Le cinéma russe
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Je viens de voir le Guerre et paix de Bondartchouk. D'une fidélité absolue au roman qui confine au fétichisme (9 heures au total, si je ne m'abuse). Pour en revenir au topic, je conseille les 3 Chukhrai de Ruscico qui sont somptueux. J'aimerais bien voir ses autres films mais on ne les trouve nulle part (Il était une fois un vieux et une vieille, notamment).
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On les trouve aussi sur ebay (moins chers) ou amazon.com. Il s'agit de La ballade du soldat, Les quarante et unièmes et Ciel pur. Quant à parler de mélo soldatesque, mouais, peut être Guerre et paix appartient aussi à cette catégorie !
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Re: Conseils cinéma russe "formaliste"
Joyeux garçons (Grigori Alexandrov, 1934)
Le carton-titre annonce déjà la couleur ; on ne va pas voir un film avec Chaplin, Buster Keaton, ou Laurel et Hardy !
C'est une comédie complètement burlesque et donc assez bordélique (le pseudo maestro ammène avec lui son bestiaire, étant fermier à l'origine), mais c'est assez drôle (le film fait penser à ce que sera The party bien des années plus tard). La seconde partie, lors de la scène, est un peu plus faible, mais vaut encore quelques bons moments de comédie.
Une très belle découverte, ornée d'un dvd assez correct (mais vu l'âge du film, il ne faut pas trop en tenir rigueur).
La bataille de Berlin (Yuri Ozerov, 1971)
Il s'agit ici des derniers combats contre le 3eme reich, au sein de Berlin, entre l'armée russe, et ce qu'il reste comme soldats nazis, pendant qu'Hitler s'apprête à vivre ses dernières heures.
La reconstitution est très fidèle, on sent une réalisation qui veut porter le film vers le documentaire (il n'y a pas vraiment de "héros", on suit la troupe russe jusqu'à la prise de Berlin), tout en insérant les moments où Hitler était dans le bunker, jusqu'à sa disparition (le film accrédite d'ailleurs la thèse du meurtre, un soldat venant le tuer), c'est malheureusement gâché par l'absence de la Vo sur le dvd (ainsi qu'une qualité technique assez déplorable) : soit on entend une Vf, soit une "voice over" (particulièrement dans le bunker).
Un peu dommage, mais ça reste là aussi une bonne surprise, d'autant plus que c'est très court (70 minutes).
Le carton-titre annonce déjà la couleur ; on ne va pas voir un film avec Chaplin, Buster Keaton, ou Laurel et Hardy !
C'est une comédie complètement burlesque et donc assez bordélique (le pseudo maestro ammène avec lui son bestiaire, étant fermier à l'origine), mais c'est assez drôle (le film fait penser à ce que sera The party bien des années plus tard). La seconde partie, lors de la scène, est un peu plus faible, mais vaut encore quelques bons moments de comédie.
Une très belle découverte, ornée d'un dvd assez correct (mais vu l'âge du film, il ne faut pas trop en tenir rigueur).
La bataille de Berlin (Yuri Ozerov, 1971)
Il s'agit ici des derniers combats contre le 3eme reich, au sein de Berlin, entre l'armée russe, et ce qu'il reste comme soldats nazis, pendant qu'Hitler s'apprête à vivre ses dernières heures.
La reconstitution est très fidèle, on sent une réalisation qui veut porter le film vers le documentaire (il n'y a pas vraiment de "héros", on suit la troupe russe jusqu'à la prise de Berlin), tout en insérant les moments où Hitler était dans le bunker, jusqu'à sa disparition (le film accrédite d'ailleurs la thèse du meurtre, un soldat venant le tuer), c'est malheureusement gâché par l'absence de la Vo sur le dvd (ainsi qu'une qualité technique assez déplorable) : soit on entend une Vf, soit une "voice over" (particulièrement dans le bunker).
Un peu dommage, mais ça reste là aussi une bonne surprise, d'autant plus que c'est très court (70 minutes).
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Re: Conseils cinéma russe "formaliste"
A la base, c'est une grosse fresque en 5 films je crois. Je ne sais pas pourquoi bach Films n'a sortis que celui-là ( qui est le 4ème ou le 5ème )Boubakar a écrit : Un peu dommage, mais ça reste là aussi une bonne surprise, d'autant plus que c'est très court (70 minutes).
Content que ça t'es plu en tout cas
Maintenant va falloir te trouver la ballade du soldat ( mais c'est pas chez bach Films donc 4-5 fois plus cher )
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Cinéma russe 'formaliste'
La ballade du soldat (Chukhrai)
Superbe film où tout est transcendé par un lyrisme frémissant, tendre et fragile. Ce qui aurait pu être naïf ou mièvre dans le parcours initiatique d'Aliocha est magnifié par une représentation digne et passionné de l'humain. La mise en scène, discrète et délicate, de Chukhrai se rapproche des visages et des corps, elle exprime la lutte et la souffrance de chaque jour.
Le piège d'une glorification de l'héroisme ou d'une exaltation patriotique est détourné dès la méditation initiale : la guerre n'est plus que le révélateur d'un combat intime, de la nécessité de surmonter les tourments pour célébrer l'accomplissement d'une force de vie. L'apprentissage d'Aliocha est marqué par le constat que l'homme doit supporter sa solitude, malgré sa générosité et sa noblesse. Le propos est d'ailleurs renforcé par la puissance des rencontres....c'est la fierté d'un soldat amputé qui semble ne pouvoir accepter de retrouver celle qui l'aime, c'est la souffrance d'une femme au foyer face au regard des autres alors qu'elle a entamé une liaison. On voit d'ailleurs dans ce passage qu'Aliocha n'est pas idéalisé dans ses réactions : on ne peut juger aucun personnage, la douleur et la délivrance sont entremêlées jusqu'au bout.
Par le contexte de cette brève visite d'un jeune soldat à sa mère, Chukhrai choisit de se concentrer sur des instants, des états de grâce passagers. Chaque séquence brille d'un éclat éphémère, particulièrement la relation entre Aliocha et la jeune Choura qui devient le centre de cette flamme affective. Le temps passe trop vite, leurs rêves se brûlent, reste seul le souvenir d'un sentiment esquissé par une fraîcheur bouleversante.
Superbe film où tout est transcendé par un lyrisme frémissant, tendre et fragile. Ce qui aurait pu être naïf ou mièvre dans le parcours initiatique d'Aliocha est magnifié par une représentation digne et passionné de l'humain. La mise en scène, discrète et délicate, de Chukhrai se rapproche des visages et des corps, elle exprime la lutte et la souffrance de chaque jour.
Le piège d'une glorification de l'héroisme ou d'une exaltation patriotique est détourné dès la méditation initiale : la guerre n'est plus que le révélateur d'un combat intime, de la nécessité de surmonter les tourments pour célébrer l'accomplissement d'une force de vie. L'apprentissage d'Aliocha est marqué par le constat que l'homme doit supporter sa solitude, malgré sa générosité et sa noblesse. Le propos est d'ailleurs renforcé par la puissance des rencontres....c'est la fierté d'un soldat amputé qui semble ne pouvoir accepter de retrouver celle qui l'aime, c'est la souffrance d'une femme au foyer face au regard des autres alors qu'elle a entamé une liaison. On voit d'ailleurs dans ce passage qu'Aliocha n'est pas idéalisé dans ses réactions : on ne peut juger aucun personnage, la douleur et la délivrance sont entremêlées jusqu'au bout.
Par le contexte de cette brève visite d'un jeune soldat à sa mère, Chukhrai choisit de se concentrer sur des instants, des états de grâce passagers. Chaque séquence brille d'un éclat éphémère, particulièrement la relation entre Aliocha et la jeune Choura qui devient le centre de cette flamme affective. Le temps passe trop vite, leurs rêves se brûlent, reste seul le souvenir d'un sentiment esquissé par une fraîcheur bouleversante.
Re: Le cinéma russe formaliste
Aujourd'hui sur DVDClassik, la chronique de trois classiques russes sortis entre 1927 et 1934, édités cette semaine conjointement par les Editions Montparnasse et Lobster : Ménage à trois, Arsenal et Le Bonheur. Au clavier, l'ami Phylute dont la présentation à la fois précise et concise laisse pantois ses petits camarades.
3 classiques russes
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- cinephage
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Re: Le cinéma russe formaliste
J'ai d'ailleurs pu voir un petit sticker dvdclassik sur ces dvds lors de mon dernier passage en magasin.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Le cinéma russe formaliste
Je pense d'ailleurs demander à des forumeurs avertis quel(s) dvd acheter...cinephage a écrit :J'ai d'ailleurs pu voir un petit sticker dvdclassik sur ces dvds lors de mon dernier passage en magasin.
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Re: Le cinéma russe formaliste
Raspoutine, l'agonie ( Elem Klimov - 1981 )
Étrange et très destabilisante biographie du moine fou Raspoutine.
Klimov essaye de coller au plus près à la personnalité du protagoniste et traduit sa démence, sa schizophrénie voire son charisme en multipliant les ruptures, les décalages, une interprétation hystérique, une narration décousue, une multiplication des points de vues voire un humour proche du surréalisme.
Dans l'état, il est donc presque impossible de rentrer dans le film et de ne pas s'y ennuyer sévèrement à de nombreuses reprises ( ça dure 2h20 ). Mais l'ambition de Klimov ne devait pas être de brosser le spectateur dans le sens du poil.
Malgré tout, certaines scènes sont assez fascinantes dans l'énergie déployée par Aleksei Petrenko dans le rôle titre qui livre un jeu halluciné et hallucinant.
La mise en scène de Klimov n'est pas en reste bien que beaucoup plus casse-gueule de par son approche. Elle n'en demeure pas moins très maitrisée par sa photo qui semble puiser son inspiration dans la peinture et dans l'utilisation des images d'archives en noir et blanc pour évoquer l'évolution historique du pays plutôt que tenter une reconstitution. Toutes ces séquences sont d'ailleurs peut-être les plus réussies et permet de mettre en parallèle la folie de Raspoutine et la décadence du système politique et social de l'époque à bout de souffle ( le titre original demeure l'agonie )
Ca offre une dernière séquence étonnante où des militaires et des membres du gouvernement essayent d'assassiner Raspoutine devenu trop gênant mais peine à franchir le pas par lâcheté et peur devant la force de caractère de leur victime. On entre à se moment dans le fantastique que film frôler.
Malgré ces qualités évidentes, il est en tout cas très difficile d'apprécier ce film dans son ensemble qui demeure volontairement irritant et difficilement accessible.
Étrange et très destabilisante biographie du moine fou Raspoutine.
Klimov essaye de coller au plus près à la personnalité du protagoniste et traduit sa démence, sa schizophrénie voire son charisme en multipliant les ruptures, les décalages, une interprétation hystérique, une narration décousue, une multiplication des points de vues voire un humour proche du surréalisme.
Dans l'état, il est donc presque impossible de rentrer dans le film et de ne pas s'y ennuyer sévèrement à de nombreuses reprises ( ça dure 2h20 ). Mais l'ambition de Klimov ne devait pas être de brosser le spectateur dans le sens du poil.
Malgré tout, certaines scènes sont assez fascinantes dans l'énergie déployée par Aleksei Petrenko dans le rôle titre qui livre un jeu halluciné et hallucinant.
La mise en scène de Klimov n'est pas en reste bien que beaucoup plus casse-gueule de par son approche. Elle n'en demeure pas moins très maitrisée par sa photo qui semble puiser son inspiration dans la peinture et dans l'utilisation des images d'archives en noir et blanc pour évoquer l'évolution historique du pays plutôt que tenter une reconstitution. Toutes ces séquences sont d'ailleurs peut-être les plus réussies et permet de mettre en parallèle la folie de Raspoutine et la décadence du système politique et social de l'époque à bout de souffle ( le titre original demeure l'agonie )
Ca offre une dernière séquence étonnante où des militaires et des membres du gouvernement essayent d'assassiner Raspoutine devenu trop gênant mais peine à franchir le pas par lâcheté et peur devant la force de caractère de leur victime. On entre à se moment dans le fantastique que film frôler.
Malgré ces qualités évidentes, il est en tout cas très difficile d'apprécier ce film dans son ensemble qui demeure volontairement irritant et difficilement accessible.
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- Oustachi partout
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Re: Le cinéma russe formaliste
Remarquable musique d'Alfred Schnittke sur ce film.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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- Laughing Ring
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Re: Le cinéma russe formaliste
Tu as réussi facilement à te procurer le dvd ? Il est assez rare pourtant.bruce randylan a écrit :Raspoutine, l'agonie ( Elem Klimov - 1981 )
Étrange et très destabilisante biographie du moine fou Raspoutine.
Klimov essaye de coller au plus près à la personnalité du protagoniste et traduit sa démence, sa schizophrénie voire son charisme en multipliant les ruptures, les décalages, une interprétation hystérique, une narration décousue, une multiplication des points de vues voire un humour proche du surréalisme.
Dans l'état, il est donc presque impossible de rentrer dans le film et de ne pas s'y ennuyer sévèrement à de nombreuses reprises ( ça dure 2h20 ). Mais l'ambition de Klimov ne devait pas être de brosser le spectateur dans le sens du poil.
Malgré tout, certaines scènes sont assez fascinantes dans l'énergie déployée par Aleksei Petrenko dans le rôle titre qui livre un jeu halluciné et hallucinant.
La mise en scène de Klimov n'est pas en reste bien que beaucoup plus casse-gueule de par son approche. Elle n'en demeure pas moins très maitrisée par sa photo qui semble puiser son inspiration dans la peinture et dans l'utilisation des images d'archives en noir et blanc pour évoquer l'évolution historique du pays plutôt que tenter une reconstitution. Toutes ces séquences sont d'ailleurs peut-être les plus réussies et permet de mettre en parallèle la folie de Raspoutine et la décadence du système politique et social de l'époque à bout de souffle ( le titre original demeure l'agonie )
Ca offre une dernière séquence étonnante où des militaires et des membres du gouvernement essayent d'assassiner Raspoutine devenu trop gênant mais peine à franchir le pas par lâcheté et peur devant la force de caractère de leur victime. On entre à se moment dans le fantastique que film frôler.
Malgré ces qualités évidentes, il est en tout cas très difficile d'apprécier ce film dans son ensemble qui demeure volontairement irritant et difficilement accessible.
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Re: Le cinéma russe formaliste
Non, je l'ai vu dans le cadre de la rétro "l'enfance dans le cinéma russe" cet été sur paris.
j'ai voulu en voir plus mais c'est le seul que j'ai pu me faire.
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