Vos adaptations préférées de Stephen King à l'écran

[Jack Griffin]

Je ne connaissais rien du pitch avant d'aller voir le film en salle, seulement attiré par le nom de Flanagan et par ce qu'il pouvait faire d'une suite à Shining. Clairement, Flanagan s'est imposé (puisqu'il est seul responsable de l'écriture du scénario) de placer son film sous une double paternité : Celle du film de Kubrick et celle des deux livres de Stephen King. Malheureusement tant dans l'emprunt (le plagiat pourrait-on dire) formel du Kubrick que dans l'illustration du fantastique de bazar de King, le film en tire un résultat des plus vulgaires. Au mystère et à l'opacité du film original se substitue un développement d'une mythologie fait de bric et de broc. L'apparition d'une troupe de revenant/vampire menée par Rebecca Ferguson ne provoque rien dans son extension du concept du Shining si ce n'est apporté une trivialité malvenue dans cet univers (cf le gunfight). L'espace mental devient ici quasiment un espace entièrement physique dans une bête confrontation entre le bien et le mal des plus basiques.
A l'instar de Near Dark, on sent le film parfois hésiter à emprunter la voie de la commisération envers ces créatures en quête d'éternelle jeunesse mais Flanagan montre rapidement son incapacité à se recentrer, obnubilé à l'idée de cocher les cases de la renaissance du film culte.
Ainsi, Doctor Sleep reboucle poussivement son récit dans l'hotel Overlook avec cette fois ci une fin proche de celle du Shining de King. L’hôtel garde encore son pouvoir de fascination, Flanagan ne riisquant à aucun moment le pas de côté par rapport à la mise en scène Kubrickienne si ce n'est une variation lorgnant du côté des prods Jason Blum. Si il s'agit pour Danny Torrance d'affronter ses peurs, de les enfermer dans des boites cadenassés, ces dernières ne sont pour le film jamais opérantes. Les fantômes restent des créatures de foire dans le parc d'attraction Warner.

2/10

[mannhunter]

le gunfight

encore un grand moment saugrenu...on se croirait parfois dans "Vampires" avec la désintégration des vilain(e)s.

Flanagan est seul responsable de l'écriture du scénario

aussi crédité comme monteur du film.

[Flol]

Flanagan est seul responsable de l'écriture du scénario

aussi crédité comme monteur du film.

Il est monteur de tous ses films.

[G.T.O]

DR SLEEP, Mike Flanagan.

Consternante réactualisation et prolongement inepte de Shining. Catastrophe à plusieurs échelles, dont il faudrait déjà dire qu’elle tient de l’opération la plus hasardeuse qui soit et la plus démagogique, et donc fatalement vouée à la médiocrité. Repasser après Kubrick, en reprendre l’esthétique, en recréer certaines images, n’est pas seulement suicidaire. Mais c’est aussi parfaitement destructeur pour l’autre film, sorte d’épisode de Buffy, qui essaie de se nouer autour du premier. Un film autour d’un autre, qui littéralise le thème du vampirisme, implicite chez Kubrick, faisant des heureux possesseurs du don de shining (une gamine et Dany, désormais vieux, Ewan Mc Gregor à côté de la plaque) les proies de vampires bohèmes affamés, adeptes de la vaporette. (la troupe des farfadets, la belle Rebecca Ferguson en tête de gondole, piètre actrice, assoiffées de vapeurs-shining, midi-chloridiens à la sauce King). Vaste bordel qui se vautre dans toute sa longueur, à la fois tenté par l’explication génétique (alcoolisme, traumas dépassés, paiement de dette), l'esthétique téléfilmesque rapetissant les espaces, et le parc d’attraction Kubrickland, bien décidé à faire les poches de Kubrick, images et sons. Le truisme qu’un film génial ne saurait être reproduit, autant que celui voulant faire transition, en un mot faire synthèse, ne peut qu’aboutir à un échec cuisant, lorsqu’on tente d’en inverser le polarité: troquer le mystère et l’essentialisme par l’explicitation et l’annexe d’univers. Ravaler une forme évidée par une autre, pleine; décidément, Flanagan n'a rien compris. Triste nanar !

[mannhunter]

Repasser après Kubrick, en reprendre l’esthétique, en recréer certaines images, n’est pas seulement suicidaire. Mais c’est aussi parfaitement destructeur pour l’autre film, sorte d’épisode de Buffy, qui essaie de se nouer autour du premier.

Je serais curieux de connaître la part du budget consacrée à la recréation du Kubrick par rapport à la partie "Buffy"..

[Jack Griffin]

Je me demande s'ils n'ont pas utilisé le travail fait sur Ready Player One

[mannhunter]

Je me demande s'ils n'ont pas utilisé le travail fait sur Ready Player One

Spielberg est remercié au générique de fin peut-être?

[Jack Griffin]

Si j'en crois une interview de Flanagan et une de Spielberg, le décor a été recréé en dur pour Doctor Sleep et en parti seulement pour Ready Player one. Aprés je trouve la reprise des séquence chez Spielberg plus inspirées et presque plus dérangeantes que chez Flanagan

[Flol]

Aprés je trouve la reprise des séquence chez Spielberg plus inspirées et presque plus dérangeantes que chez Flanagan

Moui, faut juste aimer les zombies fluos qui dansent en apesanteur.

[Watkinssien]

Aprés je trouve la reprise des séquence chez Spielberg plus inspirées et presque plus dérangeantes que chez Flanagan

Moui, faut juste aimer les zombies fluos qui dansent en apesanteur.

Mais dans les plans qui reprennent ceux de Kubrick, il y a en effet un vrai sens de l'étrange sur quelque chose que l'on a pu voir plusieurs fois (ceux qui ont vu et revu The Shining) alors que chez le Flanagan, c'est effectivement assez décevant à chaque fois.

[mannhunter]

En tout cas Stephen King a adoré:

"J'ai lu le scénario avec énormément d'attention et je me suis dit que tout ce que je n'aimais pas dans la version de Kubrick était racheté ici. Flanagan a réussi à prendre mon roman et, d'une certaine manière, à le souder parfaitement au Shining de Kubrick. J'ai beaucoup aimé."

[odelay]

Et j'imagine même qu'il le préfère mille fois au film de Kubrick...

[Flol]

En tout cas Stephen King a adoré

Stephen King a aussi adoré la série Marianne sur Netflix.
Donc bon, à partir de là...

[G.T.O]

Aprés je trouve la reprise des séquence chez Spielberg plus inspirées et presque plus dérangeantes que chez Flanagan

Moui, faut juste aimer les zombies fluos qui dansent en apesanteur.

On pardonne à Spielberg cet écart esthétique, et plus généralement supporte t-on davantage ce côté parc d'attraction, en partie parce qu'il est assumé par le parti-pris esthétique et situationnel du film. Après tout, le film de Spielberg traite d'un jeu vidéo, qui compile des pans entiers de pop culture. Flanagan veut créer une soudure entre deux mondes; le sien et celui de Kubrick. Il revisite le film de Kubrick, allant jusqu'à recopier les mêmes images (mention spéciale à la scène improbable des flots de sang qui se déverse de l'ascenseur devant le regard ahuri de Rebbeca Ferguson), pour en faire un petit palais de l'horreur, où chaque image-vision de Kubrick est réduit à un gimmick, un cliché kubrickien (les jumelles, la vieille de la baignoire, le labyrinthe...). L'image devient l'attraction de la scènette, bibelot posé au milieu d'une pièce, là où chez Kubrick, l'image-vision est climax scénique, produit du regard, modulant une temporalité, indice d'un processus mental (montage alterné montrant la vieille de la chambre 237 avançait, ricanant, vers Jack et, dans le même temps, se dresser du bain).

[mannhunter]

Les films et livres fantastiques préférés de King...avant "Doctor Sleep" donc ...le Kubrick figure dans ses 100 choix de 1986 :

https://club-stephenking.fr/films-preferes-stephenking

https://club-stephenking.fr/livres-preferes-stephenking