Affaire Besson (suite)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Niron
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Affaire Besson (suite)

Message par Niron »

Je me permet d'écrire un nouveau topic car ce coup ci Brazil s'enferme dans la médiocrité pour de bon:
http://www.banditscompany.com/article1.html
Luc Besson, ou le paradigme de la censure culturelle capitaliste

par Philippe Boisnard

Noam Chomsky dans son dernier livre, La Fabrique de l’opinion publique, traitant de la manipulation médiatique en rapport au pouvoir politique des Etats-Unis, met en évidence parfaitement le fonctionnement du contrôle des possibilités critiques au sein des démocraties libérales. Ainsi, alors que les démocraties s’évertuent à lutter contre les Etats totalitaires ou les Etats religieux — notamment et surtout islamiques — au sens où la liberté d’expression ne serait pas possible, Chomsky d’emblée explique que loin d’être un lieu de liberté médiatique, les démocraties libérales par la collusion entre politique, économique, et possibilité d’accession à la visibilité, développe des systèmes d’uniformisation/restriction de la parole, de l’information, de la critique. C’est ainsi qu’il peut écrire en rapport à ces démocraties qui sollicitent la libre entreprise : « il est bien plus ardu de détecter la présence d’un système ou d’un modèle de propagande dans le cas des médias privés, en l’absence de censure officielle, et c’est encore plus vrai quand les médias se font une active concurrence (…). Ce qui est loin d’être évident (et peu discuté par les médias), c’est la nature limitée de telles critiques, autant que la criantee inégalité qui régit l’accès aux ressources ; cela se répercute autant sur l’accès aux systèmes médiatiques privés que sur leurs comportements et leurs performances ».
En effet, comme cela est apparu déjà en France avec l’affaire Jourde face au Monde des Livres et Sollers, la censure ne s’exerce pas en définitive seulement par le seul pouvoir politique, revendiquant le monopole de l’information, mais selon des enjeux économiques, amenant que si un organe de presse est assez influent, il peut court-circuiter toute critique d’une manière a priori, imposant par sa puissance économico-médiatique son propre credo.
Dernier avatar de ce système l’affaire Brazil/Besson.
Besson, comme le rappelait Hervé Deplasse dans « Comment Besson m’a tuer mon cinéma » publié dans le numéro 4 de Brazil, est en effet le pur produit du jeu des influences médiatiques, et de l’appropriation de la visibilité populaire. Car, comment comprendre que lui, ce cinéaste en effet sans grand talent au niveau de ses films, jouant sur les clichés les plus éculés de l’imaginaire narratif et filmique, ait pu obtenir une telle visibilité, si ce n’est en surfant sur la reproduction du modèle américain du montage et de l’intrigue, modèle, qui il faut le souligner, semble être l’un des seul à pouvoir être promu par les médias généraux (télévisuels et press-people), ne cherchant aucunement à découvrir, mais seulement à être caisse de résonance des modes outre-atlantique ? « Le cinéma de Besson » comme l’analyse parfaitement l’article de Hervé Deplasse, « fonctionne comme un pur produit marketing et ne tient compte à aucun moment des règles qui régissent ce qu’on appelait autrefois le septième art ». Besson, ainsi, n’est pas qu’un mauvais cinéaste, mais c’est aussi ce producteur, pouvant nous déverser la médiocrité des TAXI (sous-produit limite série télévisée américaine), ou encore des Yamakasi, film invraisemblable, sans queue ni tête, moins bien filmé et interprété que n’importe quelle sitcom de ce monde qui tourne en rond.
Et pourtant, ayant su surfer dès les années 80 sur sa popularité, après le médiocre Subway puis l’affligeant Grand bleu, films pour lectrice de 20 ans ou Jeune et Jolie, il a peu à peu réussi à s’approprier les médias et façonner son image de vrai cinéaste au point d’obtenir — faut-il en rire ???? — la présidence du Festival de Canne de 2000, l’un des lieux de défense du cinéma d’auteurs.
C’est ainsi que le Besson nouveau, cheveux décolorés, et ventre repus (va-t-il m’attaquer en diffamation ? il a intérêt de faire du sport avant !) , non content d’avoir atteint sa popularité genre Prime-time, veut maintenant cadenasser toute possibilité de critique vis-à-vis de lui, et dans cette logique, le très bon magazine indépendant Brazil.
La faute commise par Brazil ? simple : avoir publié une chronique précise et bien étayée d’Hervé Deplasse, qui après une longue dissection des emprunts et des synopsis des films de notre Besson international, s’est posé la question de savoir, si le cinéma ne lui permettait pas d’obtenir les jeunes femmes qui lui seraient impossibles d’obtenir au vue de son physique ingrat. Merde, on ne le niera pas : il est pas beau. Merde, on ne le niera pas non plus, il a quand même sacrément tendance à flirter ou être en couple avec les actrices qu’il fait tourner !
Le prétexte de la diffamation sur ses frasques sexuels, est bien évidemment creux. Ce qu’il ne supporte pas c’est tout simplement, qu’un magazine qui touche véritablement les passionnés de cinéma, et donc qui peut s’inscrire dans le temps et construire une réelle généalogie d’analyse (car en effet certains de ce magazine proviennent déjà de Starfix comme l’explique Christophe Goffette à Frédéric Vignale lors d’un e-terview reprenant cette affaire), puisse ainsi le brocarder, remette en cause son aura, et émette l’hypothèse que derrière son regard de chien battu, il y a l’étincelle d’un assassin du cinéma français d’auteur.
Or portant ainsi plainte, Besson, point dupe des rouages économiques propres à la survie des petits magazines, demande 50 000 EUROS de dommage et intérêt, de quoi assassiner toute trésorie de structure de faible ampleur. Pas la sienne pour sûr. Dès lors, nous le percevons, non content de dupliquer les techniques marketing et médiatiques au niveau de la commercialisation de son cinéma, il en vient à reproduire la même logique que celle mise en évidence par Chomsky aux Etats-Unis, et qui peu à peu tend à se généraliser en Europe (cf. le modèle Murdoch en Angleterre par exemple).
Espérons alors, que cette affaire ne fera pas juris prudens, et que sa plainte sera déboutée.
C'est le deuxième article que je viens lire d'eux, et plus ca va, moins j'ai l'impression qu'il y ait eut des choses interressantes dans un tel mag...
Si la beauté est un pêché alors j'en serais bien le diable.
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Majordome
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Message par Majordome »

Excuse moi de trouver l'article ci-dessus excellent et si vrai !
J'hésitais à acheter cette revue, mais là, je vais peut-être aller chez mon marchand de journaux dès maintenant.

Merci.

Bonne promo.
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John Anderton
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Message par John Anderton »

Même si, je suis désolé de le dire, cet article tasse deux ou trois vérités sur le personnage de Besson (comme on dit toujours, "seule la vérité blesse"), il faut reconnaître que non seulement ce journal fait de l'acharnement sur le producteur-cinéaste, mais de plus, il ne le fait pas intelligemment ("Besson, fais du sport", etc, etc...).
Bref ce débat ne m'intéresse définitivement pas, puisqu'on a d'un côté une bande de ... qui tient un journal a priori tout juste bon à se torcher avec (ils parlent de cinéma, de temps en temps ?), et de l'autre, une des personnalités à mes yeux les plus méprisables du cinéma français actuel.
Voilà.
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Majordome
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Message par Majordome »

John Anderton a écrit :Même si, je suis désolé de le dire, cet article tasse deux ou trois vérités sur le personnage de Besson (comme on dit toujours, "seule la vérité blesse"), il faut reconnaître que non seulement ce journal fait de l'acharnement sur le producteur-cinéaste, mais de plus, il ne le fait pas intelligemment ("Besson, fais du sport", etc, etc...).
Bref ce débat ne m'intéresse définitivement pas, puisqu'on a d'un côté une bande de ... qui tient un journal a priori tout juste bon à se torcher avec (ils parlent de cinéma, de temps en temps ?), et de l'autre, une des personnalités à mes yeux les plus méprisables du cinéma français actuel.
Voilà.
Tu as le mérite de bien recentrer le débat (ah bon ? il y a débat ? huhuhu !)

Il m'a paru effectivement que Brazil n'était pas un journal très intéressant, mais j'ai effectivement tendance à avoir de la "sympathie" pour les gens qui disent "2 ou 3 vérités" bien senties sur Besson.
On ne se refait pas ;)
Ceci dit ma réponse était ironique ;)
------------------------------------

EDIT: houlà ! j'ai honte...
Je n'ai pas lu l'article ci-dessus en entier. Je me suis juste arrêté avant la partie qui commence par "Besson va-t-il m'attaquer en diffamation".
Après çà devient carrément lamentable et d'une bassesse grave ! Depuis quand utilise-t-on le physique des gens comme argument de critique ?
Mesquin, puéril et méchant... :oops: :cry: :evil:
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Flol
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Message par Flol »

Pathétique...
Ils ne font que s'enfoncer, c'est affligeant (j'aime beaucoup le jetage de fleurs intempestif : "comme l'analyse parfaitement l'article de Hervé Deplasse", "avoir publié une chronique précise et bien étayée d'Hervé Deplasse, qui après une longue dissection des emprunts et des synopsis des films de notre Besson international"...on n'a pas dû lire le même article, alors...:roll:).
Niron
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Message par Niron »

Car, comment comprendre que lui, ce cinéaste en effet sans grand talent au niveau de ses films, jouant sur les clichés les plus éculés de l’imaginaire narratif et filmique, ait pu obtenir une telle visibilité, si ce n’est en surfant sur la reproduction du modèle américain du montage et de l’intrigue, modèle, qui il faut le souligner, semble être l’un des seul à pouvoir être promu par les médias généraux (télévisuels et press-people), ne cherchant aucunement à découvrir, mais seulement à être caisse de résonance des modes outre-atlantique ?
Je rappel au monsieur, que cela n'a rien d'américain mais de typiquement européen...
Pour citer Yves Lavandier dans son livre "La dramatrugie"
Si je devais à tout prix définir le "scénario à l'américaine", je ferais la synthèse des 6 films suivant: Certains l'aiment chaud, Fenêtre sur cour, la Garçonnière, La mort aux trousses, ninotchka et To be or not to be. (...) Or les auteurs (Hitchcock, Lubitsh et Leiner) ne sont pas nés aux Etats unis. Qui plus est si l'on analyse les arts de Hitchcock et de Lubtish (...) on réalise qu'ils ont trouvé une bartie de leur inpiration er de leur maitrise dans le répertoire théatral européen: Gogol, Wilde (Pour Lubitsh) et les auteurs de "pièces bien faites" anglais, Coward, Maugham, Pinero (pour Hitchcock). A leur tour, ces auteurs, comme les dramaturges américains achetés par hollywood dès le début du parlant, ont appris leur métier avec les "pièces bien faites" de Scribe et Sardou...
Bref des références européennes quoi...
« Le cinéma de Besson » comme l’analyse parfaitement l’article de Hervé Deplasse, « fonctionne comme un pur produit marketing et ne tient compte à aucun moment des règles qui régissent ce qu’on appelait autrefois le septième art ». Besson, ainsi, n’est pas qu’un mauvais cinéaste, mais c’est aussi ce producteur, pouvant nous déverser la médiocrité des TAXI (sous-produit limite série télévisée américaine), ou encore des Yamakasi, film invraisemblable, sans queue ni tête, moins bien filmé et interprété que n’importe quelle sitcom de ce monde qui tourne en rond.
Bon déjà... Il ne sert à rien de nous faire croire que le tas de mots écrit par hervé Deplasse ne serait qu'un ramassit de vérité hyper bien argumenté :lol: Mais en plus... Pour finir le tout il mêle Besson réal et Besson prod... Tout en essayant de nous fair eoublier la qualité des fictions AB :roll:
Et pourtant, ayant su surfer dès les années 80 sur sa popularité, après le médiocre Subway puis l’affligeant Grand bleu, films pour lectrice de 20 ans ou Jeune et Jolie, il a peu à peu réussi à s’approprier les médias et façonner son image de vrai cinéaste au point d’obtenir — faut-il en rire ???? — la présidence du Festival de Canne de 2000, l’un des lieux de défense du cinéma d’auteurs.
Ah bon? Il faudrait qu'il me donna sa définition de cinéma d'auteur car je ne vois pas en qui les réal de Besson n'en font pas partie... Qui plus est je ne crois pas que le terme de cinéma d'auteur colle le mieux à Cannes aujourd'hui :lol:
La faute commise par Brazil ? simple : avoir publié une chronique précise et bien étayée d’Hervé Deplasse, qui après une longue dissection des emprunts et des synopsis des films de notre Besson international, s’est posé la question de savoir, si le cinéma ne lui permettait pas d’obtenir les jeunes femmes qui lui seraient impossibles d’obtenir au vue de son physique ingrat. Merde, on ne le niera pas : il est pas beau. Merde, on ne le niera pas non plus, il a quand même sacrément tendance à flirter ou être en couple avec les actrices qu’il fait tourner
:roll: No comment
Le prétexte de la diffamation sur ses frasques sexuels, est bien évidemment creux. Ce qu’il ne supporte pas c’est tout simplement, qu’un magazine qui touche véritablement les passionnés de cinéma, et donc qui peut s’inscrire dans le temps et construire une réelle généalogie d’analyse (car en effet certains de ce magazine proviennent déjà de Starfix comme l’explique Christophe Goffette à Frédéric Vignale lors d’un e-terview reprenant cette affaire), puisse ainsi le brocarder, remette en cause son aura, et émette l’hypothèse que derrière son regard de chien battu, il y a l’étincelle d’un assassin du cinéma français d’auteur.
Et hop on essait de mettre l'aura Starfix derrière... :?
Super! Et c'est sens tout pardonné? Tout excusé? Et surtout pourquoi essayer de se l'approprier cette aura????
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Jordan White
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Re: Affaire Besson (suite)

Message par Jordan White »

Niron a écrit :Je me permet d'écrire un nouveau topic car ce coup ci Brazil s'enferme dans la médiocrité pour de bon:
http://www.banditscompany.com/article1.html
Luc Besson, ou le paradigme de la censure culturelle capitaliste

par Philippe Boisnard

Noam Chomsky dans son dernier livre, La Fabrique de l’opinion publique, traitant de la manipulation médiatique en rapport au pouvoir politique des Etats-Unis, met en évidence parfaitement le fonctionnement du contrôle des possibilités critiques au sein des démocraties libérales. Ainsi, alors que les démocraties s’évertuent à lutter contre les Etats totalitaires ou les Etats religieux — notamment et surtout islamiques — au sens où la liberté d’expression ne serait pas possible, Chomsky d’emblée explique que loin d’être un lieu de liberté médiatique, les démocraties libérales par la collusion entre politique, économique, et possibilité d’accession à la visibilité, développe des systèmes d’uniformisation/restriction de la parole, de l’information, de la critique. C’est ainsi qu’il peut écrire en rapport à ces démocraties qui sollicitent la libre entreprise : « il est bien plus ardu de détecter la présence d’un système ou d’un modèle de propagande dans le cas des médias privés, en l’absence de censure officielle, et c’est encore plus vrai quand les médias se font une active concurrence (…). Ce qui est loin d’être évident (et peu discuté par les médias), c’est la nature limitée de telles critiques, autant que la criantee inégalité qui régit l’accès aux ressources ; cela se répercute autant sur l’accès aux systèmes médiatiques privés que sur leurs comportements et leurs performances ».
En effet, comme cela est apparu déjà en France avec l’affaire Jourde face au Monde des Livres et Sollers, la censure ne s’exerce pas en définitive seulement par le seul pouvoir politique, revendiquant le monopole de l’information, mais selon des enjeux économiques, amenant que si un organe de presse est assez influent, il peut court-circuiter toute critique d’une manière a priori, imposant par sa puissance économico-médiatique son propre credo.
Dernier avatar de ce système l’affaire Brazil/Besson.
Besson, comme le rappelait Hervé Deplasse dans « Comment Besson m’a tuer mon cinéma » publié dans le numéro 4 de Brazil, est en effet le pur produit du jeu des influences médiatiques, et de l’appropriation de la visibilité populaire. Car, comment comprendre que lui, ce cinéaste en effet sans grand talent au niveau de ses films, jouant sur les clichés les plus éculés de l’imaginaire narratif et filmique, ait pu obtenir une telle visibilité, si ce n’est en surfant sur la reproduction du modèle américain du montage et de l’intrigue, modèle, qui il faut le souligner, semble être l’un des seul à pouvoir être promu par les médias généraux (télévisuels et press-people), ne cherchant aucunement à découvrir, mais seulement à être caisse de résonance des modes outre-atlantique ? « Le cinéma de Besson » comme l’analyse parfaitement l’article de Hervé Deplasse, « fonctionne comme un pur produit marketing et ne tient compte à aucun moment des règles qui régissent ce qu’on appelait autrefois le septième art ». Besson, ainsi, n’est pas qu’un mauvais cinéaste, mais c’est aussi ce producteur, pouvant nous déverser la médiocrité des TAXI (sous-produit limite série télévisée américaine), ou encore des Yamakasi, film invraisemblable, sans queue ni tête, moins bien filmé et interprété que n’importe quelle sitcom de ce monde qui tourne en rond.
Et pourtant, ayant su surfer dès les années 80 sur sa popularité, après le médiocre Subway puis l’affligeant Grand bleu, films pour lectrice de 20 ans ou Jeune et Jolie, il a peu à peu réussi à s’approprier les médias et façonner son image de vrai cinéaste au point d’obtenir — faut-il en rire ???? — la présidence du Festival de Canne de 2000, l’un des lieux de défense du cinéma d’auteurs.
C’est ainsi que le Besson nouveau, cheveux décolorés, et ventre repus (va-t-il m’attaquer en diffamation ? il a intérêt de faire du sport avant !) , non content d’avoir atteint sa popularité genre Prime-time, veut maintenant cadenasser toute possibilité de critique vis-à-vis de lui, et dans cette logique, le très bon magazine indépendant Brazil.
La faute commise par Brazil ? simple : avoir publié une chronique précise et bien étayée d’Hervé Deplasse, qui après une longue dissection des emprunts et des synopsis des films de notre Besson international, s’est posé la question de savoir, si le cinéma ne lui permettait pas d’obtenir les jeunes femmes qui lui seraient impossibles d’obtenir au vue de son physique ingrat. Merde, on ne le niera pas : il est pas beau. Merde, on ne le niera pas non plus, il a quand même sacrément tendance à flirter ou être en couple avec les actrices qu’il fait tourner !
Le prétexte de la diffamation sur ses frasques sexuels, est bien évidemment creux. Ce qu’il ne supporte pas c’est tout simplement, qu’un magazine qui touche véritablement les passionnés de cinéma, et donc qui peut s’inscrire dans le temps et construire une réelle généalogie d’analyse (car en effet certains de ce magazine proviennent déjà de Starfix comme l’explique Christophe Goffette à Frédéric Vignale lors d’un e-terview reprenant cette affaire), puisse ainsi le brocarder, remette en cause son aura, et émette l’hypothèse que derrière son regard de chien battu, il y a l’étincelle d’un assassin du cinéma français d’auteur.
Or portant ainsi plainte, Besson, point dupe des rouages économiques propres à la survie des petits magazines, demande 50 000 EUROS de dommage et intérêt, de quoi assassiner toute trésorie de structure de faible ampleur. Pas la sienne pour sûr. Dès lors, nous le percevons, non content de dupliquer les techniques marketing et médiatiques au niveau de la commercialisation de son cinéma, il en vient à reproduire la même logique que celle mise en évidence par Chomsky aux Etats-Unis, et qui peu à peu tend à se généraliser en Europe (cf. le modèle Murdoch en Angleterre par exemple).
Espérons alors, que cette affaire ne fera pas juris prudens, et que sa plainte sera déboutée.



C'est le deuxième article que je viens lire d'eux, et plus ca va, moins j'ai l'impression qu'il y ait eut des choses interressantes dans un tel mag...
Je ne savais pas que Brazil était le "magazine qui touchent véritablement les vrais passionnés de cinéma". Là je dois dire que c'est l'illumination. C'est la révélation, c'est fascinant !

La phrase sur les flirts de Besson avec les actrices est consternante. Merde c'est la première fois qu'ils se rendent compte qu'un réalisateur peut sortir avec son actrice. C'est sa vie privée en quoi ça les regarde ?

Inutile de s'épancher sur "l'assassin du cinéma français". C'est aberrant. Le cinéma français est plus vivace que jamais. Oublieraient-ils les Desplechin, Assayas, Noé, Denis, Tavernier, Levsky, Rochant, Nicloux et j'en passe ?
mannhunter
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Message par mannhunter »

en tout cas,c'est sûr maintenant qu'ils seront interdits de projo de presse aux prochains films-productions de Besson! :lol: :roll:
michocko
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Message par michocko »

Moi je trouve ça gerbant une fois de plus, et même si ces articles parlaient d'un cinéaste que je n'aime pas, ça me ferais autant gerber...


Majordome à écrit :
j'ai effectivement tendance à avoir de la "sympathie" pour les gens qui disent "2 ou 3 vérités" bien senties sur Besson
Mais pas toutes les vérités sont bonnes à dire ;-)

Dire qu'il est gros c'est une réalité, tout le monde le sait...
Penses tu que cette réalité à un interet ? A une incidence sur ses oeuvres ?
Des gros et des barbus dans le cinéma il y a en des centaines, et en général, ce ne sont pas les plus mauvais.


Quel interet de parler de sa vie privée et de son amour des femmes avec lesquelles il tourne ?
On le sait tous, les cinéastes tombent souvent sous le charme de leur comédiennes (qui elles aussi aiment séduire le métteur en scène par interêt).
Là aussi, beaucoup du grand nom du cinéma tomberaient si on devait critiquer cette pratique.



Ce qui me réjouit un peu dans cet article minable, c'est que pour une fois, même des détracteur assidu de BESSON vont se rendre compte d'à quel point il est verbalement lynché depuis des années.


Je précise juste qu'il y a eue sur les forums, des débats houleux sur le réalisateur allant parfois 10 fois plus loin que ce qui a été écrit dans la presse (Besson : gros, copieur, raciste, pédophile etc...). Faut pas oublier que si un journaliste s'est permis d'écrire de telles horreur aujourd'hui, c'est qu'un certain public est allé bien trop loin dans sa haine pour un simple cinéaste.
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Message par Ouf Je Respire »

C'est quand même bizarre, j'avais appris, étant jeune, ce qu'était la tolérance.

Je n'aime pas Besson, mais je le tolère. Et on ne peut pas dire qu'il fait du mal au cinéma, le sien rapporte beaucoup d'argent, et pourquoi? Parce qu'il y a plein de gens qui vont voir ses films.

Alors oui, je pense pense que Besson fait des films de divertissement que je trouve mauvais personnellement, mais ça n'est pas grave, il ne va pas tuer le cinéma pour autant (d'ailleurs personne n'a jamais reproché à des réal français dans les années 60-70 de faire du ciné de papa... Alors pourquoi Besson?).

Je pense simplement que ceux qui n'aiment pas Besson comme moi, qu'ils n'aillent pas voir ses films, on n'en est pas obligé. C'est aussi ça, la démocratie, même si elle est libérale... Hein, Brazil?
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Message par harry callahan »

Consternant à plus d'un titre.

"Nous le magazine qui sommes le porte étendard des vrais passionnés de cinéma". Et allez ! On se demande si avec une pastèque pareille à la place de la tête, ils arrivent encore à passer les portes.

Le rédac' chef qui soutient mordicus son p'tit soldat qu'a pondu une "chronique précise et bien étayée". Bah putain ! Avec des arguments de caniveau que ne se permettent pas Gala ou Voici et trois phrases bancales sur le cinéma, on a le droit d'apeller ça une "chronique précise et bien étayée" ?

Et vas y que je continue sur le physique de Bessson. Et les Shadocks pompent, et les Braziliens s'enfoncent ..... Savent ils qu'Hitchcock n'était pas vraiment une copie conforme de Brad Pitt ?

Bon maintenant, s'cusez, je vais vomir, parce qu'il faut que je déjeune sous peu, autant avoir quelque chose das le ventre avant ce soir ..... et si Brazil continue comme ça, je vais passer ma vie aux WC. Dire que j'ai même pas un exemplaire de leur torchon en cas de panne de papier ....
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Message par Jean Hartog »

michocko a écrit : On le sait tous, les cinéastes tombent souvent sous le charme de leur comédiennes (qui elles aussi aiment séduire le métteur en scène par interêt).
Toutes des s... vénales, ces comédiennes :roll: Quelle curieux point de vue :? J'espère avoir mal compris...

Ceci dit, je suis consterné par ces deux articles fielleux et médiocres. Je déteste le cinéma de Besson (producteur et cinéaste) et j'aurais été heureux de lire un article qui démonte avec talent son système et sa conception du septième art. Mais nous ne sommes pas ici devant une analyse détaillée ou même un point de vue argumenté. Simplement une gerbe d'insultes et de raisonnements foireux. Navrant...
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Alex de Large
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Message par Alex de Large »

le journaliste a écrit :un magazine qui touche véritablement les passionnés de cinéma, et donc qui peut s’inscrire dans le temps et construire une réelle généalogie d’analyse (car en effet certains de ce magazine proviennent déjà de Starfix)
:lol:
Bliss, bliss and heaven... it was gorgeousness and gorgeosity made flesh...Oh, it was wonder of wonders...

Alex, double champion du monde de Jakuse en équipe :mrgreen:
Kurtz

Message par Kurtz »

ils sont cons chez brazil.

en plus d'être haineux, ils s'y connaissent moins que moi en cinéma.

sinon, je crois que les prod Besson rapportent énormément d'argent au cinéma français, argent qui peut financer certains "auteurs".

me trompe-je ?

c'est tout à fait possible car je n'en suis pas sûr.
michocko
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Message par michocko »

Kurtz a écrit :ils sont cons chez brazil.

en plus d'être haineux, ils s'y connaissent moins que moi en cinéma.

sinon, je crois que les prod Besson rapportent énormément d'argent au cinéma français, argent qui peut financer certains "auteurs".

me trompe-je ?

c'est tout à fait possible car je n'en suis pas sûr.

Oui c'est tout à fait vrai...
C'est le système de répartition du CNC...

Les gros films (français ou étranger) font vivre les petits films d'auteurs que plus personne veut financièrement monter...
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