Yannick Bellon (1924-2019)
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Coffret longtemps dispo à la Fnac de St Lazare à un prix attractif, je l'avais mis de côté en me disant que je craquerai un jour...et puis plus de coffret dispo.
Vous savez où il peut être encore trouvable ?
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
J'avais donc acheté le coffret Yannick Bellon sur un coup de tête, séduit par la liste d'acteurs des différents films ainsi que la période sur laquelle elle a le plus tourné, les années 70-80. Je ne connaissais rien de la réalisatrice, tellement rien que je croyais bien entendu que c'était un homme.
J'ai lancé un premier film au hasard (Jamais plus toujours) et d'emblée j'ai été séduit par son univers singulier, parfois abstrait, parfois poétique, parfois plus direct. Ses films des années 70 sont pour moi les meilleurs, (Quelque part quelqu'un, la femme de Jean ainsi que celui ci cité plus haut), sans oublier l'amour violé, incroyable portrait de femme - résolument moderne et incroyablement plus féministe que le féminisme parfois outragé contemporain).
Elle enchaine ensuite avec 2 portraits magnifiques, l'amour nu avec Marlène Jobert dans un de ses meilleurs rôles, elle joue une femme qui découvre qu'elle est atteinte d'un cancer et la triche avec un Victor Lanoux en homo refoulé.
Son dernier film de fiction, l'affût est très différent de tout ce qu'elle fit précedemment, c'est son seul film à se passer entièrement en province, dans les campagnes mais le film est réussi.
Je met de côté son avant dernier film, les enfants du désordre avec Emmanuelle Béart que j'ai profondément détesté. Il décrit des jeunes de banlieue mis au ban de la société qui se lancent dans le théatre, le film a terriblement mal vieilli (en mode gentil loubard de MJC). En revanche le long making of (un vrai documentaire) est très interessant.
À noter que, et ça parlera forcément à certains, Yannick Bellon filme superbement Paris.
Quant aux copies des coffrets DVD, ca va du très médiocre (globalement les films des années 70) au tout à fait acceptable.
J'ai lancé un premier film au hasard (Jamais plus toujours) et d'emblée j'ai été séduit par son univers singulier, parfois abstrait, parfois poétique, parfois plus direct. Ses films des années 70 sont pour moi les meilleurs, (Quelque part quelqu'un, la femme de Jean ainsi que celui ci cité plus haut), sans oublier l'amour violé, incroyable portrait de femme - résolument moderne et incroyablement plus féministe que le féminisme parfois outragé contemporain).
Elle enchaine ensuite avec 2 portraits magnifiques, l'amour nu avec Marlène Jobert dans un de ses meilleurs rôles, elle joue une femme qui découvre qu'elle est atteinte d'un cancer et la triche avec un Victor Lanoux en homo refoulé.
Son dernier film de fiction, l'affût est très différent de tout ce qu'elle fit précedemment, c'est son seul film à se passer entièrement en province, dans les campagnes mais le film est réussi.
Je met de côté son avant dernier film, les enfants du désordre avec Emmanuelle Béart que j'ai profondément détesté. Il décrit des jeunes de banlieue mis au ban de la société qui se lancent dans le théatre, le film a terriblement mal vieilli (en mode gentil loubard de MJC). En revanche le long making of (un vrai documentaire) est très interessant.
À noter que, et ça parlera forcément à certains, Yannick Bellon filme superbement Paris.
Quant aux copies des coffrets DVD, ca va du très médiocre (globalement les films des années 70) au tout à fait acceptable.
Dernière modification par Joshua Baskin le 24 août 19, 15:03, modifié 1 fois.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Ben merde, je l'ai même pas vu.Jeremy Fox a écrit :32 euros sur amazon
Et merci Joshy pour le topo, tu m'en avais déjà pas mal parlé en live, là tu viens de me hyper de nouveau
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
C'est tout à fait ça ; et le plaisir toujours renouvelé pour moi de retrouver des rues sillonnées par des 204 Peugeot, des Citroen Type H... Bref, déjà pour sa valeur de formidable document sociologique sur les années 70, le cinéma de Yannick Bellon est indispensable puisque la cinéaste s'intéresse presque autant aux rues et aux décors qu'à ses personnages. Mais ce ne serait pas assez sans son style immédiatement reconnaissable au bout de seulement deux films, mélange de Nouvelle Vague, de réalisme, de documentaire et de poésie avec un découpage tout à fait particulier mais auquel on se fait très vite. La Femme de Jean est encore plus marquant que son premier essai et la réalisatrice nous livre à nouveau un poignant portrait de femme, une femme quittée par son mari et qui accomplit son "travail de deuil", finissant par y trouver indépendance et liberté. Du féminisme intelligent superbement réalisé et interprété : très étonné de découvrir un tout jeune Hippolyte Girardot dans un rôle très important (moi qui pensais encore qu'il avait commencé avec Un monde sans pitié), un Claude Rich tout aussi talentueux et surtout une France Lambiotte inoubliable, tout comme l'était Lolah Bellon dans Quelque part quelqu'un. Très belle réussite et impatient de découvrir le resteJoshua Baskin a écrit :J'avais donc acheté le coffret Yannick Bellon sur un coup de tête, séduit par la liste d'acteurs des différents films ainsi que la période sur laquelle elle a le plus tourné, les années 70-80. Je ne connaissais rien de la réalisatrice, tellement rien que je croyais bien entendu que c'était un homme.
Sinon Joshua (ou un autre), sais tu quel était l'immense chantier où se rend le couple vers la fin du film ? Il me semble reconnaitre le Grand Palais à côté mais je n'en suis pas certain.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
J'ai une mémoire de poisson rouge concernant les films que je vois mais comme ça je dirais que c'est le chantier des halles.Jeremy Fox a écrit : Sinon Joshua (ou un autre), sais tu quel était l'immense chantier où se rend le couple vers la fin du film ? Il me semble reconnaitre le Grand Palais à côté mais je n'en suis pas certain.
Concernant les portraits de femme, attends de voir l'amour violé et l'amour nu. Un féminisme assumé, volontaire, résolument moderne et qui me parle probablement encore plus que le féminisme d'Agnès Varda, que j'adore pourtant, car probablement moins militant et plus individualiste.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Possible ; le trou est impressionnant !J'ai une mémoire de poisson rouge concernant les films que je vois mais comme ça je dirais que c'est le chantier des halles.
C'est vrai et d'ailleurs on peut déjà s'en rendre compte rien qu'au vu de ses deux premiers films.Concernant les portraits de femme, attends de voir l'amour violé et l'amour nu. Un féminisme assumé, volontaire, résolument moderne et qui me parle probablement encore plus que le féminisme d'Agnès Varda, que j'adore pourtant, car probablement moins militant et plus individualiste.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Jamais plus toujours - 1976
Un poème en images sur la vie des objets, la nostalgie, l'amour, la vie et la mort. Dit comme cela, ça pourrait paraitre hautement prétentieux, ce n'est que tendresse, finesse et sensibilité ; quant aux scènes entre Bulle Ogier et Jean-Marc Bory, elles pourraient faire partie des scènes d'amour les plus touchantes du cinéma français ; comme le final d'ailleurs. Le tout en à peine 75 minutes et porté par un thème bouleversant de Georges Delerue.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Ciné+ Club est en train de diffuser du Yannick Bellon en ce moment, du coup je me suis déjà enregistré L'amour nu (que je regarderais peut-être ce soir), j'espère qu'il y aura ce Jamais plus toujours qui a l'air de correspondre parfaitement à ce que j'aime au cinéma - et si en plus on voit des images du Paris de 1976, c'est encore mieux.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
C'est parfaitement résumé. Sur le papier ça peut faire un peu peur mais en réalité c'est excellent. Effectivement, quel thème de Delerue !Jeremy Fox a écrit :
Jamais plus toujours - 1976
Un poème en images sur la vie des objets, la nostalgie, l'amour, la vie et la mort. Dit comme cela, ça pourrait paraitre hautement prétentieux, ce n'est que tendresse, finesse et sensibilité ; quant aux scènes entre Bulle Ogier et Jean-Marc Bory, elles pourraient faire partie des scènes d'amour les plus touchantes du cinéma français ; comme le final d'ailleurs. Le tout en à peine 75 minutes et porté par un thème bouleversant de Georges Delerue.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Je dirais aussi un film proustienJoshua Baskin a écrit :C'est parfaitement résumé. Sur le papier ça peut faire un peu peur mais en réalité c'est excellent. Effectivement, quel thème de Delerue !Jeremy Fox a écrit :
Jamais plus toujours - 1976
Un poème en images sur la vie des objets, la nostalgie, l'amour, la vie et la mort. Dit comme cela, ça pourrait paraitre hautement prétentieux, ce n'est que tendresse, finesse et sensibilité ; quant aux scènes entre Bulle Ogier et Jean-Marc Bory, elles pourraient faire partie des scènes d'amour les plus touchantes du cinéma français ; comme le final d'ailleurs. Le tout en à peine 75 minutes et porté par un thème bouleversant de Georges Delerue.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
C'est tout à fait vrai. Pour ne rien gâcher, Grenoble et ses environs (pas loin d'où j'habite) superbement filmés et photographiés.Joshua Baskin a écrit :sans oublier l'amour violé, incroyable portrait de femme - résolument moderne et incroyablement plus féministe que le féminisme parfois outragé contemporain).
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Encore d'accord ; et quel plaisir que la prestation du doux rêveur Jean-Michel Folon !Joshua Baskin a écrit : Elle enchaine ensuite avec 2 portraits magnifiques, l'amour nu avec Marlène Jobert dans un de ses meilleurs rôles, elle joue une femme qui découvre qu'elle est atteinte d'un cancer
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
J'ai donc vu les 8 films. Même si tout ne vole pas au niveau des magnifiques Jamais plus toujours et La Femme de Jean, je n'ai rien vu à jeter. Même Les Enfants du désordre décrié par Joshua m'a vraiment beaucoup plu avec notamment une Emmanuelle Béart qui crève l'écran. Une cinéaste à redécouvrir d'urgence et une personne admirable ; il n'y a qu'à regarder le documentaire inclus dans le coffret ; coffret DVD à un prix défiant toute concurrence.
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Re: Yannick Bellon (1924-2019)
Finalement, c'est hier soir que je l'ai regardé. Et bien m'en a pris, car quel film magnifique, d'une justesse et d'une délicatesse extrêmement touchantes - ce qui ne l'empêche d'aborder plutôt crûment et frontalement des sujets forts tels que la maladie et la mort.Flol a écrit :Ciné+ Club est en train de diffuser du Yannick Bellon en ce moment, du coup je me suis déjà enregistré L'amour nu (que je regarderais peut-être ce soir)
Jobert est magnifique, parfaitement en phase avec un Jean-Michel Folon que je découvre en tant qu'acteur et qui dégage une sorte de douce fantaisie qui m'a beaucoup plu.
Ça risque fortement d'être mon film du mois.