Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1967

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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The Deadly Companions

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New Mexico (The Deadly Companions - 1961) de Sam Peckinpah
CAROUSEL PRODUCTIONS


Avec Maureen O'Hara, Brian Keith, Steve Cochran, Chill Wills, Strother Martin
Scénario : Albert Sidney Fleischamnn d'après son roman
Musique : Marlin Skiles
Photographie : William H. Clothier (Pathecolor 2.35)
Un film produit par Charles B. Fitzsimons pour la Carousel Productions



Sortie USA : 06 juin 1961


Un ex-soldat de l’Union surnommé Yellowleg (Brian Keith) sauve la vie de Turk (Chill Wills) sur le point d’être lynché pour avoir triché aux cartes. Mais, si Yellowleg a risqué sa peau pour Turk, c’est pour mieux le tuer ensuite de ses propres mains ; en effet, il a reconnu en lui le Confédéré qu’il poursuit depuis maintenant cinq ans, celui qui durant la Guerre de Sécession l’avait laissé pour mort à moitié scalpé. Alors en état d’ivresse, Turk ne se souvient pas de Yellowleg. Avec une idée derrière la tête, Yellowleg propose à Turk et à son associé Billy (Steve Cochran) d’aller cambrioler la banque d’une ville voisine. Au moment de passer à l’attaque, les trois hommes sont pris dans une fusillade provoquée par une bande déjà en train de piller l’établissement bancaire. Au cours de cette échauffourée, Yellowleg tue accidentellement le jeune fils de Kit Tilden (Maureen O’Hara), une prostituée. Rongé par le remords, il propose à cette dernière de l'accompagner jusqu'au cimetière où repose son mari afin que son fils soit enterré à ses côtés, en territoire Apache. Malgré le refus de Kit qui veut y aller seul, les trois hommes la suivent jusqu'au moment où elle est obligée d'accepter leur aide, la traversée du territoire indien s’avérant vraiment trop dangereuse...

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Rares sont les grands cinéastes qui ont eu la chance d’un John Huston de pouvoir débuter par un film maitrisé de bout en bout. On peut même dire qu’ils n’ont pas tous nécessairement entamé leur carrière cinématographique et fait leurs premières armes dans le long métrage avec de bons films ; Sam Peckinpah en est malheureusement un exemple éclatant, si tant qu’il soit très cohérent d’accoler cet adjectif à cet état de fait. Un ratage quasi-total qui, hormis quelques éléments récurrents, ne préfigure en rien la suite de son parcours ; pas plus tard que l’année suivante le réalisateur va même accoucher d’un des plus bel opus du western avec Coups de feu dans la Sierra (Ride the High Country), après que Budd Boetticher se soit retiré malgré lui du projet suite à des problèmes qu’il eut avec la justice au Mexique et qui conduisirent à son arrestation. Mais nous n’en sommes pas encore là et quoiqu'il en soit Sam Peckinpah avait déjà prouvé les années précédentes posséder du talent, parvenant à se faire un nom et une très bonne réputation en tant que réalisateur de série télévisée westernienne, genre alors très en vogue sur le petit écran inondé à cette époque de chevauchées et fusillades en tout genres. Il sera même à l’origine de The Westerner, série de 13 épisodes dont chacun possède la durée d’un long métrage et dont le protagoniste principal était déjà interprété par Brian Keith. Peckinpah père était d’ailleurs très fier de son fils, estimant que la vie quotidienne des hommes de l’Ouest avait été parfaitement retranscrite dans cette série plus réaliste que la moyenne. Content de sa collaboration avec Peckinpah, Brian Keith propose son nom aux producteurs de son prochain long métrage, un western écrit par Albert Sidney Fleischmann d’après son propre roman, The Deadly Companions. Difficile de trouver un financement conséquent au vu du sujet, le convoyage d’un cercueil contenant un enfant : en conséquence, le budget sera donc revu à la baisse.

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Outre les producteurs, les autres participants au projet n’eurent guère plus de chance puisque le tournage se déroula assez mal, Charles B. Fitzsimons s’avérant beaucoup trop présent sur le plateau au goût de Peckinpah, imposant ses visions de l’œuvre à un cinéaste qui ne le supportait pas. Fitzsimons était le frère de Maureen O’Hara et New Mexico était le film destiné à relancer la carrière de l’actrice fordienne qui commençait dangereusement à s’essouffler. L’actrice et le réalisateur s’entendirent très mal et Sam Peckinpah renia son film pour en avoir perdu tout le contrôle, ne pas du tout avoir apprécié la tournure que prit le scénario et se l’être fait imposer ainsi que son interprète féminine principale. "Je n'ai rien pu mettre de personnel dans ce premier film : les thèmes (disons rapidement que c'est une histoire de vengeance tout ce qu'il y a de plus banale) et l'intrigue me sont étrangers". Et au vu du résultat, on ne peut que lui donner raison. Le scénario est effectivement très mal construit et parfois illisible faute de lignes directrices rigoureuses : on ne comprend jamais vraiment les motivations, les intentions ou les comportements des différents protagonistes, étant même parfois perdus quant à certains rebondissements absurdes et face à une intrigue pourtant à priori très simple ; on se demande à plusieurs reprises pourquoi tel personnage se trouve là, est parti ou revenu ; ce qui dénote un flagrant manque de fluidité dans l’écriture. Le film est dans le même temps assez déséquilibré par le fait que, pour sauver les meubles, Peckinpah semble malgré tout avoir essayé d’insuffler un semblant de style à une intrigue qui ne lui plaisait guère : on ne peut pas dire que ce soit une réussite et je pense sincèrement que le film aurait été légèrement meilleur si Peckinpah s’était en l’occurrence contenté de filmer le scénario d'une manière très classique voire basique, d'être en sorte un 'Yes Man' sur ce projet. Car si par exemple il s’avérait que ce soit lui qui ait choisi le compositeur Marlin Skiles (pourtant auteur d’un beau score pour Fort Osage de Lesley Selander par exemple) afin que son western ait un air plus moderne, c’est complètement raté. Rarement une ‘partition’ aura été aussi à côté de la plaque, comme si le compositeur, à l’aide d’un harmonium et d’une guitare sèche, avait improvisé sa musique sans même savoir de quoi il en retournait niveau intrigue. Le résultat est bien plus ridicule que moderniste, en tout cas très fortement agaçant voire, à la longue, insupportable !

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La mise en scène de Peckinpah n’est guère plus enthousiasmante, peu aidée il faut bien le dire par un montage calamiteux, véritable festival de faux raccords. Nous ne trouvons dans ce film que très peu d’action ; il ne s'agit évidemment pas d'un défaut mais le contraire aurait peut-être pu nous démontrer le savoir-faire du futur auteur de La Horde Sauvage (The Wild Bunch). A la place, une succession de fausses pistes artificielles et de situations ennuyeuses au possible faute à un scénario trop décousu, rempli d’incongruités et de trous béants rendant le tout parfois totalement obscur. Sur le papier, les situations et relations décrites étaient pourtant du genre à partir desquelles Budd Boetticher aurait facilement pu nous livrer un chef-d’œuvre tellement les caractères et les rapports entre les différents protagonistes semblaient pouvoir posséder de nombreux éléments captivants. Au final, il n’en reste plus grand-chose d’intéressant ni de crédible : une femme qui tombe amoureuse du meurtrier de son fils ? Trois hors-la-loi qui se détestent cordialement mais qui continuent à vaquer ensemble ? Aucun des personnages n’est attachant faute aussi à des motivations trop floues ; et du coup aucun des acteurs ne se révèle convaincant, pas plus un Brian Keith sans charisme qu’une Maureen O’Hara semblant ne pas savoir sur quel pied danser, n’appréciant guère ni son rôle ni le film en son ensemble (mais qui malgré tout aura également accepté de chanter sur les génériques de début et de fin), pas plus un pénible Steve Cochran qu’un Chill Wills très peu inquiétant.

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Et pourtant, malgré un faible budget, le premier quart d’heure laissait augurer un bon western avec notamment quelques détails assez cocasses comme la messe se déroulant à l’intérieur du bistrot, le barman voilant ses tableaux représentant des femmes nues avant chaque office, ou encore ces brusques accès de violence tel la mort inattendue de l’enfant. L’idée amorale du rêve de grandeur de Turk, imaginant vouloir créer sa propre ‘République dictatoriale’ à l’aide de l’argent qu’il déroberait et en utilisant les indiens comme esclave, était assez culottée mais sans suite. Les westerns de Boetticher se contentaient eux aussi de bien plus se concentrer sur les digressions que sur l’action ; mais il disposait pour se faire de scénarios extrêmement rigoureux. Ce qui n’est absolument pas le cas ici ; le film se délite ainsi très vite, devenant mou et languissant sans plus rien qui ne vienne nous sortir de la torpeur dans laquelle nous sommes tombés. Même le grotesque de certaines séquences ne nous choque plus : je citerais par exemple celle où Brian Keith se rend paisiblement en plein camp d'indiens belliqueux, de nuit, sans jamais être inquiété et sans réveiller personne, pas même le moindre cheval !!! On a beau également sentir se manifester une pointe de mélancolie, la description de héros meurtris et blessés par la vie, la critique de l’hypocrisie religieuse, contempler beaucoup de soleils couchants, etc., autant d’éléments qui annoncent les films de Peckinpah à venir, à moins d’être un fervent admirateur du réalisateur au point d’être complétiste, on se désintéressera rapidement de ce brouillon pas du tout maitrisé, de ce petit western mal ficelé et peu crédible où l'on chercherait en vain les plus belles caractéristiques des futurs films du grand cinéaste.

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Pas grand-chose à sauver de ce triste naufrage regorgeant de fausses bonnes idées, si ce n’est la cinégénie du visage de Maureen O’Hara qui illumine le film à plusieurs reprises, ou encore la très belle photographie de William H. Clothier utilisant avec un certain talent les paysages naturels de l’Arizona. Et si nous faisions comme le réalisateur qui aimait à dire que Ride the High Country marquait ses véritables débuts au cinéma ?!
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

The Last Sunset d'Aldrich est sur le point d'intégrer (ou non) le top 50. J'y réfléchis encore un peu mais ce westerns mal-aimé est surement mon préféré du cinéaste, baignant dans un lyrisme assez rare dans le genre.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Hitchcock »

Jeremy Fox a écrit :The Last Sunset d'Aldrich est sur le point d'intégrer (ou non) le top 50. J'y réfléchis encore un peu mais ce westerns mal-aimé est surement mon préféré du cinéaste, baignant dans un lyrisme assez rare dans le genre.
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Cette passion incestueuse doit être unique dans le genre non ?
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

Hitchcock a écrit :
Jeremy Fox a écrit :The Last Sunset d'Aldrich est sur le point d'intégrer (ou non) le top 50. J'y réfléchis encore un peu mais ce westerns mal-aimé est surement mon préféré du cinéaste, baignant dans un lyrisme assez rare dans le genre.
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Cette passion incestueuse doit être unique dans le genre non ?
Peut-être pas unique mais en tout cas rarissime.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par kiemavel »

La relation entre Burt Lancaster et Audrey Hepburn dans Le vent de la plaine n'était pas incestueuse puisqu'ils n'étaient pas frères et soeurs mais ils avaient tout de même été élevés ensemble, donc on affleurait le sujet.
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit :La relation entre Burt Lancaster et Audrey Hepburn dans Le vent de la plaine n'était pas incestueuse puisqu'ils n'étaient pas frères et soeurs mais ils avaient tout de même été élevés ensemble, donc on affleurait le sujet.

Voilà, j'étais en train de chercher de tête ce "prédécesseur" ; merci de m'avoir rafraichi la mémoire même si effectivement nous ne touchons pas ici à l'inceste proprement dit. C'est en tout cas beaucoup plus troublant dans El Perdido, notamment lorsque Kirk Douglas embrasse passionnément la charmante Carol Lynley alors que nous avons commencé à deviner qu'il s'agit de sa fille.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Frank 'Spig' Wead »

Jeremy Fox a écrit :
kiemavel a écrit :La relation entre Burt Lancaster et Audrey Hepburn dans Le vent de la plaine n'était pas incestueuse puisqu'ils n'étaient pas frères et soeurs mais ils avaient tout de même été élevés ensemble, donc on affleurait le sujet.

Voilà, j'étais en train de chercher de tête ce "prédécesseur" ; merci de m'avoir rafraichi la mémoire même si effectivement nous ne touchons pas ici à l'inceste proprement dit. C'est en tout cas beaucoup plus troublant dans El Perdido, notamment lorsque Kirk Douglas embrasse passionnément la charmante Carol Lynley alors que nous avons commencé à deviner qu'il s'agit de sa fille.
Et si un autre prédécesseur était tout simplement La Prisonnière du désert...
C'est Jean-Louis Leutrat qui le premier a parler de la relation incestueuse entre Ethan et Debbie. C'est en effet évident si on considère le chef comanche Scar comme un double.
Sinon pour moi El Perdido mérite le détour pour Dorothy Malone et la ville frontière les pieds dans l'eau. N°50 ou 51 au fond quel est le problème, aucune liste n'est définitive.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par kiemavel »

Frank 'Spig' Wead a écrit :
Jeremy Fox a écrit :

Voilà, j'étais en train de chercher de tête ce "prédécesseur" ; merci de m'avoir rafraichi la mémoire même si effectivement nous ne touchons pas ici à l'inceste proprement dit. C'est en tout cas beaucoup plus troublant dans El Perdido, notamment lorsque Kirk Douglas embrasse passionnément la charmante Carol Lynley alors que nous avons commencé à deviner qu'il s'agit de sa fille.
Et si un autre prédécesseur était tout simplement La Prisonnière du désert...
C'est Jean-Louis Leutrat qui le premier a parler de la relation incestueuse entre Ethan et Debbie. C'est en effet évident si on considère le chef comanche Scar comme un double.
Sinon pour moi El Perdido mérite le détour pour Dorothy Malone et la ville frontière les pieds dans l'eau. N°50 ou 51 au fond quel est le problème, aucune liste n'est définitive.
Les deux scénarios sont d'ailleurs des adaptations de romans de Alan Le May et la parenté entre les deux films est évidente mais je confesse (sans jeu de mots) que ces interprétations de Leutrat puis de Joseph McBride ou Arthur Eckstein ne m'intéressent pas des masses et je n'ai fait que survoler leurs écrits. Je m'aventure pour le coup en terrain presque inconnu mais quand même…Il me semble que ce film est d'une telle richesse que m'interroger sur les éventuelles manifestations de la frustration sexuelle de Ethan qui expliquerait ses actes me semble superflu. Relation incestueuse entre Ethan et Debbie ? Non…il n'y a pas de réciprocité dans l'éventuel désir incestueux refoulé. Mais si désir incestueux il y a, Scar n'est pas le double d'Ethan mais le rival doublement détesté, pour sa race et pour être celui qui a eu Debbie. L'éventuelle dimension incestueuse, elle est (éventuellement) plus probante dans le trio Ethan, Martha et Debbie Edwards que dans ce que tu relèves même si je comprends ce que tu veux dire. Le "coup" de l'inceste par procuration serait alors double. Le désir éprouvé pour Martha, reporté sur Debbie, détesté pour avoir appartenu à un indien...OK, Il est plus que probable que je n'ai pas bien tout saisi du problème mais il ne sera pas dit que j'ai laissé quelqu'un accuser la famille Edwards d'être la famille tuyau de poêle sans riposter :wink: En tout cas, les secrets de la famille Edwards ne m'obsède pas (avec jeu de mot).
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par cinephage »

J'avoue que je trouve également cette analyse très tirée par les cheveux. J'aime bien le travail de surinterprétation auquel se livre souvent la critique, mais je reste réservé quand on ajoute des choses qui ne sont pas dans le film, ni de façon explicite, ni implicite.
Ethan a vu la gamine quand elle avait 8 ans, ou quelque chose du genre. Qu'il la recherche de façon acharnée n'implique aucunement, pour moi, qu'il la désire (et encore moins l'inverse) Toute personne qui s'acharne à rechercher une personne disparue serait désirante sexuellement de ce/cette disparue ? Hum, hum...

Par ailleurs, faire de Scar un double me parait aussi un peu léger, étant donné le peu qui nous est donné de ce personnage, qui ne bénéficie vraiment pas d'une symétrie dans le développement. J'admets qu'il est tentant de l'habiller avec ses propres envies, vu que le film ne nous donne pas grand chose...

Disons qu'il y a là un gros travail de rajout à ce qui se trouve directement dans les images, qui ne me convainc pas totalement.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

cinephage a écrit :
Disons qu'il y a là un gros travail de rajout à ce qui se trouve directement dans les images, qui ne me convainc pas totalement.
Ne me convainc pas du tout ; j'ai beaucoup de mal avec les analyses qui surinterprètent de toute manière.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Droudrou »

qu'est-ce que c'est que ce délire à propos d'Ethan et de Debbie ?
John Wayne : "la plus grande histoire jamais contée" - It was true ! This man was really the son of God !...
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Frank 'Spig' Wead »

Je défendrais mal, ici, les idées du critique - il y a bien trop de bons rhéteurs.
Je renvoie à son livre La Prisonnière du désert, une tapisserie navajo. Si le concept de lazy-line que Ford aurait emprunté aux tisseurs navajos me semble un peu tiré par les cheveux (quoi-qu'il fait quand même sens), le reste, est assez intéressant ou convaincant...
On reste en effet dans la subjectivité – quelle interprétation en matière de cinéma ne l'est pas - mais dans le cadre étroit de ce que film donne à voir – pourquoi tous ces indices sur ce qui uni Ethan et Scar, deux étrangers, si loin et si proche.

Tout cela, pardonnez-moi, est assez éloigné de The last Sunset, je pense avoir eu une conception trop élastique de l'inceste.
Je me suis un peu emballé.
Droudrou a écrit :qu'est-ce que c'est que ce délire à propos d'Ethan et de Debbie ?
Voilà pourquoi je défendrais mal, ici, les idées de Leutrat (et d'autres).
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par cinephage »

Sur le fond, ne t'excuse pas pour cette digression, c'était vraiment une idée intéressante (et dans le sujet). Je ne suis pas totalement convaincu, mais tu m'as donné envie de lire le bouquin de Leutrat, dont en général les raisonnements sont assez solides. :wink:
Et puis le débat, on est un peu là pour ça, non ?
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par kiemavel »

C'est le comportement extrême de certains personnages (ici Ethan) qui incite à se poser des questions sur les racines du mal…d'ou certaines interprétations plus ou moins fumeuses. Je ne dis que celles de Leutrat le sont mais, je l'ai dit, ça ne me passionne pas. Il n'est pas le seul à avoir "décodé" ainsi l'obsession de Ethan. J'ai cité Arthur Eckstein (The Searchers: Essays And Reflections On John Ford's Classic Western) ou Joseph McBride mais je pense que d'autres analystes du film ont du évoquer le sujet. C'est Jim McBride (il me semble) qui affirmait que les modifications par rapport au roman et les dernières modifications apportées au scénario avaient été voulu par John Ford justement pour accentuer les sous entendus d'inceste et il en passait aussi bien sûr par la mise en scène de Ford.

Tous ces analystes ne sont pas énervants :mrgreen: . Même si je ne suis pas toujours (à tous les sens du terme) les analyses de Jean Douchet, je les trouve passionnantes (y compris sur ce film d'ailleurs). En revanche, m'irrite parfois ces analystes qui, tout en lisant Freud (en se tripotant avec la main qui ne tient pas le bouquin…), explique que la solution se trouve forcément dans la chambre à coucher…(la dessus, je vais aller me flageller un peu)
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

cinephage a écrit :Sur le fond, ne t'excuse pas pour cette digression, c'était vraiment une idée intéressante (et dans le sujet).
Tout à fait ; ce n'est pas parce que je suis très peu client de ce genre d'analyses que ce n'est pas intéressant d'en discuter :wink:
Et puis mon avis sur The Last Sunset n'arrivera en fait que dans une semaine environ.
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