La jeune fille à la perle (Peter Webber, 2003)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
La jeune fille à la perle (Peter Webber, 2003)
Bon ben, en gros, c'est pas mal, y a des qualités, mais je n'en ressors pas vraiment emballé.
La photographie d'Eduardo Serra est splendide (très beaux effets de lumière et de perspective), la description de la Hollande du XXVIè siècle ne manque pas d'intérêt, mais on pourra regretter un traitement parfois conventionnel sur la création artistique, la relation entre maître et servante, etc... Le film de Peter Webber se suit sagement, pépère, c'est loin d'être raté, mais j'ai eu l'impression d'avoir vu un film trop bien soigné, alors que j'aurais aimé être transporté, que cette histoire me fasse vibrer.
Heureusement, il y a Scarlett qui est présente à chaque scène du film, et elle est sublime. Vive Scarlett !
La photographie d'Eduardo Serra est splendide (très beaux effets de lumière et de perspective), la description de la Hollande du XXVIè siècle ne manque pas d'intérêt, mais on pourra regretter un traitement parfois conventionnel sur la création artistique, la relation entre maître et servante, etc... Le film de Peter Webber se suit sagement, pépère, c'est loin d'être raté, mais j'ai eu l'impression d'avoir vu un film trop bien soigné, alors que j'aurais aimé être transporté, que cette histoire me fasse vibrer.
Heureusement, il y a Scarlett qui est présente à chaque scène du film, et elle est sublime. Vive Scarlett !
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- David O. Selznick
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On évite tout de même la vulgarisation, rassure-toi. Ce n'est pas toujours dénué d'intérêt, notamment pour le travail sur le cadre et la lumière. C'est bien fait, mais j'ai eu l'impression qu'il manquait quelque chose... peut-être un peu plus d'audace? plus de profondeur?Requiem a écrit :Question : Comment le fond artisitique est il appréhendé ? Est ce que c'est de la bête vulgarisation ou il y a quelque chose d'intéresssant de ce côté là ?
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- Gondry attitude
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Re: Girl with a Pearl Earring
Glou
http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=789
AQUARELLES ET JEUNE FILLE
Autour du mystère Vermeer (contrairement à une Frida Kahlo dont on sait la moindre coucherie, tout fantasme est ouvert pour l'obscur néerlandais), ce premier film tente de tisser l'explication du tableau de ladite Jeune fille à la perle. Finalement, et même si le long-métrage ne prétend pas à une bio exhaustive, il ne va guère plus loin que son stimulant pitch. L'enjeu principal se limite aux tremblements de la tension sexuelle et sa représentation entre les deux larrons. Scarlett Johansson, malgré quelques tics, est plutôt brillante, et constitue le principal attrait du film – avec, dans une moindre mesure, une Judy Parfitt au regard tranchant. On n’en dira pas autant de leurs fades partenaires masculins, Colin Firth en tête, totalement absent.
Soigné plastiquement par Eduardo Serra, le film présente quelques très jolis efforts dans le jeu de lumière qui rappelle les intérieurs chéris par le peintre, moments forts d’une photo finalement inégale qui se fait parfois plus fade (les extérieurs) ou moins contrastée (la chambre de Griet). La mise en scène, plutôt faible, ne cherche guère la séduction: à l’image de ses décors circulaires, La Jeune fille à la perle crée un certain étouffement, et peint, au-delà de l’art de Vermeer, un esprit d’époque, une austérité qui rend le film assez froid, peu aimable, en même tant qu’il intrigue dans une douce mollesse.
3/6
http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=789
AQUARELLES ET JEUNE FILLE
Autour du mystère Vermeer (contrairement à une Frida Kahlo dont on sait la moindre coucherie, tout fantasme est ouvert pour l'obscur néerlandais), ce premier film tente de tisser l'explication du tableau de ladite Jeune fille à la perle. Finalement, et même si le long-métrage ne prétend pas à une bio exhaustive, il ne va guère plus loin que son stimulant pitch. L'enjeu principal se limite aux tremblements de la tension sexuelle et sa représentation entre les deux larrons. Scarlett Johansson, malgré quelques tics, est plutôt brillante, et constitue le principal attrait du film – avec, dans une moindre mesure, une Judy Parfitt au regard tranchant. On n’en dira pas autant de leurs fades partenaires masculins, Colin Firth en tête, totalement absent.
Soigné plastiquement par Eduardo Serra, le film présente quelques très jolis efforts dans le jeu de lumière qui rappelle les intérieurs chéris par le peintre, moments forts d’une photo finalement inégale qui se fait parfois plus fade (les extérieurs) ou moins contrastée (la chambre de Griet). La mise en scène, plutôt faible, ne cherche guère la séduction: à l’image de ses décors circulaires, La Jeune fille à la perle crée un certain étouffement, et peint, au-delà de l’art de Vermeer, un esprit d’époque, une austérité qui rend le film assez froid, peu aimable, en même tant qu’il intrigue dans une douce mollesse.
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- Gondry attitude
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Le personnage de Vermeer, ses aspirations et son art, ça reste vraiment du decorum, rien d'approfondi. Visuellement le travail sur la photo est très intéressant, très lié au travail du peintre, de ses jeux de lumière en intérieurs à certains extérieurs à certains extérieurs presque reproduits comme La Ruelle ou dans une certaine mesure la Vue de Delf, même si parfois c'est un peu plus plat.Requiem a écrit :Question : Comment le fond artisitique est il appréhendé ? Est ce que c'est de la bête vulgarisation ou il y a quelque chose d'intéresssant de ce côté là ?
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Re: Girl with a Pearl Earring
Qu'aurait fait Paul Verhoeven avec un sujet pareil !Bob Harris a écrit :la description de la Hollande du XXVIè siècle
"One Day There'll Be a Place for Us"
well, vu ce soir, tiens y avait bob harris dans la salle
alors c est pas mal, mais effectivement manque un certain quelque chose.
le debut est un peu long a mon gout, ça devient vraiment interressant quand colin firth entre en scene.
tres peu de dialogues mais les silences et le jeu des acteurs principaux les pallient sans problemes.
la petite scarlett est toujours magnifique
et colinfirth tres charmant avec ses cheveux longs...
bref a voir si vous avez du temps.
alors c est pas mal, mais effectivement manque un certain quelque chose.
le debut est un peu long a mon gout, ça devient vraiment interressant quand colin firth entre en scene.
tres peu de dialogues mais les silences et le jeu des acteurs principaux les pallient sans problemes.
la petite scarlett est toujours magnifique
et colinfirth tres charmant avec ses cheveux longs...
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Re: Girl with a Pearl Earring
Swan a écrit :Qu'aurait fait Paul Verhoeven avec un sujet pareil !Bob Harris a écrit :la description de la Hollande du XXVIè siècle
Night of the hunter forever
Caramba, encore raté.
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- Mister Ironbutt 2005
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Le personnage de Vermeer est déjà une figure très distante dans le livre, ou tout y est vu à travers les yeux de Griet... Le propos du livre, c'est l' apprentissage du regard et une fable sur l'innocence confronté aux divers types de pouvoirs. Mais concernant l'oeuvre de Vermeer, c'est déjà uniquement un arrière plan pour Tracy Chevalier. C'est pas une destructuration à la "Shakespeare in Love" à la base...Pancake a écrit :Le personnage de Vermeer, ses aspirations et son art, ça reste vraiment du decorum, rien d'approfondi.Requiem a écrit :Question : Comment le fond artisitique est il appréhendé ? Est ce que c'est de la bête vulgarisation ou il y a quelque chose d'intéresssant de ce côté là ?
Bon, maintenant j'attends de voir le film.
Le film est exactement comme tu le décris, donc il doit sans doute y avoir une très grande fidélité au livre de Tracy Chevalier.Mac Lean a écrit :Le personnage de Vermeer est déjà une figure très distante dans le livre, ou tout y est vu à travers les yeux de Griet... Le propos du livre, c'est l' apprentissage du regard et une fable sur l'innocence confronté aux divers types de pouvoirs. Mais concernant l'oeuvre de Vermeer, c'est déjà uniquement un arrière plan pour Tracy Chevalier. C'est pas une destructuration à la "Shakespeare in Love" à la base... Bon, maintenant j'attends de voir le film.
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- Mister Ironbutt 2005
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Webber a je crois éliminé la narration à la première personne de Griet, et aussi ejecté sa petite soeur (son frère aussi?) et les sous intrigues développés autour d'eux... Mais sinon il parait que c'est très fidèle.Bob Harris a écrit :Le film est exactement comme tu le décris, donc il doit sans doute y avoir une très grande fidélité au livre de Tracy Chevalier.Mac Lean a écrit :Le personnage de Vermeer est déjà une figure très distante dans le livre, ou tout y est vu à travers les yeux de Griet... Le propos du livre, c'est l' apprentissage du regard et une fable sur l'innocence confronté aux divers types de pouvoirs. Mais concernant l'oeuvre de Vermeer, c'est déjà uniquement un arrière plan pour Tracy Chevalier. C'est pas une destructuration à la "Shakespeare in Love" à la base... Bon, maintenant j'attends de voir le film.
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Okay...j'avais pas lu le livre.Mac Lean a écrit :Le personnage de Vermeer est déjà une figure très distante dans le livre, ou tout y est vu à travers les yeux de Griet... Le propos du livre, c'est l' apprentissage du regard et une fable sur l'innocence confronté aux divers types de pouvoirs. Mais concernant l'oeuvre de Vermeer, c'est déjà uniquement un arrière plan pour Tracy Chevalier. C'est pas une destructuration à la "Shakespeare in Love" à la base...
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Uip si je me souviens bien...Mac Lean a écrit :Webber a je crois éliminé la narration à la première personne de Griet, et aussi ejecté sa petite soeur (son frère aussi?) et les sous intrigues développés autour d'eux...
Miss Tracy était assez investie je crois.Mac Lean a écrit : Mais sinon il parait que c'est très fidèle.
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- Mister Ironbutt 2005
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Il ne faut pas lire les livres avant de voir leurs adaptations ? Le film de Webber ne m'a jamais complètement transporté, et je n'ai cessé de me demander ce qui en aurait été si j'avais découvert le film tel quel. Outre ces considérations, que retenir? La capacité cinégénique des scènes dans l'atelier telles qu'elles sont décrites chez Chevalier n'a pas échappé au réalisateur, qui en tire les plus belles scéquences de son film. Pas vraiment dans l'invention formel, mais plus parce que ce que l'on voit est réellement fascinant, que Webber a pris le risque du rythme adapté.
Mais voilà, même à ce niveau on en a pas assez... Le principal problème de "Girl with a Pearl Earring", c'est qu'à l'écran, le récit prend du recul. Alors comme on parle de peinture, on fait visuellement allégeance à cet art via une photo qui s'efforce de retranscrire la vision du peintre. Procédé déjà en place par exemple dans le "Rembrandt" de Matton, et assez étouffant, même si ici il sublimes quelques idées très réussis pour faire le lien entre peinture et cinéma( le temps de champs/contre-champs en gros plan et d'un travelling ou le visage de Scarlett/Griet se fige dans sa pose). Eduardo Serra a beau faire un travail époustouflant, le résultat à l'arrivée laisse assez perplexe dans sa pertincence. Du roman de la jeune Griet, cette histoire se transforme en film Vermeer.
Si on peut être grès au réalisateur de garder de la distance face au mystère de la création, le Vermeer campé par Colin Firth fais plus figure de larve que de haute figure ambigu... Les prédateurs qui entourent la virginal Griet font ainsi pâle figures, Cillian Murphy étant une belle erreur de cast (qui croira à un fils de boucher?). En fait beaucoup de choses sont simplifiées, l'aspect démonstratif du roman schématisé. On saisit tout de cette "jeune fille à la perle" qui malgré son mood un peu particulier a peu de secrets à garder. Le final, là aussi qui prend ses libertés avec le livre, laisse perplexe par sa facilité.
Reste qu'honnètement le film se tient de bout en bout, mais pas assez pour vraiment bousculer le film en costume anglais comme se plait à l'annoncer son réalisateur dans les diverses interviews. On sent beaucoup de bonnes intentions, mais au final, Webber finis toujours par revenir à une certaine forme conventionnelle. On retiendra le film surtout par la prestation de Scarlett Johansson, qui évite de faire de Griet une simple image de pureté caricaturale... et puis pour la musique vraiment sublime d'Alexandre Desplat.
4/6
Mais voilà, même à ce niveau on en a pas assez... Le principal problème de "Girl with a Pearl Earring", c'est qu'à l'écran, le récit prend du recul. Alors comme on parle de peinture, on fait visuellement allégeance à cet art via une photo qui s'efforce de retranscrire la vision du peintre. Procédé déjà en place par exemple dans le "Rembrandt" de Matton, et assez étouffant, même si ici il sublimes quelques idées très réussis pour faire le lien entre peinture et cinéma( le temps de champs/contre-champs en gros plan et d'un travelling ou le visage de Scarlett/Griet se fige dans sa pose). Eduardo Serra a beau faire un travail époustouflant, le résultat à l'arrivée laisse assez perplexe dans sa pertincence. Du roman de la jeune Griet, cette histoire se transforme en film Vermeer.
Si on peut être grès au réalisateur de garder de la distance face au mystère de la création, le Vermeer campé par Colin Firth fais plus figure de larve que de haute figure ambigu... Les prédateurs qui entourent la virginal Griet font ainsi pâle figures, Cillian Murphy étant une belle erreur de cast (qui croira à un fils de boucher?). En fait beaucoup de choses sont simplifiées, l'aspect démonstratif du roman schématisé. On saisit tout de cette "jeune fille à la perle" qui malgré son mood un peu particulier a peu de secrets à garder. Le final, là aussi qui prend ses libertés avec le livre, laisse perplexe par sa facilité.
Reste qu'honnètement le film se tient de bout en bout, mais pas assez pour vraiment bousculer le film en costume anglais comme se plait à l'annoncer son réalisateur dans les diverses interviews. On sent beaucoup de bonnes intentions, mais au final, Webber finis toujours par revenir à une certaine forme conventionnelle. On retiendra le film surtout par la prestation de Scarlett Johansson, qui évite de faire de Griet une simple image de pureté caricaturale... et puis pour la musique vraiment sublime d'Alexandre Desplat.
4/6