Domino (Brian De Palma - 2019)

[Watkinssien]

Comme Collateral est un film brillant et riche, malgré son scénario de départ, on va dire que c'est quand même le plus important. Son style fait tellement partie de l'histoire qu'il raconte, qu'il doit être difficile parfois pour un artiste de faire la part des choses.

Le scénario du premier Mission: Impossible est quand même superbement sauvé par la mise en scène et le style de De Palma (et d'ailleurs il y a Tom Cruise, dans les deux, coïncidence, hein, encore un coup de la scientologie tout ça!).

[mannhunter]

Je digresse...

Collateral est un film brillant et riche, malgré son scénario de départ

mais aussi grâce à ce scénario! Le côté étude de caractère au coeur de l'action, les personnages de Vincent et Max tous deux au bout du rouleau chacun à leur façon, leurs échanges dialogués, cette relation étrange comme une sorte de "buddy movie" contraint, les second rôles qu'ils croisent sur leur route, les "twists" et digressions parfois inattendus de l'histoire...tout ça est lié au scénario de Beattie/Mann.

[Major Tom]

Je digresse...

Bah même quand tu parles du De Palma tu digresses, alors bon...

[Coxwell]

C'est un poil en-dessous de Kubrick et John Ford

Ce n'est plus un poil d'écart...mais au moins une plume de dinosaure.

Bref, Domino pour moi c'est le meilleur film du cinéaste depuis Femme Fatale, mais vous le savez, avec De Palma je ne serais jamais objectif, et si on n'aime pas le De Palma nouvelle période, avec en prime un manque de moyens assez visible et ses titrailles moches, et si déjà vous n'aimiez pas Femme fatale, passez votre chemin.

A part deux/trois tics à base de splitscreen, de zoom et autres petits trucs surlignés ... je suis sûr que si on retirait son nom au générique, il y aurait une armée de cinéphiles qui jetteraient ce film dans la fosse aux lions. A juste titre.
Tant de médiocrité dans l'écriture et le traitement d'un pareil sujet ne ferait pas rougir un film made of John Cena (façon The Marine chassant les terroristes).

[mannhunter]

Tant de médiocrité dans l'écriture et le traitement d'un pareil sujet ne ferait pas rougir un film made of John Cena (façon The Marine chassant les terroristes).

Un petît côté Golan/Globus aussi? le portrait des méchants, le coup expéditif de Carice à la fin...je ne vais pas m'en remettre..

[Coxwell]

Un petît côté Golan/Globus aussi? le portrait des méchants, le coup expéditif de Carice à la fin...je ne vais pas m'en remettre..

C'est exactement ça.

[Major Tom]

Autre petite subtilité :

[mannhunter]

Il y a aussi peut-être un clin d'oeil, mais je me trompe peut-être...

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le terroriste empalé par le drone, c'est pas un renvoi version miniature à la mort de Beef dans "Phantom of the paradise"?

[Major Tom]

Il y a aussi peut-être un clin d'oeil, mais je me trompe peut-être...

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le terroriste empalé par le drone, c'est pas un renvoi version miniature à la mort de Beef dans "Phantom of the paradise"?

Bien vu, mais...

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...je pense que ça renvoie finalement à tous les types qui dans ses films se sont fait empaler, tronçonner, enfoncer des couteaux de cuisine, ou même exploser. De Beef dans Phantom of the Paradise comme tu dis, aux escaliers du Dahlia noir, de Carrie à Cassavetes dans The Fury, etc. Ou encore Femme fatale et la mort des deux méchants empalés dans un camion-poubelles. La "fin de vie" typiquement depalmienne en somme.

De Palma aimant faire des citations, j'ai pensé avec le personnage de Guy Pearce à la scène d'interrogatoire de L.A. Confidential, où le même Guy Pearce parvenait en interrogeant un type à en faire craquer d'autres...

[G.T.O]

On avait laissé De Palma plutôt mal en point avec Passion, polar vieillot, à l’érotisme suranné très M6, sur une attirance homosexuelle, recyclant, sans trop y croire, les habituelles tropes du cinéaste, et qui laissait un gout amer, expression d’un je-m’en-foutisme qui en disait long sur le renoncement du réalisateur. On le retrouve ici, encore plus mal en point, avec le nanardesque Domino, mélodrame sirupeux frappé par le fatum , s’ouvrant sur une perte, amour pour l’une et disparition d’un collègue flic pour l’autre, troussé en polar européen léthargique, à l’esthétique froide avec en arrière-plan le terrorisme.
Disons-le illico: du terrorisme auquel le film accorde à peu près tout son temps libre, il n’en reste rien de convaincant ni de très palpitant. Le tableau du terrorisme vu par De Palma se résume à quelques barbes, des méchants sortis d’un cartoon, une scène de FPS absolument ridicule

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, où une adepte dézingue des vedettes lors d’une montée des marches, et l’habituel crédo situationniste du réalisateur de Snake Eyes, sur le pouvoir des images, leur destin...bla-bla-bla. Reste quelques traversées en voiture sans intérêt, quelques menues bastons expédiées, et parfois même des effusions: arrêt mémorable près d’un moulin où les deux endeuillés communient, et une autre, à bord d’un avion, où les photos intimes, dévoilent une part secrète de la vie du défunt; ce zik

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Une révélation dont le film essaiera de tirer tout le potentiel lacrymal, en voulant conjuguer attentat déjoué, neutralisation des terroristes, et vengeance réparatrice de l’injustice, la mort inaugurale du buddy Lars. Et puisque les mots ne sont rien en comparaison du talent de conteur De Palma, je laisse ses images raconter un peu le film, en espérant qu’elles ne décourageront pas trop, et donneront peut être même envie de découvrir ce formidable naufrage.

[mannhunter]

Un plan qui résume hélas le film pour moi...un thriller sur le terrorisme probablement voulu sérieux par ses créateurs mais qui pour diverses raisons dérive vers le surréalisme et le burlesque.

[Roy Neary]

[Jack Carter]

[G.T.O]

Pas besoin de nous mon cher, De Palma s’en charge lui-même très bien. Il est son principal charognard.

[Flol]

Alors ça c'est rigolo, mais tu peux le faire avec n'importe quel film.