Danse avec les loups (Kevin Costner - 1990)
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Danse avec les loups (Kevin Costner - 1990)
Danse avec les loups, plus qu'Impitoyable tourne définitivement la page d’un genre qui aura été amplement exploité au cinéma. La symbolique et le message du film sont les plus puissants du genre. Pas de fausse image, rien que le portrait d’un génocide silencieux, de la création d’une nation et de la lente déchéance d’une autre. Danse avec les loups marque le premier coup de Costner en tant que réalisateur. Une réussite magistrale qui doit autant à sa technique qu'à son message universel.
Après avoir vainement tenté de disparaître, le Lieutenant Dunbar choisit d'être envoyé en poste à la dernière frontière entre les jeunes E.-U. et les territoires encore contrôlés par les Amérindiens. Au contact de la nature et d’une tribu Sioux, Dunbar trouve sa vérité, son cheminement personnel.
Danse avec les loups symbolise et décrit émotionnellement les difficultés qu’il y a à aller vers l'autre, à comprendre ses différences et à les accepter. Les Amérindiens que Dunbar rencontre reflètent tristement un peuple qui appartient déjà au passé, une tribu qui marche sur des chemins étrangers à l'homme blanc, la voie de la spiritualité et de la symbiose totale avec son environnement. Des tribus qui n'auront d'autre choix que de marcher avec l'homme blanc ou disparaître. Le casque de conquistador espagnol qu'exhibe Dix Ours à Dunbar symbolise magnifiquement le temps qui passe et les nombreuses tentatives d'une Europe qui se voulait colonisatrice. Une tentative qui a finalement « réussit » à la fin du 19e, quand à court de nourriture et d'espoir, les dernières tribus amérindiennes se sont soumises à l'occupant américain. Une hache de guerre qui a été enterrée il y a longtemps avec les conséquences que l’on connaît. Heureusement, certaines tribus, usant des armes de l'homme blanc (finance, casino…), parviennent à remonter la pente et à re-devenir maîtres de leur destin.
La tribu sioux, si elle est dépeinte de façon sympathique par rapport aux farouches pawnees, n'est pourtant pas réduite à une vision blanche de la justice et de la morale. Si elle se montre courtoise, dans un premier temps, avec Dunbar, elle n'est pour autant pas telle que le souhaiterait la majorité des Américains. Comme on le voit lors d'une escapade entre Oiseau Bondissant et Dunbar, la rage de l'homme médecine est perceptible lorsqu'ils tombent, en forêt, sur une cabane de trappeurs. Si les Blancs s'étaient trouvés devant lui, Oiseau Bondissant les aurait rapidement expédiés ad patres, avec pour seul crime d'avoir déshonoré la nature, brisant ainsi un équilibre précaire. Un équilibre qui sert de fil rouge au film. Les conflits et les haines entre tribus amérindiennes d’une part et entre celles-ci et les Blancs d'autre part, découlent des ressources naturelles de l'Ouest américain, sujet de toutes les convoitises.
Ensorcelé par ce rapport au monde et aux choses, Dunbar glisse tout doucement et naturellement de l'autre côté du miroir, de la frontière pour épouser les mœurs sioux. Une métamorphose qui se traduit tout naturellement par un mariage mais également par un accoutrement, un apprentissage de la langue lakota et des coutumes. La transformation est complète quand Dunbar, libéré des soldats yankees, perd son journal intime que l’on voit emporté par la rivière. Le début d'une nouvelle vie et la fin de la vie militaire. Dunbar sera finalement rattrapé par son passé, quand il doit finalement quitter la tribu afin de la préserver de l'étendue colonisatrice. A ce moment, le journal lui est rendu et son passé ressurgit.
Comme je l'ai dit, la force de Danse avec les loups découle bien sûr de sa maestria technique, mais surtout des thématiques abordées, utilisées de manière à toujours tenir en haleine et en sympathie le spectateur à l'égard des protagonistes. Amitié, courage, injustice, bravoure, amour, retour aux sources… autant de thèmes fédérateurs. Un film qui boucle définitivement le genre western, tout étant maintenant dit.
Après avoir vainement tenté de disparaître, le Lieutenant Dunbar choisit d'être envoyé en poste à la dernière frontière entre les jeunes E.-U. et les territoires encore contrôlés par les Amérindiens. Au contact de la nature et d’une tribu Sioux, Dunbar trouve sa vérité, son cheminement personnel.
Danse avec les loups symbolise et décrit émotionnellement les difficultés qu’il y a à aller vers l'autre, à comprendre ses différences et à les accepter. Les Amérindiens que Dunbar rencontre reflètent tristement un peuple qui appartient déjà au passé, une tribu qui marche sur des chemins étrangers à l'homme blanc, la voie de la spiritualité et de la symbiose totale avec son environnement. Des tribus qui n'auront d'autre choix que de marcher avec l'homme blanc ou disparaître. Le casque de conquistador espagnol qu'exhibe Dix Ours à Dunbar symbolise magnifiquement le temps qui passe et les nombreuses tentatives d'une Europe qui se voulait colonisatrice. Une tentative qui a finalement « réussit » à la fin du 19e, quand à court de nourriture et d'espoir, les dernières tribus amérindiennes se sont soumises à l'occupant américain. Une hache de guerre qui a été enterrée il y a longtemps avec les conséquences que l’on connaît. Heureusement, certaines tribus, usant des armes de l'homme blanc (finance, casino…), parviennent à remonter la pente et à re-devenir maîtres de leur destin.
La tribu sioux, si elle est dépeinte de façon sympathique par rapport aux farouches pawnees, n'est pourtant pas réduite à une vision blanche de la justice et de la morale. Si elle se montre courtoise, dans un premier temps, avec Dunbar, elle n'est pour autant pas telle que le souhaiterait la majorité des Américains. Comme on le voit lors d'une escapade entre Oiseau Bondissant et Dunbar, la rage de l'homme médecine est perceptible lorsqu'ils tombent, en forêt, sur une cabane de trappeurs. Si les Blancs s'étaient trouvés devant lui, Oiseau Bondissant les aurait rapidement expédiés ad patres, avec pour seul crime d'avoir déshonoré la nature, brisant ainsi un équilibre précaire. Un équilibre qui sert de fil rouge au film. Les conflits et les haines entre tribus amérindiennes d’une part et entre celles-ci et les Blancs d'autre part, découlent des ressources naturelles de l'Ouest américain, sujet de toutes les convoitises.
Ensorcelé par ce rapport au monde et aux choses, Dunbar glisse tout doucement et naturellement de l'autre côté du miroir, de la frontière pour épouser les mœurs sioux. Une métamorphose qui se traduit tout naturellement par un mariage mais également par un accoutrement, un apprentissage de la langue lakota et des coutumes. La transformation est complète quand Dunbar, libéré des soldats yankees, perd son journal intime que l’on voit emporté par la rivière. Le début d'une nouvelle vie et la fin de la vie militaire. Dunbar sera finalement rattrapé par son passé, quand il doit finalement quitter la tribu afin de la préserver de l'étendue colonisatrice. A ce moment, le journal lui est rendu et son passé ressurgit.
Comme je l'ai dit, la force de Danse avec les loups découle bien sûr de sa maestria technique, mais surtout des thématiques abordées, utilisées de manière à toujours tenir en haleine et en sympathie le spectateur à l'égard des protagonistes. Amitié, courage, injustice, bravoure, amour, retour aux sources… autant de thèmes fédérateurs. Un film qui boucle définitivement le genre western, tout étant maintenant dit.
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Je l'ai revu hier soir, la magnifique édition MGM zone 1. Le film, que je n'avais plus vu depuis le cinéma, m'a ému aux larmes. Je comprends ton sentiment par rapport à MAry McDonnell, mais on se fait au personnage.George Bailey a écrit :Très belle critique Dave. Un film que j'aime et que j'admire. Le seul bémol est le personnage joué par Mary McDonnell.
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Moi non plus, je ne l'ai pas revu depuis le ciné et jamais en version longue. Je me souviens très bien de la scène du début où il défie les adversaires debout sur son cheval. La scène est grandiloquente mais tellement belle. De plus, la musique contribue énormément à rendre ce film émouvant.Dave Garver a écrit :Je l'ai revu hier soir, la magnifique édition MGM zone 1. Le film, que je n'avais plus vu depuis le cinéma, m'a ému aux larmes. Je comprends ton sentiment par rapport à MAry McDonnell, mais on se fait au personnage.George Bailey a écrit :Très belle critique Dave. Un film que j'aime et que j'admire. Le seul bémol est le personnage joué par Mary McDonnell.
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Cette scène du début n'est pas totalement innocente, l'acte suicidaire de Dumbar c'est l'acte suicidaire d'un acteur qui se veut réalisateur en réalisant un film audacieux.George Bailey a écrit :
Moi non plus, je ne l'ai pas revu depuis le ciné et jamais en version longue. Je me souviens très bien de la scène du début où il défie les adversaires debout sur son cheval. La scène est grandiloquente mais tellement belle. De plus, la musique contribue énormément à rendre ce film émouvant.
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Il est également né et mort en tant que réalisateur cette année là car ses oeuvres suivantes sont... comment direGeoffrey Firmin a écrit :Cette scène du début n'est pas totalement innocente, l'acte suicidaire de Dumbar c'est l'acte suicidaire d'un acteur qui se veut réalisateur en réalisant un film audacieux.George Bailey a écrit :
Moi non plus, je ne l'ai pas revu depuis le ciné et jamais en version longue. Je me souviens très bien de la scène du début où il défie les adversaires debout sur son cheval. La scène est grandiloquente mais tellement belle. De plus, la musique contribue énormément à rendre ce film émouvant.
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Effectivement "the postman" est un nanard, tu considères Waterworld comme un film de Costner?Dave Garver a écrit :Il est également né et mort en tant que réalisateur cette année là car ses oeuvres suivantes sont... comment direGeoffrey Firmin a écrit :
Cette scène du début n'est pas totalement innocente, l'acte suicidaire de Dumbar c'est l'acte suicidaire d'un acteur qui se veut réalisateur en réalisant un film audacieux.
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Bon, je veux me fâcher avec personne, mais malheureusement, j'avoue que je n'accroche pas vraiment avec cette tentative de démystification du "western".
J'ai d'ailleurs déjà donné mon avis à ce sujet lorsqu'on a abordé les Oscars 1990 et la douche froide de Scorsese avec Les Affranchis.
Je l'ai revu récemment et j'ai trouvé qu'il avait mal vieilli. Une fois le choc des images et des grands espaces digéré, il ne reste finalement pas grand chose.
Désolé... Je préfère de loin Rio Bravo ou Johnny Guitare (pour rester dans les classiques), Little Big Man (dans le genre démystification) ou Impitoyable (dans le genre revisitation du Western).
Mais bon, je reconnais que le Costner a aussi de nombreux fans et je comprends d'ailleurs leur point de vue.
Sans rancune donc !
J'ai d'ailleurs déjà donné mon avis à ce sujet lorsqu'on a abordé les Oscars 1990 et la douche froide de Scorsese avec Les Affranchis.
Je l'ai revu récemment et j'ai trouvé qu'il avait mal vieilli. Une fois le choc des images et des grands espaces digéré, il ne reste finalement pas grand chose.
Désolé... Je préfère de loin Rio Bravo ou Johnny Guitare (pour rester dans les classiques), Little Big Man (dans le genre démystification) ou Impitoyable (dans le genre revisitation du Western).
Mais bon, je reconnais que le Costner a aussi de nombreux fans et je comprends d'ailleurs leur point de vue.
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Kevin Costner a tout-de-même deux chefs-d'œuvres dans sa filmo... LES INCORRUPTIBLES et, bien sûr, DANSE AVEC LES LOUPS (peut-être même 3 avec A PERFECT WORLD)...
J'adore ce film mais j'ai du mal à le considérer comme un western. Je le vois plutôt comme un drame, et une chronique de la vie aventureuse d'un soldat au Far West. Tout est si remarquablement précis, et raconté de manière si réaliste, qu'on ne peut pas le voir comme un simple western (qui en général joue la carte du divertissement).
Avec LITTLE BIG MAN c'était différent puisque le film est raconté sur un ton burlesque et satirique. DANCE WITH WOLVES est sérieux, et même s'il y a également de l'humour...
C'est beau, bien fait, bien joué. Très jolie musique c'est vrai, je suis un fan de John Barry.
6/6
J'adore ce film mais j'ai du mal à le considérer comme un western. Je le vois plutôt comme un drame, et une chronique de la vie aventureuse d'un soldat au Far West. Tout est si remarquablement précis, et raconté de manière si réaliste, qu'on ne peut pas le voir comme un simple western (qui en général joue la carte du divertissement).
Avec LITTLE BIG MAN c'était différent puisque le film est raconté sur un ton burlesque et satirique. DANCE WITH WOLVES est sérieux, et même s'il y a également de l'humour...
C'est beau, bien fait, bien joué. Très jolie musique c'est vrai, je suis un fan de John Barry.
6/6