Le Giallo
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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Re: Le Giallo
Hommage au giallo dans cet excellent clip d'Evangelicals
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Re: Le Giallo
PERCHÉ QUELLE STRANE GOCCE DI SANGUE SUL CORPO DI JENNIFER ? (Giuliano Carnimeo, 1972) découverte
Giallo pur jus. La belle Edwige Fenech modèle topless est assaillie par un entrepreneur trop sympa pour être honnête, un ancien gourou d'une secte à la Manson à qui la miss manque lors des orgies hebdomadaires, une colocataire un peu conne et une voisine un peu lesbos. A cette brochette, se rajoute une ribambelle de personnages secondaires aux regards louches histoire d’embrouiller encore un peu plus le récit. Giuliano Carnimeo multiplie les fausses pistes, les coupables trop évidents et les non résolutions. La durée s'étire et on entend les auteurs rire sadiquement en imaginant la tronche du spectateur, trop pressé d'avoir le fin mot de l'histoire. Bruno Nicolai est bien plus sympa et les fait patienter avec une musique mélancolique, douce et entêtante. Attendez... c'était lui ? Bah merde alors, j'y pensais plus, bien joué les gars. Ambiance élégante, mise en scène carrée qui sait parfaitement jouer avec le découpage lors des séquences de meurtre ou lors de flash-back brutaux. Le jeu avec l'ascenseur se pose comme une prémisse au meurtre de Dressed to Kill de De Palma. Et bien c'était pas mal du tout.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Le Giallo
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Re: Le Giallo
C'est vraiment bien The Night Evelyn Came Out of the Grave & The Red Queen Kills Seven Times, vu qu'Arrow vient de les sortir ?
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Re: Le Giallo
Le deuxième est superbe, je trouve.Carlito Brigante a écrit :C'est vraiment bien The Night Evelyn Came Out of the Grave & The Red Queen Kills Seven Times, vu qu'Arrow vient de les sortir ?
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Re: Le Giallo
Super !Julien Léonard a écrit :Le deuxième est superbe, je trouve.Carlito Brigante a écrit :C'est vraiment bien The Night Evelyn Came Out of the Grave & The Red Queen Kills Seven Times, vu qu'Arrow vient de les sortir ?
Et puis Barbara Bouchet, ça ne se refuse pas...
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Re: Le Giallo
LO STRANO VIZIO DELLA SIGNORA WARDH - Sergio Martino (1971) découverte
Premier giallo pour Sergio Martino (qui en fera une bonne poignée) et sa première rencontre avec l'une des figures du genre, l'actrice (enfin surtout le corps) Edwige Fenech. La demoiselle interprète une bourgeoise qui s'emmerde, qui couche pour oublier que son mariage n'a jamais vraiment pris et qui très vite, se trouve piégée par un chantage, des soupçons et surtout un gout prononcé pour le masochisme. Là est le soucis, car non seulement Edwige est victime d'un ancien amant mais en parallèle elle rêve de lui, fantasme d'anciens (ou imaginaires) ébats et semble ne pas vraiment vouloir sortir des griffes de son matou diabolique interprété par le glaçant Ivan Rassimov. Alors plutôt que de se faire suivre par un psy, la belle change de lit et se cale du coté du brun ténébreux George Hilton pendant que le mari n'en rame pas une pour retenir sa femme. Le jeu à trois bandes est passionnant, les flash back érotico-malsains de Fenech sont fascinants (aidé par la magnifique musique de Nora Orlandi), on navigue dans les mêmes eaux que Una lucertola con la pelle di donna mais en moins vicelard, en plus désespéré. Plus l’héroïne en chie, plus le film avance et moins on se soucie de l'identité du tueur que de l'état mental du personnage principal. Voir le passage en Espagne, qui passe pour un épilogue serin mais qui s’avère être la phase la plus harassante. Le rideau s'ouvre, le manège est bien plus dégueulasse qu'on ne le pensait mais dans un retournement de situation jouissif, Martino jarte ses criminels pour mieux consoler son actrice qui en avait besoin. Très bon giallo, Sergio Martino étant un excellent réal, la réussite du métrage n'est finalement pas si surprenante.
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Re: Le Giallo
Cosa avete fatto a solange de Massimo Dallamano
Si l'on est bien éloigné de la flamboyance des gialli d'autres réalisateurs comme Sergio Martino ou Umberto Lenzi, ce film de Dallamano réussit sur un terrain où l'on ne l'attend pas vraiment. Dans la dénonciation d'une culture du viol et du patriarcat, ancré dans un réalisme sordide, où les crimes ne bénéficient jamais d'une mise en valeur (comme il est de coutume dans le genre) mais s'exécutent selon un modus operandi extrêmement rapide et violent. Malgré un propos que l'on pourrait qualifier de féministe, le film ne s'excuse pas à présenter son casting féminin dans le plus simple appareil dès que l'occasion se présente, quitte à se servir d'un personnage-prétexte pour en rajouter dans le voyeurisme. Schizophrénie d'un cinéma d'exploitation qui doit attirer le chaland par tous les moyens. Et Morricone à la musique donne au film la touche de lyrisme et de tristesse qu'il lui manquait un peu à l'image.
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Re: Le Giallo
AL TROPICO DEL CANCRO - Giampaolo Lomi et Edoardo Mulargia (1972) découverte
Va falloir s'accrocher les cocos, car le film met trois quart d'heure à relier deux points narratifs et à éclaircir timidement l'intrigue. Les trois quart d'heures suivantes ne vont pas être plus lumineuse mais avec les miettes d'un sujet, on peut encore se satisfaire. Comme le suggère les personnages dès le générique, il faut prendre Al tropico del cancro comme une escapade tropicale, exotique et sans se prendre le choux plus que ça. Un film d'ambiance comme dirait un vendeur Maisons du monde où seuls comptes la beauté de la photo, l'étrangeté des situations et la photogénie des corps filmés. La thématique vaudou sert principalement à deux choses, caser des séquences mondo à peu de frais (avec séquences impressionnantes où les gens du coin s'adonnent aux transes chères au regard vicelard du ciné italien d'exploitation) et justifier les incohérences qui parcourent le film. Mais si la première partie traine au magasin de souvenirs, la deuxième est bien plus punchy (en gros, après la très belle séquence de fantasme). Les meurtres deviennent un peu plus brutaux et les personnages vont enfin au plumard pour consommer la chose. On a beau ne rien comprendre au MacGuffin (un parfum hallucinogène sorti du Fou du labo 4), la bizarrerie du film commence à prendre. Pas dément c'est clair, Al tropico del cancro se conseille entre amateurs du genre, sans quoi le voyage risque d'être longuet. Musique top et pop de Piero Umiliani (faut bien qu'il y en ait un qui bosse).
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Re: Le Giallo
IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA - Antonio Bido (1977) découverte
Premier long d'Antonio Bido, réalisateur italien de genre rentré sur le tard dans le train (1977, c'est le début de la fin chez les collègues transalpins) et qui ne réalisera qu'une poignée de films. L'influence de Dario Argento sur Il gatto dagli occhi di giada est évidente, le titre, la musique (le groupe Trans Europa Express pompe littéralement la musique des Goblin), mais surtout dans le sentiment post Profondo rosso, que tout a été dit, montré, explicité dans le giallo. Alors Bido pousse la bouchon plus loin, non plus dans un sens analytique (Dario est déjà passé) mais historique. L'origine du mal est connu, suffit juste de mettre les points sur les i. Il gatto dagli occhi di giada convoque la grande Histoire, pas toujours avec finesse mais avec un sacré culot. Les cartes du giallo sont distribuées au bout d'une heure de film, pour laisser place à un ventre mou (le héros patine et avec lui le rythme) puis enfin à un dynamitage de nos attentes (même si quelques indices sont perceptibles ici ou là) en prenant au premier degré une résolution qui chez d'autres fait figure de coup de théâtre grandiloquent. Un film pas forcément maitrisé d'un bout à l'autre (on sent le réalisateur presque gêné par la tournure que prend son entreprise) mais intriguant et attachant à mesure qu'on se le remémore.
Premier long d'Antonio Bido, réalisateur italien de genre rentré sur le tard dans le train (1977, c'est le début de la fin chez les collègues transalpins) et qui ne réalisera qu'une poignée de films. L'influence de Dario Argento sur Il gatto dagli occhi di giada est évidente, le titre, la musique (le groupe Trans Europa Express pompe littéralement la musique des Goblin), mais surtout dans le sentiment post Profondo rosso, que tout a été dit, montré, explicité dans le giallo. Alors Bido pousse la bouchon plus loin, non plus dans un sens analytique (Dario est déjà passé) mais historique. L'origine du mal est connu, suffit juste de mettre les points sur les i. Il gatto dagli occhi di giada convoque la grande Histoire, pas toujours avec finesse mais avec un sacré culot. Les cartes du giallo sont distribuées au bout d'une heure de film, pour laisser place à un ventre mou (le héros patine et avec lui le rythme) puis enfin à un dynamitage de nos attentes (même si quelques indices sont perceptibles ici ou là) en prenant au premier degré une résolution qui chez d'autres fait figure de coup de théâtre grandiloquent. Un film pas forcément maitrisé d'un bout à l'autre (on sent le réalisateur presque gêné par la tournure que prend son entreprise) mais intriguant et attachant à mesure qu'on se le remémore.
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Re: Le Giallo
Kevin, tes notules sont super intéressantes car elles permettent de mettre en lumière tout un tas de films tous genres confondus, mais tu devrais si cela ne te gêne pas au moins mettre, en plus du titre original du film que tu chroniques, les titres en français s'ils existent (ou au moins le titre international du film), pour qu'on puisse s'y retrouver un peu, surtout pour les films non anglo-saxonsKevin95 a écrit :IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA - Antonio Bido (1977) découverte
Premier long d'Antonio Bido, réalisateur italien de genre rentré sur le tard dans le train (1977, c'est le début de la fin chez les collègues transalpins) et qui ne réalisera qu'une poignée de films. L'influence de Dario Argento sur Il gatto dagli occhi di giada est évidente, le titre, la musique (le groupe Trans Europa Express pompe littéralement la musique des Goblin), mais surtout dans le sentiment post Profondo rosso, que tout a été dit, montré, explicité dans le giallo. Alors Bido pousse la bouchon plus loin, non plus dans un sens analytique (Dario est déjà passé) mais historique. L'origine du mal est connu, suffit juste de mettre les points sur les i. Il gatto dagli occhi di giada convoque la grande Histoire, pas toujours avec finesse mais avec un sacré culot. Les cartes du giallo sont distribuées au bout d'une heure de film, pour laisser place à un ventre mou (le héros patine et avec lui le rythme) puis enfin à un dynamitage de nos attentes (même si quelques indices sont perceptibles ici ou là) en prenant au premier degré une résolution qui chez d'autres fait figure de coup de théâtre grandiloquent. Un film pas forcément maitrisé d'un bout à l'autre (on sent le réalisateur presque gêné par la tournure que prend son entreprise) mais intriguant et attachant à mesure qu'on se le remémore.
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Re: Le Giallo
C'est noté.
Sinon, pour le Bido n'a pas de titre français (because pas d'exploitation en France), mais un titre us bien con : Watch Me When I Kill.
Sinon, pour le Bido n'a pas de titre français (because pas d'exploitation en France), mais un titre us bien con : Watch Me When I Kill.
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Re: Le Giallo
A noter que les deux derniers films cités (IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA et AL TROPICO DEL CANCRO) sortiront chez Le chat dans quelques semaines