Marina Vlady

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Marina Vlady

Message par Federico »

Pas encore de topic sur la Joconde slave, née Catherine Marina de Poliakoff-Baïdaroff en 1938, de parents émigrés russes, un 10 mai (comme deux autres troublantes et classieuses actrices : Françoise Fabian et Marie-France Pisier).

Je laisse à d'autres le soin d'en dire davantage sur la plus connue des quatre soeurs Poliakoff.

En attendant, ceux et celles qui ne connaissent que deux ou trois choses à son sujet pourront bientôt l'entendre longuement évoquer ses multiples vies, passions et combats puisque France Culture lui consacrera une Nuit rêvée dans la nuit du samedi au dimanche 12/13 avril de minuit à 6h30 du matin.
Il sera question de théâtre, de musique (avec bien sûr l'évocation du poète/chanteur Vladimir Vissotsky) et de littérature au moins autant que de cinéma (et donc - peut-être - de Godard mais plus certainement de Tarkovski dont elle fut très proche au cours de ses dernières années d'exil).
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Marina Vlady dans l'un de ses plus jolis rôles : l'Adorable menteuse de Michel Deville (1962)
où elle partagea l'affiche avec deux autres franco-russes : Macha Meril et Michel Vitold
Parmi ses autres films et emplois marquants, je citerai :

Le lit conjugal de Marco Ferreri (1963) où elle use de sa "sensuelle mollesse" le pauvre ( :roll: ) Ugo Tognazzi

Deux ou trois choses que je sais d'elle de Jean-Luc Godard (1967) en égérie du combat - perdu d'avance - contre la société de consommation et la civilisation du cul

Que la fête commence de Bertrand Tavernier (1976) où elle irradie de malice mutine, donnant tout son sens politique au "dessous de table" :uhuh:

Et, pour le fun, Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yanne (1972) où elle est l'épouse délaissée du radio-industriel Bernard Blier (notons au passage qu'aucune comédienne ne peut mieux qu'elle incarner l'ennui conjugal) :)

Pardon de zapper La princesse de Clèves qui n'est tout de même pas un chef-d'oeuvre bien qu'immédiatement associé à son nom.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Mangus
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Re: Marina Vlady

Message par Mangus »

La fille dans la vitrine

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Commissaire Juve
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Re: Marina Vlady

Message par Commissaire Juve »

Sauf oubli, je l'ai dans 12 films.

Dans les années 50, je recommande Avant le déluge (Cayatte avec d'énormes sabots, mais histoire qui met mal à l'aise... de loin, c'est une sorte de préquelle de L'Appât de Tavernier... très beau DVD au demeurant) et Le Crâneur (Dimitri Kirsanoff... un polar raconté de plusieurs points de vue). Dans les années 60, j'ai bien aimé Les bonnes causes (avec Bourvil... elle y joue un personnage assez vénéneux) et La fille dans la vitrine.

J'ai trouvé Les salauds vont en enfer (1956) assez vain (pour ne pas dire complètement con). J'ai détesté On a volé la Joconde (Michel Deville, 1966).
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Federico
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Re: Marina Vlady

Message par Federico »

Je rebondis sur le Commissaire et copie-colle ce que j'avais mis dans le topic Deville :
On a volé la Joconde (1965 Michel Deville)

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Découvert sur la Rai et donc vu en italien (ce qui n'est qu'une semi-hérésie pour cette co-production apparemment plus italo-française que franco-italienne).

C'est très moyen pour être gentil et parce que j'aime beaucoup Deville et Companeez. Une comédie policière 1900 qui lorgne du côté d'Arsène Lupin mais dont les pas si trépidantes péripéties qui m'ont à peine diverti se rapprochent davantage de certains petits films anglais des années 50-60 que des feux d'artifice pétillants de Stanley Donen, Blake Edwards ou Philippe de Broca.

Le héros, gentleman de la cambriole qui signe ses exploits "Golden Boy" porte le hâle et le sourire Gibbs de George Chakiris (ce mix d'Anthony Perkins et de George Hamilton), acteur/danseur sympathique mais sans grand charisme et qui ne peut rivaliser avec un Cary Grant ou un Jean-Pierre Cassel.
Après avoir réussi à dérober le tableau de Leonardo, il tombe sous le charme d'une femme de chambre, copie conforme de Mona Lisa (et là, on ne peut qu'applaudir au choix de Marina Vlady car malgré sa blondeur slave, aucune actrice ne saurait autant qu'elle ressembler naturellement à la Joconde et à son indéfinissable sourire).
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S'ensuit une série de courses-poursuites avec quelques personnages burlesques : un magicien piteux, des détectives à la Dupondt, des méchants de dessin animé, Jean Lefebvre en gardien du Louvre passionné d'échecs, Jess Hahn en fêtard titubant... D'aussi excellents seconds couteaux comme Paul Frankeur et Henri Virlojeux y panouillent plus qu'autre chose (surtout quand on pense à ce que montra auparavant le premier et fera à nouveau ensuite chez Melville, Bunuel et Molinaro).
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L'ensemble n'est pas méchant mais bien léger. Il vaut principalement le coup d'oeil pour les charmes de Marina Vlady et ce que j’appellerai sa "sensuelle mollesse". Pour ceux qui rêvaient de voir la belle Marina dans sa tenue de Musidora de l'affiche italienne, l'image ne fait référence qu'à la brève et ultime séquence du film où elle accompagne désormais son amant sous le pseudo de Golden Girl. Image dont la pose me semble inspirée d'une toute autre séquence où Vlady en tenue fort légère est ligotée à une chaise par un méchant d'opérette dont elle se débarrassera après l'avoir supplié de lui masser les cuisses (scène bunuelienne propre à transformer en loups de Tex Avery les fétichistes nippons friands de coquineries européennes 60's :P ).
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Question belle plante appétissante - hélas seulement entrevue au tout début - on a droit au numéro habituel mais toujours réjouissant de la bombe 60's Margaret Lee. Jamais la dernière pour faire grimper le thermomètre, il faut la voir se rafraichir langoureusement le décolleté au long pain de glace que vient d'apporter un athlétique livreur ! :fiou:
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