Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Boubakar
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Boubakar »

Mon classement du mois (avec 30 films vus) :

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Hitchcock
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Hitchcock »

Un mois qui aura été surtout l'occasion de redécouvrir une partie de l'oeuvre de Buñuel , cinéaste duquel j'étais complètement passé à côté pour l'instant.

Le top 7 du mois :

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1. Los Olvidados de Luis Buñuel (1950)

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2. Remorques de Jean Grémillon (1941)

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3. Au-delà du Missouri de William Wellman (1951)

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4. Quand la ville dort de John Huston (1950)

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5. Allemagne année zéro de Roberto Rossellini (1948)

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6. Le Mariage est pour demain d'Allan Dwan (1955)

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7. Les Communiants d'Ingmar Bergman (1963)

Mais aussi :

8. Le Petit César de Mervyn LeRoy (1931)

9. Derrière le miroir de Nicholas Ray (1955)

10. Abus de confiance et Retour à l'aube d'Henri Decoin (1938)

11. Octobre de Sergueï Eisenstein (1928)

12. Cargaison dangereuse de Michael Anderson (1959)

Prix complémentaires :
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Réalisateur du mois :
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Luis Buñuel

Redécouverte du mois :
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La Dernière Caravane de Delmer Daves

Prix d'interprétation masculin :
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Louis Calhern dans Quand la ville dort

Prix d'interprétation féminin :
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Danielle Darrieux dans Abus de confiance et Retour à l'aube
Dernière modification par Hitchcock le 1 sept. 14, 09:23, modifié 2 fois.
Anorya
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Anorya »

Et hop, les combattants devient mon film du mois d'août. 8)

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Tom Peeping
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Tom Peeping »

J'ai vu en août

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*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

The Monuments Men / Monuments Men (George Clooney, 2014) *
Un excellent sujet (à la fin de la guerre, la traque par un groupe d'historiens d'art d'oeuvres volées par les nazis), un casting solide (sauf Jean Dujardin, crispant de maniérismes) et un gros budget mais au final, un film bancal et étrangement anémié qui ne trouve ni son rythme ni son ton : on navigue entre "Le train", "Indiana Jones" et "La grande vadrouille". Il y a pourtant de belles scènes, celles qui impliquent les oeuvres d'art elles-mêmes. BR Fr

Flicka och hyacinter / La fille aux jacinthes (Hasse Ekman, 1950) ***
Le voisin d'une jeune femme qui s'est suicidée enquête sur ce qui l'a poussée à le faire. Un diamant noir du cinéma suédois, dont la structure circulaire évoque "Citizen Kane" (Welles, 1941) et la morbide mélancolie "La septième victime" (Robson, 1943). Mieux vaut n'en rien savoir avant de découvrir le film, dont la résolution est d'une rare audace dans le cinéma international de l'époque. Magistral dans la forme comme dans le fond. DVD Z2 Suède

Parkland (Peter Landesman, 2013) *
Du nom de l'hôpital de Dallas où JFK est mort le 22 novembre 1963 et son assassin présumé, Lee Harvey Oswald, deux jours après. Le déroulé des 72h qui ont suivi la mort du Président, vu du côté de la suite présidentielle, de Zapruder, des médecins, des agents du FBI et de la famille d'Oswald. Malgré les bons acteurs (Paul Giamatti, Marcia Gay Harden, Zac Efron, Billy Bob Thornton...), un docudrama, fut-il de luxe, reste un docudrama. BR Fr

Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil, 1963) **
Le casse du casino du Palm Beach de Cannes par le jeune Alain Delon guidé par le vieux Jean Gabin n'est qu'un prétexte pour ce classique de qualité française qui joue plutôt la carte de la comédie existentielle et du choc des égos. Les à-côtés de l'histoire (Sarcelles, Romance, Biraud, les pépées de la piscine) sont plus intéressants que le vol lui-même, expédié. La fin absurde, hustonienne, reste un grand moment du cinéma des Sixties. BR Fr

Captain Phillips / Capitaine Phillips (Paul Greengrass, 2013) **
Un fait divers (en 2009, quatre pirates somaliens attaquent un cargo américain...) passé au style dynamique des thrillers d'actualité de Greengrass, caméra à l'épaule et suspense soutenu. L'histoire est racontée factuellement, sans fioriture ni contexte. Tom Hanks est bien (avec une remarquable séquence finale) dans le rôle du courageux capitaine mais il est éclipsé par l'inconnu (Barkhad Abdi) qui joue le chef des pirates. BR Fr

Casque d'Or (Jacques Becker, 1952) ***
La limpidité du scénario (la construction et la destruction d'un couple chez les Apaches de 1900) et l'économie de la mise en scène (le spectaculaire vient seulement de la reconstitution de l'époque) haussent le Drame au niveau de la Tragédie. Simone Signoret est sublimement photographiée et Serge Reggiani, dans un rôle habité et taiseux (c'est lui le personnage principal du film), n'a jamais été aussi bon. Dans tous les sens un classique. BR Fr

Thérèse Desqueyroux (Claude Miller, 2012) *
Platement illustrative, cette adaptation sage comme une image du puissant roman de Mauriac n'est pas désagréable (elle a quelques moments comme le départ d'incendie de forêt rêvé et la présence de deux beaux et bons jeunes acteurs : Anaïs Demoustier et Stanley Weber) mais la mise en scène passe-partout échoue à provoquer la moindre étincelle. Et Audrey Tatou est trop juvénile dans l'écrasant rôle titre de cette femme étouffée. Bof donc. BR Fr

Después de Lucia / Après Lucia (Michel Franco, 2012) **
A travers l'histoire d'une ado harcelée par les élèves de sa classe suite à une aventure sexuelle au cours d'une soirée, ce film traite subtilement des conséquences psychologiques ravageuses d'un deuil. Par sa mise en scène clinique, en dosant les scènes de calme (apparent) et les moments de violence froide, le réalisateur mexicain induit une tension qui fait penser au cinéma de Haneke. Eprouvant mais d'une vraie profondeur de sens. BR Fr

Faust (F.W. Murnau, 1926) ***
Une seule réserve : le surjouage outrancier d'Emil Jannings en Mephisto (un oeil grand ouvert et l'autre grand fermé pour signifier la fourberie). Pour le reste, une merveille d'inventivité visuelle, hybride muet du Romantisme et de l'Expressionnisme, dont chaque plan, inoubliable, est une oeuvre d'art. Tous les genres du cinéma semblent y fusionner dans un équilibre parfait. Camilla Horn est bouleversante en Gretchen (Marguerite). Génial Murnau. BR UK

The Iceman (Ariel Vromen, 2012) *
L'histoire vraie de Richard Kuklinski, un impénétrable tueur à gages pour la Mafia de New-York, qui a mené parallèlement une vie criminelle et familiale des années 60 à 1986. Le film est porté par l'interprétation glaçante de Michael Shannon (c'est un rôle fait pour lui) mais manque de souffle à trop vouloir montrer les faits seuls. Une plongée noire et hyperviolente dans une psyché asphyxiée. Avec le grand plaisir de retrouver Winona Ryder. BR Fr

Don Jon (Joseph Gordon-Levitt, 2013) **
Accro aux sites porno, un étudiant macho du New Jersey a des difficultés à s'engager dans une relation stable. Un sujet sérieux proche de "Shame" (McQueen, 2011) mais sur le mode de la comédie. Si le ton de la fin déséquilibre le film, la plupart des scènes sont bien écrites, drôles et étonnamment osées pour une production US. Scarlett Johansson est absolument formidable, Julianne Moore aussi. Une bonne surprise. BR Fr

Le Diable probablement (Robert Bresson, 1977) *
Un étudiant parisien nihiliste et dégoûté du monde contemporain envisage le suicide. Le sujet est intéressant mais la forme bressonienne poussée à l'extrême (mouvement des corps désincarné, récitation des dialogues désaffectée) confine à la pose. Et les images d'archives de catastrophes écologiques sont lourdaudes. Reste le thème donc, ultra-bressonien lui aussi : la dévoration par le feu intérieur. A comparer au "Feu follet" de Malle. DVD Z2 Fr

Fatal attraction / Liaison fatale (Adrian Lyne, 1987) **
Près de 30 ans plus tard (ah, les costumes et coiffures Eighties !), ce mémorable thriller psychologique marche toujours, grâce à son scénario parfaitement huilé (même si le grand-guignol de la toute fin est un gros faux-pas), sa réalisation efficace et surtout, le jeu de Michael Douglas, d'Anne Archer et, bien sûr, de Glenn Close en psychopathe. Le message social et moral ne fait pas dans la dentelle mais c'était les années Reagan, alors... BR US

Garden State (Zach Braff, 2004) **
Un twentysomething neurasthénique revient dans le New Jersey pour l'enterrement de sa mère et y retrouve des copains et l'envie de vivre. Une comédie douce-amère au ton et aux séquences trop fabriqués pour convaincre et d'un nombrilisme énervant mais qui réussit à faire fonctionner quelques moments sincèrement touchants. Natalie Portman illumine le film de sa grâce fragile. Maladroit (c'est un premier film) mais attachant au final. BR Fr

The bay (Barry Levinson, 2012) **
D'affreux insectes aquatiques sèment la panique et la mort dans un village côtier de la baie de Chesapeake. Tout est raconté sur le mode hybride documentaire-found footage par l'intermédiaire de caméras de toutes sortes (médias, smartphones, surveillance, Skype...) et le patchwork fonctionne en créant une tension progressive très bien menée. Au-delà du concept et de l'horreur, le message écologique ajoute un plus non négligeable. BR Allem

Rapture / La fleur de l'âge (John Guillermin, 1965) **
Quel film étrange que cette production US tournée en Bretagne avec le vieux Melvyn Douglas et les jeunes Patricia Gozzi (formidable, quel dommage qu'elle ait si vite balancé sa carrière) et Dean Stockwell qui jouent des Français en langue anglaise. Une histoire d'amour fou romano-gothique entre une adolescente perturbée, un fuyard séduisant et un père possessif. Original, esthétique et avec un score sublimement lyrique de Delerue. BR UK

After Earth (M. Night Shyamalan, 2013) 0
Un ahurissant coup de pouce égotique du couple Will et Jada Smith (lui : synopsis, acteur et producteur ; elle : productrice) à Jaden, leur ado de fils. Un père et son fils sont naufragés sur la Terre du futur retournée à l'état sauvage. Le père blessé guide à distance le fils vers leur délivrance. Si les paysages et les péripéties sont assez chouettes, le film est ruiné par les performances lamentables des deux acteurs, notamment celle de Smith Jr. BR Fr

In the flesh. Series 1 & 2 (Dominic Mitchell / BBC, 2013-2014) ***
Une excellente série anglaise sur des zombies d'un village du Lancashire qui, sous contrôle médical, sont replacés chez eux. L'histoire tourne autour d'un jeune gay de 18 ans suicidé qui retrouve ses parents et sa soeur. Peu gore mais subtilement psychologique (tout en étant riche en suspense), c'est une métaphore intelligente sur le regard complexe de la société sur ses minorités (raciales, religieuses, sexuelles). Et sur la maladie. BR UK

L'affaire du collier de la Reine (Marcel L'Herbier, 1946) **
Un gros budget de l'immédiate après-guerre qui ne lésine pas sur les décors, costumes et figurants. L'escroquerie de la Comtesse de la Motte est racontée (assez justement) avec brio et sans temps mort dans cette production fastueuse qui est toute à Viviane Romance, tour à tour séductrice, manipulatrice et époumonée dans une scène de châtiment impressionnante. Un bémol : une Marion Dorian, nulle en Marie-Antoinette. DVD Z2 Fr

The Chapman Report / Les liaisons coupables (George Cukor, 1962) **
Un mélotrash de première inspiré par le Rapport Kinsey de 1953 (sur la sexualité des femmes US) autour de quatre californiennes (Shelley Winters, l'adulteresse ; Claire Bloom, la nymphomane ; Jane Fonda, la frigide ; Glynis Johns, la fantasmeuse), de leurs maris, amants et névroses. Le traitement rutilant (splendide Technicolor) jure avec le thème couillu pour l'époque et précipite le film dans le Camp. Absurde et furieusement réjouissant. DVD Z2 Esp

Bernie (Richard Linklater, 2011) ***
D'habitude je n'aime pas Jack Black mais ici il est génial dans le rôle d'un employé de pompes funèbres d'une petite ville du Texas, adoré de ses concitoyens et meurtrier d'une milliardaire acariâtre (Shirley MacLaine). Cette tragi-comédie basée sur un fait divers de 1996 fusionne habilement scènes narratives et faux-documentaire (hilarantes interviews des commères du coin aux impossibles accents texans). Un vrai bijou d'humour noir. BR Allem

Tangled / Raiponce (Nathan Greno & Byron Howard, 2010) ***
Le début ne m'a pas convaincu mais petit à petit, je me suis laissé emporter par le charisme des personnages, l'excellente animation et la beauté kitsch et colorée des décors (un peu moins par les chansons). Au-delà du conte revu et corrigé par Disney de la princesse aux longs cheveux blonds, c'est la métaphore subtile sur les parents abusifs qui fait le piment du film. Et les caractérisations culottées d'un groupe de bears fans de comédies musicales. BR Fr

The erotic films of Peter de Rome (Peter de Rome, 1973) **
Une sélection de huit petits courts-métrages de Peter de Rome (1924-2014), l'un des pionniers du cinéma gay. Tournés en Super 8 entre 1969 et 1972 et destinés à des projections privées (puis sortis en salle en 1973), ils ont pavé la voie au porno gay des 70's. Leur intérêt est historique d'abord mais les lieux filmés (rues et métro de NY, parc de Londres...) et les scénarios liés aux scènes hard leur donne un aspect activiste surréaliste assez poétique. DVD UK

Fucking Amal (Lukas Moodysson, 1998) **
Un petit film suédois avec un grand coeur sur une lycéenne solitaire amoureuse d'une camarade de classe. Si on ne croit pas vraiment à l'issue proposée, il n'empêche que toutes les scènes, par les détails justes et bien vus de la vie et du comportement collectif des lycéens, donnent une fraîcheur très dynamique au film. Les jeunes acteurs sont tous excellents. On peut le rapprocher du très bon "Beautiful thing" britannique (1996). DVD Z2 Fr

Looper (Rian Johnson, 2012) 0
Un film de SF (ici, un paradoxe temporel sur un tueur à gages qui doit se supprimer lui-même plus âgé) qui, c'est rare, n'abuse pas des effets spéciaux pour plutôt suivre ses personnages. Hélas, la Mafia du futur est de la partie donc il y a peut-être un millier de coups feu tirés au cours des 2h, ce qui fait beaucoup trop pour les nerfs et les oreilles. Le scénario a préféré l'action à la réflexion : un mauvais choix et un bon film potentiel loupé. BR Fr

Boyhood (Richard Linklater, 2014) *** Mon film du mois
Des moments de la vie d'un garçon texan de ses 6 à ses 18 ans, et des siens. Le concept inédit du film (tourné entre 2002 et 2013 avec les mêmes acteurs) est fascinant et parfaitement maîtrisé. Au delà de la prouesse, toutes les étapes individuelles ou familiales présentées (dans un contexte 100 % américain) dressent un tableau universel de la marche inéluctable du Temps et du parcours des vivants. Comment ne pas s'y retrouver ? Cinéma

Diplomatie (Volker Schlöndorff, 2014) ***
Dans une suite de l'Hôtel Meurice la nuit du 24 août 1944, le consul suédois en France Nordling tente de dissuader le gouverneur nazi de Paris von Choltitz de donner l'ordre de dynamiter la ville comme Hitler lui a ordonné. Un huis clos à suspense captivant (sans être historiquement rigoureux) qui est aussi l'occasion d'apprécier deux styles de jeu radicalement opposés : instinctif avec Niels Arestrup (extra) et cérébral avec André Dussollier. BR Fr
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

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Thaddeus
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Message par Thaddeus »

Film du mois d'août 2014


1. Le Prix d'un Homme (Lindsay Anderson, 1963)


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2. La Vie de Château (Jean-Paul Rappeneau, 1966)


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3. Le Silence de la Mer (Jean-Pierre Melville, 1949)


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Mes découvertes en détail :
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La grande cité (Satyajit Ray, 1963)
Il y a chez Ray quelque chose de quasi surnaturel dans la constance avec laquelle il parvient à susciter l’émotion la plus profonde sans verser dans le pathétisme calculateur. Fidèle à l’héritage néoréaliste, le cinéaste questionne ici la place de la femme dans la société indienne et prône son épanouissement par le travail, au sein d’une organisation traditionnelle qui lui est hostile. Tout en regards bienveillants, gestes compréhensifs, sourires d’encouragement, le film nous attache avec une désarmante facilité à sa petite famille et se fonde sur un amour conjugal à l’épreuve de tous les préjugés ; il prône également une morale de l’intégrité qui se manifeste par la solidarité féminine, engagée contre les injustices de l’économie libérale. Encore une merveille de tendresse, d’acuité et de pudeur. 5/6

Mariage royal (Stanley Donen, 1951)
Pitch plus simple, tu meurs : un frère et une sœur qui se produisent ensemble dans une revue découvrent chacun l’amour pendant un voyage à Londres, effectué à l’occasion du mariage de la future Elisabeth II. Là-dessus, ne reste à Donen qu’à prouver la justesse infaillible de son doigté, à Fred Astaire qu’à déployer son invention autour d’une simple idée de pantomine ou d’un seul accessoire, et à Jane Powell qu’à affirmer l’énergie de sa personnalité comique. Le scénario a beau tenir de la carte postale et son développement du déroulé narratif le plus convenu, il y a de quoi se laisser divertir par la gaieté de l’ensemble, le jeu saturé des couleurs et l’originalité de certains numéros dont au moins un (la danse du héros sur les murs et les plafonds) relève de l’étonnant tour du force. 4/6

Les hautes solitudes (Philippe Garrel, 1974)
Un silence absolu, aucune parole, aucune musique, pas le moindre début de commencement d’intrigue, quatre vingts minutes de regards dans le vague et de regards-caméra qui s’égrènent en une litanie assommante de gros plans de visages : celui de Jean Seberg, ressemblant comme deux gouttes d’eau à Faye Dunaway, et celui de Tina Aumont, plus mutin, plus piquant. Les lamentations muettes se succèdent, le noir et blanc est aussi vide et flou que l’exercice. Des fois un type à l’expression particulièrement constipée fait face à son miroir. Voilà, c’est tout. Et c’est une authentique épreuve d’endurance, une sorte de point de non retour cauchemardesque de l’extrémisme auteurisant satisfait. Je veux bien être ouvert, patient, curieux et tout ce qu’on veut, mais il y a des limites. 1/6

Te souviens-tu de Dolly Bell ? (Emir Kusturica, 1981)
Un village yougoslave qui ressemble à un bidonville, au début des années 60, une bande d’ados désœuvrés entre kermesse, drague et ennui, une famille qui s’entasse dans un taudis où l’on dort à trois par lit… Le père, bourru mais bon bougre, tente tant bien que mal d’inculquer les principes communistes à sa progéniture ; le cadet, héros de l’histoire et alter ego évident du cinéaste, préfère tester sa méthode d’hypnose sur les lapins. Le premier film de Kusturica évoque autant les satires tchèques de Miloš Forman que les truculentes évocations autobiographiques de Fellini : même galerie de personnages pittoresques, même trait mordant, même registre cocasse de la peinture socio-politique. À défaut d’être pleinement accomplie, la chronique est drôle et chaleureuse. 4/6

L’ange ivre (Akira Kurosawa, 1948)
Le terme de réalisme poétique, avec ses variantes sémantiques telles que "fantastique social" ou "populisme tragique", s’applique ici parfaitement à la notion de destin, qui fait basculer l’histoire dans le domaine de la fable, voire de la parabole christique, et à la figure de truand interprété par Mifune : moins un gangster à la Scarface qu’un mauvais garçon poursuivi par la fatalité de son milieu, façon Pépé le Moko. Fondée sur la métaphore du cloaque, en écho à la maladie incurable du héros, l’œuvre dépeint avec pessimisme le Japon d’après-guerre, gangrené par le marché illégal et la misère, en transfigurant tout un réseau thématique (la recherche du double, la rédemption, la nostalgie de la jeunesse…) par l’apport du film noir et le croisement des éléments expressionnistes. 4/6

Le bal des vampires (Roman Polanski, 1967)
Il paraît que Polanski le considère que son film préféré : l’occasion de rappeler que les artistes sont parfois les moins à même de juger de leur œuvre. Le contraste est en tout cas frappant entre le soin apporté aux décors, aux costumes, à la photographie, tous de première classe, et la ribambelle de gags perfectibles témoignant d’un humour qui ne dépasse jamais vraiment le stade du croc-en-jambe pathétique. Si la comédie est assez curieuse dans sa manière de ne jamais sombrer dans la franche parodie, de déployer toute une imagerie crédible sur le plan du fantastique et de l’effroi, dans son mélange stylistique de gothique et de profane, ses effets de décalage régulièrement malheureux et son rythme inégal en font un pastiche trop attendu. La beauté de Sharon Tate laisse néanmoins sans voix. 3/6

Winter sleep (Nuri Bilge Ceylan, 2014)
En entérinant la pente (trompeusement) monumentaliste de son cinéma, Ceylan prête le flanc aux accusations : une maîtrise si impériale des moyens, de la forme et de l’expression est forcément suspecte aux yeux de certains. C’est compter sans son regard toujours plus aigu et cruel, et surtout son étonnante faculté de compréhension, qui amplifient les sentiments mis en jeu et confèrent à son film la plénitude artistique propre aux grandes œuvres. Il ne faut donc pas se laisser intimider par la facture imposante et les accents de bréviaire philosophique qui parcourent cette vaste réflexion bergmanienne sur l’échec et l’aveuglement, le couple et la solitude, la morale et le conflit des classes sociales : l’exigence, la densité, la tension, le sens de la beauté en infusent chacune des presque deux cent minutes. 5/6

Vous ne l’emporterez pas avec vous (Frank Capra, 1938)
Si Horizons Perdus formulait une idéologie, on peut dire que ce film-ci l’applique concrètement au sein du monde contemporain, la confrontant à une réalité et une logique hostiles aux marginaux et aux utopistes. Pour le cinéaste, le rêve américain ce n’est pas l’argent mais la liberté, et la seule politique qui trouve grâce à ses yeux est l’américanisme, ce culte de l’ambition personnelle que tempèrent les relations de bon voisinage, cet optimisme quasi pathologique qui pousse le spectateur à s’identifier à ses héros loufoques s’ébrouant dans la joie et l’innocence. Comme pour le tycoon qui se convertit à un art de vivre excentrique, un air d’harmonica fait alors s’évanouir tous les malheurs, résorber tous les problèmes, et exploser la ferveur d’une philosophie plus rayonnante qua jamais. Capra ou l’art d’être heureux. 5/6

Porco Rosso (Hayao Miyazaki, 1992)
Farouchement indépendant, réaliste mais pas désabusé, pacifique mais prêt à se battre si nécessaire, aimé des femmes pour sa détermination et sa sensibilité, respecté des hommes pour sa force et son sens de l’honneur, Porco Rosso est un vrai héros des années 40, dont l’attitude chevaleresque évoque Gable ou Bogart. La montée du fascisme, dans les décors idylliques de l’Adriatique, dignes d’un telefoni bianchi, accentue son caractère frondeur, son refus de l’autorité, son goût de l’aventure. Elle offre surtout la toile de fond d’un spectacle adulte, riche, complexe, fertile en personnages drôles et attachants, qui honore aussi bien le plaisir de l’action et du mouvement que les notes plus secrètes du romantisme et de la tragédie : celle d’un être mûr ayant décidé de vivre seul, entre ciel et mer. 5/6

Le mystérieux docteur Korvo (Otto Preminger, 1949)
Si le cinéaste verse à nouveau dans le genre criminel et intimiste qui a fait sa réussite, il accomplit un pas de plus vers la manipulation, tant des personnages que du spectateur. C’est à la fois son atout et sa limite que de tisser une machination perverse dont la lente et rigoureuse mise à nu en appelle davantage aux artifices du scénario qu’à l’investissement de la mise en scène. Preminger témoigne de sa capacité à errer entre normalité et folie, sur la trace d’une héroïne transie, à capter le mystère de certains comportements, à mettre en valeur l’étrangeté qui borde souvent le monde rationnel (que l’on songe à la voix de José Ferrer), mais son film vaut d’abord par son habileté à nous balader d’un rebondissement à l’autre, captifs consentants d’un jeu rusé du chat et de la souris. 4/6

Passe ton bac d’abord (Maurice Pialat, 1978)
L’adolescence nue. Pour réussir cette chronique des paumés du secondaire, Pialat filme sans complaisance mais non sans tendresse le quotidien de garçons et de filles ni beaux ni laids, ni heureux ni malheureux. Chez ces jeunes Chtimis ce n’est pas l’opulence ni la misère, ils ont l’âme vague comme un terrain et leur existence est grise comme leur ville, Lens. Alors ils se retrouvent au bistrot à essayer de savoir pourquoi ils vivent aujourd’hui et ce que sera demain, ils couchent ensemble surtout pour se tenir chaud au cœur et au corps. Le chômage guette, le mariage n’est qu’un pis-aller lorsqu’il n’est pas carrément une erreur, mais ce constat douloureux est émaillé de douceur, d’humour et de chaleur, malgré la morosité des jours qui se suivent. C’est parfois dur, souvent touchant, toujours juste. 4/6

September (Woody Allen, 1987)
Intérieurs, neuf ans après. Comme pour son premier film grave, Allen met le sourire hors jeu : enfermés dans le huis-clos d’une maison de campagne, chacun ou presque de ses six personnages aime sans retour et se dérobe devant le/la prétendant(e). C’est la fin des vacances et, l’automne arrivant, on parle de vendre la bâtisse, de rentrer chez son mari, de finir le grand roman inachevé. Il n’y pas de temps mort, que des vies en creux, des larmes amères, des éclairages aux bougies et des volets fermés sur les chagrins des femmes et les regrets des hommes. L’écriture est si verrouillée, les murmures si affectés, la scénographie si uniformément rigoureuse que le film flirte parfois davantage avec le calcul qu’avec la sensibilité. Mais sa lucidité plaintive l’emporte largement aux points : Art Tatum a le dernier mot. 4/6

Dans les ténèbres (Pedro Almodóvar, 1983)
Traquée par la police, une chanteuse de boléro se réfugie chez sa plus grande fan, la mère supérieure du couvent des Rédemptrices humiliées (!). Drôle de couvent : les sœurs portent des noms étranges, l’une se shoote à l’héro, l’autre aux acides, une troisième écrit des polars pornos, une dernière élève un tigre dans le jardin, telle une héroïne de Buñuel. Laissant filtrer sa sympathie pour les femmes qui font triompher leur liberté contre l’endurcissement d’une religion mortificatoire, l’auteur s’amuse à faire valser les rapports de domination/soumission et touille un précipité de provocations tranquilles où se cristallisent pêle-mêle la volonté de rédemption et la fascination pour le mal, les péchés mignons et les penchants pervers, le burlesque foutraque et le mélo strident. Bancal mais insolite. 3/6

Le prix d'un homme (Lindsay Anderson, 1963)
Depuis quinze ans, Anderson appelait dans ses textes critiques à un renouvellement du cinéma anglais. Son premier essai, âpre, vigoureux et désenchanté, donne un grand coup de pied à une production apathique. La structure non linéaire éclaire des relations définies par les dépendances économiques, des comportements dictés par la loi d’une société industrielle de grisaille et de concurrence qui exalte la brutalité aux dépends de la tendresse. Là où tant de films confondent émotion et sensiblerie, cette chronique poignante d’un être fruste et marginal en combat contre lui-même en appelle simplement et naturellement à nos sens. Richard Harris, rugbyman pathétique touché par l’amour, incapable d’exprimer ses sentiments, et Rachel Roberts, ménagère triste et étriquée, en garantissent la force et la vérité. 5/6

Entr'acte (René Clair, 1924 - CM)
Conçu pour "sortir le public de la salle" lors du ballet Relâche, le moyen-métrage de René Clair procède, par ses recherches d’écriture et sa sensibilité proche du dadaïsme, d’une avant-garde mise à la portée de tous. La poésie cesse en effet d’appartenir à l’élite, elle est populaire sans déchoir, et le film détourne l’image de son devoir de signifier pour la faire naître, selon les mots de l’auteur, à une existence concrète. Reste désormais de cet étrange canular anti-bourgeois un échantillon d’images surréalistes portées par la vitesse et l’emballement, déjà habitées par les personnages fétiches du cinéaste (poupées de kermesse, barbichus, mémères et foule en folie), et dont l’attrait est surtout aujourd’hui de donner à voir d’illustres figures de l’époque (Erik Satie, Man Ray, Marcel Duchamp…). 3/6

Le chat à neuf queues (Dario Argento, 1971)
Le plaisir que l’on prend à suivre les gialli d’Argento est d’abord celui de l’anticipation : on sait qu’un personnage ayant trouvé l’identité du meurtrier va y passer dans la minute, on sait que ce dernier se cache derrière le rideau, on sait que la photo dissimule un indice crucial… Cette collusion entre récit et spectateur favorise une clarté qui ajoute à l’invention (comme le principe immédiatement identifié du point de vue du tueur) et permet de faire passer la pilule d’une intrigue piochant allègrement dans les aberrations emberlificotées de la série B. Ce qui compte ici c’est le brio du montage, les ambiances nocturnes, l’élégance coupante d’une mise en scène qui privilégie l’allusion horrifique aux effusions d’hémoglobine. C’est bien foutu, assez prenant et plus sobre que d’accoutumée. 4/6

Le petit soldat (Jean-Luc Godard, 1960)
Rapide, sec, captivant, le deuxième long-métrage de Godard frappe par sa facilité à investir un genre très codé : il s’agit d’abord d’un vrai bon film d’espionnage, toujours crédible dans son cadre et son imagerie. On y suit les pas d’un déserteur aux options politiques et sociales indéterminées, qui se cherche un idéal et rencontre le doute et l’amour en même temps qu’il est pris en tenaille entre une cellule secrète de l’OAS et une faction arabe révolutionnaire. Renvoyant dos à dos les tenants de l’un et l’autre camp, le cinéaste puise dans l’actualité brûlante de la lutte clandestine liée à la guerre d’Algérie des images fortes, surtout lorsqu’il fixe sans ciller la réalité de la torture, et affirme l’extra territorialité d’un point de vue résolument désinvolte à l’égard du devoir d’engagement. Excellent. 5/6

La femme sur la Lune (Fritz Lang, 1929)
Comme s’il voulait lui apporter, dans le genre de la science-fiction, une vision complémentaire, le cinéaste substitue à la charge métaphorique de son Metropolis la légèreté d’un récit dont les multiples péripéties ne sont parasitées par aucun discours. La fraîcheur radieuse qui s’épanouit ici est proche des expéditions lunaires de Jules Verne ou d’Hergé, et rendue plus belle encore par le souci de véracité scientifique, la crédibilité des effets spéciaux, l’ampleur des décors, la poésie naïve des situations. Décollage spectaculaire au crépuscule, voyage périlleux où se succèdent extrême pression et apesanteur, disparition angoissée du disque terrestre… On vit tout cela avec l’enthousiasme d’une première fois, en savourant cent-soixante minutes pleines de suspense fourni et d’aventures trépidantes. 5/6

Les poings dans les poches (Marco Bellocchio, 1965)
Le premier long-métrage de Bellocchio a fait l’effet d’une bombe dans une nation ne prévoyant pas ou ne voulant pas imaginer le processus de dissolution et de violence qui la menace. C’est un jeu de massacre vénéneux qui pilonne trois fondements de la société italienne : l’Église est ridiculisée, la patrie jetée à terre avec le drapeau tricolore, la famille nourrie de haines recuites, d’histoires d’argent et de rapports troubles. Faisant montre d’une rage froide jamais distanciée ni allégée par la moindre note d’humour noir, le réalisateur ne préserve rien ni personne, surtout pas son héros adolescent pris d’un mal de vivre, d’un instinct de destruction névrotiques, justicier malade et car trop lucide, naturellement dément à force de logique. Un huis-clos étouffant et un authentique film d’horreur domestique. 5/6

Miss Oyu (Kenji Mizoguchi, 1951)
Si l’on doutait de la finesse et de la sensibilité allusives dont témoigne Mizoguchi pour parfaire ses mélodrames, celui-ci propose quelques arguments bien costauds. Fondée sur l’étude d’un étrange ménage à trois où l’amour se vit par procuration, dans la chasteté, il développe une tragédie en sourdine, faite de peines silencieuses et de pleurs réprimés, qui repose sur la féminisation graduelle d’un jeune homme en quête de mère aimante et peu attiré par une vierge douce. L’auteur y traite les questions du désir, de la frustration, du sacrifice surtout, et affine son art en soignant l’apparence de dessins composés au fusain où le sens de l’esquisse, la perspective déclinée dans un refus des courbes au profit d’arêtes coupantes et l’usage de fausses teintes révèlent les états d’âme des protagonistes. 4/6

Détective Dee 2 : La légende du dragon des mers (Tsui Hark, 2013)
Pour qui a vu le premier épisode, cette suite conjugue le plaisir des retrouvailles avec un univers désormais familier et la tenace impression d’un traitement à la hussarde, d’un fourre-tout aussi généreux que brouillon. La cohérence dramatique n’a probablement jamais été la priorité du cinéaste mais l’enquête est ici montée comme une suite d’idées balancées à l’aveuglette, une multitude d’intrigues empilées dans le seul but de favoriser le surgissement des scènes d’action les plus frappadingues, multicolores et improbables. Malgré la laideur parfois bien cheap des effets numériques, l’ensemble fonctionne à la manière d’une auberge espagnole remplie jusqu’à la garde : il y a des bouts de gras, des excès en tous genres, mais surtout une énergie, une invention qui emportent largement le morceau. 4/6

Sylvia Scarlett (George Cukor, 1935)
Il y a une part de nouveauté dans le sujet de cette comédie picaresque et son traitement. On aura beau chercher, aucun autre film de cette époque sans doute ne traite de façon si malicieuse de l’androgynie et de la confusion des genres, même si ces motifs restent d’abord de purs enjeux de marivaudage. Opérant sur un registre hybride, quelque part entre la comédie américaine et la peinture anglaise à la Dickens, George Cukor élabore un cache-chache identitaire et amoureux dont l’énergie compense la relative prévisibilité des ressorts comiques et dramatiques. Son plus grand atout est bien sur Katharine Hepburn, savoureusement travestie en jeune homme, le chapeau sur l’œil et le cheveu court, puis en pierrot lunaire, épicentre d’un jeu sentimental oscillant entre le sourire et la gravité. 4/6

Le silence de la mer (Jean-Pierre Melville, 1949)
Une maison de campagne sous l’Occupation, le froid hivernal qui engourdit les corps, la pipe fumée par l’oncle et l’ouvrage tricoté par la nièce devant l’âtre à la veillée, le tic-tac de l’horloge qui bat comme un cœur, et les mots de l’officier allemand, infiniment courtois, qui formule ses rêves de culture et de fraternité, son horreur de la guerre, son amour de la France. L’un parle, les deux autres écoutent, une voix-off décrit des actions et des gestes que l’image réitère. La concentration de l’image et du texte confère à chaque évènement, si minime soit-il, sa plus grande force de signification, et à ces rapports totalement silencieux leur plus haut degré d’intensité. Le système bressonien devra beaucoup à cette tragédie de l’estime et de la dignité, dont la grandeur utopique se brise sur les récifs de l’Histoire. 5/6

Les amants (Louis Malle, 1958)
Succès de scandale à sa sortie, réputation peu flatteuse de vieilloterie surannée de nos jours. La vérité se trouve entre les deux. Si le corps légèrement dévoilé de Jeanne Moreau, l’expression du plaisir sur son visage, l’image de cette femme et de cet homme nus dans des draps froissés paraissent aujourd’hui bien inoffensifs, une certaine sensualité affleure encore de leur nuit d’amour adultère. Et si le milieu affecté et superficiel de la bourgeoisie peut irriter les nerfs, on sait gré à Malle de ne pas y goûter et de régler avec lui quelques comptes (y compris à l’égard de l’héroïne, pas la moins futile et capricieuse). Faux film de révolte, vidé de toute problématique morale et porté par le brio d’une écriture toute classique, cette peinture d’une passion à l’avenir incertain séduit à défaut de bouleverser. 4/6

Tenue de soirée (Bertrand Blier, 1986)
C’est l’histoire d’un loubard taillé comme un taureau qui s’éprend d’un petit être fluet au visage pâle. Le premier sa balade dans la vie avec la grâce d’un char d’assaut, l’autre a l’habitude de se laisser ensevelir sous les coups et les injures. Ils se lient, emménagent et finissent au tapin et au turf, minijupe, talons aiguilles et pause café. Pas une seule image indécente, juste le délice des mots qui fusent, la verve folle d’un texte qui multiplie les allusions frénétiques au bonheur, au sexe, au besoin d’aimer et d’être aimé, qui rappelle surtout que le désir est sans frontière, sans genre, sans dogme, et que les femmes libérées devraient s’occuper de celle qui dort dans le cœur des hommes. Un film tendre et provocant, triste et chaste, porté par un trio d’acteurs jouant sans filet, à la vie comme à l’amour. 5/6

Boy meets girl (Leos Carax, 1984)
Il y a des films qui agacent comme des fruits acides, si brillants qu’on ressent presque une gêne. Faire aussi bien à ses débuts, lorsqu’on n’a pas vingt-cinq ans, ça sent le truc, la magie, quelque chose de pas très net. De toute évidence Carax est tombé dans le cinéma quand il était petit : sa marmite devait bouillir des classiques du muet, et de Godard, Cocteau, Garrel. Son premier essai est donc l’histoire d’une séparation et d’une rencontre qui finissent par la mort, à l’aube. Au long de la nuit, on aura croisé des silhouettes blafardes, fantomatiques, entendu des monologues un peu tuants sur la passion et la douleur de vivre, et on se sera demandé jusqu’où l’auteur allait pousser les curseurs de la langueur monotone et du narcissisme complaisant. Beau sans doute, original bien sûr, gonflant assurément. 3/6

Sils Maria (Olivier Assayas, 2014)
Les femmes, le théâtre, le cinéma, les actrices… et la tranquillité grandiose des paysages suisses alpins, comme pour se démarquer des grandes œuvres qu’Assayas a dans sa ligne de mire, à commencer par l’inégalable Opening Night. Car il est bien question ici de la remise en question d’une comédienne, de son vacillement face à ce que la pièce renvoie d’un vécu fait de recherche, de création et d’incertitudes. Les jeux de miroir entre fiction et réalité, entre la génération vieillissante et la nouvelle, entre la star et son assistante, entre la frénésie contemporaine du gossip et de la célébrité éphémère et la permanence des vallées où se glisse le serpent du temps qui passe semblent presque trop évidents, mais indiscutablement le film accorde avec harmonie la limpidité de sa forme et la richesse de son sujet. 4/6

Porcherie (Pier Paolo Pasolini, 1969)
Que l’homme cherche à survivre dans une étendue désertique ou qu’il soit aliéné par un confort bourgeois de cynisme et de fric, il est soumis à la même loi impitoyable : manger ou être mangé. Telle est la morale désabusée de cette allégorie provocatrice qui ne s’embarrasse d’aucune vraisemblance mais recourt à des symboles crus pour transmettre ce que Pasolini, déçu du communisme et du christianisme, a de différent, de discriminatoire, de puissamment singulier. Mû par une ironie toute brechtienne, l’artiste témoigne de sa détresse indignée face aux incertitudes de son époque, et il est aisé de percevoir dans les deux jeunes gens du film les métaphores de son insoumission à la logique criminelle de la société, de son déchirement personnel. 4/6

La vie de château (Jean-Paul Rappeneau, 1966)
En cette année 1944, un vent de folie souffle sur le domaine normand de la baronne et de son fils Jérôme, à la veille du débarquement allié. Servi par la crème des scénaristes et techniciens français, Rappeneau s’empare du tourbillon de l’Histoire et y propulse la frénésie d’un marivaudage sophistiqué, label cinq étoiles. Dialogues succulents, situations loufoques, montage mitraillette, élégance et espièglerie dans chaque plan, malice et intelligence à tous les étages. Belle et pétillante comme jamais, Deneuve fait tourner trois hommes en bourrique le long d’un divertissement endiablé qui furète du côté du boulevard, crochète vers le film d’aventures héroïque, entretient la délectation du spectateur avec la plus désarmante des facilités. Le plus digne épigone de la comédie américaine est trouvé. 5/6

La 317ème section (Pierre Schoendoerffer, 1965)
Dans les années 50, Schoendoerffer était opérateur au Services cinématographiques des armées en Indochine, où il fut prisonnier puis correspondant de guerre. Il puise de cette expérience la force d’une évocation saisissante de réalisme, qui brosse des portraits de combattants frappés du sceau de l’authenticité et montre, loin des clichés faciles, la lutte quotidienne du militaire en opération, en pleine déroute de l’armée française. On crapahute dans la jungle avec un mourant sur le dos, on manœuvre pour éviter les embuscades, on tombe dans des escarmouches ou on agonise dans un trou perdu. Pas d’alibi romanesque, d’envolée patriotique ni d’hommage pontifiant : juste une réalité sèche qui use les nerfs et noue le ventre. Perrin et Cremer sont formidables, y apportant tout leur quotient d’humanité. 5/6

La charrette fantôme (Victor Sjöström, 1921)
Il faut sans doute, comme je l’ai fait, découvrir cette œuvre notoirement mutilée dans sa version originale, telle que l’a conçue son réalisateur, pour en apprécier l’amplitude dramatique et émotionnelle. Et surtout pour en saisir le véritable sens, caché derrière la vision surnaturelle de la carriole spectrale hantant la nuit gelée de la Saint-Sylvestre. Bien plus qu’un film fantastique, il s’agit en effet d’un drame du sacrifice et de la rédemption au pathos bien corsé, qui ne recule pas devant la noirceur et parvient sans peine à titiller la glotte des plus enclins au mélo. Le montage complexe mais limpide en récits imbriqués, la technique devenue style, le symbolisme du sujet, la surimpression employée pour dire l’imaginaire ou le rêve : tout relève d’un degré de sophistication qui laisse admiratif. 5/6

Le départ (Jerzy Skolimowski, 1967)
L’argument tient sur un confetti : comment, en l’espace de deux jours, un coiffeur passionné d’automobile va-t-il trouver l’argent pour concourir à la course de rallye à laquelle il rêve de participer ? Skolimowski a beau brancher son esthétique sur celle de la Nouvelle Vague, avec ses jump cuts, son dandysme nonchalant, son agitation burlesque et juvénile, quelque chose cloche sévèrement. Peut-être un problème de fantaisie, qui glisse trop souvent sur le terrain d’une hystérie mal canalisée. Ou bien un souci d’inconséquence, cette impression de vide persistant qui se dissimule derrière le mouvement épileptique, les raccords brusques, la gestuelle irruptive. Plus probablement, je crois que les tribulations de ce jeune immature assigné à un but dérisoire, je m’en tamponne un peu le coquillard. 3/6

La femme et le pantin (Josef von Sternberg, 1935)
Rien de plus logique, pour clore l’association entre le réalisateur et son actrice fétiche, que de revenir à la thématique du film qui l’a ouverte : la déchéance sociale et psychologique liée à la passion amoureuse. En refermant le cercle, Sternberg permet de mesurer l’évolution d’un style décanté qui n’aura cessé de gagner en abstraction – malgré la bride cette fois complètement lâchée à une comédienne qui minaude, appuie la moindre expression, outre chaque scène. Si l’Espagne lumineuse et funèbre, avec ses carnavals de pacotille, ses mantilles et ses fandangos, fournit un cadre encore très exubérant, la forme se défait des artifices les plus décoratifs pour ne laisser figurer, dans toute sa blancheur irrationnelle, que l’attraction magnétique d’une femme fatale sur des hommes incapables d’y résister. 4/6

La bataille du rail (René Clément, 1946)
À l’initiative d’Henri Alekan, Clément est chargé par la Coopérative générale du film français et diverses associations de résistance de réaliser ce long métrage mêlant documentaire et fiction, pathos "eisensteinien" et épopée, acteurs et non-professionnels, à la gloire des cheminots qui s’étaient dressés contre l’Occupant. Le thème d’actualité, les héros populaires, le gris lisse de la photographie concourent à une sorte de néoréalisme à la française, mais le film, grand triomphateur du premier festival de Cannes, reste prisonnier d’un regard sans doute encore trop marqué par le conflit : les Allemands y sont tous bêtes et méchants, et la Résistance un front uni, sans femme, sans collaborateur, conforme à l’image d’Épinal et à une légende que le cinéma hexagonal mettra longtemps à bousculer. 3/6

Mirages (King Vidor, 1928)
Une provinciale naïve débarque à Hollywood : elle y conquerra la gloire, se perdra dans le vertige du succès avant de retrouver, par amour, son humilité et sa lucidité. Argument séminal contextualisé au sein d’une usine à rêves dont le cinéma américain n’aura de cesse de révéler les pièges illusoires et dévorants. Vidor le décline de façon plutôt guillerette, à l’image de sa vedette qui joue franchement la carte du burlesque et se moque d’elle-même et des autres avec un plaisir assez féroce. Il se révèle surtout un véritable précurseur de la mise en abyme intertextuelle : lorsqu’il convoque Chaplin, fait rencontrer la vraie Marion Davies et le personnage qu’elle interprète (!) ou se filme lui-même, à la fin, sur son propre siège de réalisateur, on se dit que le bonhomme n’est pas le dernier des couillus. 4/6


Et aussi :

Les combattants (Thomas Cailley, 2014) - 5/6
Party girl (Marie Amachoukeli, Claire Burger & Samuel Theis, 2014) - 5/6
Cutter's way (Ivan Passer, 1981) - 4/6
Films des mois précédents :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Juillet 2014 - Le soleil brille pour tout le monde (John Ford, 1953)
Juin 2014 - Bird people (Pascale Ferran, 2014)
Mai 2014 - Léon Morin, prêtre (Jean-Piere Melville, 1961) Top 100
Avril 2014L’homme d’Aran (Robert Flaherty, 1934)
Mars 2014 - Terre en transe (Glauber Rocha, 1967)
Février 2014 - Minnie et Moskowitz (John Cassavetes, 1971)
Janvier 2014 - 12 years a slave (Steve McQueen, 2013)
Décembre 2013 - La jalousie (Philippe Garrel, 2013)
Novembre 2013 - Elle et lui (Leo McCarey, 1957)
Octobre 2013 - L'arbre aux sabots (Ermanno Olmi, 1978)
Septembre 2013 - Blue Jasmine (Woody Allen, 2013)
Août 2013 - La randonnée (Nicolas Roeg, 1971) Top 100
Juillet 2013 - Le monde d'Apu (Satyajit Ray, 1959)
Juin 2013 - Choses secrètes (Jean-Claude Brisseau, 2002)
Mai 2013 - Mud (Jeff Nichols, 2012)
Avril 2013 - Les espions (Fritz Lang, 1928)
Mars 2013 - Chronique d'un été (Jean Rouch & Edgar Morin, 1961)
Février 2013 - Le salon de musique (Satyajit Ray, 1958)
Janvier 2013 - L'heure suprême (Frank Borzage, 1927) Top 100
Décembre 2012 - Tabou (Miguel Gomes, 2012)
Novembre 2012 - Mark Dixon, détective (Otto Preminger, 1950)
Octobre 2012 - Point limite (Sidney Lumet, 1964)
Septembre 2012 - Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman, 1973)
Août 2012 - Barberousse (Akira Kurosawa, 1965) Top 100
Juillet 2012 - Que le spectacle commence ! (Bob Fosse, 1979)
Juin 2012 - Pique-nique à Hanging Rock (Peter Weir, 1975)
Mai 2012 - Moonrise kingdom (Wes Anderson, 2012)
Avril 2012 - Seuls les anges ont des ailes (Howard Hawks, 1939) Top 100
Mars 2012 - L'intendant Sansho (Kenji Mizoguchi, 1954)
Février 2012 - L'ombre d'un doute (Alfred Hitchcock, 1943)
Janvier 2012 - Brève rencontre (David Lean, 1945)
Décembre 2011 - Je t'aime, je t'aime (Alain Resnais, 1968)
Novembre 2011 - L'homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929) Top 100 & L'incompris (Luigi Comencini, 1966) Top 100
Octobre 2011 - Georgia (Arthur Penn, 1981)
Septembre 2011 - Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, 1953)
Août 2011 - Super 8 (J.J. Abrams, 2011)
Juillet 2011 - L'ami de mon amie (Éric Rohmer, 1987)
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gnome
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par gnome »

Anorya a écrit :
● Piranhas - :o
lequel ?
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Message par origan42 »

Hitchcock a écrit : 1. Los Olvidados de Luis Buñuel (1950)
8)
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par origan42 »

Thaddeus a écrit :
1. Le Prix d'un Homme (Lindsay Anderson, 1963)
2. La Vie de Château (Jean-Paul Rappeneau, 1966)
3. Le Silence de la Mer (Jean-Pierre Melville, 1949)
Un bien beau tiercé, Thaddeus.
Hitchcock
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Hitchcock »

origan42 a écrit :
Hitchcock a écrit : 1. Los Olvidados de Luis Buñuel (1950)
8)
Immense chef d'oeuvre, tout simplement. 8)
Anorya
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Anorya »

gnome a écrit :
Anorya a écrit :
● Piranhas - :o
lequel ?
Ah oui mince, j'avais oublié le film d'Aja. C'est celui de Joe Dante, ici. :)
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cinephage
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par cinephage »

Mon film du mois de septembre est un documentaire assez sidérant : The Act of Killing.
Eclairant une situation tout à fait inattendue en Indonésie, où la guerre froide a conduit un dictateur à massacrer des centaines de milliers de gens, communistes ou supposés tels, en s'aidant de la pègre locale... Aujourd'hui encore, ceux qui ont perpétré ces massacres sont vivants, devenus riches pour certains, et aux mains d'importants leviers de pouvoir pour d'autres.
C'est un documentaire à la fois étonnant, choquant, qui inspire réflexion et remet en question, en tout cas chez moi, certaines évidences morales. Le fruit d'un important travail de terrain, d'une idée aussi absurde en théorie, que pertinente ici (on propose aux tueurs de rejouer leurs actes de l'époque), ce documentaire va longtemps me rester en tête, et j'attends avec impatience le nouveau documentaire d'Oppenheimer qui est présenté cette année à Venise.

Sinon, j'ai aussi vu quelques films riches et puissants :
2 Viridiana, de Luis Bunuel, reflexion sur le bien et le mal, fable morale magnifiquement filmée par Henri Decae, qui oscille entre l'ironie cruelle, le drame humain, la farce potache...
3 Winter Sleep, de Nuri Bilge Ceylan, qui me réconcilie avec le réalisateur que j'avais un peu laché après Uzak et les Climats (qui m'avaient mortellement ennuyé)
4 Elle et lui, de Leo Mc Carey, nouveau film qui consacre ma passion pour le cinéma de ce cinéaste. Certes un chouia moins bon que la version de 39 (notamment les parties musicales avec les enfants bondieusards), le film n'en comporte pas moins de nombreuses belles idées de mise en scène.
5 Grand Hotel, d'Edmund Goulding, sorte de film choral avant l'heure dans lequel rayonne une Joan Crawford magnifique.

Parmi les autres grands moments cinéphiliques du mois, j'ai été soufflé par l'ampleur d'Hotel Rwanda, fresque assez réussie d'un drame historique récent. J'ai été écoeuré à merci par les horreurs John Wateresques de Pink Flamingos, qui se pose là en matière de film provocateur (les séquences de mauvais gout sont aussi innombrables que mémorables). J'ai enfin été charmé par la plume de Vercors dans Le silence de la mer, de Melville.
Parmi mes bons souvenirs, Non-Stop contient quelques rares moments où Liam Neeson dégage une cinégénie presques disproportionnés pour le sujet du film, Batman : Mask of the Phantasm est un film d'animation qui dégage une sacrée atmosphère, et le Groot de Guardians of the Galaxy est parvenu à instaurer quelques moments de poésie dans une superproduction potache, chapeau bas pour ce personnage, donc. Un excellent mois, donc, j'en aurais presque oublié les Combattants qui mérite tout de même qu'on s'y attarde...

Suel gros bonnet d'âne : Michael Bay et ses Transformers. Vraiment je n'y arrive pas. Ce n'est pas le coté robot, dont je suis friand, c'est le coté culte du militaire, macho à l'extrême, et la bêtise du tout qui me rendent incapable de rentrer dans le film...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Supfiction
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Supfiction »

Supfictions du mois :

Avril 2014 : Une promesse - Revision du mois : La Proie "Cry of the City"
Mai 2014 : Deux jours, une nuit - Revision du mois : Hatari
Juin 2014 : Cria Cuervos
Juillet 2014 : Boyhood

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Août 2014 : Crosswinds


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Profondo Rosso
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Profondo Rosso »

Film du mois

1 Les Combattants de Thomas Cailley

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2 Le Privé de Robert Altman

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3 Le Commissaire de Luigi Comencini

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4 Ames perdues de Dino Risi

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5 Les Gardiens de la galaxie de James Gun

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Vic Vega
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Vic Vega »

Peu de films vus en août mais quand même quelques vrais morceaux de cinéma: un Brooks qui malgré ses scories peut se targuer d'un montage et d'une efficacité narrative imparables (De sang froid), un Powell/Pressburger bancal mais beau (La Renarde). Mais mon film du mois est un men on a mission d'un petit maître talentueux de la série B proposant un regard hypercynique sur la guerre comme un sale boulot: l'excellent Enfants de salauds d'André De Toth.
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Rick Blaine
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Message par Rick Blaine »

Vic Vega a écrit :Mais mon film du mois est un men on a mission d'un petit maître talentueux de la série B proposant un regard hypercynique sur la guerre comme un sale boulot: l'excellent Enfants de salauds d'André De Toth.
8)
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