J'accuse (Roman Polanski - 2019)

[tenia]

Intéressant de voir que le coût moyen d'une place dans ce tableau peut varier (certainement à cause du poids de certains pays dans le BO réalisé) de 5.6 à 7.8€, 40% d'écart tout de même. Je ne sais d'ailleurs pas où MILF a été distribué (il est indiqué 1 seul pays), mais la place n'y est pas chère : 3.99€ seulement.
Pratique de pouvoir voir cela, ce type de chiffres étant difficiles à trouver.

[Roilo Pintu]

J’accuse – Roman Polansky (2019) : 8/10
Thriller historique de haute volée, sur fond d’espionnage, où il est question de morale, de convictions, d’intégrité. J’accuse est riche en surprise et plaisir. Traité à travers le regard du colonel Picquart cela donne une perspective original à l’affaire. Au milieu d’une administration qui organise sa propre histoire, ses dissimulations, la conscience de Picquart va percer, rencontrer le doute, le sens de la justice et avancer vers la vérité.
Les interprétations sont solides, la mise en scène est méticuleuse, sobre, mais s’appuie sur un impressionnant travail sur les décors (avec le recul, il lui manque quand même les meilleurs décors au palmarès des César), les moindres objets intégrés au décor donnent une vérité au récit. Les cadrages sont précis que ce soit pour les grandes reconstitutions ou pour les scènes intimistes, et donnent au spectateur une succession de tableaux impressionnant.

J’accuse touche à la nature humaine, mais pointe aussi les manoeuvres douteuses qui entâchent les (nos) représentants à qui il est demandé beaucoup plus de transparence, d’honnêteté. L’intérêt de quelques uns au détriment du plus grand nombre... Intemporel.
Les temps changent mais les erreurs persistent, bien ancrées dans la nature humaine.

[Supfiction]

L’intérêt de quelques uns au détriment du plus grand nombre... Intemporel.
Les temps changent mais les erreurs persistent, bien ancrées dans la nature humaine.

Le film donne cette impression. Mais l’affaire concernait bien plus que l’intérêt de quelques hauts gradés. Il s’agissait de la sécurité de la nation entière face à une menace étrangère. Et c’est en cela que l’affaire nous parle autant encore aujourd’hui. Les anti-dreyfusards n’étaient pas forcément que des anti-sémites ou des militaires.

[batfunk]

Je suis curieux, à quel menace étangère contemporaine fais tu référence, la menace islamiste? L'expansionnisme Russe?
Pour moi, la sécurité de la France à l'époque n'est absolument pas le sujet du film. Certes, Polanski montre la modernité d'alors du contre espionnage français et c'est passionnant.
Mais le sujet du film est celui d'un serviteur d'état intègre, sacrifié non pas pour la sécurité intérieure, mais pour la sauvegarde du prestige d'une institution inattaquable, l'armée française.
Et le fait que Dreyfus soit juif en fait le parfait bouc emissaire, aidé par l'antisémitisme ancré chez les gradés
Inutile de rappeler que le parallèle Polanski/Dreyfus est évident.
Je suis d'accord avec le fait que la grande majorité des anti-dreyfusards étaient avant tout des patriotes.. Élevés dans la haine du boche depuis la défaite de 70.

[Supfiction]

Je parlais de la menace allemande de l’époque uniquement.
Non, ce n’est effectivement pas le propos du film mais cela reste important pour comprendre le contexte. Je réagissais aux propos de Roilo Pintu qui évoquait l’éternel « intérêt de quelques uns au détriment du plus grand nombre » pour dire que ce n’était pas que ça.

le sujet du film est celui d'un serviteur d'état intègre, sacrifié non pas pour la sécurité intérieure, mais pour la sauvegarde du prestige d'une institution inattaquable, l'armée française.

Mais non justement. Ce qu’il faut comprendre c’est que dans l’esprit de l’époque c’est la même chose. L’armée ne doit pas et ne peut pas être affaiblie sous peine de mettre le pays en danger. Par conséquent, dire que l’armée s’est trompée, ou pire, qu’elle a menti, c’est œuvrer contre les intérêts et la sécurité du pays.

Le vrai sujet du film c’est la suprématie du droit contre l’intérêt national.

[batfunk]

Je comprends ton point de vue mais il est difficile selon moi de se mettre dans la peau de quelqu'un de l'époque.
Que l'armée française soit La France pour les Francais de l'époque, soit, alors comment expliquer, pour caricaturer , qu'une moitié de la France soit dreyfusarde et l'autre pas? Celà en fait-ils des traitres à la Nation?
Pour moi et c'est surement naïf, sacrifier un homme pour ne pas entacher l'image d'une institution est inacceptable. Sacrifier quelques géneraux, en charge du responsable de cette fuire d'informations, n'aurait en rien entamé la puissance d'une des meilleures Armées du monde. Un leader est responsable de ses troupes., il doit assumer leurs actes. Et cette caste de gradés, souvent d'origine noble et peu favorable à la république , a préféré logiquement sauvegarder ses privilèges, le patriotisme a bon dos dans ce cas.

[Supfiction]

Pour moi et c'est surement naïf, sacrifier un homme pour ne pas entacher l'image d'une institution est inacceptable.

Parce qu’aujourd’hui il est majoritairement admis en France que le droit est au-dessus de l’intérêt de la nation. Cela n’a pas toujours été le cas.

alors comment expliquer, pour caricaturer , qu'une moitié de la France soit dreyfusarde et l'autre pas? Celà en fait-ils des traitres à la Nation?

Oui je suppose.

[batfunk]

Ah ouais, ça expliquerait alors les diners familiaux d'alors
En tout cas, merci à Polanski pour son film, la capacité du cinéma francais à traiter des moments difficiles de l'histoire de France est bien faible comparée au cinéma américain...

[Supfiction]

Ah ouais, ça expliquerait alors les diners familiaux d'alors

Oui. Et ça a recommencé pendant cinquante ans avec le cas Pétain.

En tout cas, merci à Polanski pour son film, la capacité du cinéma francais à traiter des moments difficiles de l'histoire de France est bien faible comparée au cinéma américain...

On peut dire effectivement qu’on prend des pincettes pour traiter notre Histoire au cinéma. Peut-être parce que l’Histoire est une chose considérée comme trop importante et sujet à la discorde. C’est paradoxal.

[Flol]

En tout cas, merci à Polanski pour son film, la capacité du cinéma francais à traiter des moments difficiles de l'histoire de France est bien faible comparée au cinéma américain...

Complètement. Et quand il le fait, on l'accuse d'avoir fait un "téléfilm" juste pour s'auto-ériger en tant que martyr.

[Alexandre Angel]

Complètement. Et quand il le fait, on l'accuse d'avoir fait un "téléfilm" juste pour s'auto-ériger en tant que martyr.

Alors je ne sais pas si c'est l'effet "confinement", lié en l'occurrence à l'impossibilité d'aller en magasin et même de commander sur internet (?), mais je ne pense qu'à acquérir le BR et revoir le film, comme si j'en avais pas assez profité à sa sortie (cela dit, ça me le faisait avant le confinement).
Mais c'est aussi que le film vieillit extrêmement bien dans ma tête et il n'est pas impossible que je le place très haut dans la filmographie.

[Geoffrey Firmin]

et même de commander sur internet (?),.

Il est en stock à la fnac, je l'ai commandé hier, il est maintenant en attente de prise en charge.

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