G.T.O a écrit :
Désolé mon chou ! Mais moi j'aime et considère INLAND EMPIRE, vois-tu. Trouver que c'est une purge, ça aussi ça me fait mal aux yeux !
Bah, pas autant que le film
Y a un saut à effectuer, au-delà de l'extrême liberté dont a pu bénéficier Lynch. Rien qu'esthétique, rebutante, grossière. Une esthétique qui assume la laideur. L'autre aspect irritant, c'est l'emploi répétitif de certains procédés : je pense notamment aux "portes" que le personnage traverse pour aller dans d'autres univers. Le film est dédaléen et, clairement, il revendique cette répétition. On peut trouver cela pénible...je dis ça parce que justement c'était l'un des aspects qui, la première fois, m'avait pas mal gonflé.
Dernière modification par G.T.O le 14 juin 17, 20:10, modifié 1 fois.
Ratatouille a écrit :Rien qu'en terme de design sonore et de décors (l'omniprésence de figures industrielles), on est quasi dans une suite (ou plutôt une prequel) de Eraserhead.
Cela me semble totalement incompréhensible de penser le contraire en effet.
Ok mais mais c'est pas le film que tu conseillerais à quelqu'un qui veut découvrir David Lynch, quand même.
El Dadal a écrit :
Voilà, je crois que c'est la source du problème Lynchien... Mulholland Drive, j'ai adoré en salle, mais un poil moins déjà que Lost Highway, car j'y avais tout de même décelé une sensation de redite et une sorte de simplification / routine de la grammaire lynchienne, surtout après l'expérimentation inversée de Une histoire vraie. Mais je tiens le succès de Mulholland Drive comme le vrai coupable, celui qui envoyé ce brave David dans sa stratosphère yogi-relax-club Silencio. INLAND EMPIRE, je le vois comme un caprice de sale gosse trop gâté. Ou pourrait aussi appeler ça "l'effet Cronenberg".
C'est marrant que la palme d'or de Sailor & Lula ne lui ai pas donné cette grosse tête avant.
Pour INLAND EMPIRE, je crois surtout à l'absence d'un producteur qui le canalise.
Ça fait l'effet d'un film dogmatique qui aurait pour seul dogme de faire ce qui lui chante.
C'est mon pref comme disent les kids.
Quelques extraits amusants du making-of d'INLAND EMPIRE où Lynch renvoie une image différente de celle qu'on lui connaît en interview. Très actif, parfois autoritaire, pointilleux et touche à tout
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Cela me semble totalement incompréhensible de penser le contraire en effet.
Ok mais mais c'est pas le film que tu conseillerais à quelqu'un qui veut découvrir David Lynch, quand même.
Disons que Elephant Man est a priori son plus "accessible" (avec The Straight Story...qu'en l'occurrence je ne conseillerais pas pour découvrir Lynch), donc ça me parait être une bonne porte d'entrée pour découvrir un peu plus en douceur l'univers lynchien. Mulholland Drive, pour quelqu'un pas forcément habitué aux récits labyrinthiques et aux ambiances mortifères, ça peut rebuter (c'est en tout cas ce que je constate autour de moi).
Par contre, je ne conseillerais SURTOUT PAS Eraserhead. (ou alors à quelqu'un que j'aime pas)
Ratatouille a écrit :Mulholland Drive, pour quelqu'un pas forcément habitué aux récits labyrinthiques et aux ambiances mortifères, ça peut rebuter (c'est en tout cas ce que je constate autour de moi).
J'ai testé récemment sur une personne totalement néophyte (mais curieuse et ouverte d'esprit ) et ça s'est très bien passé. La différence, c'est que j'ai pu lui dire "maintenant, tu sais ce que c'est David Lynch", ce que je n'aurais pas vraiment pu faire avec Elephant Man...
Ratatouille a écrit :
Disons que Elephant Man est a priori son plus "accessible" (avec The Straight Story...qu'en l'occurrence je ne conseillerais pas pour découvrir Lynch), donc ça me parait être une bonne porte d'entrée pour découvrir un peu plus en douceur l'univers lynchien.
Peut-être à tort, je ne ferais pas ce choix-là. C'est vrai que le succès public d' Elephant Man et même mes propres souvenirs (puisqu'il a été mon premier Lynch, comme pour pas mal de gens je suppose), feraient presque que ce choix paraisse évident. Mais je ne le choisirais pourtant pas en premier pour initier quelqu'un car la (télé)filmographie du réalisateur étant ce qu'elle est, ce sont Elephant Man, Dune et Une Histoire vraie, qui font office d'à côté atypiques (nonobstant toute considération qualitative) par rapport au reste.
Je choisirais donc Blue Velvet, véritable film manifeste.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Truffaut Chocolat a écrit :
Ok mais mais c'est pas le film que tu conseillerais à quelqu'un qui veut découvrir David Lynch, quand même.
Disons que Elephant Man est a priori son plus "accessible" (avec The Straight Story...qu'en l'occurrence je ne conseillerais pas pour découvrir Lynch), donc ça me parait être une bonne porte d'entrée pour découvrir un peu plus en douceur l'univers lynchien. Mulholland Drive, pour quelqu'un pas forcément habitué aux récits labyrinthiques et aux ambiances mortifères, ça peut rebuter (c'est en tout cas ce que je constate autour de moi).
Par contre, je ne conseillerais SURTOUT PAS Eraserhead. (ou alors à quelqu'un que j'aime pas)
Mais a côté de ça, t'as une direction artistique plus glamour tu meurs, une plongée dans Los Angeles, un Justin Theroux et une Naomi Watts qui sont très engageants comme on dit.
Indépendamment de sa qualité, ELEPHANT MAN ne donne pas vraiment une idée de l'univers de Lynch. Ok on trouve quelques motifs par ci par là, mais ils ne sont pas l'essentiel. Ce n'est pas un hasard si même des gens qui détestent Lynch aiment ELEPHANT MAN.
Donc s'il faut faire découvrir la filmo de Lynch à quelqu'un, je passerais par BLUE VELVET: on y retrouve toutes ses obsessions et motifs, mais le récit est suffisamment clair pour ne pas dérouter. Ainsi la personne peut déjà savoir si elle se trouve des affinités avec l'univers ou pas
(j'avais oublié ce film alors que je l'adore, sa dernière revision a été un choc)
