
Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa superbe femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque sa femme est tuée, son monde s’écroule, jusqu’à perdre sa maison et sa fortune. Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entrainement. Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption et regagner ainsi la garde de sa fille.
La manière dont Antoine Fuqua gère sa carrière me gène toujours un peu. Si le réalisateur a cette volonté appréciable d’explorer des genres différents, il se rattache très souvent au cinéma d’action. Or son travail m’apparaît souvent meilleur lorsque justement il s’en écarte et use du classicisme de sa mise en scène pour se poser et scruter ses personnages. C’est ce qui me fait tout particulièrement apprécié dans Training Day et L’Elite De Brooklyn. Sauf que la majorité du temps, Fuqua préfère faire des films où ça défouraille. Certains demeurent regardables en faisant preuve d’un minimum de savoir-faire (Les Larmes Du Soleil, Le Roi Arthur) et la plupart sont des monceaux d’ennui aux scènes d’action molles du genou (Shooter, La Chute De La Maison Blanche, Equalizer, Un Tueur Pour Cible). Du coup, je m’étais un minimum d’espoir pour cette incursion dans le film de boxe avec La Rage au Ventre… Pour n’être guère convaincu au final.
Je crois que la problématique de Fuqua à filmer l’action de manière efficace et percutante est en cause. Certes, La Rage Au Ventre reste avant tout un drame sur un boxeur qui tente de récupérer la garde de sa fille. Toutefois, la boxe et donc les combats jouent un rôle primordial dans la façon de ressentir l’histoire. A l’instar d’un Warrior ou d’autres représentants du genre, les affrontements deviennent avant tout l’expression de la lutte interne du personnage pour s’améliorer et sortir grandit de l’épreuve. Bien qu’elle soit bien présente, cette interconnexion peine à trouver sa pertinence et surtout sa force dans La Rage Au Ventre. La mise en scène de Fuqua n’a pas vraiment l’intensité requise dans ses moments les plus hargneux (la mort de l’épouse tient même du grand n’importe quoi). A cause de cela, le film manque de punch (même la photographie de Mauro Fiore est d’un terne) et l'intérêt du drame se dilue sur une durée un peu trop excessive (une heure de démolition du personnage suivi d’une heure pour le reconstruire). La prestation de Jake Gyllenhaal rattrape heureusement un peu les meubles, ainsi que les quelques seconds rôles se démenant avec des rôles par contre assez ingrats (Rachel McAdams, Forest Whitaker, Naomie Harris). C’est néanmoins peu de chose pour un film qui aurait pu constituer un divertissement de bien meilleure tenue.