Jess Franco (1930-2013)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Pour vous, Jess Franco, c'est...

Un réalisateur terrible !! J'adore certains de ses films !!
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Euh... L'horrible Dr. Orloff c'était cool, après franchement moins...
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Pas du tout !! Ce type est un tacheron !!
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Je ne sais quoi en dire, ce type me déroute...
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julien
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Re: Jess Franco

Message par julien »

Parait que Les cauchemars naissent la nuit a plutôt bonne réputation dans sa filmographie. Quelqu'un l'a vu ? J'hésite à le prendre en dvd.
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1kult
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Re: Jess Franco

Message par 1kult »

Une interview de Jean-Claude Carrière à propos de Jess Franco :

http://www.1kult.com/2012/12/27/itw-jes ... e-carriere

A noter que le scénariste a travaillé à deux reprises avec Franco : Le Diabolique Docteur Z et Cartes sur table, tous deux dispos en DVD Gaumont à la demande ! :wink:
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Pat Wheeler
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Re: Jess Franco

Message par Pat Wheeler »

J'ai longtemps tenu la filmo quasi complète de Franco pour médiocre donc indigne d'intérêt. Mais bon, j'avais commencé avec des nanars soporifiques comme Une Vierge chez les Morts-Vivants et L'Abîme des Morts-Vivants donc forcément ça n'aide pas. Puis un jour j'ai décidé de me pencher sur ses œuvres des années 60 et là, quelle ne fut pas ma surprise: des bandes sans grands moyens mais pleines de bonnes idées au niveau de la mise en scène et de l'atmosphère, qu'elles soient d'inspiration fantastique (L'Horrible Docteur Orloff, Les Maîtresses du Dr. Jekyll, Le Sadique Baron Von Klaus, Dans les Griffes du Maniaque) ou policière (Cartes sur Table, Chasse à la Mafia - ce dernier est une authentique merveille, probablement son chef-d’œuvre) voire plus ouvertement "bis" (Les Brûlantes, un très intéressant Women in Prison dix ans avant les étrons pondus par Bruno Mattei et Claudio Fragasso en pleine vogue du genre). Son Necronomicon m'a moins plu par contre, malgré la bonne renommée dont il jouit: trop bordélique et forcé, trop "je veux faire comme les mecs de la Nouvelle Vague" sans être à la hauteur. De belles scènes néanmoins. Enfin, j'apprécie d'un plaisir coupable Les Prédateurs de la Nuit, vague remake sex & gore des Yeux sans Visage à l'esthétique 80's inimaginablement putassière. Donc finalement, Franco c'est pas si mal que ça !
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locktal
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Re: Jess Franco

Message par locktal »

Franco, c'est inégal, mais il a quand même fait de sacrés OFNIS !! Mon préféré reste l'excellent Venus in furs, qu'Artus films vient de sortir en DVD dans une très belle copie et qui bénéficie d'une atmosphère trouble et prenante.

J'aime bien aussi, outre les titres que tu cites, Le diabolique docteur Z (que tu as cité sous le titre Dans les griffes du maniaque), She killed in ecstasy, Les cauchemars naissent la nuit, Vampyros lesbos, Les inassouvies, Eugenie de Sade, Les possédées du diable, Le journal intime d'une nymphomane et Love letters of a Portuguese nun. Et j'adore aussi Succubus !

Je reconnais aussi un plaisir coupable pour La comtesse noire, Doriana Grey et Barbed wire dolls.

Après, c'est vrai que le père Jess a une filmographie tellement touffue et bordélique qu'il est parfois difficile de s'y retrouver. Mais je trouve que même dans ses films les plus ratés (et il y en a pas mal), il y a toujours quelques plans à sauver. C'est finalement plus un cinéaste contemplatif qu'autre chose, même s'il a touché aux genres les plus crapoteux qui soient : on lui reproche (parfois à raison) son manque de rythme, ses incohérences et bien sûr une certaine complaisance érotique (et sa fascination pour les sexes féminins :D ), mais comme il le dit lui-même ses films ont souvent le mouvement d'un morceau de jazz (étant lui-même grand amateur) !
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Re: Jess Franco

Message par Pat Wheeler »

En effet, Papá Franco est un grand inconditionnel de jazz, il n'y a qu'à voir l'utilisation de ses pseudos d'ailleurs et on a un bel aperçu de ses connaissances en la matière ! :D

Je n'ai pas vu la plupart des titres que tu cites, il s'agit surtout de ses films des 70's non ? J'avoue qu'il va me falloir une bonne dose de motivation pour les visionner, mais je peux toujours être surpris en bien.
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Re: Jess Franco

Message par locktal »

Pat Wheeler a écrit :En effet, Papá Franco est un grand inconditionnel de jazz, il n'y a qu'à voir l'utilisation de ses pseudos d'ailleurs et on a un bel aperçu de ses connaissances en la matière ! :D

Je n'ai pas vu la plupart des titres que tu cites, il s'agit surtout de ses films des 70's non ? J'avoue qu'il va me falloir une bonne dose de motivation pour les visionner, mais je peux toujours être surpris en bien.
Oui, la plupart des titres sont fin des années 60-Années 1970 ! Il ne faut pas les visionner à la suite, car effectivement il y a un risque certain :D :D ! Mais de temps en temps, entre quelques classiques du western, du film noir ou autres, ça fait du bien !!
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Re: Jess Franco

Message par Pat Wheeler »

C'est sûr. :wink:
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Re: Jess Franco

Message par hellrick »

locktal a écrit :Franco, c'est inégal, mais il a quand même fait de sacrés OFNIS !!

Mon préféré reste l'excellent Venus in furs, qu'Artus films vient de sortir en DVD dans une très belle copie et qui bénéficie d'une atmosphère trouble et prenante.

J'aime bien aussi, outre les titres que tu cites, She killed in ecstasy, Vampyros lesbos, Les inassouvies, Eugenie de Sade!
j'approuve pour ceux là, sans être un grand fan de Franco, loin de là, il a fait bien plus de mauvais films que de bons selon moi.
Mais c'est 5 là valent la peine.
Après je suis plus enclin à défendre Sergio Martino, Umberto Lenzi ou Antonio Margheriti (aux filmos bien plus riches en réussites) que le petit Jésus :wink:
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Re: Jess Franco

Message par locktal »

J'ai vu effectivement que Franco était loin d'être ton cinéaste favori, hellrick :wink: !

En ce qui concerne Martino, Lenzi ou Margheriti, je te suis ! J'avoue avoir un peu la nostalgie de ce type de cinéma d'exploitation, certes inégal, parfois effarant de nullité, mais qui a aussi donné des oeuvres superbes... J'espère que le nouvel éditeur The ecstasy of films sortira de nouvelles pépites du cinéma bis transalpin, après leur édition très réussie de l'excellent La lame infernale de Dallamano !

Je sais que sont déjà prévus La guerre des gangs de Fulci et Torso (peut-être même en Blu-ray) de Martino. Et l'éditeur pourrait ensuite sortir peut-être Qui l'a vue mourir ? de Lado ou Jounée noire pour le bélier de Bazzoni, d'après le site facebook !

J'aimerais que The ecstasy of films s'intéresse prochainement à La longue nuit de l'exorcisme et Le venin de la peur de Fulci ou le génial Revolver de Sollima...
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Re: Jess Franco

Message par johell »

locktal a écrit : Mais je trouve que même dans ses films les plus ratés (et il y en a pas mal), il y a toujours quelques plans à sauver.
Amen! :D
Je ne crois pas avoir détesté un seul de ses films, et même si un certain nombre ne m'ont pas totalement convaincu, j'y trouve toujours quelque chose qui me plaît. J'admire sa générosité visuelle, ses recherches formelles souvent improbables, ses idées de mise en scène "incroyables". Franco, c'est du fantasme cinématographique à tous les étages. Un de mes cinéastes fétiches! :D
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Re: Jess Franco

Message par locktal »

johell a écrit :
locktal a écrit : Mais je trouve que même dans ses films les plus ratés (et il y en a pas mal), il y a toujours quelques plans à sauver.
Amen! :D
Je ne crois pas avoir détesté un seul de ses films, et même si un certain nombre ne m'ont pas totalement convaincu, j'y trouve toujours quelque chose qui me plaît. J'admire sa générosité visuelle, ses recherches formelles souvent improbables, ses idées de mise en scène "incroyables". Franco, c'est du fantasme cinématographique à tous les étages. Un de mes cinéastes fétiches! :D
Idem :wink: !

J'ai plus de mal tout de même avec ses films des années 1990-2000. Il y a toujours quelques audaces, mais je m'y ennuie assez !
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Re: Jess Franco

Message par hellrick »

J'ai récupéré dernièrement son giallo "Night of the Skulls", j'avoue que je suis un peu craintif mais aussi curieux, Bloody Moon était amha tout juste correct quand même et surtout complètement anonyme et routinier...En parlant de quasi giallo j'aime bien son Tendre et perverse Emmanuelle aussi :wink:
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Re: Jess Franco

Message par locktal »

hellrick a écrit :J'ai récupéré dernièrement son giallo "Night of the Skulls", j'avoue que je suis un peu craintif mais aussi curieux, Bloody Moon était amha tout juste correct quand même et surtout complètement anonyme et routinier...En parlant de quasi giallo j'aime bien son Tendre et perverse Emmanuelle aussi :wink:
Jamais vu Night of the skull, mais ce que tu en dis me rend assez curieux de le découvrir !

Bloody moon, je l'avais trouvé très moyen, voire anecdotique ! La mort du petit garçon m'avait bien fait rigoler :D ! Mais je l'ai vu il y a assez longtemps !

Quand à Tendre et perverse Emmanuelle, j'ai beaucoup aimé...

Mais son giallo qui me séduit le plus reste l'excellent Succubus / Necronomicon : j'adore l'atmosphère de ce film troublant et mystérieux... J'aimerais bien qu'Artus ou un autre éditeur hexagonal le sorte dans nos contrées !
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Re: Jess Franco

Message par hellrick »

NIGHT OF THE ASSASSINS (aka Night of the skull)
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Le prolifique Jésus Franco, spécialiste du cinéma populaire prêt à suivre toutes les modes, se devait, forcément, de toucher un jour ou l’autre au giallo. Si plusieurs de ces long-métrages peuvent être inclus dans le genre (TENDRE ET PERVERSE EMMANUELLE mélange le thriller de machination au film érotique, LUNE DE SANG combine les influences italiennes au slasher en vogue au début des années ’80), NIGHT OF THE ASSASSINS reste, cependant, son giallo le plus authentique bien qu’il puisse aussi, par bien des aspects, se voir qualifié de « krimi ».

Quoique l’intrigue soit créditée à Edgar Allan Poe, le scénario constitue, en réalité, une nouvelle adaptation de la célèbre pièce de théâtre « Le chat et le canari », déjà filmée à de nombreuses reprises entre 1927 (date de la version muette sigéne Paul Leni) et 1978 (où le pornocrate Radley Metzger s’évade pour un temps du carcan du X). Jésus Franco reprend, par conséquent, les bases de cette histoire devenue archétypale (de nombreux meurtres suivent la lecture d’un testament) et la saupoudre de références au krimi, notamment via le look folklorique du meurtrier. Franco a d’ailleurs avoué, par la suite, avoir puisé dans les romans d’Edgar Wallace pour confectionner cette intrigue tarabiscotée. Les meurtres successifs perpétrés par un tueur inconnu, eux, ajoutent à cette dimension « krimi » un fort soupçon de giallo (qui, après tout, n’était qu’une variante latinisée et plus complaisante des thrillers allemands des années ’60).

Lord Marian, un aristocrate richissime obsédé par l’Apocalypse, est assassiné de cruelle manière : enterré vivant sous une épaisse couche de boue par un mystérieux tueur. Sa seconde épouse découvre le cadavre et prévient la police, qui débute une enquête s’annonçant difficile. En effet, sous des dehors respectables, l’entourage de Lord Marian cache bien des secrets et beaucoup auraient pu vouloir la mort du vieil homme, à commencer par Rita, sa fille illégitime condamnée à le servir en tant que femme à tout faire, brimée par une discipline de fer allant jusqu’aux châtiments corporels.

A la lecture du testament, les soupçons s’accroissent envers la pauvrette puisque Lord Marian, bouffi de remords au crépuscule de son existence, lui lègue l’entièreté de sa fortune. Ce qui, bien évidemment, n’est guère du goût des autres héritiers, complètement dépossédés d’un pactole espéré de longue date. L’inspecteur Brook, le meilleur limier de Scotland Yard, entre alors dans la danse pour découvrir l’identité de l’assassin…lequel commet de nouveaux crimes.
NIGHT OF THE ASSASSINS, contrairement à de nombreux films de Franco, ne possède pas d’identité particulièrement affirmée. Autrement dit, le cinéaste s’efface derrière son sujet et évite ses coquetteries usuelles, louées par ses admirateurs mais souvent fatigantes pour les non-réceptifs. Ici, Franco se restreint, évite les zooms incessants, les plans insistants sur les intimités féminines offertes, la musique jazzy, le montage abrupt, les intrigues à tiroirs dans lesquelles le scénariste lui-même semble s’être perdu, le rythme lénifiant alternativement fascinant ou éreintant, etc.

A la place, le cinéaste opte pour une progression logique et une narration linéaire, illustrant, sans beaucoup de folie, une enquête policière ponctuée de meurtres inventifs qui reste étonnamment maitrisée dans les limites, bien sûr, de son inspiration première, à savoir les romans de gare des années 20. Après une première partie dans le plus pur style « whodunit », NIGHT OF THE ASSASSINS s’écarte donc de ses racines littéraires et oublie « Le chat et le canari » pour se vautrer, de manière divertissante, dans les eaux du krimi ou du giallo. En effet, un tueur masqué d’une tête de mort commence à éliminer, de manière innovante et sadique, les différents suspects en se référant à l’Apocalypse. Ce carnage raccourcit, bien sûr, la liste des coupables potentiels jusqu’à la révélation finale, plutôt convaincante et bien amenée si on accepte son côté « capilotracté », dans la grande tradition des œuvres précitées d’Edgar Wallace.
Si les fans de Franco regretteront, sans doute, la retenue dont il fait preuve, ses détracteurs, par contre, apprécieront la bonne tenue du long-métrage, réalisé avec compétence et professionnalisme, sans le « je m’en foutisme » qui parasite la plupart de ses films. La présentation des différents suspects, par exemple, est traitée avec efficacité et s’inscrit dans la lignée des « policiers » classiques, sans digressions inutiles ou concessions à l’exploitation. NIGHT OF THE ASSASSINS ne contient que peu de nudité et la violence se voit, elle-aussi, réduite au minimum même si les meurtres possèdent une réelle force et démontrent la perversité sadique de Franco, notamment lorsqu’une demoiselle se voit condamnée à périr lentement, attachée sur des rochers au pied d’une falaise battue par les vagues d’une mer en furie qui brisent, peu à peu, son corps fragile.

Au rayon du casting, Lina Romay s’octroie, logiquement, le rôle principal, celui de la brimée Rita, fille illégitime devenue servante et exutoire à la colère de sa belle-mère qui aime la fouetter pour son propre plaisir. Gardant ses vêtements durant pratiquement tout le temps de projection, Lina Romay se montre convaincante aux côtés du vétéran William Berger (FOLIE MEURTRIERE) et de la spécialiste de l’érotisme Evelyne Scott (vue dans quelques inénarrables comédies polissonnes franchouillardes comme COUCHE MOI DANS LE SABLE ET FAIT JAILLIR TON PETROLE). La romance amorcée entre la demoiselle et un personnage secondaire (la morale est sauve, les tourtereaux, qui se pensaient frère et sœur, découvrent, in extremis, n’avoir aucun lien de parenté) n’évite pas le côté « plaqué » et inutile mais elle ne ralentit toutefois pas trop l’action, NIGHT OF THE ASSASSINS avançant à bon pas vers sa conclusion.

Débarrassé de ses « tics », Franco livre ici un film sobre, techniquement sans reproche même si souffrant parfois d’un budget réduit, filmé avec retenue et parfois de manière efficace. Les protagonistes bien typés, l’importance laissée au manoir dans lequel se déroule l’action et le rythme soutenu (loin de ses oeuvrettes oniriques languissantes, le réalisateur boucle son film en un peu plus d’une heure et quinze minutes) permettent de passer un bon moment pour les amateurs nostalgiques de « whodunit » à l’ancienne.

Dans l’ensemble, NIGHT OF THE ASSASSINS se révèle honnête et plaisant à condition de ne pas en attendre davantage qu’un honnête mélange de giallo, de krimi et de policier rétro. Ce n’est déjà pas si mal et, franchement, on n’en espérait pas tant de la part de Franco.
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Re: Jess Franco

Message par hellrick »

EMMANUELLE FOREVER (Las orgías inconfesables de Emmanuelle)

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Réalisé en 1982, EMMANUELLE FOREVER (alias « Las orgías inconfesables de Emmanuelle ») permet à Jésus Franco de prendre en marche le train de l’érotisme soft via une variation personnelle sur le célèbre EMMANUELLE. Si le résultat manque de passion et ne dépasse pas le niveau d’un (honnête) téléfilm érotique de seconde partie de soirée, ce EMMANUELLE FOREVER saura toutefois divertir les amateurs du cinéaste, lequel propose ici quelques scènes amusantes ou référentielles dans un ensemble sinon très classique mais pas déplaisant.

Emmanuelle rejoint son mari dans le sud de l’Espagne afin de remettre son couple sur de bons rails. Cependant, dès une première soirée arrosée, la belle participe à un show érotique sur la scène d’un bar et finit entre les cuisses d’une stripteaseuse dont elle goûte manifestement l’intimité avec un plaisir non dissimulé. Son mari, vexé, la quitte pour rejoindre sa maîtresse. Quelques temps plus tard, Emmanuelle tente de se faire pardonner ses écarts de conduite puis, sur une plage, rencontre deux voyous qui la violent. Désespérée du comportement de son époux, Emmanuelle se lance passionnément dans la luxure afin de l’oublier…

Comme souvent dans ce genre de produit d’exploitation, le prénom « Emmanuelle » est là uniquement pour appâter le client (une volonté des producteurs selon Franco qui ne souhaitait pas appeler ainsi son héroïne) même si ce personnage possède quelques indéniables similitudes avec la création littéraire d’Emmanuelle Arsan, en particulier dans sa manière très libérée d’envisager la sexualité. Les décors exotiques (les environs d’Almeria) ne peuvent, pour leur part, rivaliser avec la Thaïlande de la saga officielle mais apportent néanmoins le quota de dépaysement attendu.

Plus « honnête » que TENDRE ET PERVERSE EMMANUELLE (un sympathique « giallo de machination » également signé Franco qui surfait, par son titre mensonger, sur le succès du film de Just Jaeckins), FOREVER EMMANUELLE délivre une suite de situations sexy adroitement mises en scène dans les limites de ce style de produit. Bien sûr, le cinéaste se conforme aux attentes du genre « érotique » et égrène les lieux communs attendus comme le striptease, le (long) passage saphique, le viol, la partie carrée, etc. mais l’ensemble parvient à maintenir l’intérêt.

Mené à bon rythme (et, de la part de Franco, il s’agit d’une vraie surprise), le film suit son héroïne dans les paysages souvent superbes du sud de l’Espagne pour une série d’intermèdes coquins plaisants ponctués de commentaires humoristiques et satiriques bienvenus qui ridiculisent le machisme latin. La première scène, située dans un musée de cire peuplé de personnages célèbres, reste toutefois la meilleure et la plus inventive: elle possède ce côté légèrement fantastique et onirique prisé par les fans du cinéaste et surprend dans un film sinon très sage et classique. Au niveau de l’érotisme pur, la longue séquence de séduction homosexuelle entre Emmanuelle et une stripteaseuse très entreprenante emporte cependant les suffrages et fonctionne de fort belle manière.

Dans le rôle-titre, nous retrouvons avec plaisir Vicky Adams, alias Muriel Montossé, starlette de l’érotisme européen des années ’70 et ’80 devenue, par la suite, célèbre pour sa participation récurrente à « La classe » de France3. Robert Foster, de son véritable nom Antonio Mayans, complice coutumier de Franco, complète la distribution aux côtés de sa fille Flavia Hervás et de Carmen Carrion.

FOREVER EMMANUELLE n’est surement pas un grand film mais demeure une petite production érotique sympathique dénuée de la plupart des « tics » habituels de Jess Franco. Bien filmé, joliment photographié, servi par une bande originale très correcte, le tout constitue une simple excuse à exposer des jolies filles occupées à se câliner langoureusement dans des paysages enchanteurs. Franchement, il existe donc de bien pire manière d’occuper 83 minutes de son temps.
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