Femmes cinéastes

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

homerwell
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Femmes cinéastes

Message par homerwell »

Ces dernières semaines, l'air du temps pousse mes divagations vers deux réalisatrices que je chérie et sur lesquelles je reviens régulièrement.
Lucrecia Martel l'Argentine, qui a réalisé trois très bons films, La Ciénaga, La Niña Santa, et La Femme Sans Tête.
Et Jane Campion, la Néo-Zélandaise, qui a réalisé sept films remarquables et qui est la seule femme à avoir reçu la Palme d'or à Cannes.

Le titre d'un article dans le Elle Magazine de la semaine ne pouvait donc qu'attirer mon attention :
Le cinéma est-il Macho ?
Non bien sur, et de me retourner vers ma collection de dvd... Et là, stupeur, je n'ai pas beaucoup de titres à me mettre sous la dent. Deux films de Samira Makhmalbaf, deux de Sofia Coppola, rien sur Agnès Varda pour le moment (mais je compte m'y employer), et Démineur est sur ma liste d'achat (au passage, c'est le premier Oscar de la réalisation pour une femme : Kathryn Bigelow).
C'est maigre !!!

Évidemment, chacun a des noms à citer, quelques titres viennent immédiatement à l'esprit, mais si l'on corse un peu l'exercice, si l'on cherche des réalisatrices susceptibles de figurer dans la section naphtalinée, si l'on s'interdit quelques Françaises, Nicole Garcia, Chantal Akerman, Coline Serreau, Agnès Jaoui, si l'on cherche spécifiquement dans le cinéma Asiatique, Américain, Européen, le champs se réduit dramatiquement.

Pour finir une photographie de l'état des lieux, vous pouvez consulter le top 100 2009, vous n'y trouverez aucun nom féminin, pas plus que dans le questionnaire du guide télérama, à part à la 4éme page avec le sieur Angel WDF, magicberber05 page 8, Bavhna page 15, et Frederico en page 17 mais qui a triché et a cité 2 femmes sur 90 noms... 4 forumeurs sur 99 participants !
Dernier petit test à ma portée sur la toile, la section recherche avancée du site IMDB permet de sortir 1 564 307 noms masculins pour 859 271 noms féminins tous confondus. Imaginez le résultat si l'on pouvait croiser la recherche avec le métier « Director » ?

Je vous vois venir, je ne pars pas en croisade, et je ne vais pas tenter d'isoler une vision purement féminine du cinéma, bien malin celui qui pourrait y prétendre. Mais néanmoins, chacune de ces femmes a une vision bien à elle des récits et de la société qu'elle filme, et ce sont ces différentes visions prises indépendamment les unes des autres qu'il pourrait être bon de souligner dans ce fil, histoire de commencer à donner aux filles la place qui leur revient, y compris sur notre forum.

Un festival découvert en surfant sur le sujet : http://www.filmsdefemmes.com/
Dernière modification par homerwell le 29 mai 10, 10:00, modifié 1 fois.
Jordan White
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par Jordan White »

J'y reviendrai sans doute, mais outre celles que tu as déjà citées, j'ajouterai Farah Khan qui m'a emballé dès ses débuts avec Main Hoon Na, qui se déroule dans un lycée, avec un Shah Rukh Khan qui joue à quarante ans le rôle d'un mec qui en a dix huit...et ça passe comme une lettre à la poste. Elle a confirmé depuis avec Om Shanti Om, spectacle réjouissant et hommage à tout un pan du ciné hindi des années 60-70-80 (et proposé dans la liste des captures d'ed).

De l'autre côté des Alpes j'aime beaucoup ce que fait Cristina Comencini, et en particulier son très beau Il Piu bel giorno della mia vita.

Je n'avais pas accroché plus que cela aux films de Breillat et avais même parfois été agacé, mais à l'écouter plus en détails et en repensant à certaines scènes, je me suis dit que j'étais peut-être passé à côté de certaines choses. C'est un cinéma âpre, parfois inconfortable, mais...

J'aimais bien ce que faisait Liza Azuelos mais son dernier film m'a beaucoup refroidi, j'espère qu'elle renouera avec la fraîcheur d'avant.

J'ai adoré Caramel de Nadine Labaki, je suis d'ailleurs toujours à l'affût des films libanais qui peuvent sortir, notamment du côté des réalisatrices.

Claire Denis m'avait beaucoup impressionné avec son extraordinaire Trouble Every Day, un des films d'horreur les plus radicaux des années 2000.
Idem pour Patricia Mazuy et son Saint-Cyr

Et malgré ses nombreux défauts, Baise-moi avait su provoqué ma curiosité. Un film qui a fait date, pas uniquement pour des raisons cinématographiques, mais des OVNIS comme ça, c'est rare.
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Flol
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par Flol »

Pas encore citée, mais Marina de Van me semble être une des réalisatrices les plus intéressantes du moment.
J'ai découvert récemment Ne te retourne pas qui, après son troublant Dans ma peau, m'a confirmé que j'aimais beaucoup son cinéma (son dernier opus étant un hommage réussi à Cronenberg, Argento ou bien encore Polanski).
J'attends son prochain avec impatience.
julien
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par julien »

Balagan (Le Cabaret)

Une femme à la caméra (Ideya Garanina) et une femme à la direction musicale. (Sophia Goubaidoulina). Le fait étant suffisamment rare pour être signalé.


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(Et en plus le film est bon)
homerwell a écrit :si l'on corse un peu l'exercice, si l'on cherche des réalisatrices susceptibles de figurer dans la section naphtalinée, si l'on s'interdit quelques Françaises, Nicole Garcia, Chantal Akerman, Coline Serreau, Agnès Jaoui, si l'on cherche spécifiquement dans le cinéma Asiatique, Américain, Européen, le champs se réduit dramatiquement.
Il y a elle :

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Věra Chytilová, qui fut assez active dans le cinéma tchèque des années 60.
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"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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cinephage
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par cinephage »

Ida Lupino s'impose en naphta. Leni Riefenstahl également.

Plus contemporaines, Noémie Lvovsky et Laurence Ferreira Barbosa, Valéria Bruni-Tedeschi, Anne le Ny, sont des cinéastes à l'oeuvre intéressante.
J'aime moins Danielle Thompson (La buche)...

J'oubliais Pascale Ferran, que j'aime beaucoup.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Anorya
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par Anorya »

Je n'ai vu que Shara d'elle, mais rien que pour ce film, je voue beaucoup d'admiration à Naomi Kawase que je mentionne à la suite de celles déjà citées. :)
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Flol
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par Flol »

J'avais beaucoup aimé La Nouvelle Eve de Catherine Corsini.
boulgakov
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par boulgakov »

Anorya a écrit :Je n'ai vu que Shara d'elle, mais rien que pour ce film, je voue beaucoup d'admiration à Naomi Kawase que je mentionne à la suite de celles déjà citées. :)
Aaargh la cérémonie de la pluie dans la rue à la fin.
Mathématiques : dessèchent le coeur
angel with dirty face
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par angel with dirty face »

cinephage a écrit :Ida Lupino s'impose en naphta.
+ 1! Et grâce aux dernières sorties des éditions Wild Side (en 2009), on peut découvrir deux de ses grands films: The Hitch-Hiker (1953) et The Bigamist (1953).

Sinon, javais vu un film très étrange dans les années 90 sur France 2. C'était une émission genre "ciné club" présentée par Frédéric Mitterrand. Le film, c'est The Connection (1962) de Shirley Clarke. J'espère que ça sortira un jour en DVD...
homerwell
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La ciénaga (Lucretia Martel - 2001)

Message par homerwell »

La Ciénaga (Lucrecia Martel - 2001)

Cette histoire est contée à travers les yeux d'enfants qui dérouleraient une bobine de souvenirs.
Ils assistent impuissants à la déchéance des adultes de la famille, qui cèdent peu à peu, fuient leurs responsabilités, et laissent le quotidien reposer sur les épaules de leurs enfants. Les adultes noient leurs volontés dans le vin, incapables de réagir dans la chaleur étouffante de ce coin perdu d'Argentine au bord des marécages. Une deuxième famille, plus urbaine, une deuxième maison et d'autres regards d'enfants apportent le contre champs, ils sont en fait cousins et cousines, et tout ce petit monde va passer une partie des vacances ensemble au bord de la piscine d'eau croupie.

Rapidement, il naît une angoisse de toute cette ambiance, à la nonchalance des adultes, les enfants répondent par un surplus de vie, toujours en quête et avides de sensations, mais sans surveillance, ils côtoient régulièrement le danger dans une nature hostile. Dans ce capharnaüm, la référente de notre héroïne est une jeune femme native de la région au service de la famille. Sa condition précaire lui a procuré le supplément de volonté pour faire face dans le monde adulte.

Il y a différents niveaux de perception dans ce récit cinématographique : l'un, traditionnel, faisant appel à notre intellect, consiste à nous conter la vie de personnes dont les destins se croisent dans un quotidien qui va finir par être bouleversé. Surprenant de réaliser combien cette vie courante peut devenir passionnante, on se prend à chercher des odeurs perdues de maison de vacances, les bruits peuvent paraître rapidement familiers. Il y a des réminiscences de notre adolescence. Un autre niveau est sensoriel, comme je viens de commencer à l'expliquer. Régulièrement les images ressemblent des suites de symboles métaphoriques accompagnées dans ce but par une bande son omniprésente ; à ce titre le travail sur la photo est remarquable, les couleurs, le cadrage très expressif, et un savant découpage qui permet de passer facilement d'un personnage à un autre, d'un destin à un autre, d'un niveau de perception à un autre sans rien abandonner à la compréhension du film.

Dans toutes ces images, rien n'est gratuit, le propos est sensible, nullement manichéen et la technique admirablement maîtrisée est le parfait médium d'une auteur qui nous dit beaucoup de choses et manie une certaine ironie dans sa critique de la société argentine.
La description précise et subtile du quotidien de ces familles est le socle utilisé pour souligner les carences d'une société durement meurtrie par son histoire, encore malmenée par les crises économiques, et qui porte toujours en elle les stigmates des violences passées.
Dernière modification par homerwell le 16 mai 19, 15:30, modifié 2 fois.
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par Tutut »

Anorya a écrit :Je n'ai vu que Shara d'elle, mais rien que pour ce film, je voue beaucoup d'admiration à Naomi Kawase que je mentionne à la suite de celles déjà citées. :)
Son dernier film Nanayomachi est encore sur la pile "À voir". :oops:
Tutut
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Re: La ciénaga (Lucretia Martel - 2001)

Message par Tutut »

homerwell a écrit :La ciénaga (Lucrecia Martel - 2001)
Aussi très impressionant pour montrer le fort clivage social et le racisme.
Dernière modification par Tutut le 29 mai 10, 12:57, modifié 1 fois.
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k-chan
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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par k-chan »

La cinéaste Germaine Dulac.

[img]http://auteurs_production.s3.amazonaws.com/cast_member_images/1645/germaine-dulac.jpg[/img]


La Coquille et le Clergyman (1928)





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Re: Femmes cinéastes, je vous aime.

Message par Federico »

L'émission de France Culture Sur les docks vient de se pencher sur le cas des réalisatrices dans le cinéma français. Avec les interventions de Marilyne Canto, Maud Ameline, Dyana Gaye, Baya Kasmi, Delphine & Murielle Coulin, Céline Sciamma, Noémie Lvovsky, Rebecca Zlotowski, Alice Winocour et Séverine Cornamusaz.

Femmes cinéastes - La naissance

Femmes cinéastes - La relève
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Nicolas Mag
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Re: Femmes cinéastes

Message par Nicolas Mag »

Aujourd'hui, c'est encore le même souci, beaucoup de premier film sont faits par des hommes
Céline Sciamma, Rebecca Zlotowski voici les 2 seules jeunes realisatrices que je connaisse :?
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