Elmer Gantry (Richard Brooks - 1960)
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Elmer Gantry (Richard Brooks - 1960)
Reprise d'une discussion à propos de l'oeuvre de brooks : Elmer Gantry. A mon sens, le film marque une scission dans la manière de traiter le christianisme. Avec Gantry (Lancaster) au ministère, il est loin le temps des Cloches de Sainte-Marie de Leo McCarey, fini le temps du christianisme aidant et salvateur, Bing Crosby prend du plomb dans la bible... Gantry navigue dans l'anticléricalisme sauce Hollywood.
- Jeremy Fox
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pareil, et aussi de l'interpretation magistrale et halluciné de Lancaster qui fait beaucoup pour la reussite du filmDave Garver a écrit :comme moi Mais je dois bien avouer que cette préférence tient en particulier du thème anticlérical de l'oeuvre plus que de la mise en scène à proprement dit.fatalitas a écrit :mon Brooks favori (parmi ceux que j'ai vu)
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La mise en scène est quand même pas mal non plus.Dave Garver a écrit :comme moi Mais je dois bien avouer que cette préférence tient en particulier du thème anticlérical de l'oeuvre plus que de la mise en scène à proprement dit.fatalitas a écrit :mon Brooks favori (parmi ceux que j'ai vu)
Mes préférés de Brooks sont Le cirque infernal, Bas les masques et Graine de violence
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Pour jeremy, effectivement Brooks n'est pas un manchot mais ce n'est pas ce qui m'a séduit.fatalitas a écrit :pareil, et aussi de l'interpretation magistrale et halluciné de Lancaster qui fait beaucoup pour la reussite du filmDave Garver a écrit :
comme moi Mais je dois bien avouer que cette préférence tient en particulier du thème anticlérical de l'oeuvre plus que de la mise en scène à proprement dit.
En ce qui concerne Lancaster, je pense qu'il tient là un de ses plus beaux rôles ! Un rôle courageux qui plus est.
- Beule
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Formidable charge de Brooks (pour moi son meilleur film avec The last hunt et Looking for Mr. Goodbar) mais je peine par contre à n'y voir qu'une charge anti-cléricale.
Je n'ai pas lu le roman de Sheldon Lewis, je ne sais donc pas dans quelle mesure Brooks a pu ou pas se réapproprier le matériau littéraire, mais dans mes souvenirs du film c'est plus au portrait d'une Amérique tout à la fois puritaine, naïve, lénifiante et hypocrite qu'au procès même de la religion spectacle que s'attache Brooks. Je ne peux d'ailleurs m'empêcher d'y voir une transposition des démons des maquillages Maccarthistes encore tout frais dans cette manipulation de masses.
C'est d'ailleurs le personnage de reporter d'Arthur Kennedy (formidable une fois de plus) qui semble assurer le trait d'union avec le point de vue du cinéaste. Et bien qu'adversaire farouche et lucide de ce type d'évangélisation, il apprend petit à petit à appréhender l'étendue, la sincérité aussi, de la foi de Soeur Sharon, engagée presque malgré elle dans une quête de l'audience qui la dépasse.
Je n'ai pas lu le roman de Sheldon Lewis, je ne sais donc pas dans quelle mesure Brooks a pu ou pas se réapproprier le matériau littéraire, mais dans mes souvenirs du film c'est plus au portrait d'une Amérique tout à la fois puritaine, naïve, lénifiante et hypocrite qu'au procès même de la religion spectacle que s'attache Brooks. Je ne peux d'ailleurs m'empêcher d'y voir une transposition des démons des maquillages Maccarthistes encore tout frais dans cette manipulation de masses.
C'est d'ailleurs le personnage de reporter d'Arthur Kennedy (formidable une fois de plus) qui semble assurer le trait d'union avec le point de vue du cinéaste. Et bien qu'adversaire farouche et lucide de ce type d'évangélisation, il apprend petit à petit à appréhender l'étendue, la sincérité aussi, de la foi de Soeur Sharon, engagée presque malgré elle dans une quête de l'audience qui la dépasse.
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Il y a bien évidemment de ça aussi.Beule a écrit :Je n'ai pas lu le roman de Sheldon Lewis, je ne sais donc pas dans quelle mesure Brooks a pu ou pas se réapproprier le matériau littéraire, mais dans mes souvenirs du film c'est plus au portrait d'une Amérique tout à la fois puritaine, naïve, lénifiante et hypocrite qu'au procès même de la religion spectacle que s'attache Brooks.
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Donc pas de charge anti-cléricale à proprement parler .Beule a écrit :C'est d'ailleurs le personnage de reporter d'Arthur Kennedy (formidable une fois de plus) qui semble assurer le trait d'union avec le point de vue du cinéaste. Et bien qu'adversaire farouche et lucide de ce type d'évangélisation, il apprend petit à petit à appréhender l'étendue, la sincérité aussi, de la foi de Soeur Sharon, engagée presque malgré elle dans une quête de l'audience qui la dépasse.
Totalement d'accord avec ton approche du film, dans lequel je perçois également principalement une critique politique qui passera par une rédéfinition - historique dans le cinéma américain - du statut de la vérité (l'ambivalence, comme tu l'expliques, n'est pas comprise seulement sous l'angle de la duplicité).
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Solal a écrit :Donc pas de charge anti-cléricale à proprement parler .
??? Pas d'accord. Certes le film véhicule une critique politique mais également une critique religieuse. Cet aspect, comparé à d'autres films à thématique religieuse, est fondamental. Le film critique bien la religion organisée, ses principes, son fond de commerce... La religion n'est plus ici que du business. Le message de Gantry nous met en garde contre les dérives de la religion, son éloignement d'un message transcendental troqué contre le dieu dollar. Le message est d'autant plus fort qu'il précède les télévangelistes et leurs dérives. Quelque part, je ne peux ne pas y voir un message anticlérical...
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Ce n'est donc pas de l'anti-cléricalisme, mais la description sans fard d'une - voire même deux - expression(s) religieuse(s) dont il perçoit à la fois la dangerosité et la puissance. Le rapport à la religion dans le film est vraiment très complexe et s'inscrit dans l'histoire du paysage religieux américain. Mais bon, je vais peut-être développer ça ailleurs .Dave Garver a écrit :Solal a écrit :Donc pas de charge anti-cléricale à proprement parler .
??? Pas d'accord. Certes le film véhicule une critique politique mais également une critique religieuse. Cet aspect, comparé à d'autres films à thématique religieuse, est fondamental. Le film critique bien la religion organisée, ses principes, son fond de commerce... La religion n'est plus ici que du business. Le message de Gantry nous met en garde contre les dérives de la religion, son éloignement d'un message transcendental troqué contre le dieu dollar. Le message est d'autant plus fort qu'il précède les télévangelistes et leurs dérives. Quelque part, je ne peux ne pas y voir un message anticlérical...
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Pourquoi y vois-je de l'anticléricalisme ? Si je ne suis pas encore convaincu, je suis au moins motivé à revoir ce film plus vu depuis 10 ans. Une nouvelle vision me raffraichira la mémoire.Solal a écrit :
Ce n'est donc pas de l'anti-cléricalisme, mais la description sans fard d'une - voire même deux - expression(s) religieuse(s) dont il perçoit à la fois la dangerosité et la puissance. Le rapport à la religion dans le film est vraiment très complexe et s'inscrit dans l'histoire du paysage religieux américain. Mais bon, je vais peut-être développer ça ailleurs .
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Sans doute parce que, comme tu le disais dans ton premier post, il y a effectivement un gouffre, entre Elmer Gantry et les discours chrétiens lénifiants qui ont longtemps prévalu (et qui perdurent d'ailleurs) dans la production hollywoodienne. Ton souvenir n'est pas faux, loin de là, mais la conclusion que tu en tires doit être nuancée, je pense. Le film en ressortira alors d'autant plus riche.Dave Garver a écrit : Pourquoi y vois-je de l'anticléricalisme ?
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je t'en reparle dès que je l'aurai revuSolal a écrit :Sans doute parce que, comme tu le disais dans ton premier post, il y a effectivement un gouffre, entre Elmer Gantry et les discours chrétiens lénifiants qui ont longtemps prévalu (et qui perdurent d'ailleurs) dans la production hollywoodienne. Ton souvenir n'est pas faux, loin de là, mais la conclusion que tu en tires doit être nuancée, je pense. Le film en ressortira alors d'autant plus riche.Dave Garver a écrit : Pourquoi y vois-je de l'anticléricalisme ?