Demi-Lune a écrit :L'exorciste 2, l'hérétique (John Boorman, 1977)
Bon, ACR a l'air d'être chaud comme la braise, alors banco : j'ai trouvé le film de son avatar très mauvais.
J'y croyais pourtant (Boorman n'est quand même pas un manche), la réputation du film sentait le bashing complètement disproportionné, mais force est de reconnaître que cet Hérétique m'est difficilement défendable. Certes Boorman a le culot de tenter quelque chose de différent par rapport au Friedkin (que le film ne fasse pas peur n'est pas un élément à charge) mais pratiquement rien ne fonctionne à mes yeux : scénar bidon qui s'enfonce toujours plus dans le ridicule, acteurs à la ramasse, esthétique dégueu dans les parties contemporaines... Quant aux fameuses scènes en Afrique de studio dont j'avais entendu tant de bien (une critique allait même jusqu'à les comparer au Narcisse Noir), rien de bien renversant non plus. La première scène d'hypnose me semble la meilleure du film. La B.O. de Morricone, à coups de cris et de claquements de fouet, est en revanche bien glaçante.
Je l'ai revu et je suis effondré.
Je ne comprends plus rien à ce film. J'ai adoré le film à l'adolescence. Je l'ai revu il y a 5-6 ans et j'avais franchement déchanté avant de le revoir il y a quelques années et d'avoir été à nouveau en partie fasciné.
Et là hier, après voir revu l'Exorciste, c'est la rechute: je ne vois quasiment plus que les défauts, tout le ridicule de la chose et à peine ses moments de grâce visuelle.
C'est la première fois qu'un film me fait ça.
Faut-il être dans le bon état d'esprit ou quelque chose de ce genre? Je commence à me poser la question.
Par contre, j'ai oublié de le rappeler mais l'Exorciste est putain de bon film et j'imagine à peine l'effet qu'il a pu avoir à l'époque.
Je reste juste un peu timide à l'idée de le décrire comme un chef d'œuvre (même si c'est un chef d'œuvre du genre indéniablement) à cause de sa tendance au Grand-Guignol et à tout ce qui peut choquer le bourgeois.
C'est ce qui fait sa force (la scène du crucifix reste culte) mais ça jure parfois un peu avec la volonté de "sérieux" voire de réalisme du film.
C'est dommage que le film n'ait pas de descendance digne de ce nom.
Même la Malédiction que j'aime bien, c'est un peu la Petite Maison dans la Prairie à côté et je ne parle pas de tous les films de possession ou autre très bof qui ont afflué sur les écrans depuis.
Je vais lancer un topic sur le sujet.
AtCloseRange a écrit :Je l'ai revu et je suis effondré.
Je ne comprends plus rien à ce film. J'ai adoré le film à l'adolescence. Je l'ai revu il y a 5-6 ans et j'avais franchement déchanté avant de le revoir il y a quelques années et d'avoir été à nouveau en partie fasciné.
Et là hier, après voir revu l'Exorciste, c'est la rechute: je ne vois quasiment plus que les défauts, tout le ridicule de la chose et à peine ses moments de grâce visuelle.
J'ai bien dit que ça ne m'arrivait jamais.
Je ne comprends pas.
Peut-être qu'en l'abordant au départ comme une semi-comédie, ça passe. Je ne sais pas.
J'avais oublié la scène où Kitty Wynn accueille Burton avec le chemisier transparent (elle sort de la douche). Il y a comme ça plusieurs moments comme la conversation "séduction" avec Fletcher sans oublier l'étreinte finale avec Linda Blair. On se demande ce que ça vient faire là et si c'est du lard ou du cochon.
Et puis la tête de Burton a priori bourré pendant tout le tournage...
Et puis Kokumo, quoi.
Dernière modification par AtCloseRange le 30 oct. 14, 15:56, modifié 1 fois.
AtCloseRange a écrit :Par contre, j'ai oublié de le rappeler mais l'Exorciste est putain de bon film et j'imagine à peine l'effet qu'il a pu avoir à l'époque.
Je reste juste un peu timide à l'idée de le décrire comme un chef d'œuvre (même si c'est un chef d'œuvre du genre indéniablement) à cause de sa tendance au Grand-Guignol et à tout ce qui peut choquer le bourgeois.
C'est ce qui fait sa force (la scène du crucifix reste culte) mais ça jure parfois un peu avec la volonté de "sérieux" voire de réalisme du film.
C'est dommage que le film n'ait pas de descendance digne de ce nom.
Même la Malédiction que j'aime bien, c'est un peu la Petite Maison dans la Prairie à côté et je ne parle pas de tous les films de possession ou autre très bof qui ont afflué sur les écrans depuis.
Je vais lancer un topic sur le sujet.
Je n'ai jamais considéré L'Exorciste comme un grand classique du genre pour ma part. Il a certes changé quelques règles du jeu, mais en tant que film de frousse, je le trouve presque totalement raté. Les scènes qui lui donnent de la valeur à mes yeux sont celles du père Karras (le trajet pour rentrer chez sa mère, en passant par le métro); toutes les scènes où l'on voit des gens affairés à leur travail donnent aussi un côté docu très envoûtant. Mais dès qu'on retourne dans cette satanée baraque, ça se délite.
Je n'ai pas encore vu le 2 (ça ne saurait tarder avec le blu qui vient de sortir), mais le 3 possédait une ambiance autrement plus flippante dans mon souvenir (souvenir lointain, certes).
AtCloseRange a écrit :J'ai bien dit que ça ne m'arrivait jamais.
Je ne comprends pas.
Peut-être qu'en l'abordant au départ comme une semi-comédie, ça passe. Je ne sais pas.
J'avais oublié la scène où Kitty Wynn accueille Burton avec le chemisier transparent (elle sort de la douche). Il y a comme ça plusieurs moments comme la conversation "séduction" avec Fletcher sans oublier l'étreinte finale avec Linda Blair. On se demande ce que ça vient faire là et si c'est du lard ou du cochon.
Et puis la tête de Burton a priori bourré pendant tout le tournage...
Et puis Kokumo, quoi.
C'est toujours comme ça que je l'ai vu, personnellement.
El Dadal a écrit :Je n'ai jamais considéré L'Exorciste comme un grand classique du genre pour ma part. Il a certes changé quelques règles du jeu, mais en tant que film de frousse, je le trouve presque totalement raté. Les scènes qui lui donnent de la valeur à mes yeux sont celles du père Karras (le trajet pour rentrer chez sa mère, en passant par le métro); toutes les scènes où l'on voit des gens affairés à leur travail donnent aussi un côté docu très envoûtant. Mais dès qu'on retourne dans cette satanée baraque, ça se délite.
Vraiment ?!
Pou moi c'est pour le film de flippe ultime. L'atmosphère lugubre et alanguie, le jeu sur le sons, les râles, les respirations sifflantes, les coups sur les murs, le type qui sort de la chambre, avant même qu'on ne voit Regan possédée, en disant que "la chose ne veut pas de sangles", la lueur des phares qui passent sur le visage du monstre... Tout concourt à une intensité cauchemardesque que je n'ai sans doute jamais vécu ailleurs.
El Dadal a écrit :Je n'ai jamais considéré L'Exorciste comme un grand classique du genre pour ma part. Il a certes changé quelques règles du jeu, mais en tant que film de frousse, je le trouve presque totalement raté. Les scènes qui lui donnent de la valeur à mes yeux sont celles du père Karras (le trajet pour rentrer chez sa mère, en passant par le métro); toutes les scènes où l'on voit des gens affairés à leur travail donnent aussi un côté docu très envoûtant. Mais dès qu'on retourne dans cette satanée baraque, ça se délite.
Vraiment ?!
Pou moi c'est pour le film de flippe ultime. L'atmosphère lugubre et alanguie, le jeu sur le sons, les râles, les respirations sifflantes, les coups sur les murs, le type qui sort de la chambre, avant même qu'on ne voit Regan possédée, en disant que "la chose ne veut pas de sangles", la lueur des phares qui passent sur le visage du monstre... Tout concourt à une intensité cauchemardesque que je n'ai sans doute jamais vécu ailleurs.
Toujours un plaisir d'écouter Friedkin, même s'il est parfois de mauvaise foi...
Personnellement, c'est la fin de L'exociste II que je trouve ratée. Le film en lui même passe bien.
Concernant le Friedkin, j'ai trouvé le livre bien plus traumatisant à l'époque. Le film en lui même est plein d'ambiances très réussies, mais j'ai du mal à flipper devant. Et ne parlons pas de la version director's cut...
Quand je pense à L'Exorciste, je pense à la distinction que faisait Stephen King (je crois) entre la peur et l'abjection. C'est un film de l'abject, provoquant les êtres, cherchant à en faire sortir le mal. C'est théoriquement une idée passionnante, mais le film ne prend pas vraiment cette direction non-plus, à 2-3 discussions théologiques près. En tant que film de peur, je le trouve très raté (et daté, n'en parlons pas). Sur des sujets similaires, un Prince des ténèbres réussit à mes yeux là où le Friedkin échoue.
PS: un point important aussi. Faut être croyant je pense pour vraiment être touché par L'Exorciste. L'athée que je suis reste donc de marbre à ce niveau là.
El Dadal a écrit :Quand je pense à L'Exorciste, je pense à la distinction que faisait Stephen King (je crois) entre la peur et l'abjection. C'est un film de l'abject, provoquant les êtres, cherchant à en faire sortir le mal. C'est théoriquement une idée passionnante, mais le film ne prend pas vraiment cette direction non-plus, à 2-3 discussions théologiques près. En tant que film de peur, je le trouve très raté (et daté, n'en parlons pas). Sur des sujets similaires, un Prince des ténèbres réussit à mes yeux là où le Friedkin échoue.
PS: un point important aussi. Faut être croyant je pense pour vraiment être touché par L'Exorciste. L'athée que je suis reste donc de marbre à ce niveau là.
Pas mieux
Le malaise du début reste bien foutu. la partie à l’hôpital marche du feu de... bon.
Je préfère le 3. La prestation de Brad Dourif y est phénoménale. Et cette prégnance de l'écrit participe d'une ambiance que je n'ai jamais retrouvée ailleurs. Et il fout vraiment les boules !!!
Le 2 a tjrs été à mes yeux un formidable nanar.