Juillet 2015
1. Lumière Silencieuse (Carlos Reygadas, 2007)
2. Bonjour Tristesse (Otto Preminger, 1958)
3. Moi, un Noir (Jean Rouch, 1958)

Le sport favori de l’homme (Howard Hawks, 1964)
Où le cinéaste facétieux, moraliste assez peu sarcastique, met une pincée de burlesque keatonien dans son jeu, l’agrémente d’un zeste de satire provinciale (sans jamais renoncer à la tendresse qu’il pose sur le milieu étudié), tout en poursuivant son étude amusée des rapports hommes-femmes. Difficile de plaindre le héros de cette comédie bucolique, harcelé par une ravissante emmerdeuse, tant ce qu’il endure n’est pas éloigné du dorlotage, et tant les épreuves qu’elle lui impose ne constituent que l’accès à une nouvelle lucidité, à sa dignité tardivement conquise. Les ressorts du vaudeville ne sont pas toujours d’une grande fraîcheur, on a connu Hawks plus piquant, plus enlevé, mais la permanence de sa pensée, ainsi que le charme et l’abattage de ses interprètes, attirent la sympathie.
4/6
Moana (Robert Flaherty, 1926)
Poursuivant l’aventure ethnographique de
Nanouk l’Esquimau, le cinéaste s’installe pour trois ans aux îles Samoa et en rapporte un documentaire purement contemplatif, sans action ni drame, qui renvoie de la Polynésie l’image d’un paradis préservé mais où le bonheur doit être constamment conquis et gagné. Son précepte, qui consiste à n’éprouver pour les peuplades du bout du monde que sympathie et curiosité, d’en offrir une peinture exacte et favorable, contribue à la vérité et à la sincérité irréprochables de l’œuvre. Mais les images, plus banale, plus "plates" d’une certaine manière que celles de ses autres ouvrages, n’en possèdent pas la puissance d’envoûtement ni la charge émotionnelle. Je dois préciser néanmoins que mon visionnage était d’une qualité technique plus que médiocre.
3/6
L’aîné des Ferchaux (Jean-Pierre Melville, 1963)
Melville transpose un roman de Simenon dans un cadre légèrement différent : l’itinéraire du banquier en fuite et de son secrétaire débute à New York, se poursuit sur les routes des grands espaces américains et s’achève dans les tripots moites de La Nouvelle Orléans. L’occasion pour lui de se frotter à la mythologie qui l’a toujours fascinée, et de dérouler un road-movie où les rapports de force se brouillent peu à peu. Car entre le jeune boxeur raté, en quête d’un nouveau souffle, et le vieux truand insensible, calcifié par des années de proximité avec le pouvoir et l’argent, une relation complexe de mépris, de tendresse et de haine se met en place, qui voit les mots contredits par les gestes, et les sentiments s’inviter au sein des jeux de manipulation. Pas un grand film sans doute, mais de la belle ouvrage.
4/6
Enquête sur une passion (Nicolas Roeg, 1980)
Vienne. Une fille borderline vit une liaison tumultueuse avec un professeur de psychologie. Sa tentative de suicide attire les soupçons d’un flic teigneux qui flaire le truc pas net. Roeg braque sa grande focale sur cette histoire de doutes, d’orgueil et de jalousie morbide, la disséquant à la manière d’un puzzle kaléidoscopique, développant une investigation brisée, hachée, rétrospective, aux multiples détours mentaux et temporels. Ce jeu complexe de la vérité pourrait n’être qu’un stimulateur de neurones, une introspection fascinante et glacée aux allures d’autopsie. La fièvre du sujet, qui se penche sur les vertiges intérieurs et les affres de la passion, et l’intensité des acteurs, particulièrement Theresa Russell en jeune femme déboussolée, fragile, bipolaire, lui apportent une véritable épaisseur humaine.
4/6
Microbe et Gasoil (Michel Gondry, 2015)
C’est un vrai plaisir de voir Gondry s’emparer du teen-movie et le peler de ses peaux habituelles pour n’en garder que ce qui fait sa personnalité : une bonne dose de bricolage, pas mal de candeur, une grosse louchée de fantaisie et beaucoup de tendresse. Son road-movie au ralenti sur les routes d’Yvelines désamorce les détails graveleux ou potaches qui dictent généralement les chroniques adolescentes et privilégie au contraire une tonalité lunaire, rêveuse, en accord avec les personnalités complémentaires de deux jeunes héros particulièrement débrouillards et attachants. Et si le cinéaste n’évite pas la gravité du réel (voir la conclusion douce-amère), c’est sa faculté à exprimer les choses sans vraiment les dire qui constitue le charme de cette ballade estivale, drôle et touchante ode à l’amitié.
4/6
Le procès Paradine (Alfred Hitchcock, 1947)
Configuration classique de ce genre très codifié qu’est le film de prétoire : une femme du monde (Alida Valli, très classe, mystérieuse comme un sphinx) est soupçonnée d’avoir assassiné son mari aveugle, et une vedette du barreau est chargé de la défendre. On comprend assez vite que le sujet ne réside pas dans la résolution de l’énigme (dont le suspense est presque tué dans l’œuf) mais dans la description d’une double déchéance plutôt sordide, qui voit chacun s’éprendre de la mauvaise personne. Davantage que l’exécution du récit, rigoureuse mais assez impersonnelle, c’est la mesure de sa conclusion qui surprend et séduit, lorsqu’on se rend compte qu’au long de toute cette histoire, le héros manipulé s’est fourvoyé de A à Z, et que son échec intégral s’est substitué au motif du triomphe en vigueur.
4/6
Les contes d’Hoffmann (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1951)
Avec cette transposition d’Offenbach, les auteurs accouchent d’une œuvre-opéra qui suit, dans un style iconographique différent pour chacun des contes, l’évolution d’un amour déçu, et compose un même portrait de l’idéal féminin, forcément chimérique et inaccessible. Délire esthétique dont les folies expressionnistes, la surcharge décorative, la féérie kitsch, les couleurs bariolées, la fantaisie presque psychédélique défient l’imagination, le film flatte la rétine aussi bien qu’il indiffère sur le plan dramatique. Autrement dit, et surtout si l’on est peu porté sur les entrechats et les vocalises, le spectacle est somptueux mais curieusement soporifique – hormis une poignée de séquences merveilleuses, surtout situées dans le segment vénitien (d’autant que Ludmilla Tcherina est une sacrée beauté).
3/6
Bonjour tristesse (Otto Preminger, 1958)
Fidèle à sa manière, Preminger assume tous les signe extérieurs de richesse hollywoodienne (limpidité narrative, couleurs saturées d’un été solaire) pour approcher touche par touche, cercle par cercle, une vérité bien plus douloureuse que ce que les images laissent pressentir. Sa chronique du mal-être adolescent, qui analyse les conséquences terribles d’une banale désillusion et voit une jeune fille provoquer une tragédie avec un trouble mélange de calcul et d’inconséquence, est un drame du remord et de la blessure intime qui dévoile tout l’envers d’une
dolce vita charmeusement morbide. Le trio d’actrices est royal : mise en valeur par la maturité de Deborah Kerr et la fantaisie sexy de Mylène Demongeot, Jean Seberg affirme une fraîcheur, un charme, un rayonnement incroyables.
5/6
Top 10 Année 1958
Les bas-fonds (Akira Kurosawa, 1957)
Dans cette adaptation de Gorki, les deux solutions au dilemme existentiel, la spiritualiste (échappée vers le haut) et la matérialiste (enracinement insistant par le bas) ne font que s’équilibrer avant de se détruire mutuellement. Optant par une sorte de théâtre-filmé en décor unique, qu’il revendique et exploite pleinement, le cinéaste y observe le grouillement d’une fange sordide où la hiérarchie sociale reconduit les inégalités, où la misère proroge les rapports de pouvoir, où les personnages se jouent la comédie les uns aux autres et se mentent à eux-mêmes afin de supporter l’atrocité du quotidien. À peine éclairée par quelques touches d’ironie ou d’humour désespéré, l’œuvre est une descente aux enfers fataliste pour laquelle il n’existe pas de retour, et qui dispense un noirceur absolue.
4/6
Le jour des morts-vivants (George A. Romero, 1985)
Le troisième volet de la série revient à la même donnée que ses prédécesseurs et en tire des variations nouvelles qui en prolongent avec cohérence les thèmes récurrents. Il développe cette fois quasiment un schéma d’anticipation : la race humaine a presque totalement disparu, une poignée de survivants organise une résistance désespérée tandis qu’un docteur Frankenstein domestique un zombie chez qui il perçoit les signes d’une nouvelle évolution. Tout en réservant le mauvais rôle aux crétins résidus de l’armée (ce qui lui permet de cocher la case gauchiste de son propos), Romero joue avec ses créatures en décomposition et ses visions d’étalage et d’étripage sur des airs de synthé trop 80’s. L’ensemble est didactique, gentiment ringard, mais suffisamment rythmé et inventif pour amuser.
4/6
Hill of freedom (Hong Sang-soo, 2014)
C’est l’histoire – toujours la même – d’un homme à la recherche d’une femme aimée, et qui entame une relation avec une autre. Retrouvant la tonalité lumineuse d’
In Another Country, autre film de vacances en terre étrangère, Hong bâtit son récit comme un kaléidoscope aléatoire, un jeu de cartes brassé au petit bonheur et dont il effectuerait le tirage à l’aveugle. Hasard illusoire bien sûr, car derrière sa légèreté joueuse le film met consciemment en perspective les aléas sentimentaux d’un jeune Japonais fidèle à lui-même, à la fois indécis et obstiné, un type fondamentalement "bien" dont il dresse un attachant portrait. S’il ne me laissera pas une grande trace, ce vagabondage minimaliste, aux personnages tous généreux, altruistes et bienveillants, n’en délivre pas moins une agréable petite musique.
4/6
Main basse sur la ville (Francesco Rosi, 1963)
En dénonçant les malversations de la spéculation immobilière et les collusions entre bien public et intérêts privés, Rosi n’a pas voulu représenter la conception particulière de l’homme qui est propre au néocapitalisme. En revanche, il réalise un film-dossier impeccablement construit, clair et sans ambiguïtés dans la fermeté de ses intentions polémiques. Orchestrant avec éloquence les manœuvres des partis, le louvoiement des batailles politiques, l’agitation de la vie municipale, illustrant aussi bien la réalité de la vie napolitaine, de ses rues, de ses foules, de ses classes laborieuses, que la manière avec laquelle les cercles du pouvoir sont corrompus pour dispenser leur appui aux riches et léser les pauvres, le film possède la rigueur d’une enquête froide, méthodique, et d’autant plus captivante.
4/6
Au-dessous du volcan (John Huston, 1984)
Où l’un des plus héroïques patriarches du cinéma américain tente de mettre en images un roman réputé inadaptable. Lorsqu’on découvre le protagoniste de l’histoire, conquérant de l’Eldorado des éthyliques, quêtant son salut dans les brumes de l’alcool, il ne lui reste que vingt-quatre heures à vivre. Et Huston d’articuler une promenade avec l’amour et la mort parmi les vapeurs moites de Cuernavaca, au Mexique. Dérive erratique sans réelle tension narrative ni enjeu dramatique, inexorable et de plus en plus oppressante, à laquelle le cinéaste apporte son sens très éprouvé du romanesque hollywoodien et sa faculté à donner du relief à ces thèmes éternels que sont l’impuissance, l’autodestruction, la fatalité. Le film offre aussi l’occasion de vérifier à quel point Jacqueline Bisset est divine.
4/6
Tueurs de dames (Alexander Mackendrick, 1955)
Ou comment l’innocence simplette d’une adorable vieille dame vient à bout de la plus élaborée des machinations criminelles. Selon une tactique héritée d’Hitchcock, Mackendrick procède à une identification successive du public aux différents personnages pour faire monter le suspense, puis rafle la mise en opposant l’hystérie croissante des malfrats (avec un Alec Guinness irrésistible en truand patibulaire faussement mélomane) au calme méthodique de leur hôtesse. Les couleurs chatoyantes contrastent avec l’autodestruction macabre de la bande d’escrocs, l’astucieuse stylisation des décors donne une allure de conte de fées qui déréalise l’exaspération croissante, et l’amoralisme de l’épilogue vient apporter la touche finale à un tableau assez savoureux de la société britannique. Réjouissant.
4/6
Un Américain bien tranquille (Joseph L. Mankiewicz, 1958)
S’il n’évite pas tout à fait les écueils de l’application littéraire, Mankiewicz a su apporter à cette adaptation de Graham Greene (reniée par l’écrivain) son sens naturel des zones troubles, de l’équivocité, de l’incertitude. À Saïgon, en pleine guerre d’Indochine, un journaliste anglais et un citoyen américain détaché d’une mission humanitaire se disputent le cœur d’une jeune vietnamienne. Engageant une réflexion sur la politique, l’engagement, les compromissions entre la morale et les intérêts personnels, oscillant entre le récit d’espionnage, l’intrigue policière, le suspense amoureux, la narration est un tantinet confuse, mais le caractère constamment ambigu des personnages et des situations maintient un intérêt constant, et offre à ce drame d’un homme manipulé par ses sentiments une vraie identité.
4/6
Moi, un noir (Jean Rouch, 1958)
Ils se font appeler Edward G. Robinson, Eddie Constantine ou Dorothy Lamour, ils habitent les faubourgs populaires d’Abidjan, ce sont des jeunes gens frais sortis de la brousse nigérienne, déjà acculturés aux stéréotypes de la civilisation occidentale, et dont les rêves de réussite se fracassent sur les barrière du quotidien. Faisant surgir du réel la part d’imaginaire dont il est tissé, Rouch remet en cause l’opposition, canonique depuis Lumière et Méliès, entre documentaire et fiction. Représentants symboliques du sous-prolétariat urbain secrété par les grandes métropoles du monde, les héros de ce film-miroir témoignent pourtant d’un appétit de vivre qui les rend capables de réenchanter l’existence. Le film est à leur image, aussi lucide que généreux, vibrant à l’unisson de leur tendance poétique.
5/6
Top 10 Année 1958
La bande des quatre (Jacques Rivette, 1989)
Le théâtre, encore et toujours, offre la toile de fond de cet exercice de style sur la complicité de quelques jeunes femmes élèves d’un cours d’art dramatique. Au-delà d’une trame pseudo-policière, Rivette poursuit ses thèmes fétiches, le jeu (en vase clos) des sentiments et des influences et l’évocation d’un complot mystérieux. Entre un professeur dont le rôle consiste, à force de fouiller les textes, à permettre à chacune de se trouver, et un tricheur énigmatique qui ment au nom d’un ordre menteur, entre la villa, lieu ouvert sur le jardin, les rues, le café, et le théâtre d’illusion éclairé par les feux de la rampe, le film balance, un peu opaque et erratique, en multipliant les oppositions et les inversions, les références littéraires et les signes codés censés dévoiler peu à peu des bribes de vérité.
4/6
La forteresse noire (Michael Mann, 1983)
Au cœur d’une forteresse millénaire, nichée à flanc de montagne dans les Carpates, Molasar, le mal absolu et indestructible. Tout autour, le chaos de la Seconde Guerre mondiale. Les nazis et les autres. Avec un certain courage dans le Grand-Guignol et le simplisme métaphorique, Mann tente d’insuffler à son huis-clos fantastique une critique du mythe totalitaire. Avec ses éléments surnaturels frisant le bazar, son monstre mi-Golem mi-Predator, ses variantes plastiques tirant tantôt vers le délire abstrait, tantôt vers la série Z (les yeux top zarbi de Scott Glenn), son allégorie tire une drôle d’allure. C’est un embrouillamini gothique à dormir debout, dont les intentions butent sur un manichéisme au couper au couteau, mais qui n’est pas sans captiver par ses trous et son déséquilibre mêmes.
3/6
Thomas Crown (John McTiernan, 1999)
Glamour, suspense et classicisme. Mélange dosé avec un impeccable sens des proportions, qui apporte à ce remake la patine d’un (très) bon divertissement. McTiernan joue sur la photogénie des interprètes et des décors, sur le sens du timing civilisant le polar au lieu de le heurter. Il y a de
La Main au Collet dans cet élégant jeu du chat et de la souris entre un gentleman-cambrioleur et la femme qui cherche à la coincer, dans ce thriller de velours, ce suspense sans méchant chorégraphié comme une chatoyante comédie policière, cette mécanique parfaitement réglée dont le balancement entre séduction et prédation, le découpage simple, le rythme précis et les clins d’œil (du cheval de Troie aux fils de l’homme de Magritte) dispensent un plaisir sans mélange, jusqu’au bouquet final sur
Sinnerman.
4/6
Les mille et une nuits (Pier Paolo Pasolini, 1974)
Dernier volet de l’ensemble que son auteur a baptisé la Trilogie de la vie. Si la sultane Shéhérazade est absente de cette poignée de légendes charnelles et sanglantes, c’est bien l’exotique parfum de l’Orient que Pasolini tente d’insuffler aux images rugueuses de ces évocations mytho-historiques. Une fois de plus, le cinéaste témoigne d’un goût très personnel du détail scabreux et du développement polisson, prend un malin plaisir à étouffer toute forme de beauté (harmonieuse ou consensuelle, à chacun de choisir) au profit d’une expression impure, volontiers disgracieuse, et s’attarde sur les corps nus et les fornications de ses jeunes adolescents pour mieux célébrer les puissances vitales contre les dérives de la modernité et de la logique de la surconsommation. Les deux heures dont assez inégales.
3/6
Goodbye, dragon inn
C’est la dernière séance pour ce cinéma qui projette
Dragon Inn de King Hu. Dehors, il pleut des cordes. Dedans, les regards des spectateurs très clairsemés oscillent entre l’écran et leurs voisins. La caissière au pied bot cherche en vain le projectionniste qui semble en permanence absent. Ce sont des ombres qui n’existent déjà plus, s’accostent dans les toilettes, s’épient avant de repartir chacun un peu plus seul. Interminables déambulations dans les couloirs où l’on marche au raaa..leeen...tiiii... Images sans tension, faites de vides immenses. Plan fixe de trois minutes sur deux types en train de pisser ou sur la salle aux sièges vacants et aux lumières rallumées. Une certaine idée du cinéma conçu comme une épreuve de patience, testant sans relâche notre envie d’appuyer sur la touche avance rapide. Chiantissime.
2/6
Pirates (Roman Polanski, 1986)
Après avoir pastiché le film de vampires avec son
Bal transylvanien, Polanski cherche à donner une seconde jeunesse à un genre que personne n’a tutoyé depuis une décennie. Projet coûteux, sincère mais un peu déséquilibré, qui ne choisit jamais complètement entre l’hommage et la parodie. La joie de se réconcilier avec lui-même ne fait pas oublier au réalisateur les règles du jeu : il y a donc un capitaine irascible et sa jambe de bois, un gamin qui est son émule et son souffre-douleur, un galion de légende et la quête hystérique d’un trésor inca. Autant de figures, de traits, de postures que le cinéaste saisit en les tirant vers l’anamorphose, dans le mouvement, sous tous les angles, et en s’amusant d’une structure en boucle qui, par sa fin absurde, constitue comme un point d’annulation de la fiction.
4/6
Et aussi :
Lumière silencieuse (Carlos Reygadas, 2007) -
5/6
Victoria (Sebastian Schipper, 2015) -
4/6
L'argent (Marcel L'Herbier, 1928) -
4/6
Patton (Franklin J. Schaffner, 1970) -
5/6
Summer (Alanté Kavaïté, 2015) -
4/6
Films des mois précédents :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Juin 2015 - Vice versa (Pete Docter & Ronaldo Del Carmen, 2015) Top 100
Mai 2015 - Deep end (Jerzy Skolimowski, 1970)
Avril 2015 – Blue collar (Paul Schrader, 1978)
Mars 2015 - Pandora (Albert Lewin, 1951)
Février 2015 - La femme modèle (Vincente Minnelli, 1957)
Janvier 2015 - Aventures en Birmanie (Raoul Walsh, 1945)
Décembre 2014 - Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Elio Petri, 1970)
Novembre 2014 - Lifeboat (Alfred Hitchcock, 1944)
Octobre 2014 - Zardoz (John Boorman, 1974)
Septembre 2014 - Un, deux, trois (Billy Wilder, 1961)
Août 2014 - Le prix d'un homme (Lindsay Anderson, 1963)
Juillet 2014 - Le soleil brille pour tout le monde (John Ford, 1953)
Juin 2014 - Bird people (Pascale Ferran, 2014)
Mai 2014 - Léon Morin, prêtre (Jean-Piere Melville, 1961) Top 100
Avril 2014 – L’homme d’Aran (Robert Flaherty, 1934)
Mars 2014 - Terre en transe (Glauber Rocha, 1967)
Février 2014 - Minnie et Moskowitz (John Cassavetes, 1971)
Janvier 2014 - 12 years a slave (Steve McQueen, 2013)
Décembre 2013 - La jalousie (Philippe Garrel, 2013)
Novembre 2013 - Elle et lui (Leo McCarey, 1957)
Octobre 2013 - L'arbre aux sabots (Ermanno Olmi, 1978)
Septembre 2013 - Blue Jasmine (Woody Allen, 2013)
Août 2013 - La randonnée (Nicolas Roeg, 1971) Top 100
Juillet 2013 - Le monde d'Apu (Satyajit Ray, 1959)
Juin 2013 - Choses secrètes (Jean-Claude Brisseau, 2002)
Mai 2013 - Mud (Jeff Nichols, 2012)
Avril 2013 - Les espions (Fritz Lang, 1928)
Mars 2013 - Chronique d'un été (Jean Rouch & Edgar Morin, 1961)
Février 2013 - Le salon de musique (Satyajit Ray, 1958)
Janvier 2013 - L'heure suprême (Frank Borzage, 1927) Top 100
Décembre 2012 - Tabou (Miguel Gomes, 2012)
Novembre 2012 - Mark Dixon, détective (Otto Preminger, 1950)
Octobre 2012 - Point limite (Sidney Lumet, 1964)
Septembre 2012 - Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman, 1973)
Août 2012 - Barberousse (Akira Kurosawa, 1965) Top 100
Juillet 2012 - Que le spectacle commence ! (Bob Fosse, 1979)
Juin 2012 - Pique-nique à Hanging Rock (Peter Weir, 1975)
Mai 2012 - Moonrise kingdom (Wes Anderson, 2012)
Avril 2012 - Seuls les anges ont des ailes (Howard Hawks, 1939) Top 100
Mars 2012 - L'intendant Sansho (Kenji Mizoguchi, 1954)
Février 2012 - L'ombre d'un doute (Alfred Hitchcock, 1943)
Janvier 2012 - Brève rencontre (David Lean, 1945)
Décembre 2011 - Je t'aime, je t'aime (Alain Resnais, 1968)
Novembre 2011 - L'homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929) Top 100 & L'incompris (Luigi Comencini, 1967) Top 100
Octobre 2011 - Georgia (Arthur Penn, 1981)
Septembre 2011 - Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, 1953)
Août 2011 - Super 8 (J.J. Abrams, 2011)
Juillet 2011 - L'ami de mon amie (Éric Rohmer, 1987)