En vrac... (avis express)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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En vrac... (avis express)

Message par Kevin95 »

Pris d'une flemme implacable, je centralise mes bides en puissance et offre un terrain de jeu pour les gens de le même cas que moi. Un mot, une phrase, un smiley, peu importe, ci-gît le topic fourre tout, le topic brouillon pour cancres du fond mais promis, au moindre échange on se téléporte dans le topic officiel.

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MES PETITES AMOUREUSES de Jean Eustache (1974) découverte

Après La Maman et la Putain, Jean Eustache met de l'eau dans son vin et à la sueur morbide de son précédent opus, il enchaine avec une chronique de ses années d'adolescence sans pour autant tomber dans la nostalgie guimauve. L'influence des Quatre Cents Coups de François Truffaut et de L'Enfance nue de Maurice Pialat est clair et rassure quant à la position du cinéaste, pas de "c'était mieux avant" mais un sentiment doux amer comme aime à se parfumer le temps de l'enfance. A titre perso, c'est lorsque Eustache baisse la garde qu'il est le meilleur et Mes petites amoureuses, malgré son statut moins imposant que La Maman et la Putain, est peut-être le meilleur titre de la filmo du cinéaste. Cruel mais touchant, drôle et parfois grave, le métrage n'a pas à rougir face aux œuvres de Truffaut et Pialat et constitue même un trait d'union entre l'urbanité guillerette des Quatre Cents Coups et la douleur rurale de L'Enfance nue. Superbe.

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LE GÉNÉRAL DU DIABLE (DES TEUFELS GENERAL) d'Helmut Käutner (1955) découverte

Il parait que pour les allemands, Le Général du Diable est un petit classique. Sur de nombreux points, nos camarades d'outre-Rhin n'ont pas tort, le film d'Helmut Käutner est un métrage passionnant, porté par la persona de Curd Jürgens en général prisonnier de doutes et peu motivé à suivre les directives du IIIème Reich alors que le pays rentre de plein pied dans la guerre. Visuellement propre, scénaristiquement solide, le film est un drame sans pathos, typiquement 50's, qui sait montrer l'étouffement qu'a été l'Allemagne de l'époque, même pour un haut gradé. Mais son origine théâtrale, ses dialogues en surnombre et en surpoids (très littéraires) et les facilités idéologiques (en gros, rassurez-vous chers concitoyens, derrière la croix gammée nous étions des résistants en puissance) donc dramatiques, l'empêchent d'aspirer au statut de classique. Merci toutefois à Arte d'avoir diffusé cette curiosité.

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VIRIDIANA de Luis Buñuel (1961) découverte

Luis Buñuel retourne toutes les cartes et fout la merde sur la pointe des pieds, tranquillement, sans en avoir l'air. Bâti en deux temps, Viridiana débute comme le portrait d'un oncle un tantinet tordu (fidèle Fernando Rey), amateur de chaussures pour femmes et accessoirement de sa nièce (une apprentie nonne, allons bon !) qu'il aimerait bien épouser, quitte à la droguer pour tenter quelque chose alors qu'elle est inconsciente (perversité du réalisateur, le personnage dit ne pas être aller au bout mais le cinéaste ne nous le montre pas, usant d'un fondu pour laisser le spectateur seul juge). La miss le prend mal (étrange !) menace de foutre le camp, l'oncle le vit mal (bah pourquoi ?) et clos le dossier. Arrive la deuxième partie, un poil plus brutale. Un fils sorti d'un chapeau (la classe Francisco Rabal), des pauvres, la condescendance d'une ancienne nonne et la bonté chrétienne envoyée dans un champ d'orties. Don Luis y va franchement, jamais en petit malin, sa mise en scène est toujours ultra soignée, filme mais n'appuie pas. Le tout pour finir non pas sur quelque chose d'explosif mais bien pire, un calme malsain, une partie de cartes entre gens biens. Tout le monde a quelque chose de pourri dans le placard, Viridiana le rappelle avec la douceur d'un piment mexicain. Sacré Buñuel !

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LA MAMAN ET LA PUTAIN de Jean Eustache (1973) révision

Il aura fallu jouer des coudes pour assister à l'une des trois séances de la Cinémathèque, à chaque fois bourrée à craquer. La troisième fut la bonne pour bibi et c'est dans un chaudron ras la gueule que j'ai pu redécouvrir le film de Jean Eustache et (enfin) lui donner du crédit. Faut dire que ma découverte via un Divx foireux et en plusieurs fois m'avait laissé un goût amer, autant dire que sur grand écran, en entier et en 35mn, j'ai compris au bout de 20 minutes que j'étais complètement à coté de mes pompes. Film monstre, impressionnant, compliqué, éreintant, La Maman et la Putain est autant une œuvre fascinante que fatigante. On en sort essoré, le film donne l'impression de créer une impasse dans l'Histoire du cinéma français, comme la conclusion violente d'une période (la Nouvelle Vague et son héritage) qui ne laisse pas une miette à la descendance. Vus les multiples d'ersatz du film d'Eustache qui ne cesse de voir le jour depuis 1973 jusqu’à aujourd’hui, on n’est clairement pas sorti du spectre La Maman et la Putain... pour le meilleur et pour le pire.

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THE BIG COUNTRY de William Wyler (1958) découverte

Tout content d'avoir gagné la Palme d'or pour son pantouflard Friendly Persuasion, William Wyler continue sur sa lancée des films mammouths destinés à chopper le plus de médailles. Avant son Ben-Hur premier de la classe, le réalisateur fait son western menu gourmand, tuné à max et soutenu par des stars du genre. On aurait pu s'attendre à gentiment se faire chier devant un énième sous Gone with the Wind or étrangement, The Big Country intrigue voir passionne. La mise en scène frime un poil, c'est entendu, certains passages obligés sont au rendez-vous, tant pis pour nous, mais le face à face entre un Gregory Peck délégué pour démocrates et un Charlton Heston a la carte républicaine donne au film un sous-texte politique intéressant. Le rapport de force entre l'homme passif, cultivé, de l'Est et celui plus sanguin, plus démonstratif, plus violent, semble pressentir la dialectique du The Man Who Shot Liberty Valance de John Ford. Wyler donne aussi dans la critique d'un héritage via l'affrontement entre les deux vieux propriétaires (formidables Burl Ives et Charles Bickford), tous deux reliques d'un passé barbare et qui ne trouvent pas d'autres solutions à leur conflit, qu'un duel dans la poussière et la mort. Bonne surprise pour un film et un réalisateur dont la réputation décline au fil des ans (hier méga star des réalisateurs, aujourd'hui vague nom dans les manuels d'Histoire), même si la musique pompière de Jerome Moross n'aide pas à alléger le poids de l'entreprise.
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Flol »

Ça va faire du boulot pour 7swans et Demi-Lune, ça.
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Kevin95
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Kevin95 »

C'est pas nécessaire, ça peut rester là à pourrir si ça n’intéresse personne. D'où l’intérêt d'une salle d'attente comme ce topic.
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Rockatansky »

Eustache il doit bien y avoir un topic :D
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Rick Blaine »

Kevin95 a écrit :
LE GÉNÉRAL DU DIABLE (DES TEUFELS GENERAL) d'Helmut Käutner (1955) découverte

Il parait que pour les allemands, Le Général du Diable est un petit classique. Sur de nombreux points, nos camarades d'outre-Rhin n'ont pas tort, le film d'Helmut Käutner est un métrage passionnant, porté par la persona de Curd Jürgens en général prisonnier de doutes et peu motivé à suivre les directives du IIIème Reich alors que le pays rentre de plein pied dans la guerre. Visuellement propre, scénaristiquement solide, le film est un drame sans pathos, typiquement 50's, qui sait montrer l'étouffement qu'a été l'Allemagne de l'époque, même pour un haut gradé. Mais son origine théâtrale, ses dialogues en surnombre et en surpoids (très littéraires) et les facilités idéologiques (en gros, rassurez-vous chers concitoyens, derrière la croix gammée nous étions des résistants en puissance) donc dramatiques, l'empêchent d'aspirer au statut de classique. Merci toutefois à Arte d'avoir diffusé cette curiosité.
Perso je trouve qu'il peut prétendre au statut de classique, c'est un grand film, avec un grand Curd Jurgens.

Et de manière générale je répète : ce n'est pas parce que tu n'as pas de réponse que tu n'es pas lu, bien au contraire. :wink:
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Profondo Rosso »

Ben il n'y a pas déjà ce topic pour le fourre-tout ? http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... s#p2611311
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Message par Rashomon »

Kevin95 a écrit : THE BIG COUNTRY de William Wyler (1958) découverte

Bonne surprise pour un film et un réalisateur dont la réputation décline au fil des ans (hier méga star des réalisateurs, aujourd'hui vague nom dans les manuels d'Histoire)
En France, pas aux Etats-Unis où il est toujours considéré (et à mon avis à juste titre) comme un réalisateur majeur. Ne jamais oublier que la cinéphilie française est une exception culturelle à elle toute seule.
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Re: En vrac... (avis express)

Message par villag »

Rashomon a écrit :
Kevin95 a écrit : THE BIG COUNTRY de William Wyler (1958) découverte

Bonne surprise pour un film et un réalisateur dont la réputation décline au fil des ans (hier méga star des réalisateurs, aujourd'hui vague nom dans les manuels d'Histoire)
En France, pas aux Etats-Unis où il est toujours considéré (et à mon avis à juste titre) comme un réalisateur majeur. Ne jamais oublier que la cinéphilie française est une exception culturelle à elle toute seule.
J'aime beaucoup ce film, long mais pas soporifique; mon passage préféré : cette rencontre bucolique et combien romantique entre G . Peck et J. Simmons, un petit moment de grâce, une pause comme en apesanteur....!
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Kevin95 »

Profondo Rosso a écrit :Ben il n'y a pas déjà ce topic pour le fourre-tout ? http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... s#p2611311
On m'avait gentiment déconseillé d'alimenter ce topic, du coup comme un patron véreux, je lui donne un autre nom pour faire passer la pilule. :oops: :mrgreen:
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Re: En vrac... (avis express)

Message par bronski »

Le cinéma de papa (Claude Berri - 1971) Un beau film où brille particulièrement la prestation de Yves Robert en papa juif qui en fait des tonnes, mais ça reste très fin et plein d'entrain. Un feel good movie avec un méta-texte (c'est comme ça qu'on dit maintenant ?) tout à fait huilé et bourré d'inventivité. Très agréable.

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Claude Berri jeune. Il y a une belle ressemblance avec son fils Thomas Langmann je trouve.
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Kevin95 »

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HOUSE (HAUSU) de Nobuhiko Ôbayashi (1977) découverte

On applaudit bien fort House qui vient de gagner son diplôme en What the Fucking Fuck et avec les félicitations du jury qui plus est. Après cinq minutes de film, on se dit que "non, vraiment, ça va être dur" pour après dix minutes être comme un môme sous exta, la bouche ouverte et la bave coulant délicatement au coin de la bouche. Pour les pointilleux du fond, l'histoire de House est celle de trois camions de films : des donzelles con-connes vont dans une maison en vacances, se font piéger par une malédiction et flippent à donf jusqu'à la fin. En clair, on s'en tape le coquillard, l'important c'est d'aimer une hystérie qui vire à de la folie pure et dure, du n'importe quoi balancé par le réalisateur comme des balles de mitraillettes (pas une seconde de répit), des idées visuelles aussi timbrées que géniales et un sens "pop" poussé à l'extrême (à faire passer Evil Dead II pour de l'horreur premier degré). Rares sont les films aussi colorés, excités, ironiques, cheesy, kitchs, sucrés. House n'est presque pas un film, c'est un paquet de bonbons saupoudré de cocaïne. La drogue c'est mal, mais House c'est bon... très bon.

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FEUX DANS LA PLAINE (NOBI) de Kon Ichikawa (1959) découverte

Un film stylisé, un film superbement mis en scène, un film impressionnant lorsqu'il prend un détour horrifique mais un film froid. J'aurai tellement aimé m'impliquer plus, ressentir le désarroi de ces soldats japonais en pleine déroute, trembler lorsqu’ils se mettent à se bouffer entre eux mais ma position a toujours été la même, derrière une vitre. Kon Ichikawa ne prend pas le temps de nous présenter les personnages, de nous les rendre un peu tangible et d'emblée, filme la décrépitude sans que le spectateur n'ait le temps de s'acclimater. D'un côté, cela rend Feux dans la plaine tranchant, sans concessions aux codes du film de guerre mais en même temps, ça le rend distant, quasiment hermétique. Reste un pur plaisir plastique, chaque plan est du chocolat pour les yeux, et un intérêt historique car Feux dans la plaine filme un contre-champ inhabituel dans la peinture de l'armée japonaise durant la guerre de 1940. Une originalité reprise par beaucoup, à commencer par Kinji Fukasaku qui dans Under the Flag of the Rising Sun reprendra la thématique du film d'Ichikawa pour le marier au travail de mémoire et au travail de deuil. Étonnement, les deux films partagent une beauté formelle et des émotions frigorifiques. On ne rit pas avec le cannibalisme.

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VOYAGE À TOKYO (TÔKYÔ MONOGATARI) de Yasujirô Ozu (1953) découverte

Mon premier Yasujirô Ozu et pour la faire courte, j'ai chialé pendant une heure et demi (le film dure deux heures). L'évidence, dès les premiers plans et ce couple de vieux en train de faire sa valise, j'ai senti que je n'allais pas tenir, que cette simplicité me rendrait tout doux tout mou et qu'au moindre pépin arrivant à ces deux-là, je fondrais comme une glace au soleil. Des pépins, ils vont en connaitre, du mépris aussi, leurs gamins sont de purs égoïstes qu'on rêve d'étrangler (et pourtant, rien de caricaturale là-dedans), la belle-fille est à encadrer dans le salon et ce pauvre couple n'arrive même pas à roupiller durant leur cure thermale. Une fois le drame arrivée, je luttais pour soutenir le regard, l'écran me paraissait douloureux et des litres d'eau coulaient sur mes joues. Chef d'œuvre comme on dit, ça semble clair et net. Il va sans dire que Ozu rentre directement dans mon champ de vision. Par contre, si faut chouiner comme un veau à chaque film, ça ne va pas le faire !
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Re: En vrac... (avis express)

Message par bruce randylan »

****Placer ici un gif où un acteur fait un coeur avec les mains****
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Kevin95 »

bruce randylan a écrit :****Placer ici un gif où un acteur fait un cœur avec les mains****
You're welcome.

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Re: En vrac... (avis express)

Message par Kevin95 »

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UNE FEMME DANS LA TOURMENTE (MIDARERU) de Mikio Naruse (1964) découverte

C'est l'histoire d'un film aimé de Mikio Naruse, l'histoire d'une belle-sœur aimée par le cadet d'une famille, l'histoire d'un commerce qui prend l'eau en plein modernisation du Japon, l'histoire d'un amour impossible dans une famille qui ne rêve que d'éjecter la pièce rapportée (son mari/leur frère est mort, fermons le dossier). C'est l'histoire d'un spectateur qui ne sait rien de Naruse, d'un même spectateur qui a déjà bien pleuré comme un veau lors d'une séance précédente (pour Voyage à Tokyo de Yasujirō Ozu) et qui joue les durs sur quelques minutes avant de baisser les bras et de s'avouer vaincu devant la tristesse incroyable du film. Ce couple mal assorti, je ne l'aime pas, je l'adule. Les regards en biais, la révélation qui foudroie la pauvre veuve, le voyage en train (une séquence à montrer en boucle à son père, sa mère, son mec, sa meuf, ses gosses peu importe) et une dernière partie qui se conclut par l'un des cartons "Fin" les plus brutaux qu'il m'ait été donné de voir. Putain de fin, putain de film, putain d'amour. C'est beau comme tout et c'est très chaudement recommandé.
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Alexandre Angel
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Re: En vrac... (avis express)

Message par Alexandre Angel »

Kevin95 a écrit :Image
Elle est belle l'affiche de Critters! :arrow:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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