NON.Thaddeus a écrit :Kaïro
Un mal mystérieux se propage dans Tokyo déserté, le virus contamine les vivants par l’intermédiaire du réseau informatique, les plongeant dans une aphasie incurable et suicidaire. Des vapeurs mortifères sortent des petits écrans familiers, viennent à la rencontre des rescapés dans une pâle lumière d’aquarium zébrée de rouge – rubans adhésifs ou flammes d’une mégalopole livrée au chaos. C’est la solitude extrême dans laquelle nous enferme l’ère de la communication immédiate et planétaire que dénonce Kurosawa, et son film de terreur au ralenti provoque un étrange engourdissement, entretient avec le spectateur un rapport aussi elliptique qu’entre les personnages. Mais si certaines séquence sont véritablement flippantes, l’ensemble m’apparaît trop dépouillé, trop diffus pour convaincre. 3/6
Kiyoshi Kurosawa
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Re: Kiyoshi Kurosawa
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Re: Kiyoshi Kurosawa
Cure (1997)

L'inspecteur Takabe est chargé d'enquêter sur une série de crimes mystérieux. En effet, l'assassin est systématiquement retrouvé hébété et amnésique aux côtés de sa malheureuse victime. Et curieusement, même si les meurtriers sont à chaque fois différents, les cadavres ont tous la gorge tranchée en croix. La police appréhende un vagabond soupçonné d'avoir rencontré chaque assassin avant son forfait.
Cure est un tournant dans la carrière de Kiyoshi Kurosawa, première belle synthèse de ses obsessions et l’œuvre de la reconnaissance occidentale. Le réalisateur s’était jusque-là promené à la marge du cinéma japonais, entre court-métrage expérimentaux marqués par ses influences de genre, expérience de studio compliquée à la Nikkatsu tournage à l’économie pour la télévision et le marché du V-Cinéma. Cure marque ses retrouvailles avec le cinéma bien que sous influence de ses modèles américains (l’atmosphère urbaine sinistre et le ton glacial évoquent le Richard Fleischer de L’étrangleur de Boston (1968) et L’étrangleur de la place Rillington (1971)) le film est une porte d’entrée parfaite à son style.
Le mal dans sa nature incarnée et à la fois poreuse et infectieuse marque toute la série de grand film fantastique de l’époque chez Kurosawa. Dans Charisma (1999) un arbre aux vertus surnaturelles a une étrange influence sur la population tandis que Kaïro (2000) voit carrément le réseau internet comme vecteur infini de la propagation de ce mal indicible. Dans Cure le mal s’affiche à travers des crimes mystérieux dont le procédé macabre est pourtant l’œuvre de tueurs différents. Kurosawa montre progressivement le cheminement qui mène à ces meurtres. Ce sont d’abord les scènes de crimes craspecs et les meurtriers hébétés par leur acte, puis le surgissement neutre, absurde et incompréhensible de la violence chez les quidams. Enfin nous découvrons ce qui précède avec l’assassin hypnotiseur Mamiya (Masato Hagiwara) dont la vulnérabilité de façade amadoue ses victimes avant qu’un rituel étudié ne les soumettent et incitent la barbarie. Une fois le déroulement ainsi détaillé (avec ses variations la flamme d’un briquet ou une coulée d’eau entérinant l’assujettissement), Kurosawa instaure une tension sourde la frayeur naît non pas de l’explosion inattendue de la violence mais de son attente inéluctable. Nul besoin de musique ou d’un découpage suggestif, la mort surgit dans une neutralité où se conjuguent le détachement des meurtriers sous hypnose et une mise en scène dont la neutralité rend l’angoisse plus palpable encore. On pense notamment à ce plan d’ensemble filmé de loin où un policier abat son collègue avec un naturel terrifiant. De même les jeux sur l’ellipse amènent les visions d’horreur comme une évidence plutôt qu’une surprise quand nous découvrirons les ravages méticuleux de cette femme médecin sur un cadavre dans des toilettes publiques.
Les deux héros sont les revers d’une même pièce dans cette symbolique du mal. L’inspecteur Takabe (Kôji Yakusho) est ainsi écrasé par les horreurs auxquels il assiste dans son métier mais aussi aux maux de son foyer où il assiste son épouse névrosée. Forcer de cloisonner face à ces deux situations dramatiques, il trouve un adversaire indéchiffrable à travers l’amnésique Mamiya. Celui-ci est une page vide renvoyant chaque interlocuteur à sa propre frustration et violence contenue et la réveiller. Kurosawa en joue par le dialogue creux et répétitif de Mamiya, ainsi qu’un découpage qui articule un piège où se laisse happer la victime passant de confesseur à confessé. Mamiya semble en effet représenter la catharsis incarnée de cette société japonaise où il faut toujours masquer ses émotions et faire bonne mesure face aux autres. Le personnage fait office de déclic à cette violence sourde et contenue qu’il laisse donc exploser au hasard chez ses victimes. Chez Takabe ayant mentalement séparé ses problèmes, cette infection du mal est plus diffuse. Les inserts étranges, les hallucinations et le jeu de plus en plus fébrile de Kôji Yakusho illustre donc cette infiltration insidieuse du démon dans la psyché et la réalité du héros. La traque puis le duel des deux personnages captive ainsi de bout en bout même si le film patine un peu plus une fois Mamiya emprisonné et surtout quand il tente de donner un semblant d’explication (sur le passé de Mamiya, sur la fascination pour Mesmer). Néanmoins le malaise et l’ambiguïté se maintiennent jusqu’au bout, notamment par un acte final de Takabe dont on ne saura s’il élimine le mal ou au contraire le propage définitivement. Une question qui trouve sans doute sa réponse dans un plan-séquence absolument glaçant. 5/6

L'inspecteur Takabe est chargé d'enquêter sur une série de crimes mystérieux. En effet, l'assassin est systématiquement retrouvé hébété et amnésique aux côtés de sa malheureuse victime. Et curieusement, même si les meurtriers sont à chaque fois différents, les cadavres ont tous la gorge tranchée en croix. La police appréhende un vagabond soupçonné d'avoir rencontré chaque assassin avant son forfait.
Cure est un tournant dans la carrière de Kiyoshi Kurosawa, première belle synthèse de ses obsessions et l’œuvre de la reconnaissance occidentale. Le réalisateur s’était jusque-là promené à la marge du cinéma japonais, entre court-métrage expérimentaux marqués par ses influences de genre, expérience de studio compliquée à la Nikkatsu tournage à l’économie pour la télévision et le marché du V-Cinéma. Cure marque ses retrouvailles avec le cinéma bien que sous influence de ses modèles américains (l’atmosphère urbaine sinistre et le ton glacial évoquent le Richard Fleischer de L’étrangleur de Boston (1968) et L’étrangleur de la place Rillington (1971)) le film est une porte d’entrée parfaite à son style.
Le mal dans sa nature incarnée et à la fois poreuse et infectieuse marque toute la série de grand film fantastique de l’époque chez Kurosawa. Dans Charisma (1999) un arbre aux vertus surnaturelles a une étrange influence sur la population tandis que Kaïro (2000) voit carrément le réseau internet comme vecteur infini de la propagation de ce mal indicible. Dans Cure le mal s’affiche à travers des crimes mystérieux dont le procédé macabre est pourtant l’œuvre de tueurs différents. Kurosawa montre progressivement le cheminement qui mène à ces meurtres. Ce sont d’abord les scènes de crimes craspecs et les meurtriers hébétés par leur acte, puis le surgissement neutre, absurde et incompréhensible de la violence chez les quidams. Enfin nous découvrons ce qui précède avec l’assassin hypnotiseur Mamiya (Masato Hagiwara) dont la vulnérabilité de façade amadoue ses victimes avant qu’un rituel étudié ne les soumettent et incitent la barbarie. Une fois le déroulement ainsi détaillé (avec ses variations la flamme d’un briquet ou une coulée d’eau entérinant l’assujettissement), Kurosawa instaure une tension sourde la frayeur naît non pas de l’explosion inattendue de la violence mais de son attente inéluctable. Nul besoin de musique ou d’un découpage suggestif, la mort surgit dans une neutralité où se conjuguent le détachement des meurtriers sous hypnose et une mise en scène dont la neutralité rend l’angoisse plus palpable encore. On pense notamment à ce plan d’ensemble filmé de loin où un policier abat son collègue avec un naturel terrifiant. De même les jeux sur l’ellipse amènent les visions d’horreur comme une évidence plutôt qu’une surprise quand nous découvrirons les ravages méticuleux de cette femme médecin sur un cadavre dans des toilettes publiques.
Les deux héros sont les revers d’une même pièce dans cette symbolique du mal. L’inspecteur Takabe (Kôji Yakusho) est ainsi écrasé par les horreurs auxquels il assiste dans son métier mais aussi aux maux de son foyer où il assiste son épouse névrosée. Forcer de cloisonner face à ces deux situations dramatiques, il trouve un adversaire indéchiffrable à travers l’amnésique Mamiya. Celui-ci est une page vide renvoyant chaque interlocuteur à sa propre frustration et violence contenue et la réveiller. Kurosawa en joue par le dialogue creux et répétitif de Mamiya, ainsi qu’un découpage qui articule un piège où se laisse happer la victime passant de confesseur à confessé. Mamiya semble en effet représenter la catharsis incarnée de cette société japonaise où il faut toujours masquer ses émotions et faire bonne mesure face aux autres. Le personnage fait office de déclic à cette violence sourde et contenue qu’il laisse donc exploser au hasard chez ses victimes. Chez Takabe ayant mentalement séparé ses problèmes, cette infection du mal est plus diffuse. Les inserts étranges, les hallucinations et le jeu de plus en plus fébrile de Kôji Yakusho illustre donc cette infiltration insidieuse du démon dans la psyché et la réalité du héros. La traque puis le duel des deux personnages captive ainsi de bout en bout même si le film patine un peu plus une fois Mamiya emprisonné et surtout quand il tente de donner un semblant d’explication (sur le passé de Mamiya, sur la fascination pour Mesmer). Néanmoins le malaise et l’ambiguïté se maintiennent jusqu’au bout, notamment par un acte final de Takabe dont on ne saura s’il élimine le mal ou au contraire le propage définitivement. Une question qui trouve sans doute sa réponse dans un plan-séquence absolument glaçant. 5/6
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Re: Kiyoshi Kurosawa (1955-)
Mais qu'est-ce que j'étais insupportable en 2012 (cette énorme perche que je viens de tendre...).Ratatouille a écrit :Je n'en ai vu qu'un de lui : Kaïro. C'était il y a longtemps (à la sortie du film, en fait), et j'en garde un souvenir assez mitigé malgré 2-3 scènes de trouille réussies.
Je serais tout de même curieux de le revoir aujourd'hui (à 21 ans, j'étais quand même vachement moins mûr qu'actuellement.....ahem....), mais ce que disent Anorya et Leol du reste de sa filmographie ne me donne pas franchement envie d'en découvrir davantage...

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Re: Kiyoshi Kurosawa (1955-)
Je n'ai encore rien vu du monsieur, j'ai Tokyo sonata qui m'attend sur une étagère pour découvrir ce cinéma.Ratatouille a écrit :Mais qu'est-ce que j'étais insupportable en 2012 (cette énorme perche que je viens de tendre...).Ratatouille a écrit :Je n'en ai vu qu'un de lui : Kaïro. C'était il y a longtemps (à la sortie du film, en fait), et j'en garde un souvenir assez mitigé malgré 2-3 scènes de trouille réussies.
Je serais tout de même curieux de le revoir aujourd'hui (à 21 ans, j'étais quand même vachement moins mûr qu'actuellement.....ahem....), mais ce que disent Anorya et Leol du reste de sa filmographie ne me donne pas franchement envie d'en découvrir davantage...
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Re: Kiyoshi Kurosawa

Un ex-détective devenu professeur en criminologie s’installe avec son épouse dans un nouveau quartier, à la recherche d’une vie tranquille. Alors qu’on lui demande de participer à une enquête à propos de disparitions, sa femme fait la connaissance de leurs étranges voisins.
Creepy ne cache nullement son programme. C'est là, plus qu'en évidence.
Pour la première fois, Kiyoshi Kurosawa ira directement à l'essentiel dans la noirceur un brin glauque avec de nouveau un titre court qui dit tout (une constante chez lui, que l'on pense à "cure", "Retribution"...) qu'on jurerait issu d'une nouvelle de manga dessinée par Junji Ito. D'ailleurs ce malaise palpable que l'on ressent, n'est-il pas issu de cette ambiance dérangeante à la Ito ? Curieuse nouveauté de voir le réalisateur en un terrain bien plus mouvant qu'à l'ordinaire là où par le passé, les virages qui pouvaient aller vers un aspect "glauquissime" étaient corrigés par la poésie, la contemplation ou l'ellipse.
Naviguant tour à tour entre l'enquête policière et le film d'épouvante malsain, le film ne cache donc pas son programme. Il fait fi du suspens basique de toute enquête policière (on voit venir le "coupable" tout de suite d'emblée et on voit bien que ce n'est pas ça d'ailleurs qui intéresse Kurosawa) pour se pencher plus sur les rouages de l'enquête en elle-même comme de la personnalité du "manipulateur". Et à ce jeu là (en plus d'une maîtrise des cadres toujours aussi fascinantes chez lui), à nouveau il est le maître. Il n'hésite d'ailleurs pas à imbriquer les deux pour définir un personnage portant le mal absolu tout en étant fondamentalement abstrait un peu comme dans Cure (par exemple l'étude de la topographie du terrain et du décor d'habitation fournissent une preuve et un leitmotiv pour l'histoire). Et plus que le gentil inspecteur à la retraite et son épouse, c'est véritablement cette figure aussi démoniaque que dans The strangers qui porte le film sur les épaules.
Malheureusement tout n'est pas parfait dans Creepy et malgré les bonnes idées (le sous-sol comme labyrinthe où la caméra se perd telle une tanière façon Silence des agneaux, une violence assez sèche, ce thème de la disparition qui irrigue à nouveau son oeuvre), le film se perd un peu en chemin : la dernière demi-heure, trop longue, évente tout mystère au profit d'un thriller noir plus basique avec quelques incohérences bizarres (par exemple l'explication du chef de la police, oh hey seriously ?) diluant un peu l'intérêt que l'on porte au film et en expliquant trop, fait d'une figure assez théorique qu'un "méchant de plus". Un méchant bien corsé cela dit, mais "juste" un méchant.
Et pour celà, Creepy aurait pu devenir un grand film venant d'un grand réalisateur, il reste juste un bon film avec des possibilités pas toujours exploitées.
Creepy-crispant donc mais intéressant néanmoins.

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Re: Kiyoshi Kurosawa
Creepy : Le processus est devenu immuable. Un nouveau Kurosawa débarque, le pitch me fait envie, les critiques sont excellentes, et je sors de la salle déçu. N'ayant pas vu Cure et Kaïro, considérés comme ses chefs d'œuvre, cette réputation de maître de l'angoisse japonais est un véritable mystère pour moi.
Comme d'hab, les choses ne démarrent pourtant pas trop mal, pour peu qu'on fasse abstraction du charisme inexistant de l'acteur principal et de cette photographie d'une tiédeur parfaite (il veut pas s'offrir un vrai chef op, le Kyoshi ?). Tant que les deux enquêtes se côtoient parallèlement (le mari et son ex-coéquipier d'un côté, l'épouse de l'autre), ça va à peu près, car on nage dans un flou intriguant. Mais une fois que les histoires se rejoignent et que le modus operandi du méchant se précise, c'est la cata. J'aurais limite préféré une explication surnaturelle tellement ça repose sur une passivité absolument invraisemblable des personnages
Comme d'hab, les choses ne démarrent pourtant pas trop mal, pour peu qu'on fasse abstraction du charisme inexistant de l'acteur principal et de cette photographie d'une tiédeur parfaite (il veut pas s'offrir un vrai chef op, le Kyoshi ?). Tant que les deux enquêtes se côtoient parallèlement (le mari et son ex-coéquipier d'un côté, l'épouse de l'autre), ça va à peu près, car on nage dans un flou intriguant. Mais une fois que les histoires se rejoignent et que le modus operandi du méchant se précise, c'est la cata. J'aurais limite préféré une explication surnaturelle tellement ça repose sur une passivité absolument invraisemblable des personnages
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Re: Kiyoshi Kurosawa
Et moi je me dis que tu devrais quand même tenter Cure et Kaïro (et Seance aussi, sans doute mon préféré jusqu'à présent).Duke Red a écrit :je me dis que je devrais peut-etre arrêter de lui donner sa chance...
Sinon je serais moins sévère que toi à propos de Creepy, mais c'est également la déception qui a primé sur ce coup-là : excellente mise en place, puis dès que l'on découvre le pot aux roses (bien trop tôt à mon goût), tout ça fait pschhiiiitt jusqu'à sa conclusion (malgré une séquence finale qui fait son petit effet).
Mais ça n'enlève rien à l'affection que j'ai pour ce cinéaste.
Dernière modification par Flol le 26 juin 17, 10:26, modifié 1 fois.
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Re: Kiyoshi Kurosawa
Concernant Creepy, quelque chose me turlupine, que je n'ai pas compris. Quelqu'un peut-il m'expliquer
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Re: Kiyoshi Kurosawa
Ceux-là, je vais les mater à l'occasion, ouais. J'ai jamais vérifié s'ils étaient dispos en Blu-ray. Il y a également Sweet Home qui a l'air pas dégueu du tout, mais qui doit être plus difficile à trouver.Ratatouille a écrit :Et moi je me dis que tu devrais quand même tenter Cure et Kaïro (et Seance aussi, sans doute mon préféré jusqu'à présent).Duke Red a écrit :je me dis que je devrais peut-etre arrêter de lui donner sa chance...
Le mec n'est pas dénué de talent. Il y a 2-3 passages où il parvient à créer en un éclair une ambiance inquiétante. Je pense notamment au moment où le flic est affairé dans le salon sur ses dossiers, tandis que son épouse épluche des légumes en arrière-plan. On a un gros plan sur les notes du mari, puis de nouveau un plan large et on voit que la femme n'est plus là. Il la cherche dans la maison, on a un travelling latéral où on le suit, puis on découvre la femme assise dans les escaliers en train de murmurer quelque chose à son portable.
Malheureusement ce genre de séquence réussie est noyée dans une écriture sans rigueur et mollassonne.
Sinon, Thaddeus :
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Re: Kiyoshi Kurosawa
Duke Red a écrit :Sinon, Thaddeus :
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Re: Kiyoshi Kurosawa
Pour ceux qui ont bonne mémoire, elle était déjà la magnifique révélation d'Un monde sans femmes. Mais je pense que beaucoup ont surtout flashé sur Laure Calamy à l'époque. Assez étrangement, Constance Rousseau se fait très rare et c'est bien dommage.Anorya a écrit :Constance Rousseau, magnifique révélation
Quant au film de Kiyoshi Kurosawa, Le mystère de la chambre noire, c'est encore un petit scandale qu'il n'ai même pas été nominé aux Césars. Ne serait-ce que pour la photo, la musique de Grégoire Hetzel, le scénario ou pour Constance Rousseau. Tahar Rahim rappelle le jeune Delon et Olivier Gourmet .. Vera Clouzot.

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Re: Kiyoshi Kurosawa
Revu Cure hier soir, autant il m'avait laissé sur le carreau la première fois, autant là je l'ai trouvé d'une intensité... J'aime particulièrement son mélange de genres, démarrant comme un polar au début et qui flirte ensuite limite avec l'horreur ou le fantastique par moment tout en abordant des sujets bien plus profonds sur la personnalité des êtres humains ( comme Kaïro finalement, mais pour le coup j'ai accroché direct à celui-là, peut-être le parrallèle avec Ring...). Alors certes c'est lent, quasi contemplatif par moments, mais perso c'est pas ça qui me dérannge, au contraire. Bien envie de me mettre à Retribution et Séance du coup : )
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Re: Kiyoshi Kurosawa
J’ai pu découvrir grâce à la cinémathèque numérique Les amants sacrifiés. Enfin un film japonais qui traite du Japon impérialiste et des horreurs commises pendant la guerre. Peut-être y en a t-il eu d’autres (je doute qu’il y en ait eu beaucoup cela dit) mais c’est le premier à ma connaissance. La reconstitution est impeccable, la réalisation est soignée mais en revanche la partie romanesque m’a laissé sur ma faim. Peu d’émotion et un certain nombre d’ellipses qui laissent un peu le spectateur à distance des personnages, je trouve. L’actrice Yū Aoi qui joue Satoko Fukuhara est convaincante. Son personnage pourrait faire un peu penser de loin à celui d’Adjani dans Bon voyage, en tous cas au début.


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Re: Kiyoshi Kurosawa
Oui enfin, dans quelques uns tout de même il me semble... Le film de Kurosawa lève sans doute (peut-être) le voile sur les horreurs perpétrées dans le cadre de la recherche bactériologique dans le Mandchoukouo. Encore que La Mer et le poison de Kumai traitait en 1986 d'un thème pas si éloigné : la vivisection des pilotes américains faits prisonniers par le corps chirurgical japonais à des fins de "recherche" et de progrès médical. Mais les exactions commises plus largement par l'armée impériale, notamment en Mandchourie, sont au centre (ou sont tout au moins évoquées) de bon nombre de films japonais et non des moindres (La condition de l'homme !). L'autre saga fleuve La Guerre et les hommes de Yamamoto consacrait un épisode accablant au Sac de Nankin (qui a aussi, il est vrai, fait l'objet d'un film honteusement révisionniste en 2007 Nankin no shinjitsu) et que Yamada évoquera aussi amèrement dans La Maison au toit rouge. Et il y a sans aucun doute pas mal de films nippons qui pointent les exactions commises par les soldats de l'Empereur (au hasard, elles sont le nœud de l'antagonisme plus que latent entre Gô Katô et Bunta Sugawara dans Shitô no densetsu de Kinoshita en 1963). Alors oui, les Japonais sont sans doute comme nous les français, un peu frileux lorsqu'il s'agit d'explorer la mauvaise conscience nationale, mais de là à présenter Les amants sacrifiés comme un ovni dans le paysage cinématographique nippon, il y a un pas que je ne franchirai pas.Supfiction a écrit : ↑23 avr. 22, 18:11 J’ai pu découvrir grâce à la cinémathèque numérique Les amants sacrifiés. Enfin un film japonais qui traite du Japon impérialiste et des horreurs commises pendant la guerre. Peut-être y en a t-il eu d’autres (je doute qu’il y en ait eu beaucoup cela dit) mais c’est le premier à ma connaissance.
- Alibabass
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Re: Kiyoshi Kurosawa
Ah oui ... vous allez un peu loin dans le traitement historique du film Les amants sacrifiés. Surtout que le film est un prétexte de film d'espionnage pour un très beau mélodrame. Rien de plus ... c'est pas didactique, et franchement, tant mieux.