Colqhoun a écrit :Tiens, c'est suffisamment rare pour le noter, mais je suis en tous points d'accord avec Jordan.
Splinter est une bonne petite surprise, malgré des excès de shaky-cam (servant probablement à masquer un certain manque de moyens) par moments un peu pénibles.
On ne va être pas du tout d'accord pour le coup concernant
Unborn. J'apporte une petite note (très) positive concernant cette efficace et rondement menée série B fantastique qui marie assez habilement l'horreur quotidienne aux thèmatiques de la superstition, de la possession, des esprits, de la kabbale et de la foi. Les premières quarante cinq minutes m'ont totalement emballé : photo et direction artistique, ralentis utilisés avec parcimonie et surtout pas hâchés comme on peut en voir aujourd'hui dans à peu près une production sur deux, mise en scène appliquée, effets de terreur bien fichus. Surtout, le film repose à ce moment là à plus de 80% sur les épaules d'une jeune actrice que je trouve épatante depuis sa révélation dans
Cloverfield : Odette Yustman. Certes l'affiche a capitalisé sur sa petite culotte et l'apparition du petit garçon derrière elle dont le reflet annonce le pire, mais l'actrice a vraiment un énorme potentiel dramatique qui va vraisemblablement exploser dans ses prochains rôles. Elle est très jolie, mais surtout c'est une actrice qui sait jouer. Et elle constitue pour moi l'exact inverse de Megan Fox : pas un gramme de vulgarité, aucune prétention, et surtout beaucoup de charme. Le film en lui-même pour en revenir au sujet principal efface quelque peu les seconds rôles (transparents Megan Good et Cam Ganginet) avec une apparition en caméo de Carla Gugino dans le rôle d'une mère qui a perdu la raison. Gary Oldman fait aussi le minimum en rabbin. Néanmoins malgré quelques défauts dont une propension à vouloir à tout prix tirer son histoire vers la séquence obligée d'exorcisme final, j'ai trouvé le film intéressant, et réussi dans ses grandes largeurs quand il aborde la question du regard, du miroir, de la filiation familiale, des secrets et des conséquences que cela entraîne (avec la séquence d'Auschwitz, ultra casse gueule et ne tombant pourtant dans aucun excès). Malgré tout les effets spéciaux employés, je trouve que le film garde un ton qui ne sombre pas dans le grand-guignol ou l'humour second degré. Si on le regarde à plusieurs, entre deux gorgées de bière entre amis et quelques chips, j'imagine que quelques scènes peuvent faire leur effet sur les zygomatiques, mais sinon, rien de Z pour moi dans ce
Unborn.
Le film s'est fait joyeusement laminé, je ne crois pas avoir lu un seul papier positif, en revanche j'ai été frappé par l'utilisation récurrente du terme nanar pour le décrire, nanar pour évoquer le film dans son ensemble et en particulier, puisque la scène incriminée semble être celle-ci plutôt que tout autre (avec la scène de l'escalier d'Eli) celle du dernier quart d'heure. Il a aussi été jugé comme étant honteux. Perso, je l'ai pris au premier degré (la première partie est vraiment la plus prenante à mon sens, avec des travellings aériens, une absence de plans frénétiques, des plans savamment découpés, un travail sur l'arrière-plan, sur le mixage sonore probant) et j'ai découvert un très bon divertissement horrifique, entre raison et superstition avec une séquence finale moins heureuse que le reste (le trait devient vraiment trop gros) certes mais pas non plus catastrophique. Le Blu-ray Universal est superbe : format 2.40 : 1 respecté, avec une définition au scalpel, que ce soit en scènes de jour ou d'intérieur nuit avec des détails fignolés, et une lisibilité constante, premier comme arrière-plan. Les couleurs désaturées sont respectées à merveille, il n'y a aucune trace de griffure, sauf un léger bruit vidéo au tout début du film. Son en DTS 5.1 excellent en fançais comme en anglais. Unborn est pour moi une bonne découverte et surtout pas un film qu'il faut vouer aux gémonies.