Eros (Antonioni, Soderbergh, Wong Kar-Wai, 2004)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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yub
Doublure lumière
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Message par yub »

Max Schreck a écrit :Passons sur le massacre du générique et des séquences intercalaires qui, malgré la chouette chanson de Caetono Veloso, bousille complétement la beauté des illustrations de Mattoti avec un ralenti foireux et un cadrage de manchot.
C'est vrai que ca nique pas mal l'ambiance. On se croirait dans une pub pour un parfum ou pour une Hagen Dasz.

Sinon assez d'accord avec ce qui vient d'être écrit. Le WKW est excellent, les deux autres sont pathétiques.

Antonioni ne filme plus rien que des filles à poil, ca sent le senil, malgré quelques plans très bien filmés...
Rosebud
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Jack Griffin
Goinfrard
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Message par Jack Griffin »

Petite curiosité que ces trois films d'intérêt inégal

Le Périlleux enchaînement des choses de Michelangelo Antonioni

Les décors naturels sont beaux et Antonioni sait par instant en saisir l'atmosphère qu'ils dégagent. Si au départ le film prend les attraits d'une ballade parcourue d'images poétiques, dans laquelle j'étais prêt à me laisser guider, l'entreprise devient rapidement assez vaine et prétentieuse au regard de ses dialogues, de son symbolisme parfois appuyé, du manque d'intérêt vis à vis des personnages et de l'esthétisme parfois ringuarde de certaines séquences. Et pour l'érotisme on repassera.
La fin en eau de boudin laisse dubitatif. :?

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Equilibre de Steven Soderbergh

Bien qu'anecdotique, j'ai trouvé le film plutôt amusant, bizarrement plaisant. La scène avec le psychiatre n'avait peut être pas besoin d'être aussi longue mais l'humour et le suspense autour du personnage d'Arkin et de son mystérieux correspondant tiennent l'interêt et l'instrospection de
Robert Downey Jr. nous invite à nous souvenir des premières images oniriques. Tout cela se termine par un point d'interrogation mai ça a son petit charme. Par contre je cherche encore le rapport avec le thème suggéré par le titre "Eros".

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Très jolies séquences du rêve je trouve

La main de Wong Kar-Wai

C'est bien simple j'ai été bouleversé par l'histoire bien que je ne partage pas l'enthousiasme général pour les deux derniers opus du cinéaste. Ici j'ai plongé complètement et étais pour la première fois véritablement séduit par un univers qui m'avait auparavant paru si distant. Il y a des séquences parmi les plus belles que j'ai vu cette année...Celles bien sûr entre Gong li et Chang chen au début à la fin du film à la fois érotiques (Wong Kar-Wai est peut être le seul à remplir convenablement le cahier des charges) et empreinte d'une grande mélancolie. L'histoire est simple mais le cinéaste et les acteurs la traite avec énormément de sensibilité. Touché et surpris :o . Vraiment très beau et émouvant.

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A essayer un peu pour le Soderbergh et surtout pour le wong kar-wai.
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

Eros:

-Il y a longtemps qu'Antonioni n'est plus Antonioni, son segment laid et vulgaire est malheureusement sans interet. Grosse déception.

-Celui de Soderbergh posséde un superbe noir et blanc et une remarquable photographie, et peut compter sur le jeu de l'exellent et trop rare Robert Downey Jr. Malheureusement comme souvent Steven oublie qu'un bon film (tout autant qu'un court métrage) se doit d'avoir un scénario. Bref beau mais vain et périssable au possible...

-Belle comme une estampe japonaise, voici la derniére partie.
Wong Kar-Wai esthète du 7éme art enfonce tout, et nous livre une histoire sensuelle, d'une beauté éblouissante.
Mon dieu quelle mise en scéne somptueuse,voluptueuse, avec un travail sur les lumiéres qui touche carrément au sublime...
Je ne parlerai même pas du jeu fievreux d'une Gong-Li sublime dans ses robes de soie taillées sur mesure.
Rien à dire Wong Kar-Wai nous livre une fois de plus une oeuvre d'une beauté inouï, mélancolique et d'une sensualité troublante, bref une oeuvre d'art qui impose l'achat de ce dvd malgré la qualité plus que disparate de cette trilogie...
Billy Budd

Message par Billy Budd »

Addis-Abeba a écrit :un bon film (tout autant qu'un court métrage) se doit d'avoir un scénario.

(...)

-Belle comme une estampe japonaise, voici la derniére partie.
Wong Kar-Wai esthète du 7éme art enfonce tout, et nous livre une histoire sensuelle, d'une beauté éblouissante.
Mon dieu quelle mise en scéne somptueuse,voluptueuse, avec un travail sur les lumiéres qui touche carrément au sublime...
Je ne parlerai même pas du jeu fievreux d'une Gong-Li sublime dans ses robes de soie taillées sur mesure.
Rien à dire Wong Kar-Wai nous livre une fois de plus une oeuvre d'une beauté inouï, mélancolique et d'une sensualité troublante, bref une oeuvre d'art qui impose l'achat de ce dvd malgré la qualité plus que disparate de cette trilogie...

Un cinéaste qui n'a jamais de scénario
Alan Shore
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Message par Alan Shore »

Billy Budd a écrit :
Addis-Abeba a écrit :un bon film (tout autant qu'un court métrage) se doit d'avoir un scénario.

(...)

-Belle comme une estampe japonaise, voici la derniére partie.
Wong Kar-Wai esthète du 7éme art enfonce tout, et nous livre une histoire sensuelle, d'une beauté éblouissante.
Mon dieu quelle mise en scéne somptueuse,voluptueuse, avec un travail sur les lumiéres qui touche carrément au sublime...
Je ne parlerai même pas du jeu fievreux d'une Gong-Li sublime dans ses robes de soie taillées sur mesure.
Rien à dire Wong Kar-Wai nous livre une fois de plus une oeuvre d'une beauté inouï, mélancolique et d'une sensualité troublante, bref une oeuvre d'art qui impose l'achat de ce dvd malgré la qualité plus que disparate de cette trilogie...

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Message par Alligator »

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7/10

Je passerais rapidement sur le scketch de Soderbergh que je n'ai pas vraiment compris. Je peux tout au plus qu'applaudir le petit numéro d'acteur de Downey Jr, malgré tout peu mis en valeur.

L'Antonioni m'a séduit. Seul véritable segment cinématographiquement érotique, l'association entre corps, sentiments, désirs et nature m'a touché. Film contemplateur, la caméra ressemble à ses personnages, elle regarde et se noie dans le paysage et danse sur la plage, à poil. Que veut dire Antonioni? On s'en fout. Là n'est pas la question. La question consiste à filmer ces relations étroites et moites entre le désir, l'animalité de ce désir, sa puissance et sa concordance avec la nature, humaine ou environnante. Envie et vie en quelque sorte se confondent dans une danse sensuelle et hédoniste.

Le Kar Wai va chercher l'amour dans l'éros. La puissance de l'amour. Quand il dépasse le désir en le transcendant, en lui donnant une épaisseur qui surpasse la nature, justement celle que salue Antonioni. C'est à l'amour que Kar Wai voue ici un culte et non à l'éros supposé.
Son récit, par une belle et grâcieuse mise en image, par des cadrages délicatement en mouvement, aux couleurs pastel, à la ténébreuse intimité, nous fait entrer au coeur d'une relation amoureuse authentique, troublante, puissante au delà du charnel. Elle est portée par les images de Kar Wai qui subliment l'interprétation tout en pudeur et raffinement. Un bien joli morceau bien supérieur à ces deux devanciers.
Anorya
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Message par Anorya »

Eros

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3 Moyens-métrages assez inégaux par 3 réalisateurs qu'on ne présente plus entrecoupés par les magnifiques illustrations de Mattoti (bien mal filmées hélas).

Le dangereux fil des choses

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Je m'attendais au pire et en fait non. C'est même assez beau et étonnant, avec de sympathiques cadrages et une certaine poésie chère au réalisateur (la scène de la cascade, la danse à oilpé sur la plage...). Seul problème : les dialogues pas toujours au top. Mais c'est quand même pas mal du tout au fond. Antonioni n'avait plus rien a dire sur la fin mais il le faisait encore remarquablement bien.

4/6

Equilibre

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Le bidule de Soderbergh.
Gn'ai rien compris ni spécialement attendu. Pourtant il y a un traitement et une certaine beauté, des idées et de l'humour mais au final, ça se dégonfle bien sur la fin. C'est quoi le rapport avec eros ? La fille en bleu ? On est bête, voyons, c'était qu'un rêve. Surtout le rêve d'un employé américain trop stressé qui au fond ne fait qu'extrapoler sa vie quotidienne.
Pas mal vide la baudruche.

2/6

La main

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Le sketch de Wong-Kar-Waï est le plus beau, le plus romantique, érotique (et contrairement aux deux autres, il fonctionne entièrement sur les non-dits. Bref ce n'est pas ici que vous verrez Gong Li nue :mrgreen: ), hot mais aussi le plus triste et cruel. Histoire d'un amour qui ne va que dans un seul sens dans le Hong-Kong des années 60, fatalement tragique. Une histoire qui s'insère parfaitement dans l'univers de "In the mood for love" et "2046".

Terrible petit chef d'oeuvre bouleversant.

6/6 voire 7/6. Il les vaut.
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k-chan
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Message par k-chan »

Alligator a écrit :... Kar Wai... Kar Wai... Kar Wai...
Wong Wong Wong !
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