Catherine Spaak
Actrice française très populaire dans les années 60 et début 70 en Italie, fille de Charles Spaak.
Arca1943 a écrit :Depuis septembre 2005, La Calda vita, une comédie très dramatique de Florestano Vancini (1963) est disponible en DVD en Italie, avec la VF (où Spaak et Jacques Perrin se doublent eux-mêmes).
Il y a deux Catherine Spaak.
Il y a Catherine Spaak, avenante jeune femme de 20 ans, pleine de talent et de vie, que l'on voit en 1965 dans Mademoiselle de Maupin de Bolognini, dans L'Armée Brancaleone de Monicelli, dans Le Partage de Catherine de Comencini. Et un peu plus tard dans quelques rôles à Hollywood (Grand Hotel). Et dans plusieurs farces de Pasquale Festa-Campanile. Et aussi avec Argento. Et encore dans quelques films pimentés d'érotisme. À l'occasion, dans quelques films français (Le Trou, Week-end à Zuydcotte, Un Meurtre est un meurtre) - mais Catherine Spaak, fille du scénariste Charles Spaak, a beau être une Belge née en France, son vrai pays, c'est l'Italie, où elle a choisi de faire toute sa carrière.
C'est une carrière en dents de scie. Il est toujours agréable de voir jouer Catherine Spaak, même dans des petits films comme Io e Caterina, avec Sordi (1980) ou des "trash" sympathiques comme Febbre da caballo, de Steno (1976). Mais alors elle n'est pas plus ni moins que d'autres superbes jeunes femmes qui peuplent le cinéma italien comme Laura Antonelli ou Agostina Belli.
Voilà. C'était la seconde Catherine Spaak, que l'on voit à partir du milieu des années soixante : avenante et toute jeune, comme je disais, mais une toute jeune adulte.
L'autre, la première Catherine Spaak, celle qu'on voit pour la dernière fois dans le bouleversant La calda vita, est une adolescente. C'est elle la vraie star, le phénomène.
Catherine Spaak a 14 ans lorsqu'elle tient son petit rôle dans Le Trou et 15 ans lorsqu'elle est le personnage central de I dolci inganni. Puis elle enchaîne Le Fanfaron (1961) aux côtés de Vittorio Gassman, La voglia matta (Elle est terrible, 1962) aux côtés de Ugo Tognazzi , La Parmesane (1963) aux côtés de Nino Manfredi et pour finir La Calda vita (1963).
Je dis pour finir car dans Tre notti d'amore (1964), où elle interprète le rôle principal dans chacun des trois sketches de Comencini, Castellani et Franco Rossi, elle est désormais Catherine Spaak, l'adulte.
Du coup elle n'est plus cette icône, ce phénomène de foule à la trajectoire météorique, cette incarnation vivante de l'émancipation des moeurs qui éclate alors dans l'Italie du boom économique et de la comédie à l'italienne triomphante. Le personnage qu'elle incarne après Les Adolescentes et jusqu'à La calda vita, dans ces comédies aussi amères que divertissantes, c'est une jeune chatte turbulente, vivace, sensuelle, délurée, à la fois rêveuse et terre-à-terre, calculatrice et ingénue, qui surfe sur l'air du temps avec une désinvolture et un charme inouïs.
Catherine Spaak dans La calda vita : son dernier rôle d'adolescente, à la toute fin de l'été - dans le film - et à la toute fin d'une saison de rêve dans le cinéma italien.