Claude Patin aime bien la moto. Un peu trop même. Au point qu'un psychanalyste (pas nécessairement freudien) pourrait se poser des questions.
A la rigueur, c'est son problème. Le notre, c'est qu'il a voulu en faire un film.
Partant de compétitions officielles qu'il a longuement filmées, il décide donc de greffer une histoire qui n'occupera donc moins de 50 % du "récit". Et pour relier les deux éléments, rien de mieux que de faire appel au Dieu hasardeux du montage (et la crédulité du spectateur).
Cette "histoire" évoque donc un adolescent mollasson qui traîne avec 2 amis à la moindre compétition motorisée. Au point de rapidement perdre sa copine. En plus sa sœur est tête à claque. Comble du drame Il se retrouve au chômage. Et doit revendre sa "Kawa" la mort dans l'âme. Mais il retrouve une copine. Et le patron d'un magasin de bécane le prend rapidement sous aile.
Si vous avez prêtez attention, les précédentes phrases sont assez courtes. Les scènes du film sont presque aussi longues et après chaque point, c'est parti pour 5 minutes de compétition de motos.
Le début est plutôt rigolo entre générique sur fond de musique ringarde dont les paroles avaient l'air bien gratinée (mais demeure relativement inaudible dans le mixage), comédiens totalement à l'ouest et une voix-off tout droit sorti d'un Alain Resnais en première année de sociologie. Les compétitions sont elles excessivement longues mais bénéficie d'une bande son ridicule et surtout inapproprié comme les synthés réglé sur "lasers" pour illustré les ralentis sur des motos effectuant quelques maigres sauts.
Mais passé la première moitié, on a vite fait tour de l'incongruité du projet, de la direction artistique, d'un scénario inexistant et de la direction d'acteur fascinante (la petite sœur !) et des quelques séquences surréaliste d'amateurisme comme lorsque les copains se lancent dans une danse festive dans leur garage. On sombre alors rapidement dans les profondeurs inexplorées du navet assourdissant et assommant. Les 20 dernières minutes sont une seule et même compétition de moto qui ressemble à un bout à bout des rushs de tournages. Un véritable calvaire qui a su avoir raison de l'assistance. Bonne nouvelle Scratch peut servir d'anesthésiant pour n'importe quelle opération.
Au milieu de cet aberrante anomalie cinématographique on trouve tout de même Claude Brosset tout bouffi qui a dû être payé en saucissons frelatés.
Si Kevin95 n'a pas osé faire le déplacement, Jerome qui était vaillamment présent a retrouvé une interview de Patin lors de la sortie du film à Reims où il explique son ambition : "la comédie sert de tremplin à des séquences de moto, que j'ai voulu assez fortes et authentiques. Dans ce film, on ne triche pas sur la moto [...] Il y avait un choix à faire : ou je faisais un film de comédie pure avec quelques saupoudrages motocyclistes ou bien j'entrais plus délibérément dans l'univers de la compétition."
Sans conteste l'un des plus mauvais et exécrable films découvert dans ma vie. Mais je ne regrette pas de l'avoir vu
) et réalisé par celui qui est en train de tourner Stars 80, La Suite 
