Joseph Conrad
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99641
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Joseph Conrad
1- 1895 : La Folie Almayer : 7/10
2- 1896 : Un Paria des îles : 8/10
3- 1897 : Le Nègre du Narcisse : 5/10
4- 1898 : Inquiétude (La Lagune : 7/10 - Un Avant poste du progrès : 6/10 - Les Idiots : 5/10 - Le retour : 2/10 - Karain : 7/10) : 6/10
5- 1898 : Jeunesse : 8/10
6- 1899 : Au cœur des ténèbres : 6/10
7- 1900 : Lord Jim : 8/10
8- 1902 : Au bout du rouleau : 4/10
9- 1903 : Typhon : 4/10
10- 1903 : Amy Foster : 7/10
11- 1903 : L'aventure : 2/10
12- 1904 : Nostromo : 10/10
13- 1906 : Le Miroir de la mer : 6/10
14- 1906 : Sextuor (Gaspar Ruiz : 7/10 - L'indic : 6/10 - La Garce : 4/10 - Un anarchiste : 5/10 - Il Conde : 3/10 - Le Duel : 7/10) : 6/10
15- 1907 : L'agent secret : 7/10
16- 1911 : Sous les yeux de l'Occident : 3/10
17- 1912 : Souvenirs personnels : 7/10
18- 1912 : Le Compagnon secret : 8/10
19- 1913 : Fortune : 6/10
20- 1915 : Victoire : 6/10
21- 1917 : La Ligne d'ombre : 4/10
Depuis longtemps, je voulais faire ce topic, l'occasion m'en est donné
Grand dévoreur de roman, je n'en avais pas ouvert un depuis la naissance de Classik. Pour mon retour à la lecture, j'ai décidé de lire l'intégrale de mon auteur favori dans l'ordre chronologique (romans et nouvelles) pour pouvoir suivre l'évolution de son style et de ses thèmes . Y arriverais-je ? C'est une autre histoire ! En tout cas je viens de terminer son premier roman, première étape d'un parcours fascinant.
1-
Coup d'essai, coup de maître puisque La folie Almayer (Almayer's Folly) fut immédiatement salué par la critique littéraire en 1895 : quelle lucidité de la part de celle-ci !
Etonnant de voir que déjà tout était en place :
Le décor dépaysant qui a souvent fait croire que Conrad était un écrivain de l'aventure alors que l'aventure se passait surtout dans la tête des personnages, les intrigues de Conrad étant assez peu remuantes dans l'ensemble. Ici, Bornéo, sa rivière, ses forêts tropicales que Conrad décrit déjà avec une minutie assez exceptionnelle (nous sommes pourtant loin des descriptions étonnantes de Nostromo d'une longueur proustienne (Proust étant un immense admirateur de l'auteur).
Le style donc, qui peut au premier abord paraître ardu, mais à force d'habitude, qui vous ravit de seconde en seconde. Attention, ce premier roman est quand même facilement lisible. Conrad se cherche mais signe dès le début une merveilleuse histoire d'un homme faible ayant des rêves de gloire et de grandeur mais qui, manipulé et trahi par les siens, finit de manière pitoyable et dérisoire. Son amour pour sa fille est d'une force peu commune mais sans que jamais il l'ait exprimé : le dernier chapitre est à ce propos d'une émotion assez extraordinaire.
La construction de l'intrigue qui fait que cette histoire narrée dans un ordre non chronologique ne se déroule en fait que sur 3 journées (si l'on excepte le final qui s'accélère pour aller jusqu'au bout de la vie de son héros). Retours en arrière, aller/retour passé/présent/futur, marque de fabrique de l'oeuvre conradienne déjà subtilement, intelligemment et fluidement agencée font de ce premier roman à l'apparence touffu un livre d'une grande souplesse en réalité.
Le héros est un médiocre rempli de défauts mais constamment pathétique, un aventurier né (dans sa tête et ses rêves) mais qui ne fera rien de sa vie par manque de chance et de volonté. Les personnages qui l'entourent, hormis Dain, possédant un aura romantique assez poussé et Nina, pourtant remplie de haine rentrée, sont tous plus ou moins peu sympathiques mais Conrad les aime quand même et n'est jamais méprisant ni condescendant envers aucun d'eux ce qui rend le livre d'autant plus riche grâce à cette galerie de personnages pittoresque et bien analysée. Pointons tout de suite le doigt sur la richesse d'analyse psychologique du romancier et pourtant nous sommes encore loin de Lord Jim et autres beaucoup plus pointus de ce niveau
Bref, premier roman, premier grand livre. Pas très doué pour parler littérature mais bon...
A suivre : Un paria des îles : An Outcast of the Island
2- 1896 : Un Paria des îles : 8/10
3- 1897 : Le Nègre du Narcisse : 5/10
4- 1898 : Inquiétude (La Lagune : 7/10 - Un Avant poste du progrès : 6/10 - Les Idiots : 5/10 - Le retour : 2/10 - Karain : 7/10) : 6/10
5- 1898 : Jeunesse : 8/10
6- 1899 : Au cœur des ténèbres : 6/10
7- 1900 : Lord Jim : 8/10
8- 1902 : Au bout du rouleau : 4/10
9- 1903 : Typhon : 4/10
10- 1903 : Amy Foster : 7/10
11- 1903 : L'aventure : 2/10
12- 1904 : Nostromo : 10/10
13- 1906 : Le Miroir de la mer : 6/10
14- 1906 : Sextuor (Gaspar Ruiz : 7/10 - L'indic : 6/10 - La Garce : 4/10 - Un anarchiste : 5/10 - Il Conde : 3/10 - Le Duel : 7/10) : 6/10
15- 1907 : L'agent secret : 7/10
16- 1911 : Sous les yeux de l'Occident : 3/10
17- 1912 : Souvenirs personnels : 7/10
18- 1912 : Le Compagnon secret : 8/10
19- 1913 : Fortune : 6/10
20- 1915 : Victoire : 6/10
21- 1917 : La Ligne d'ombre : 4/10
Depuis longtemps, je voulais faire ce topic, l'occasion m'en est donné
Grand dévoreur de roman, je n'en avais pas ouvert un depuis la naissance de Classik. Pour mon retour à la lecture, j'ai décidé de lire l'intégrale de mon auteur favori dans l'ordre chronologique (romans et nouvelles) pour pouvoir suivre l'évolution de son style et de ses thèmes . Y arriverais-je ? C'est une autre histoire ! En tout cas je viens de terminer son premier roman, première étape d'un parcours fascinant.
1-
Coup d'essai, coup de maître puisque La folie Almayer (Almayer's Folly) fut immédiatement salué par la critique littéraire en 1895 : quelle lucidité de la part de celle-ci !
Etonnant de voir que déjà tout était en place :
Le décor dépaysant qui a souvent fait croire que Conrad était un écrivain de l'aventure alors que l'aventure se passait surtout dans la tête des personnages, les intrigues de Conrad étant assez peu remuantes dans l'ensemble. Ici, Bornéo, sa rivière, ses forêts tropicales que Conrad décrit déjà avec une minutie assez exceptionnelle (nous sommes pourtant loin des descriptions étonnantes de Nostromo d'une longueur proustienne (Proust étant un immense admirateur de l'auteur).
Le style donc, qui peut au premier abord paraître ardu, mais à force d'habitude, qui vous ravit de seconde en seconde. Attention, ce premier roman est quand même facilement lisible. Conrad se cherche mais signe dès le début une merveilleuse histoire d'un homme faible ayant des rêves de gloire et de grandeur mais qui, manipulé et trahi par les siens, finit de manière pitoyable et dérisoire. Son amour pour sa fille est d'une force peu commune mais sans que jamais il l'ait exprimé : le dernier chapitre est à ce propos d'une émotion assez extraordinaire.
La construction de l'intrigue qui fait que cette histoire narrée dans un ordre non chronologique ne se déroule en fait que sur 3 journées (si l'on excepte le final qui s'accélère pour aller jusqu'au bout de la vie de son héros). Retours en arrière, aller/retour passé/présent/futur, marque de fabrique de l'oeuvre conradienne déjà subtilement, intelligemment et fluidement agencée font de ce premier roman à l'apparence touffu un livre d'une grande souplesse en réalité.
Le héros est un médiocre rempli de défauts mais constamment pathétique, un aventurier né (dans sa tête et ses rêves) mais qui ne fera rien de sa vie par manque de chance et de volonté. Les personnages qui l'entourent, hormis Dain, possédant un aura romantique assez poussé et Nina, pourtant remplie de haine rentrée, sont tous plus ou moins peu sympathiques mais Conrad les aime quand même et n'est jamais méprisant ni condescendant envers aucun d'eux ce qui rend le livre d'autant plus riche grâce à cette galerie de personnages pittoresque et bien analysée. Pointons tout de suite le doigt sur la richesse d'analyse psychologique du romancier et pourtant nous sommes encore loin de Lord Jim et autres beaucoup plus pointus de ce niveau
Bref, premier roman, premier grand livre. Pas très doué pour parler littérature mais bon...
A suivre : Un paria des îles : An Outcast of the Island
-
- La France peut être fière
- Messages : 25518
- Inscription : 2 janv. 04, 00:42
- Localisation : Dans les Deux-Sèvres, pas loin de chez Lemmy
Et mince je sens que je vais lâcher mon intégrale Zola pour me replonger dans cet immense écrivain.... non, non il faut que je sois fort !
Je n'ai pas lu ce premier roman, mais tu m'as mis l'eau à la bouche.
Je n'ai pas lu ce premier roman, mais tu m'as mis l'eau à la bouche.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99641
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
phylute a écrit :Et mince je sens que je vais lâcher mon intégrale Zola pour me replonger dans cet immense écrivain.... non, non il faut que je sois fort !
Je n'ai pas lu ce premier roman, mais tu m'as mis l'eau à la bouche.
Je t'attend pour un topic sur l'intégrale Zola.
Ne lache pas, c'est formidable aussi (excepté un ou deux romans qui ne me plaisent guère comme Le rêve)
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99641
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Un élément très important que j'avais oublié de préciser à propos de ce premier roman et qui sera aussi valable par la suite, l'importance de la nature, traitée ici comme un personnage à part entière d'une grande vitalité. Ce n'est pas pour rien si le sous titre du livre est Histoire d'une rivière orientale.
Voilà
Voilà
- Billy Budd
- Bordeaux Chesnel
- Messages : 26835
- Inscription : 13 avr. 03, 13:59
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99641
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
- Billy Budd
- Bordeaux Chesnel
- Messages : 26835
- Inscription : 13 avr. 03, 13:59
-
- Et la tendresse... bordel ?
- Messages : 15006
- Inscription : 13 avr. 03, 22:03
- Localisation : En train de se faire un grec avec Tuesday... Pauvre Nikos !
Comme Nikita, je lui préfère Robert Conrad, qui écrit certes moins bien, mais qui est tellement plus sexy...
Momo
Momo
L'alcool, c'est mal.styx a écrit :Je comprends pas grand chose à vos salades, mais vous avez l'air bien sur de vous, donc zetes plus à même hein de parler, de sacrés rigolos que vous faites en fait, merde ça rime lourd là, je vais éditer. mdr
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99641
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
- Billy Budd
- Bordeaux Chesnel
- Messages : 26835
- Inscription : 13 avr. 03, 13:59
Ma soeur, non rienMomo la crevette a écrit :Comme Nikita, je lui préfère Robert Conrad, qui écrit certes moins bien, mais qui est tellement plus sexy...
Momo
J'essaierai un jourJeremy Fox a écrit :AhNikita a écrit :Lord Jim
Alors là effectivement
Tu peux disons toujours essayer Nostromo ou plus facile d'accès pour commencer, le sublime Une victoire ou la nouvelle Le compagnon secret
Everybody's clever nowadays
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99641
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Dire que David Lean était sur le projet d'adapter Nostromo. Qui d'autre mieux que lui aurait pu le fairemissme a écrit :Conrad fait partie des rares auteurs que j'adore aveuglement tant ils m'ont plu, bouleversée, impressionée etc. J'ai adoré Nostromo ; j'ai été subjugée par Heart of Darkness et cela me ravit de savoir que j'ai ma vie entière pour lire les autres
Bon, j'ai entamé Un paria des îles, je reviens bientôt pour la suite
-
- Producteur Exécutif
- Messages : 7512
- Inscription : 14 avr. 03, 09:28
- Localisation : dans la tête d'Elgrog
- Contact :
Si tu as aimé le livre, j'espère que tu as vu le film, Au coeur des Ténèbres, avec Tim Roth. Film qui se raccroche plus au livre de Conrad et qui m'a plus bouleversé d'ailleurs que Apocalypse Now (sans enleve de qualité à ce film bien sûr). Mais la dernière image de ce film me subjugue à chaque vision.Dave Garver a écrit :Je n'en ai lu qu'un et grand admirateur de Apocalypse now, ce n'est pas difficile de deviner le livre en question...