qui veut se donner l'impression de l'être) qui va entrainer son jeune fils dans la petite cour de leur modeste "home sweet home"
A noter qu'on peut en trouver une version ironique dans D.A.R.Y.L. (1985). :wink:
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Strum »

Bravo pour la publication de ce livre. Sur l'usage du mot populiste, et sans avoir lu ce que tu as écrit : en français, le mot "populiste" a aujourd'hui un sens très péjoratif. L'homme politique populiste est celui qui manipule le peuple en lui racontant volontairement des mensonges. Je ne suis pas sûr que ce terme soit approprié pour parler du cinéma de Ford ou de Capra, mais la question est suffisamment intéressante pour y consacrer un livre (et je comprends que tu t'interroges sur l'usage du mot dans ton introduction).
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Sam2906 »

Le mot "populiste" est devenu clairement une injure politique, mais en Europe. Aux USA (ou même en Amérique du Sud), le terme n'est pas péjoratif. Il ne l'était pas non plus en Europe avant la 2eme guerre mondiale. J'analyse ce basculement idéologique dans une partie du livre. En réalité, le "populisme" est un mot très complexe. Le populisme américain est très ancré dans la culture américaine. Griffith, John Ford ou Frank Capra sont des populistes comme Stallone (qui n'a jamais caché sa passion pour Capra), Clint Eastwood et Oliver Stone. Evidemment, je l'explique longuement dans mon ouvrage.
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Supfiction »

Sam2906 a écrit :Stallone (qui n'a jamais caché sa passion pour Capra)
:shock: :lol:
Pourquoi pas après tout, et j'aime bien Stallone (enfin, celui des années 70 surtout), mais ça fait un peu bizarre quand même de lire ça.
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Sam2906 »

Capra était aussi un admirateur du travail de Stallone. Il adorait la saga des Rocky et a même dit publiquement qu'il aurait aimé réaliser le premier volet. D'ailleurs, la filiation entre les personnages de Capra, comme Deeds ou Smith, et Rocky Balboa est évidente (du moins dans les premiers épisodes de la saga).
Federico
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Re: Le Populisme américain au cinéma

Message par Federico »

Supfiction a écrit :
Sam2906 a écrit :Stallone (qui n'a jamais caché sa passion pour Capra)
:shock: :lol:
Pourquoi pas après tout, et j'aime bien Stallone (enfin, celui des années 70 surtout), mais ça fait un peu bizarre quand même de lire ça.
Je ne suis pas particulièrement slyphile mais ça ne m'étonne pas. D'une parce que Capra (que j'aime par contre presque sans modération) est sans doute LE grand cinéaste populiste au sens américain, plus même que Ford (ce n'est pas pour rien qu'on lui doit un film titré Meet John Doe où Gary Cooper - l'un des 4 piliers masculins de l'Americana positive des 30-40's avec Fonda, Stewart et Tracy - interprète un ancien joueur de... baseball :wink: ). Celui qui semble perpétuellement faire référence aux amendements de la Constitution et aux fondements/principes de cette encore jeune nation (avec notamment un optimisme à tout crin, là où Ford montrera davantage de réalisme et de noirceur). Et de deux parce que Capra fut le premier grand cinéaste... italo-américain.
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OK, il y a eu avant lui Borzage mais je doute que Stallone - tout comme la majorité des Américains - connaisse aussi bien son oeuvre que celle de Capra. Et depuis des dizaines d'années, La vie est belle s'est installé comme le film-rituel des fêtes de fin d'années à la télévision US.
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