Nos visionnages : vite fait (index P.1)

[DukeOfPrunes]

Je vois qu'on a à peu près la même appréciation de la qualité du coffret Rohmer, cher tenia
Je suis un peu plus sévère vis-à-vis de l'image pour les deux premiers contes moraux, mais enfin...

[tenia]

Je vois qu'on a à peu près la même appréciation de la qualité du coffret Rohmer, cher tenia
Je suis un peu plus sévère vis-à-vis de l'image pour les deux premiers contes moraux, mais enfin...

Dans le fond, on partage l'avis global, mais c'est la perception finale qui diffère : pour moi, l'apport HD est clairement là. A partir de ça, même si il y a un côté franchement lisse sous le grain qui me gêne, 5-5.5 me parait sévère, mais compréhensible.

[DukeOfPrunes]

Ah mais je trouve qu'il y a un apport HD, mais qu'il ne faut pas se voiler la face, pour ces deux films-là, c'est clairement moyen.

[tenia]

La collectionneuse - Eric Rohmer

Potemkine, 2013 (France)
BD-25, Zone B
1.37, N&B
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 28442 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 819 kbps / 16-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
STA, amovibles

1er film en couleurs du coffret, on entre clairement dans une autre dimension technique, tant la précision du transfert est impressionnante. C'est typiquement le genre de restauration qui rappelle ce qu'il est possible d'atteindre visuellement quand c'est bien fait. Si l'on exceptera une photographie peut être un peu jaune, l'ensemble est d'une grande beauté. C'est très stable, très propre aussi (à part une rapide tâche à la 14e minute, rien à signaler), et surtout très précis. La résolution des détails, la finesse de l'image sont effectivement particulièrement impressionnant et rajeunissent particulièrement le film.



Côté son, par contre, moins de miracle, et on retrouve peu ou prou ce qu'on avait jusqu'à présent : une piste plate sans grande dynamique. Si on notera quelques bruitages ci et là bien rendus (chants des oiseaux, bruits des vagues), on pourra regretter des dialogues un peu en retrait, et une piste surtout mixée plus bas que pour les films précédents, obligeant à monter le volume.

Image : 9/10
Son : 7/10
Film : 8.5/10

Nadja à Paris est présenté en copie restaurée. C'est pas mal mais clairement limité par la source.

1.37, N&B
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 19974 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 940 kbps / 16-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Pas de ST

[tenia]

Pain & Gain (No Pain No Gain) - Michael Bay

Paramount, 2013 (France)
BD-50, Zone Free
2.40, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 26952 kbps
English / Dolby TrueHD Audio / 7.1 / 48 kHz / 4443 kbps / 24-bit (AC3 Embedded: 5.1 / 48 kHz / 640 kbps / DN -4dB)
French / Dolby Digital Audio / 5.1 / 48 kHz / 640 kbps / DN -4dB
STF, STA, amovibles

1ere démo technique 2014 avec Pain & Gain qui envoie sévèrement du bois avec une image ciselée, saturée bien comme il faut, contrastée et surtout ultra précise. Les visages, les décors, les textures, tout est au taquet, et c'est assurément un excellent disque que Paramount nous livre de ce côté là, jouant facilement de tous les pièges de la photographie d'origine, qui offre un peu tout et n'importe quoi au fil du film. Evidemment, certains plans tournés en GoPro laissent apparaître banding sévère et aliasing, mais non seulement ces plans ne sont que très peu nombreux, mais le disque n'a évidemment rien à voir là dedans.



Niveau son, même combat si ce n'est plus encore, avec une piste ultra bûcheronne mais toujours précise. Déjà, c'est globalement surpuissant. Peu de pistes atteignent cet équilibre entre puissance brute et subtilité du mixage, et c'est pourtant le cas de Pain & Gain, depuis son générique d'ouverture jusqu'à son générique de fin. La spatialisation est constamment phénoménale, la dynamique tout aussi excellente, et la puissance globale, notamment grâce à un caisson sous amphets, est elle aussi impressionnante.

Bonne nouvelle : l'édition française est un portage de la 2e édition US, qui troque une partie de son débit vidéo au profit d'1h de bonus. La 1ere édition, elle, était absolument vierge de tout supplément (même pas une bande annonce).

Image : 10/10
Son (VO 7.1) : 10/10
Film : 8.5/10

J'en sors, et grand dieu que je me suis bidonné.

Ca me fait penser à une espèce d'Idiocracy mixé à la sauce Bad Boys 2 (plan tournoyant à travers les trous dans les murs inclus).

Une grosse partie des plans truqués à la con sont là, la photographie à 158000K aussi, mais sans le montage Doliprane (ou Dafalgan, selon les préférences de chacun) et avec une bonne dose de caméras alternatives (GoPro, Eos 7D) qui, au contraire, iconisent tout le truc avec, oserais-je l'écrire, presque de la classe.

C'est évidemment bordélique à souhait, avec un trio d'acteurs qui semblent s'amuser comme des petits fous avec des rôles de débilos mongoloïdes modèle XXL made in 'Murica servant de catalyseurs à un semblant de démontage au pied de biche du "rêve américain".

Soyons francs : la 1ere limite du film, c'est d'être certainement aussi con que ses personnages principaux. L'auto parodie ? Le rêve américain à la moulinette ? Oui, probablement, mais quasiment de manière involontaire tant ça ne semble très rapidement pas être le sujet du film qui s'amuse bien plus avec son trio de tête qu'à essayer de développer son sous-texte.

Pour autant, c'est poilant à souhait, avec sa photo de spot TV (faut voir la séquence où Wahlberg éclate son barbecue à coups de club de golf), ses voix off complètement à côté de la plaque et, dans l'ensemble, une "monumentale connerie".

Moi qui adore la régression façon Bad Boys 2, autant dire que je me suis retrouvé plongé 10 ans plus tôt.

8.5/10 (oui oui)

[tenia]

Elysium - Neill Blomkamp

Sony, 2013 (France)
BD-50, Zone Free
2.40, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 24959 kbps
English / DTS-HD Master Audio / 7.1 / 48 kHz / 2775 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
English / Dolby Digital Audio / 5.1 / 48 kHz / 640 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2358 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
STF, STA, amovibles

Pas vraiment de surprise sur ce blockbuster de SF partant d'une source 4K. C'est régulièrement magnifique, notamment les plans dans l'espace, avec des plans sur Terre peut être légèrement moins impressionnant. Mais globalement, la maîtrise visuelle est là et le Blu Ray a tous ses indicateurs au vert : contraste, piqué, détails, encodage. C'est un régal visuel, d'autant plus sur Elysium qui profite d'une palette chromatique plus large que sur Terre (et sa photo terne) avec des couleurs saturées bien rendues.



La VO est du même niveau, avec une piste ample et efficace dont la dynamique et la spatialisation soutiennent largement l'action à l'écran. La piste est équilibrée, précise et puissante, ne délaissant aucune enceinte.

Image : 9.5/10
Son (VO DTS HD MA 7.1) : 9.5/10
Film : 6.5/10

[Commissaire Juve]

Michael Kohlhaas (2013) ... chez M6 Vidéo.

Je précise tout de suite que je ne l'ai pas encore visionné en entier... Je donne simplement une première impression... je complèterai plus tard.

Image vraiment très particulière. Il y a quelque temps, on était quelques-uns à dire que les films français récents étaient fréquemment éclairés comme des épisodes de Louis la Brocante, Plus belle la vie, Joséphine ange-gardien, j'en passe et des pires...

Ici... ouh là ! On a une image "dure", toute en contre-jours. Sur certains passages, noir c'est noir... les corps ne sont plus que des ombres chinoises où les yeux apparaissent comme deux petits points de lumière. Faut aimer.

J'ai vu de beaux plans de natures sauvage, mais, dès qu'on est avec les personnages, on est très loin des projos-à-fond-les-manettes de "La princesse de Montpensier" (Tavernier).

Dans tout ça, la HD m'a semblé très convaincante. A suivre...

Bon, ayé, c'est visionné :

Techniquement parlant : c'est du 1080p/24, très belle HD... pas de défauts apparents... Pour avoir les sous-titres (avec Mikkelsen, c'est un peu nécessaire), il faut passer par le Menu. J'aurais aimé une police plus petite... Les suppléments (coulisses du tournage, scènes coupées, interview, festival de Cannes) sont en 1080i.

Artistiquement parlant : j'ai trouvé ça sympa... On y croit. Ça dure deux heures, c'était la limite à ne pas dépasser (on aurait peut-être pu enlever un quart d'heure). C'est plutôt lent, austère. Il y a de beaux décors. Les dialogues sont crédibles. Le seul truc qui m'ait fait tiquer, ce sont les plans en contrejour. Ok pour le naturalisme, mais, dans certains cas, tout ce noir à l'écran, j'ai trouvé ça contreproductif (esthétiquement parlant). Mais il n'y a pas "que" ça, heureusement.

EDIT : concernant l'obscurité... j'ajoute que l'attaque du château est presque aussi illisible que l'attaque du repaire de Ben Laden dans Zero Dark Thirty !

[DukeOfPrunes]

Merci m'sieur Juve

[tenia]

Bah où est le problème alors, si ce n'est pas "impactant"? C'est typiquement le genre de réaction disproportionnée qui peut faire du tort au disque, en alarmant inutilement les gens. Si l'espace disque utilisé au minimum a eu un effet particulier sur la compression, là il faut en parler. Libre à toi et à d'autres d'en débattre une fois le disque visionné!
Après, on peut toujours se pignoler sur ce que ça aurait donné si ceci ou cela... En l'état le disque n'a rien de déshonorant, je le répète, espace disque minimum ou pas!

Gna gna gna

Malheureusement, blu-ray.com n'est pas super content de l'absence d'optimisation de l'espace disque utilisé... (après, Michael Reuben n'est pas forcément le plus connaisseur des testeurs du site)

[El Dadal]

Non, mais ses propos font tout à fait sens, tout comme les tiens quand (si) tu auras visionné le film. De plus, je répète encore une fois que je ne possède qu'une LCD 42". Les défauts de compression seront bien entendu plus gênants sur les tailles d'écran supérieures ainsi qu'en VP, c'est évident. Mais je ne peux pas non plus extrapoler quant à leur incidence réelle sur le visionnage.

[tenia]

Tu remarqueras qu'à nouveau, je suis quand même lucide sur le fait de pinailler.

Gna gna gna

Non, mais ses propos font tout à fait sens, tout comme les tiens quand (si) tu auras visionné le film.

Evaluer à la louche sur des captures, c'est mal. En même temps, elles servent à ça. Exemple : j'ai acheté Les enfants du Paradis pour juger sur pièce. Bon, eh bah bonne nouvelle : j'avais déjà la bonne conclusion technique AVANT d'y foutre 25€.

[DukeOfPrunes]

Isao Takahata - Pompoko (1994)

On ne connaît pas forcément Takahata pour ce film, mais après l'avoir revu une troisième fois, c'est sûr qu'on a devant soi un petit chef-d’œuvre d'animation.
Comme beaucoup de Blu-Ray Ghibli, l'apport HD offre un bond en qualité tout à fait indéniable pour ce film qui a tout de même 20 ans.
L'image est nette, les couleurs sont claires, on redécouvre le film par le foisonnement de petits détails caractéristiques du studio, ainsi que la qualité de l'animation.
Pour 90% du film, les traits sont fins et le résultat est "glorieux" à l'écran. En revanche, il subsiste quelques scènes qui ne semblent pas avoir bénéficié du même soin.
Elles sont vraiment peu nombreuses et courtes, mis à part peut-être celle (un peu longue d'ailleurs) où les deux soûlards tournent le dos à la parade magique des tanoukis.
La piste du son est tout aussi excellente pour du Dolby Digital 2.0 (seul la VO est en DTS).

Côté bonus, une featurette en VO d'un quart d'heure non sous-titrée (sigh), et le lot traditionnel des films édités par Ghibli.
C'est à dire trailers et spots TV, storyboards et scripts. Pas de quoi sauter au plafond, c'est clair.
Le packaging est superbe. Sobre et coloré, simple et efficace, une vraie charte graphique pleine de bon goût.

Un peu comme Le royaume des chats, ce film est souvent oublié au profit d’œuvres plus majestueuses, ce qui est vraiment dommage.
Certes, ce concentré de folklore japonais offre certains gags qui ne parlent peut-être pas aux occidentaux. Certains auraient été "choqués" de voir les tanoukis se servir de la peau de leurs "roubignoles"...
Mais le film fonctionne à merveille sur plusieurs plans, c'est une vraie petite comédie qui fait réfléchir, et qui mélange habilement rêve et réalité, spiritisme et matérialisme.
Le jeu effectué sur les différentes étapes de transformation des tanoukis est excellent, et le doublage français est l'une des plus grandes réussites que je connaisse.
Pour faire court, si vous ne connaissez pas le film, tentez le coup. Difficile d'être déçu, surtout si vous optez pour cette édition Blu-Ray coûteuse.

Film : 7,5/10
Vidéo : 9/10
Audio : 9/10
Bonus : 5/10

[tenia]

Y a toujours l'homicide involontaire en milieu de film qui me gêne un peu (de mémoire, les Tanukis provoquent un accident de voiture sans faire exprès, mais ne s'en formalisent pas vraiment, genre "bien fait pour sa gueule"), même si je comprends l'idée de dire que tout le monde y perd dans cette longue guerilla, même les gentils Tanukis pas si gentils, en fait.

[DukeOfPrunes]

Justement, je trouve ça plutôt bien senti car ça empêche l’œuvre d'être manichéenne. C'est l'action violente menée par l'ancien leader des "rouges" qui en est à l'origine, effectivement.
Après ces accidents de la route, les tanoukis tentent de rendre hommage aux hommes défunts, mais sont bien trop heureux de ralentir cette opération de destruction massive, et font la fête sans se poser de questions.
Après tout c'est une guerre. Les tanoukis aussi ont des défauts. Ils aiment s'amuser, ils sont serviables... mais parfois belliqueux, et capables de se rebeller (sans pour autant de violence gratuite).
Le reste du temps, c'est surtout des mauvaises farces et des actions de protestation sans véritable danger !

[Stromboli]

Y a toujours l'homicide involontaire en milieu de film qui me gêne un peu (de mémoire, les Tanukis provoquent un accident de voiture sans faire exprès, mais ne s'en formalisent pas vraiment, genre "bien fait pour sa gueule"), même si je comprends l'idée de dire que tout le monde y perd dans cette longue guerilla, même les gentils Tanukis pas si gentils, en fait.

Non non c'est bien volontaire de montrer que la réaction face à la violence de cette urbanisation forcée oscille entre le terrorisme (représenté dans le film par les tanukis rouge) ou l'assimilation des renards.

Extrait d'une interview de Takahata qui explique bien le fond historique du film:

« Je voulais montrer le monde actuel par les yeux des tanuki. Finalement, ce qui leur arrive, c’est ce que nous vivons : nous sommes des tanuki obligés de nous déguiser en citadins ! C’est particulièrement vrai, par exemple, pour les ruraux qui viennent travailler à Tokyo et qui sont victimes du stress, des maladies cardiaques,... Un autre point important est que le tanuki est une espèce minoritaire. Au Japon, au nord d’Hokaido, vit l’ethnie des Aïnous. Ce sont les premiers habitants de l’archipel, installés bien avant l’arrivée des Japonais. Ils subissent aujourd’hui un sort comparable à celui des Amérindiens d’Amérique du Nord et des Indios d’Amérique du Sud. Ces races minoritaires parquées dans des réserves sont confrontées à la race dominante. Cela peut se traduire par des positions extrêmes comme le terrorisme ou encore par le refuge dans la religion. Les tanuki représentent ces minorités opprimées, et le film décrit les différentes voies qui s’offrent à eux. »

C'est vraiment la grande force des studios Ghibli d'arriver à produire des films "pour enfants" qui ne renoncent pas à la complexité des situations et des enjeux malgré la comédie et la poésie des films.