Edward D. Wood, Jr. (1924-1978)

[-Kaonashi-]

Glen or Glenda, Edward D. Wood, Jr (1953)
Bride of the Monster, Edward D. Wood, Jr (1955)

Difficile de vraiment évaluer ces deux ovnis cinématographiques (encore que le second se rapproche plus d'un film "normal").

La curiosité et le devoir (ajoutez une pincée de témérité) m'ont poussé à voir ces deux films, et d'affilée. Comme prévu, ce n'est vraiment pas très bon.
Mais (eh oui, il y a un "mais") en deux films de ce réalisateur pas comme les autres, on peut déjà percevoir quelques petites choses qui donnent un côté attachant à ces Glen or Glenda & Bride of the Monster.

J'avoue quand même avoir eu un peu de mal à tenir sans être distrait, et pourtant les films ne durent pas plus de soixante-dix minutes.

Le premier film est en bonne partie fait de stock-shots et autres images récupérées, comme ces looooongues scènes de déshabillage (juste là pour attirer les zozos pervers des trous perdus américains), ou les fameux plans de bisons chargeant, en surimpression sur Bela Lugosi racpntant n'importe quoi (comme la comptine [?] au sous entendu sexuel [?] : "Beware ! Beware of the big green dragon that sits on your doorstep ! He eats little boys ! Puppy dogs tails ! Big fat snails !", avec un air sententieux).
Bref, Glen or Glenda se présente comme un docu-fiction, reportage sur le travestisme. Partant d'une anecdote - le suicide d'un jeune travesti -, le film prend pour sujet l'introspection de Glen, hétérosexuel qui aime s'habiller en femme ; à quelques semaines de se marier, il n'a toujours pas avouer à sa fiancée (l'effroyablement mauvaise Dolores Fuller) son penchant la lingerie et les vêtements féminins. Plus tard le film relatera le cas du premier homme ("pseudo-hermaphrodite", c'est le film qui le dit) à s'être fait opérer pour devenir une femme. La voix-off est omniprésente, lourde, voire bête. Le "refus" de Wood à appliquer les codes hollywoodiens ou basiques de cinéma est flagrant, gênant, jusqu'à l'abstraction, jusqu'au surréalisme.

Le second film est donc de facture plus traditionnel. Une petite bourgade américaine (dont on ne verra rien d'autre que le commissariat, un bureau, la forêt et un maison glauque), une histoire de savant fou venant d'un pays de l'est, un monstre atomique, etc. On notera les décors qui bougent/tremblent lorsque Lobo (Tor Johnson) s'y accroche. Et là, tous les acteurs ne sont pas trop mauvais. Les plans de Bela Lugosi se débattant avec les tentacules de la fausse pieuvre sont effectivement très drôles.


Ce qui est attachant dans ces deux films, c'est ce thème de l'être à part qui voudrait être accepté par la société. C'est très simple, et ce n'est pas présent dans toute la durée des films, mais ça donne une toute petite profondeur aux films.

Bizarrement, je suis pressé de voir Night of the Ghouls (lundi), et Plan 9 from Outer Space (dont je n'ai vu que 20 minutes, sur Arte).


NB : Par contre, ne croyez pas ce qui peut-être écrit à propos de Wood notamment dans plusieurs bouquins de cinéma écrit avant 1995 (date de sortie du film de Tim Burton, et de ressortie de plusieurs films d'Ed Wood). Plusieurs notules biographiques s'amusent à "recenser" quelques perles, amusantes certes, mais en réalité, fausses. La faute au journaliste américain Medved, celui qui a élu Wood plus mauvais réalisateur de tous les temps et Plan 9 from Outer Space plus mauvais films de tous les temps. Medved en a quelque peu rajouté sur les "erreurs" et fautes de goût d'Edward D. Wood, Jr.

[Flol]

NB : Par contre, ne croyez pas ce qui peut-être écrit à propos de Wood notamment dans plusieurs bouquins de cinéma écrit avant 1995 (date de sortie du film de Tim Burton, et de ressortie de plusieurs films d'Ed Wood). Plusieurs notules biographiques s'amusent à "recenser" quelques perles, amusantes certes, mais en réalité, fausses. La faute au journaliste américain Medved, celui qui a élu Wood plus mauvais réalisateur de tous les temps et Plan 9 from Outer Space plus mauvais films de tous les temps. Medved en a quelque peu rajouté sur les "erreurs" et fautes de goût d'Edward D. Wood, Jr.

Tu peux développer, s'il-te-plaît ? ça m'intéresse beaucoup.

[Requiem]

Mais par contre ce que relate le film de Burton est tout à fait authentique, non ?

[Mad Dog Earle]

Est-ce bien dans Glen or Glenda qu'il y a un magnifique mais inexpliquable plan de coupe sur un radiateur ?

[-Kaonashi-]

NB : Par contre, ne croyez pas ce qui peut-être écrit à propos de Wood notamment dans plusieurs bouquins de cinéma écrit avant 1995 (date de sortie du film de Tim Burton, et de ressortie de plusieurs films d'Ed Wood). Plusieurs notules biographiques s'amusent à "recenser" quelques perles, amusantes certes, mais en réalité, fausses. La faute au journaliste américain Medved, celui qui a élu Wood plus mauvais réalisateur de tous les temps et Plan 9 from Outer Space plus mauvais films de tous les temps. Medved en a quelque peu rajouté sur les "erreurs" et fautes de goût d'Edward D. Wood, Jr.

Tu peux développer, s'il-te-plaît ? ça m'intéresse beaucoup.

Alors, pour l'instant, ce que j'ai pu relever :
Dans 50 ans de cinéma américain, de Bertrand Tavernier et J-P Coursodon (datant de 1991), l'article sur Edward D. Wood, Jr. fait référence à Medved ; et ensuite sont citées plusieurs cocasseries en réalité absentes de Bride of the monster. D'après l'article, Lugosi, en parlant de Lobo (Tor Johnson), dit qu'il est "sweet as a kitchen", prononçant mal "sweet as a kitten", sans doute sous l'effet de l'alcool et de la morphine. Or, j'ai vérifié à 3 reprises ce passage, à aucun moment on ne peut entendre "kitchen". De même, il y est fait mention d'une secrétaire, au début du film, qui répondrait à un téléphone sans même qu'on ait entendu une sonnerie (Wood aurait donc oublié le bruitage au mixage) ; mais impossible d'y trouver ce passage...
Et j'ai lu à deux reprises dans des textes de Billy Krohn (journaliste américain publié dans les Cahiers du cinéma) que Medved était un priètre critique.

[-Kaonashi-]

Mais par contre ce que relate le film de Burton est tout à fait authentique, non ?

Disons que c'est plus ou moins romancé (évidemment, tu me diras). C'est une biographie "fantasmée", je pense, même si apparemment et d'après les dires de Tim Burton, tous les témoignages d'anciens collaborateurs de Wood confirment qu'il avait un tempérament optimiste.
Pour ce qui est des reconstitutions des films, tout est authentique, à part une scène de tournage de Bride of the monster : dans le film de Burton, on voit Lugosi traverser un couloir de décor, lentement, l'air tourmenté, puis Lobo fait de même et en passant la porte, il se cogne violemment l'épaule et tout le décor tremble. C'est très amusant, mais il n'y a aucune trace de cete scène dans le vrai film. (c'est du chipotage, hein)

Est-ce bien dans Glen or Glenda qu'il y a un magnifique mais inexpliquable plan de coupe sur un radiateur ?

Franchement, il y a tellement de plans de coupe et de choses inexplicables dans ce film que là, ce plan ne me revient plus.

[Bartlebooth]

Mais par contre ce que relate le film de Burton est tout à fait authentique, non ?

Disons que c'est plus ou moins romancé (évidemment, tu me diras). C'est une biographie "fantasmée", je pense, même si apparemment et d'après les dires de Tim Burton, tous les témoignages d'anciens collaborateurs de Wood confirment qu'il avait un tempérament optimiste.
Pour ce qui est des reconstitutions des films, tout est authentique, à part une scène de tournage de Bride of the monster : dans le film de Burton, on voit Lugosi traverser un couloir de décor, lentement, l'air tourmenté, puis Lobo fait de même et en passant la porte, il se cogne violemment l'épaule et tout le décor tremble. C'est très amusant, mais il n'y a aucune trace de cete scène dans le vrai film. (c'est du chipotage, hein)

Je confirme ; et l'expression de biographie fantasmée est très heureuse. Il y a des libertés prises avec la lettre de l'histoire (légitimes dans un film de fiction) ; la réalité (notamment la fin de Lugosi) fut sans doute un peu plus sordide. Mais dans l'esprit c'est exact, en particulier quant à la reconstitution du vieil Hollywood et à la personnalité de Wood, son optimisme inébranlable, etc.

La rencontre entre Ed Wood et Orson Welles est certainement apocryphe - mais sur le fond, elle sonne juste et c'est l'essentiel : il faut se souvenir du contexte de l'époque où Welles, au fond, était aussi marginal que Wood à Hollywood (la Soif du mal fut distribué par le studio qui n'y croyait pas comme une vulgaire série B). De même, la séance triomphale par laquelle se clôt le film n'a sans doute jamais eu lieu.

L'essentiel est bien entendu ailleurs, et Ed Wood et son entourage de freaks sympathiques rejoignent, dans le petit monde de Burton, ces autres marginaux "monstrueux" et attachants que sont Edward aux mains d'argent (tiens, même prénom, même acteur), Batman, le pingouin et consorts.

[Tony Montana]

PLAN 9 FROM OUTER SPACE, malgré son coté cheap et nanardeux a un coté très ambitieux. bon,ok,c'est completement raté mais rien qu'au niveau du pitch du film (une invasion E.T.) c'est quand meme assez ambitieux. C'est sur que vu les peu de moyen qu'il avait (3 Extra-terrestre c'est peu pour une invasion digne de ce nom), il ne pouvait pas faire des miracles. Ce type n'avait aucun sens du cadre ni de la narration. Simplement,je pense qu'il faisait des film sincères.

Sur le dvd de PLAN 9,il y a un très bon documentaire de 2H avec des entretiens,films d'archives etc. qui vous permettront d'en savoir plus sur cet homme. Il a eu une fin sordide et une vie assez fantasmé. Il était le seula croire a ses projets. Burton lui rend un bel hommage dans le final d'ED WOOD quand la foule fait un triomphe a la Première de PLAN 9.

[Kurtz]

PLAN 9 FROM OUTER SPACE, malgré son coté cheap et nanardeux a un coté très ambitieux. bon,ok,c'est completement raté mais rien qu'au niveau du pitch du film (une invasion E.T.) c'est quand meme assez ambitieux. C'est sur que vu les peu de moyen qu'il avait (3 Extra-terrestre c'est peu pour une invasion digne de ce nom), il ne pouvait pas faire des miracles. Ce type n'avait aucun sens du cadre ni de la narration. Simplement,je pense qu'il faisait des film sincères.
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de plus les E.T sont en fait gentils. original pour un film de l'époque, non ?

[Tony Montana]

de plus les E.T sont en fait gentils. original pour un film de l'époque, non ?

dans le climat Macarthyste de l'époque,oui,c'est assez surprenant.

[james]

Et dire que ed wood commenca a tourneé des petit western facon court metrage,quel vie

[Alex Blackwell]

Tout de même, Plan 9 reste trop mauvais pour qu'on puisse y prendre du plaisir.

[james]

J'ai beaucoup aimez le film de tim burton"ed wood" martin landau en "bela lugosi" terrible,le film est une assez curiositée en soit,j'adhère

[Kurtz]

Tout de même, Plan 9 reste trop mauvais pour qu'on puisse y prendre du plaisir.

+ 1

passé les dix premières minutes, ce film a provoqué chez moi un ennui abyssal.

[-Kaonashi-]

Tout de même, Plan 9 reste trop mauvais pour qu'on puisse y prendre du plaisir.

+ 1

passé les dix premières minutes, ce film a provoqué chez moi un ennui abyssal.

Je comprends totalement vos réactions, mais je ne les partage qu'en partie. Le film est effectivement assez difficile à regarder d'une traite, sans s'arrêter définitivement ou temporairement.
Mais, je sais pas, le film a un certain charme, et en y réflechissant à nouveau, je te le trouve très attachant. Oui c'est mal fichu, mais il ne faut pas le regarder comme un film "normal".

Par contre, j'ai vu un 4e film de Wood, Night of the Ghouls, et là c'est vraiment pas très bon (sur l'échelle de Wood, hein), même s'il y a toujours des trucs drôles. Je me suis même endormi devant.