Cololi a écrit :Supfiction a écrit :Est-ce que Cololi voudrait dire que Leone était moins hypocrite en faisant de toutes les femmes de ses films des prostituées ou des arrivistes alors que les westerns classiques en faisait surtout des bobonnes ou des ingénues sans défense (quelques "filles faciles" aussi tel-que Anne Baxter dans
Terre sans pardon ou Claire Trevor dans
Stagecoach) ?
C'est exactement ça.
Ce n'est pas la place des femmes qui importe. C'est la manière dans c'est montré.
Supfiction, non sans malice, ne dit pas ça. Il dirait même plutôt le contraire. Il explique que c'est la place des femmes, leurs rôles qui a été totalement chamboulés dans les westerns italiens, renvoyant (si je lis bien entre les lignes) dos à dos le rôle caricatural qu'elles pouvaient avoir dans le western américain et celui qu'elles ont eu dans l'italien. Mais je pense qu'il n'en croit rien (hein Fred
).
Prostitués et arrivistes, Je ne connais pas assez le western Spag pour en parler mais en tout cas, bien évidemment, en dehors des deux cas que Supfiction invoque comme contre-exemples du rôle caricatural d'épouse ou de fille à marier (qui se retrouve dans les bras du héros avant le The End) que tiendraient les femmes dans le western classique, il y en a beaucoup d'autres.
Mais puisque vous prenez tous les deux cet exemple de la prostituée, que celles des westerns à la papa ne le soient pas toujours explicitement, je dirais que je m'en fous. Je dirais la même chose des coups que reçoit et donne Claudia Cardinale. Claire Trevor en prenait autant, certes moins spectaculaires mais forts, émotionnellement : le mépris et l'humiliation. Alors certes, Supfiction parle d'hypocrisie ou je parlerais de pudeur américaine (C'est pour rire). Ben oui, le code de production fut souvent gênant pour décrire les relations hommes-femmes dans les films américains d'une manière générale, avant l'assouplissement du code. Que Claudia Cardinale ai pu profiter d'un espace cinématographique plus libéral et de l'évolution de la condition de la femme au cours des 60th (Tu parlais de féminisme...Mais oui ça compte. Quoique féminisme..pour un rôle comme celui là
), c'est très bien. A peu près à la même époque, de l'autre coté de l'Atlantique une tenancière de Bordel interprétée par Julie Christie ne ressemblait pas non plus à celui interprétée 10 ou 15 ans plus tôt par Ruth Roman dans le film d'Anthony Mann. Mais il faudrait regarder ces films avec un minimum de recul et par rapport à une évolution du genre...et avec un certain recul par rapport aux moeurs du temps qui crée un certain charme…et qui fait même partie du plaisir du cinéphile qui plonge ailleurs et dans un autre temps grâce à la magie du cinéma. Les rencontres amoureuses dans les westerns d'antan c'est comme quand ma grand-mère me racontait sa rencontre avec mon grand-père :
Ah non, nous c'était pas comme ça. Oh non, on a attendu 6 mois !...On y croit pas mais c'est tellement charmant qu'on a envie d'y croire. Après l'authenticité, c'est un critère mais ce n'est pas le seul (on parle bien de cinéma). Je précise tout de même que moi aussi je coince un peu quand je vois le processus de la rencontre amoureuse dans bien des films américains : on se rencontre, deux coups d'oeil, un sourire, deux trois paroles et on fall in love. Mais est ce que ça aurait été mieux si on avait vu Tyrone Power murmurer quelques saloperies à l'oreille de Rita Hayworth ? (Je fais comme toi, je compare l'incomparable
)
Et justement, quand tu opposes la supposée plus grande honnêteté du personnage de femme interprétée par Claudia Cardinale à l'ingénue qui l'est par Corinne Calvet, je ne suis pas d'accord. Le point de comparaison, s'il doit y en avoir un, serait plutôt par rapport à Ruth Roman. Or, si je suis d'accord que le personnage de la jeune fille naïve est très faible (et encore une fois, ce n'est pas habituel chez ce metteur en scène), je n'en dirais pas autant de celle qui est interprétée par la tenancière du saloon. Pareil pour ce que tu dis du personnage interprété par James Stewart. Un gentil ? Et ou vois-tu qu'il s'amende en quelques minutes… et pour ce qui est de
Mais quelle justice, sur quel fondement ?…et bien justement, c'est un des sujets du film. On nous montre une étape de la construction américaine. Un petit coin du nord du pays sans loi et le long processus qui va faire d'un individualiste forcené un type qui va mettre ses compétences au service de sa communauté. Et la encore, je caricature car c'est presque involontairement qu'il s'implique.