Bertrand Tavernier (1941-2021)
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Re: Bertrand Tavernier
Quai d'Orsay (2013)
Très bonne comédie où les répliques fusent sous la caméra toujours en mouvement de Tavernier avec des comédiens au diapason. Un vrai régal!
Avec le temps j'espère qu'il rejoindra la liste des petits classiques de la comédie française.
Je vais me jeter sur la BD.
Très bonne comédie où les répliques fusent sous la caméra toujours en mouvement de Tavernier avec des comédiens au diapason. Un vrai régal!
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Re: Bertrand Tavernier
Je te souhaite de prendre autant de plaisir que j'en ai pris à leur lecture (2 Tômes). Je n'ai pas compris qu'on puisse l'adapter au cinéma tant l’intérêt du récit est porté par les effets graphiques de Blain dont je recommande par ailleurs toute l'oeuvre. Je m'étais ainsi refusé à voir le film malgré Tavernier à la manœuvre que je tiens en haute estime. Tombé dessus par hasard hier soir, je n'ai pas résisté à la tentation. Ces craintes se sont avérées. Et même si on sent une maîtrise du projet, j'ai surtout trouvé que malheureusement Thierry Lhermitte n'est pas du tout le personnage de la BD et qu'en plus il était trop sur son texte et trop appliqué. Un rôle vraiment difficile ceci dit à mon avis. Une certaine densité physique, un coffre important et sans doute plus de travail encore, auraient été requis pour emporter mon adhésion. J'aurais tellement aimé partager ton enthousiasme !Bogus a écrit :Quai d'Orsay (2013)
Très bonne comédie où les répliques fusent sous la caméra toujours en mouvement de Tavernier avec des comédiens au diapason. Un vrai régal!
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Re: Bertrand Tavernier
Ce Quai d'Orsay se laisse regarder très agréablement. L'ensemble est amusant, Tavernier enrobe le tout avec rythme (prenant le tempo de son personnage principal) Niels Arestup est impérial mais voilà, le film reste une sympathique récréation.
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Re: Bertrand Tavernier
QUAI D'ORSAY (2013) découverte
Bertrand Tavernier cherche les difficultés : adaptation d’une bande dessinée (problème n°1) + comédie (une première chez lui, problème n°2) + politique (problème n°3). Vu le risque de plantage, on peut largement soutenir Quai d'Orsay, amusante caricature des travers des ministères par le biais d'un jeune scout, venu prêter main forte à la communication d'un clone de Dominique de Villepin. Les dialogues fusent, les comédiens ont chaud et la vision de la politique française gratte le vernis sans état d'âme. Tavernier a beau évoluer en terrain miné, on sent le réalisateur à chaque pique, à chaque vanne ironique, pas dupe des jeux de pouvoir. Manquait juste une véritable intrigue pour faire du film une totale réussite. Passée une heure, le procédé se voit et l'on sent que le l'entreprise tourne légèrement en rond. Mais une œuvre agréable, bien faite, portée par d'excellents acteurs dont un Thierry Lhermitte on fire (une prestation passée complètement en dessous des radars critiques). Gloire à toi Titi !
Bertrand Tavernier cherche les difficultés : adaptation d’une bande dessinée (problème n°1) + comédie (une première chez lui, problème n°2) + politique (problème n°3). Vu le risque de plantage, on peut largement soutenir Quai d'Orsay, amusante caricature des travers des ministères par le biais d'un jeune scout, venu prêter main forte à la communication d'un clone de Dominique de Villepin. Les dialogues fusent, les comédiens ont chaud et la vision de la politique française gratte le vernis sans état d'âme. Tavernier a beau évoluer en terrain miné, on sent le réalisateur à chaque pique, à chaque vanne ironique, pas dupe des jeux de pouvoir. Manquait juste une véritable intrigue pour faire du film une totale réussite. Passée une heure, le procédé se voit et l'on sent que le l'entreprise tourne légèrement en rond. Mais une œuvre agréable, bien faite, portée par d'excellents acteurs dont un Thierry Lhermitte on fire (une prestation passée complètement en dessous des radars critiques). Gloire à toi Titi !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Bertrand Tavernier
Humoir certes très noir mais Coup de torchon quand même !Kevin95 a écrit :QUAI D'ORSAY (2013) découverte
Bertrand Tavernier cherche les difficultés : comédie (une première chez lui, problème n°2)
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Re: Bertrand Tavernier
Je n'arrive pas à cataloguer Coup de torchon comme une comédie, mais plus comme un film noir qui se trimbale une ironie mordante. En revanche, pas de doutes possibles pour Quai d'Orsay.Jeremy Fox a écrit :Humoir certes très noir mais Coup de torchon quand même !Kevin95 a écrit :QUAI D'ORSAY (2013) découverte
Bertrand Tavernier cherche les difficultés : comédie (une première chez lui, problème n°2)
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Re: Bertrand Tavernier
Oui, c'est vrai mais on rigole bien quand même (Eddy Mitchell !!!).Kevin95 a écrit : Je n'arrive pas à cataloguer Coup de torchon comme une comédie, mais plus comme un film noir qui se trimbale une ironie mordante.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Bertrand Tavernier
Certes pour le très amusant Quai d'Orsay que j'aime beaucoup. Mais Coup de torchon étant l'un des films qui me fait le plus rire (Eddy Mitchell, Guy Marchand ou Stéphane Audran sont inénarrables), j'ai du mal à ne pas le considérer comme une comédieKevin95 a écrit :Je n'arrive pas à cataloguer Coup de torchon comme une comédie, mais plus comme un film noir qui se trimbale une ironie mordante. En revanche, pas de doutes possibles pour Quai d'Orsay.Jeremy Fox a écrit : Humoir certes très noir mais Coup de torchon quand même !
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Re: Bertrand Tavernier
On chipote les mecs. Série noire me fait marrer mais ce n'est pas une comédie.Jeremy Fox a écrit :Certes pour le très amusant Quai d'Orsay que j'aime beaucoup. Mais Coup de torchon étant l'un des films qui me fait le plus rire (Eddy Mitchell, Guy Marchand ou Stéphane Audran sont inénarrables), j'ai du mal à ne pas le considérer comme une comédieKevin95 a écrit : Je n'arrive pas à cataloguer Coup de torchon comme une comédie, mais plus comme un film noir qui se trimbale une ironie mordante. En revanche, pas de doutes possibles pour Quai d'Orsay.
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Re: Bertrand Tavernier
Moi je chipote pas : je suis de ton avis....mais je me marre bien (et de plus en plus jaune sur la fin).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Bertrand Tavernier
Les dialogues de Coup de torchon sont quand même à mon humble avis parmi les plus drôles du cinéma français.
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Re: Bertrand Tavernier
Bon, alors je précise... "Une comédie pure jus".
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Re: Bertrand Tavernier
"Pourquoi il s'appelle Fête Nat'?"Jeremy Fox a écrit :Les dialogues de Coup de torchon sont quand même à mon humble avis parmi les plus drôles du cinéma français.
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Re: Bertrand Tavernier
"Là, t'es en train de m'ombrager."
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Re: Bertrand Tavernier
La mort en direct (1980)
Le film raconte l'histoire d'un homme à qui on implante une caméra dans le cerveau. En face de lui une femme qui veut mourir seule, en voulant échapper à l'émission de TV qui souhaite filmer sa mort en direct.
La mort en direct est une des rares tentatives du cinema français a s'essayer à la science fiction. Schéma classique du miroir déformant qui pour mieux nous parler du présent évoque un futur possible et de ses dérives. Elles peuvent être technologiques, la rédaction des livres est désormais confié à un ordinateur, mais le sujet principal du film c'est la dérive morale, la société décrite est désormais tombée dans un excès de voyeurisme, le monde de demain souhaitant suivre des individus jusqu'à leur mort, en les suivant dans une émission de TV. La télé-réalité avec 20 ans d'avance!
Les films d'anticipation peuvent à la fois être fascinant avec le recul quand on constate leur approche visionnaire d de certains sujets, mais ils peuvent également avoir un côté désuet, lorsque la réalité du monde contemporain les dépasse. Ici le cynisme et le morbide n'ont rien à envier au monde actuel. La photo très grise, amplifiée par cette immense masse qu'est la ville en ruine, peut rebuter plus d'un spectateur, ou au contraire contenter ceux qui aiment ces approches minimaliste, économes, l'efficacité du discours n'en n'est pas amoindri.
Le film est porté par le jeune Harvey Keitel et surtout la sublime Romy Schneider sans maquillage, âgée, perdue, fragile mais toujours aussi belle. Certains seconds rôles sont un peu faible, un peu inconsistant (le mari). Le film est quand même parfois lent, parfois un peu rapide (la découverte par Katerine de la vrai raison de la présence de Roddy).
Tavernier aurait bien eu raison de continuer à aller dans l'anticipation, l'expérience ne l'a peut être pas suffisamment convaincu. Son film continue de parler au présent, aussi bien sûr le voyeurisme que sur la mort, sujet qui fascine autant qu'il repousse. Cela donne une fois de plus à la SF la possibilité de lancer un signal d'alarme
Le film raconte l'histoire d'un homme à qui on implante une caméra dans le cerveau. En face de lui une femme qui veut mourir seule, en voulant échapper à l'émission de TV qui souhaite filmer sa mort en direct.
La mort en direct est une des rares tentatives du cinema français a s'essayer à la science fiction. Schéma classique du miroir déformant qui pour mieux nous parler du présent évoque un futur possible et de ses dérives. Elles peuvent être technologiques, la rédaction des livres est désormais confié à un ordinateur, mais le sujet principal du film c'est la dérive morale, la société décrite est désormais tombée dans un excès de voyeurisme, le monde de demain souhaitant suivre des individus jusqu'à leur mort, en les suivant dans une émission de TV. La télé-réalité avec 20 ans d'avance!
Les films d'anticipation peuvent à la fois être fascinant avec le recul quand on constate leur approche visionnaire d de certains sujets, mais ils peuvent également avoir un côté désuet, lorsque la réalité du monde contemporain les dépasse. Ici le cynisme et le morbide n'ont rien à envier au monde actuel. La photo très grise, amplifiée par cette immense masse qu'est la ville en ruine, peut rebuter plus d'un spectateur, ou au contraire contenter ceux qui aiment ces approches minimaliste, économes, l'efficacité du discours n'en n'est pas amoindri.
Le film est porté par le jeune Harvey Keitel et surtout la sublime Romy Schneider sans maquillage, âgée, perdue, fragile mais toujours aussi belle. Certains seconds rôles sont un peu faible, un peu inconsistant (le mari). Le film est quand même parfois lent, parfois un peu rapide (la découverte par Katerine de la vrai raison de la présence de Roddy).
Tavernier aurait bien eu raison de continuer à aller dans l'anticipation, l'expérience ne l'a peut être pas suffisamment convaincu. Son film continue de parler au présent, aussi bien sûr le voyeurisme que sur la mort, sujet qui fascine autant qu'il repousse. Cela donne une fois de plus à la SF la possibilité de lancer un signal d'alarme