DOCTEUR FRANCOISE GAILLAND de Jean-Louis Bertuccelli
Content d'avoir revu la regrettée Annie Girardot pour un César bien mérité. Je n'en dirai pas autant du film, très "qualité française" de l'époque, à la mise en scène insipide, à la photo (de Claude Renoir) souvent plate, et surtout au scénario bien poussif. On a droit à deux premiers tiers de sitcom, un tableau familial lassant: il faut de la patience pour arriver (enfin!) au véritable sujet du film. Girardot retrouve un rôle féministe très ancré dans son époque, révélatrice des avancées du beau sexe dans la société, mais en nuançant le chemin qui reste à parcourir. Docteur émérite qui pourrait prendre la tête d'un hôpital si elle n'était une femme, elle forme un couple "moderne" et libéré en faisant chambre et presque "vie à part". Longue et insistante variations sur la liaison adlutère avec Jean-Pierre Cassel (c'est le côté romantique du film), longues démonstrations du travail quotidien et du rapport avec les malades (pour montrer qu'une femme peut aussi avoir des responsabilités).
Et puis vient la maladie, grave, coupant net l'élan de vie d'une jeune femme qui court à 100 à l'heure et qui va désormais recentrer sa vie vers l'essentiel: sa famille. Rapprochement vers les enfants et le mari perdus de vue avec les "mauvaises" habitudes. Intéressante réaction par contre: celle d'une malade qui a peur (de la mort) et qui a difficilement confiance dans le corps médical (elle va chercher un ami personnel pour l'opérer). C'est un renversement de situation original mais, à mon goût, pas assez exploité.
A voir pour Girardot essentiellement. Le film est oubliable.
J'en profite pour signaler un topic consacré à
la filmographie russe d'Annie Girardot