Frost/Nixon (Ron Howard - 2009)

[LéoL]

[center]Frost/Nixon de Ron Howard (2009)[/center]

En 1977, l'interview télévisée de l'ancien Président Richard Nixon (Frank Langella) menée par David Frost (Michael Sheen) a battu le record d'audience de toute l'histoire du petit écran américain pour un magazine d'actualités. Plus de 45 millions de personnes ont assisté à un fascinant affrontement verbal au fil de quatre soirées. Un duel entre deux hommes ayant tout à prouver, et dont un seul pouvait sortir vainqueur. Leur affrontement a révolutionné l'art de l'interview-confession, a changé le visage de la politique et a poussé l'ancien Président à faire un aveu qui a stupéfié le monde entier... à commencer sans doute par lui-même.


Connu pour ses grosses productions, pas toujours réussies (un doux euphémisme diront certains), Ron Howard nous livre, entre Le Da Vinci Code et Anges et Démons, un film qui semble nous dire que non, il ne fait pas que des mauvais film. Car ce Frost/Nixon est loin d'être un navet, grâce à un sujet intéressant et bien traité mais surtout grâce à un casting irréprochable. Frank Langella campe admirablement un Nixon livrant son dernier combat, entre opiniâtreté et profonde lassitude et Michael Sheen parfait en Frost. L'ensemble soutenu par des seconds rôles de grande classe (Kevin Bacon, Sam Rockwell...). Après une première partie nécessaire, plaçant le décors et les personnages, loin d'être inintéressante et alourdissante, vient le moment tant attendu, l'interview (en 4 temps). Un duel qui opposera le novice mais imprévisible Frost au barroudeur et expérimenté Nixon, celui qui voulait se faire un nom à celui qui voulait s'en refaire un. La performance des deux acteurs rend cet affrontement à la fois stimulant et émouvant. Il faut malgré tout garder dans un coin de sa tête la réalité des choses sous peine de facilement pardonner l'impardonnable devant la pitié que communique un Nixon battu, fatigué et las, même si il me semble que le film ne pardonne en rien les agissements de Nixon.
Je crois que la nomination au Golden Globe de Langella n'est pas immérité, mais Micheal Sheen le méritait tout autant. Affaire à suivre pour les oscars.

[frédéric]

Le film qui va réconcilier Ron Howard avec ce forum, je le sens et il me tarde de le voir.

[Watkinssien]

Le film qui va réconcilier Ron Howard avec ce forum, je le sens et il me tarde de le voir.

J'ai bien aimé son Cinderella Man !

[frédéric]

A signaler, repoussé le 22 Avril.

[takezo]

Le film qui va réconcilier Ron Howard avec ce forum, je le sens et il me tarde de le voir.

J'ai bien aimé son Cinderella Man !

Et moi son The Missing.

[Gounou]

J'ai bien aimé son Cinderella Man !

Et moi son The Missing.

Et moi, sa fille.

[7swans]

Et moi, et moi, et moi...heu... et moi :

Et moi sa participation comme voix off dans Arrested Development (il est d'ailleurs producteur exécutif de la série).
P'tetre même qu'il va réaliser le film (si Michael Cera accepte de jouer dedans et de baisser son salaire!)

Sinon le reste... mouais bof... et sa fille... mouais bof encore plus!

[Colqhoun]

Après un Da Vinci Code ultra nanar et avant sa suite qui promet elle aussi d'être bien gratinée, Ron Howard se paie une conscience politique en adaptant une pièce de théâtre à succès, elle-même directement adaptée du célèbre entretien David Frost / Richard Nixon qui poussa ce dernier à avouer sa culpabilité dans la célèbre affaire du Watergate.

Malgré un sujet tout à fait passionnant, le film reste passablement lisse d'un bout à l'autre. Les tensions entre le camp Frost et le camp Nixon restent légères malgré d'excellents seconds rôles. Les interviews en elles-mêmes se résument à de bêtes champs/contre-champs peu inspirés et si tant Michael Sheen que Frank Langella s'avèrent totalement habités par leur personnage, jamais la réalisation ne les met vraiment en valeur. Le film manque de hargne, d'ampleur, pour donner de la force à un sujet pareil. A côté de cela, Howard s'est laissé aller à un procédé assez étrange, intercaler à plusieurs reprises dans le film des entretiens avec plusieurs personnes ayant vécus ces interviews, mais au lieu de demander aux véritables témoins de l'événement de prendre la parole, ce sont les acteurs du film qui le font. C'est assez troublant et pour le coup cela enlève pas mal de force aux propos de ces quelques personnes puisque l'on se retrouve dans un film qui crée ses propres images d'archives alors qu'il s'agit d'un sujet on ne peut plus réel et relativement récent.

Un film qui ne laissera pas un souvenir impérissable mais qui aura au moins su me donner envie de découvrir la véritable interview d'époque.
Et Ron Howard de signer son meilleur film depuis un bon bout de temps.

[Flol]

Et Ron Howard de signer son meilleur film depuis un bon bout de temps.

Depuis Ed TV ??
(j'aime beaucoup ce film, et j'assume)

[Colqhoun]

Non c'était naze.
Cela dit je n'ai pas vu The Missing qui est suivi d'une réputation plutôt honorable.

[Flol]

Non c'était naze.

Non, c'était bien.

Cela dit je n'ai pas vu The Missing qui est suivi d'une réputation plutôt honorable.

Ah oui, je l'avais oublié celui-là. Un western teinté de fantastique plutôt efficace.

[Profondo Rosso]

Frost/Nixon de Ron Howard



En 1977, l'interview télévisée de l'ancien Président Richard Nixon menée par David Frost a battu le record d'audience de toute l'histoire du petit écran américain pour un magazine d'actualités. Plus de 45 millions de personnes ont assisté à un fascinant affrontement verbal au fil de quatre soirées. Un duel entre deux hommes ayant tout à prouver, et dont un seul pouvait sortir vainqueur. Leur affrontement a révolutionné l'art de l'interview-confession, a changé le visage de la politique et a poussé l'ancien Président à faire un aveu qui a stupéfié le monde entier... à commencer sans doute par lui-même.


Un des tout meilleurs Ron Howard avec ce beau face à face. Une introduction brillante retrace l'odyssée du scandale du Watergate et toute la procédure judiciaire qui a suivi, mélangeant image d'archive et reconstitution pour la démission de Nixon, le tout rendant plus limpides les allusions aux évènements lors des joutes verbale qui suivront entre Frost et Nixon dans la dernière partie du film. Howard met constamment en parallèle et en opposition les personnalités de ses deux héros, autant dans leurs personnalité que dans leurs motivation. D'un côté David Frost, entertainer frivole et roublard qui ne voit là qu'une occasion de s'assurer un bon coup de publicité et relancer sa carrière. De l'autre, Nixon animal politique blessé cherchant à redorer son blason devant l'opinion public et reprendre son destin politique en main. Ca paraît assez impensable aujourd'hui mais le film exprime l'idée qu'il aurait pu prétendre en négociant bien à reprendre les rêne du pouvoir et cet aspect s'avère particulièrement crédible grâce à la prestation fabuleuse de Franck Langella.

La préparation des deux parties en présence suit la même idée avec un Frost ne travaillant pas son sujet et un Nixon rigoureusement préparé. La structure faussement documentaire avec les protagonistes amenant des commentaires aux évènements amène un recul bienvenu, une meilleure compréhension et renforce l'impact des renversement de situations, notamment le final saisissant où Nixon parvient enfin à être déstabilisé par Frost. L'amalgame au combat de boxe est constant avec les interventions des divers collaborateurs faisant office de coach remotivant leurs poulain. Un réalisation inventive de Howard (qui ne force pas outre mesure l'aspect vintage 70's) qui mêle brillamment les codes du débat télévisuels et la dramaturgie toute cinématographique, notamment par le montage sur les réactions de l'équipe lorsqu'un des deux débatteur prends l'avantage. Un artifice qui s'estompe lors de la dernière partie nettement plus intense dramatiquement. La roublardise politique de Nixon est vraiment bien saisie, entre les phrases déstabilisatrice, amabilité savamment calculée et ses facettes les plus troubles tournées sur le prisme de l'humour et de la dérision (la remarque sur l'ex fiancée noire de Frost, la blague sur les cubains formés par la CIA).

Un duel psychologique palpitant de bout en bout, reflet d'une époque et un portrait passionnant de Nixon, belle illustration de la soif du pouvoir et du manque ressenti lorsqu'on y a goûté et que l'on n'y a plus accès. Le respect mutuel des deux adversaire dans le duel qui les oppose est vraiment intéressant et naît en partie de la nature d'homme du spectacle de Frost. Prenant l'affaire par dessus la jambe et étant sous estimé, il se révèle à lui même et réussit là où des journaliste chevronné ont échoué. Michael Sheen très bon et la kyrielle de seconds de renoms est tout aussi bonne avec Oliver Platt, Sam Rockwell ou Kevin Bacon en homme de confiance de Nixon. Excellent donc, dommage que l'inégal Ron Howard retourne bientôt à ses sottise avec "Ange et Démons" quand il est concerné le résultat vaut le détour. 5/6

[Nestor Almendros]

FROST/NIXON de Ron Howard

Bon moment passé grâce à un scénario à la construction classique mais au contenu assez fort. S'inspirant d'une pièce de théatre, ce film est logiquement un bel écrin pour ses comédiens, Frank Langella en tête. L'histoire décortique assez habilement les rouages de la communication politique et les jeux de pouvoir dans les interviews. Il rend hommage au charisme de ces bêtes de com' que sont les hommes politique (et l'exemple de Nixon plutôt bien choisi).
Ron Howard s'en sort honnêtement grâce à un script très solide. Mais le réalisateur montre aussi ses limites en n'arrivant pas totalement à s'imprégner du sujet et à aller au-delà de la simple reconstitution. C'est bien fait, certes, mais c'est aussi assez sage (et parfois un peu long). En même temps, Howard a choisi de raconter son film assez posément, sans tambour ni trompette, sans trop accentuer les élans dramatiques (cf l'utilisation en demi-teinte du score de Zimmer).
A voir pour son casting et peut-être pour son bonus dvd qui nous montrera les vraies images.

[Momo la crevette]

Frost/Nixon de Ron Howard.

Il y a un moment où Hollywood réalisera qu'il n'est peut-être pas absolument nécessaire de faire un film de tous les moments de vie de toutes les personnalités. Des biopics, ok, avec parcimonie, mais quand on commence à découper la vie de ces personnalités et à nous les servir en tranches, je dis "halte là" !

Parce que bon, l'épisode des entrevues Frost Nixon, ca n'apporte pas grand chose au smilblick, je trouve. On apprend rien de fondamental, ces entretiens restent assez anecdotiques dans la vie de Nixon. Quant à leur impact sur la vie des Etats-Unis...

Je crains les films sur "Kennedy saute la petite serveuse", "Lyndon Johnson fait caca dans les buissons", "Carter crie après son chauffeur", "Reagan téléphone à Richard Widmark", "Bush père gronde son fils", "Clinton..." bon Clinton on aura droit a coup sur à l'épisode Monica.

Bref, j'ai pas adoré le film. On s'ennuie gentiment, les acteurs sont bien (quoique j'aurais bien filé deux ou trois baffes a Frost pour effacer son sourire stupide), la réal classique.

[Boubakar]

Contrairement à Momo, je trouve le film vraiment passionnant, et montre à quel point les anglo-saxons sont forts pour montrer sous un angle nouveau des pans entiers de leur histoire.
Difficile à croire que Ron Howard soit le réalisateur, on penserait plus à du Stephen Frears (d'ailleurs, plusieurs personnes sont des habitués de ses films, le scénariste en tête) en tant que poil à gratter d'une certaine politique.
Pour la mise en scène, je ne la trouve pas si banale, les 4 entretiens sont filmés comme si c'était des combats de boxe, avec plusieurs rounds en guise de pause, et avec ses techniques de déstabilisation de la part de Nixon (sur les chaussures qui rendent efféminé, voire qu'il lui demande s'il a niqué, le tout quelques secondes avant la prise d'antenne, ce qui décontenance quelque peu Frost).
On voit aussi très bien le rôle des conseillers, ou sparrings-partners, qui essaient de toujours de casser la garde de l'autre. D'ailleurs, il faut dire que le casting est vraiment excellent, Frank Langella en tête. Seul l'aspect constamment souriant de Michael Sheen est un peu gênant, mais il joue le rôle du "pitre" afin de faire échoir davantage l'ex-président.
D'ailleurs, la confession la plus surprenante du film ne se trouve pas dans les interviews, mais lors d'un entretien téléphonique où Nixon, assez éméché, dit la vérité...

Il y aurait d'autres choses à dire, notamment sur le pouvoir de la télévision pendant cet entretien, que ce soit dans les gestes de chacun ou les archives que Frost fait découvrir à Nixon, mais c'est un excellent film, une des plus grandes réussites de Ron Howard.