Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
C'est d'ailleurs ce que j'ai fait.
- magobei
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Dans une interview accordée aux Cahiers, Cronenberg dit qu'on ne peut pas filmer une idée. Malheureusement, c'est l'impression que donne Cosmopolis: celle d'un cinéaste qui a essayé de filmer un concept, en l'occurence "l'esprit du monde" ou du temps (zeitgeist). Une opération vouée à l'échec, aboutissant dans un film théorique et pompeux, caricatural, qui assène lourdement son propos travers d'interminables dialogues: l'absurdité, le cynisme, le vide du système capitaliste, personnifié par un Robert Pattinson en wonderboy détaché de la réalité.
Des dialogues beaucoup trop écrits et, ceci expliquant cela, repris quasi littéralement du roman de De Lillo, du propre aveu de Cronenberg. Toujours dans les Cahiers, Cronenberg déclare que si dans une adaptation, une voix-off lit le livre, c'est qu'il y a un ratage quelque part. Etonnant alors qu'il n'en voie aucun dans son propre film...
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Des dialogues beaucoup trop écrits et, ceci expliquant cela, repris quasi littéralement du roman de De Lillo, du propre aveu de Cronenberg. Toujours dans les Cahiers, Cronenberg déclare que si dans une adaptation, une voix-off lit le livre, c'est qu'il y a un ratage quelque part. Etonnant alors qu'il n'en voie aucun dans son propre film...
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"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
La mue est, à présent, complète. Le nouveau Cronenberg est arrivé.
Grand film.
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- Harkento
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Bravo Anorya pour ton analyse !
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Merci.Harkento a écrit :Bravo Anorya pour ton analyse !

J'attends pour ma part celles de Demi-Lune et Gounou, maintenant.


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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Un Cronenberg qui fait loin de faire l'unanimité apparemment ; même si j'ai trés envie de le voir, je lis de plus en plus, et même entends autour de moi, que pas mal de personnes ont déserté la salle avant la fin (ce qui est quand même un peu embarrassant, il faut bien l'avouer
). Ca ne m'empêchera pas de le découvrir.
Une curiosité : la bande-annonce laisse présager un film tendu et survolté, ce qui serait en totale contradiction avec ce qu'il est réellement.

Une curiosité : la bande-annonce laisse présager un film tendu et survolté, ce qui serait en totale contradiction avec ce qu'il est réellement.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
C'est mon ressenti : on nous "vend" un film plus ou moins apocalyptique, alors que ce n'est pas ça du tout.
- locktal
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Ben moi, j'ai adoré Cosmopolis !
Je pense qu'il s'agit même d'un des films les plus importants de Cronenberg...
Le temps de digérer un peu ce film et j'essaierai d'en dire un peu plus, même si MJ et Anorya ont déjà écrit de beaux avis sur le film...
Par contre, on peut tout de même le considérer à mon sens comme une sorte de film apocalyptique, mais traité de manière très singulière...
Je pense qu'il s'agit même d'un des films les plus importants de Cronenberg...
Le temps de digérer un peu ce film et j'essaierai d'en dire un peu plus, même si MJ et Anorya ont déjà écrit de beaux avis sur le film...
Par contre, on peut tout de même le considérer à mon sens comme une sorte de film apocalyptique, mais traité de manière très singulière...
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Ca-ta-stro-phique.
1e chose, Cronenberg n'est pas à l'aise avec les espaces confinés et exiguës, il y en a qui se débrouillent de cette contrainte, il faut un oeil, un sens de l'espace très particuliers, mais que lui n'a pas. Ensuite, sur les dialogues. Woody Allen ou Tarantino sont doués pour ça, pour donner du rythme, du répondant, du naturel, Cronenberg n'est pas bon du tout dans cet exercice. Il a un milliard d'autres qualités, mais ce ne sont pas celles-ci. Ce qui pose un problème dans un film très écrit qui se déroule dans une limousine la plupart du temps : tout parait lourd, statique, chiant, à un point absolument terrifiant.
Pire que tout : c'est quoi le sujet du film ?
La chute du capitalisme ? sérieusement ?
La vacuité de nos vies modernes ? sérieusement ? (bis)
1e chose, Cronenberg n'est pas à l'aise avec les espaces confinés et exiguës, il y en a qui se débrouillent de cette contrainte, il faut un oeil, un sens de l'espace très particuliers, mais que lui n'a pas. Ensuite, sur les dialogues. Woody Allen ou Tarantino sont doués pour ça, pour donner du rythme, du répondant, du naturel, Cronenberg n'est pas bon du tout dans cet exercice. Il a un milliard d'autres qualités, mais ce ne sont pas celles-ci. Ce qui pose un problème dans un film très écrit qui se déroule dans une limousine la plupart du temps : tout parait lourd, statique, chiant, à un point absolument terrifiant.
Pire que tout : c'est quoi le sujet du film ?
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Mouahaha ! Première ligne et j'en perds déjà mon dentier. C'est un peu l'une des composantes essentielles de son cinéma depuis trente ans mais à part ça... peau de saucisson devant les yeux un peu, non ?Truffaut Chocolat a écrit :Ca-ta-stro-phique.
1e chose, Cronenberg n'est pas à l'aise avec les espaces confinés et exiguës

- Major Tom
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Frissons: un immeuble et ses habitants.Gounou a écrit :Mouahaha ! Première ligne et j'en perds déjà mon dentier. C'est un peu l'une des composantes essentielles de son cinéma depuis trente ans mais à part ça... peau de saucisson devant les yeux un peu, non ?Truffaut Chocolat a écrit :Ca-ta-stro-phique.
1e chose, Cronenberg n'est pas à l'aise avec les espaces confinés et exiguës
Rage: Une clinique puis appartements, toute une ville.
Chromosome 3: Une clinique.
Scanners: Une ville.
Videodrome: Une ville (appartements, immeuble de chaîne de télé, etc.)
Dead Zone: Une ville (Castle Rock).
La Mouche: Un (grand) atelier mais aussi des appartements, rues, restau, etc.
Faux-semblants: Appartements, rues, clinique.
Le Festin Nu: Interzone.
Crash: Ville surtout de nuit, clinique un peu.
eXistenZ: Villes (on se balade beaucoup même si c'est un monde imaginaire).
A History of Violence: Maison, café, ville encore quoi.
Les Promesses de l'ombre: Londres, clinique, club mafieux, hamam...
A Dangerous Method: Clinique et grand air.
C'est souvent kafkaïen, sans aucun doute, mais plus proche du Procès que de La Métamorphose, pas franchement un cinéma de l'enfermement quoi.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Euh, c'était une démonstration ?
Espaces confinés + petits espaces + espaces exigues + grands espaces clos, etc. ça n'en fait pas un cinéaste des grands espaces... d'où peut-être l'utilisation quasi exclusive des la courte focale ? Cronenberg est un cinéaste de l'intérieur au sens large.

Dernière modification par Gounou le 30 mai 12, 15:27, modifié 1 fois.

- Major Tom
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Il varie, quand même, les espaces. Ce n'est pas réducteur, loin de là. Il parvenait effectivement à nous faire sentir prisonnier même dans un grand espace. Mais j'ai cru comprendre que dans Cosmopolis on reste exclusivement dans une limousine. Ce n'est plus tout-à-fait la même chose, tu ne me contrediras pas?Gounou a écrit :Euh, c'était une démonstration ?Espaces confinés + petits espaces + espaces exigués + grands espaces clos, etc. ça n'en fait pas un cinéaste des grands espaces... d'où peut-être l'utilisation quasi exclusive des la courte focale ?

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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Ah mais je ne remets pas en cause la variété... je n'ai pas dit que c'était un cinéaste du huis-closMajor Tom a écrit :Il varie, quand même, les espaces. Ce n'est pas réducteur, loin de là. Il parvenait effectivement à nous faire sentir prisonnier même dans un grand espace. Mais j'ai cru comprendre que dans Cosmopolis on reste dans une limousine. Ce n'est plus tout-à-fait la même chose.


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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
On pourrait dire que c'est un cinéaste de la claustrophie et de l'enfermement. Avec lui, pour ce que j'en ai vu, les pièces semblent plus étroites, l'espace réduit, les matières solides organiques et étouffantes. Ce sentiment de claustrophobie est je pense la raison principale pour laquelle ses films me mettent toujours mal à l'aise. Quelqu'un qui est capable de générer ce sentiment de claustrophie doit nécessairement avoir une certaine maitrise de l'espace et de son éclairage (l'éclairage est concentrée et comme maussade chez lui, j'ai l'impression).