Notez les films naphtas : mai 2013

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bogart
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Re: Notez les films naphtas : mai 2013

Message par bogart »

Rick Deckard a écrit :On regrettera éternellement que le génie de Ray Harryhausen n'ai jamais vraiment été servi par les films auxquels il participait... Ce sont au mieux d'honnêtes et sympathiques séries B.

Au contraire, ce sont ses créations qui apportaient tout l'imaginaire propre au charme de ces films.
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nobody smith
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Re: Notez les films naphtas : mai 2013

Message par nobody smith »

hellrick a écrit :
nobody smith a écrit :
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Avec la disparition de Ray Harryhausen, je me rends compte que je connais finalement plus son œuvre par les extraits disséminés dans moult documentaires que les films en eux-mêmes. A
Outre Jason et les argonautes je te conseille le 7ème voyage de Sinbad (le meilleur des 3, Sinbad et l'oeil du tigre étant le moins bon et celui que tu as vu se situant selon moi dans la moyenne), Les premiers hommes dans la lune qui garde beaucoup de charme malgré un scénario complètement idiot aujourd'hui et surtout la Vallée de Gwangi qui mélange fantastique et western et reste très divertissant.
J’y jeté un œil l’autre jour. Depuis que j’étais tombé sur le résumé (je crois que c’était lors de sa diffusion dans cinéma de quartier), j’étais très alléché par ce long-métrage. Et ça a été la douche froide. Le début est classique mais assez accrocheur, sauf qu’il s’éternise. Au bout d’un moment je désespérais que le si prometteur mélange western/fantastique se concrétise. Et même à ce niveau là, c’est pas une folle réussite. Plutôt que de véritablement mixer les codes de genre, La Vallée De Gwangi se contente trop de coller au canevas d’un King Kong. Le schéma narratif est ainsi similaire entre la découverte de la vallée peuplée d’une bestiaire supposé disparu et le rapatriement d’une des créatures dont l’exploitation à des fins mercantiles va conduire au désastre. L’ensemble est assez ennuyeux par cette fainéantise malgré quelques séquences rattrapant la chose comme le combat au lasso avec le T-Rex ou le climax dans l’église. Ça reste quand même fichtrement limité (les effets d'Harryhausen sont incroyablement peu nombreux) et très loin d’être aussi fun que son pitch pouvait le laisser croire.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas : mai 2013

Message par Profondo Rosso »

L'Hôpital d’Arthur Hiller (1971)

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Le film nous montre la vie dans un CHU de Manhattan et s'attache au Dr Bock (George C. Scott), le directeur médical, dont la vie est devenue un chaos : sa femme l'a quitté, ses enfants ne lui parlent pas et le CHU qui lui était si cher est en train de partir en morceaux. Avec tout cela le CHU voit un certain nombre de morts étranges, aussi bien parmi les médecins que parmi le personnel de l'hôpital, et tout cela finit par conduire le Dr Bock au bord de folie.

Arthur Hiller et le dramaturge Paddy Chayefsky se retrouvaient quelques années après leur géniale farce anti militariste Les Jeux de l'amour et de la guerre (1964) avec ce tout aussi caustique The Hospital. Le film s'inscrit également dans un forme de trilogie satirique pour Paddy Chayefsky (ici producteur en plus de signer leur scénario) avec Les Jeux de l'amour et de la guerre donc et aussi le bien acide Network (1976). Après l'armée et avant la télévision, c'est donc l'institution hospitalière qui est passée là au vitriol avec cette description haute en couleur du CHU de Manhattan.

La scène d'ouverture donne le ton avec la voix off ironique de Chayefsky qui accompagne l'aussi risible que tragique concours de circonstance qui va faire mourir un patient fraîchement admis et démontrer d'emblée l'anarchie et l'incompétence régnant au sein de l'hôpital. C'est dans ce cadre que se morfond le Dr Bock (George C. Scott), séparé de sa femme, alcoolique et dépressif tendance suicidaire. La seule branche à laquelle il semble encore pouvoir se raccrocher est son métier mais là aussi on déchante rapidement à travers les dysfonctionnements de l'établissement qui vont finir par mener à la mort mystérieuse de certains médecin et chercheurs. On est ici dans une sorte de Catch 22 médical où l'absurde, la comédie et le vrai malaise s'alterne et où l'on rit jaune devant les situations rocambolesque. Patients opérés par erreur et sortant plus atteint qu'ils ne sont arrivés, chirurgiens cyniques uniquement motivé par l'appât du gain, coucherie entre médecins et infirmière au détriment des malades, frénésie administrative, la charge est féroce et toujours dans un humour à froid qui laisse dans l'expectative. Plus globalement, l'hôpital semble être une sorte d'antichambre des maux de cette société puisque en réponse à l'institution médicale déréglée les autres idéaux d'alors s'avèrent tout aussi défaillants tels ces gauchistes fanatiques (aux revendications légitimes mais au discours schématiques) manifestant à l'extérieur en fil rouge et la conclusion mettra en boite aussi une forme d'idéalisme hippie recelant de dangereux illuminés.

Tout comme dans Les Jeux de l'amour et de la guerre , l'espoir vient de l'éveil et la prise de conscience de l'individu. Apathique face à l'enfer qui se déchaîne autour de lui, Bock assiste impuissant aux dérives de son service se réfugiant dans la bouteille et proche de céder à ses velléités suicidaires. Le salut viendra de la rencontre avec l'esprit libre de la charmante Barbara (Diana Rigg), jeune femme à l'esprit libre également revenue de tout et ouverte sur le monde. George C. Scott confère son intensité et humanité coutumière avec ce formidable personnage brisé et habite certaines séquences avec une puissance rare comme ce moment cathartique où il s'ouvre à Diana Rigg sur son mal être dans un incroyable monologue filmé au cordeau par Hiller. Diana Rigg fausse insouciante et vraie lucide est parfaite également, sa sérénité répondant idéalement au bouillonnement constant de Scott. La galerie de second rôle s'en donne à cœur joie également et on retiendra un odieux Richard A. Dysart en chirurgien businessman et Donald Harron hilarant en patient assistant médusé au délire ambiant. L'anarchie va crescendo avec un sacré chaos final où le script ne cède pourtant pas au fatalisme attendu pour de nouveau faire confiance aux hommes de devoir capable de redresser la tête dans l'adversité. L'individualisme et la liberté de pensée comme forme de salut pour la collectivité, on retrouve là les partis pris de Chayefsky déjà présente dans Les Jeux de l'amour et de la guerre . Si l'entité est viciée, il y demeurera toujours des hommes de valeur pouvant changer les choses. 5/6
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nobody smith
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Re: Notez les films naphtas : mai 2013

Message par nobody smith »

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Pour une raison obscure, je me suis pris d’envi de faire une petite rétro de films de Byron Haskin qui traînait dans le coin. Choix curieux, le bonhomme n’étant pas particulièrement réputé avec son étiquette d’honnête faiseur (dans le meilleur des cas). Enfin bon, d’impénétrables inclinaisons cinéphiliques m’ont conduit vers ce Captain Sindbad. Une manière de faire la transition avec les œuvres passées entre les mains de Ray Harryhausen évoquées précédemment. Sortie cinq ans après Le 7ème Voyage De Sinbad et la même année que Jason Et Les Argonautes, Captain Sindbad souffre cruellement de l’absence d’un artisan comme Harryhausen. Pour reprendre Bogart, il manque effectivement de ses envolées (plus ou moins fugaces) de l’imaginaire permettant de relever une production n’arrivant sinon à ne susciter guère d’intérêt. Privé d’un tel apport, Captain Sindbad tente de compenser en assumant son caractère bon enfant. Ce qu’il impose dès le début avec ce magicien créant une mini-tempête en agitant les bras tout en faisant des bruits bizarres. Le résultat est assez crispant à suivre avec son intrigue puéril au possible et surtout ses effets spéciaux fort médiocres. Le plus « mémorable » reste surement cette hydre caoutchouteuse ressemblant à un jouet aussi monumentale qu’inanimé (on est bien loin de celle officiant justement dans Jason Et Les Argonautes). Pourtant, c’est ce côté bon enfant qui rachète le film par son visuel à la débauche kitsch assez ahurissante. Costumes fantaisistes, décors improbables, couleurs saturés… A défaut de parler de plaisir des yeux, cet étalage graphique a quelque chose de captivant pour son côté over-the-top.

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Contrairement à ce que laisse penser son titre, La Conquête De L’Espace ne parle pas de l’exploration du vide intersidéral mais du voyage vers Mars. Un peu décevant mais bon en 1955, ce n’est déjà pas rien comme objectif. De manière attendu, le film a vachement vieillit. Pas pour sa plausibilité scientifique. Ça je m’en fout et je dirais même que la qualité du film vient justement de sa dose de fantaisie et des allures kitsch qui vont avec. Non le souci, c’est que le film cherche moins à raconter une histoire qu’à décrire au spectateur point par point qu’est ce que ça fait d’être dans l’espace. L’ensemble est procédurier, assez mou et finalement vain dans ce qu’il raconte. Ce qui pousserait presque à le rapprocher de Planète Rouge (a.k.a le néant version cinématographique) si quelques efforts n’étaient pas fais ici et là pour donner une autre envergure au récit qu’un simple descriptif de l’expédition. Sans atteindre des sommets, cela maintient l’intérêt.
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Anorya
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Re: Notez les films naphtas : mai 2013

Message par Anorya »

Comme Nobody Smith au post ci-dessus, une double chronique de deux oeuvres d'un même réalisateur qui ont l'originalité de se suivre d'une année à l'autre.


Soit L'âge de cristal (1976) ainsi qu'Orca (1977), tous deux de Michael Anderson. Deux films qui n'ont rien de commun sinon le fait d'être bourrés de défauts et de choix artistiques malvenus qui, paradoxalement leur confèrent un certain charme. Cela augmenté au fait qu'en parfait artisan du cinéma comptant une quarantaine de réalisation depuis 1949 à 1999 (50 ans dans le métier donc), le bonhomme savait parfaitement manier une caméra et visiblement choisir des sujets intéressants comme nous allons le voir à présent.

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Le sujet de L'âge de cristal n'est pas nouveau en soit pour les amateurs de Science-fiction (dictature ou société qui vise à l'eugénisme, cela a donné d'excellentes choses écrites dont Le passeur de Lois Lowry par exemple qui mériterait bien une adaptation cinématographique) mais le film passionne par la trajectoire du fameux Logan. Adapté du livre de William F.Nolan et George C.Johnson (publié chez nous chez J'ai LU, coll.SF avec le sous-titre "Quand ton cristal mourra" ainsi que Denoël en collection Présence du futur), l'histoire nous narre un lointain futur où une société évidemment parfaite contrôle ses sujets et où l'âge s'arrête à 30 ans. Passé cette limite, vous êtes exécuté... De vaillants limiers de noir vêtu avec un trait blanc sur la poitrine veillent au grain que tout se passe bien. Les individus venant d'avoir 30 ans passent donc la cérémonie du carroussel où, sous couvert d'une possible résurrection prochaine (un leurre pour la population évidemment), ils disparaissent devant un public déchaîné et exultant, sous de multiples explosions. Si vous êtes un marginal ou que vous tentez d'échapper au carroussel, les limiers ont ordre de vous traquer puis de vous abattre à vue.

Logan est un de ceux-là. Un jour il se voit confier la mission de retrouver des résistants et s'infiltrer parmi eux pour détruire tout le réseau. Pour cela, l'ordinateur central lui réduit la durée de vie restante de son cristal dans la main (qui s'obscurcit alors). Logan va donc devoir agir seul car il sera aussi poursuivi par les autres limiers...

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"Déjà qu'au vingtième siècle, ils s'habillaient comme des loques, alors au 23ème, on se demande si y'a un réel progrès.
_ Arrête, nos uniformes sont classes.
_ C'est bien la seule chose."

Toute ressemblance avec d'autres sociétés dictatoriales ne sauraient qu'être fortuites. M'enfin bon, il est fascinant de voir qu'en 1976, L'âge de cristal faisait déjà.... dépassé. Dans son sujet, THX-1138 qui traitait déjà d'un futur cauchemardesque et bien plus froid avait déjà presque tout dit quelques années plus tôt. Visuellement, là aussi on ne peut pas nier l'importance d'autres films qui lui sont passé avant et qui ont bien plus imprégné la rétine par leur traitement esthétique. Parce qu'ici, les maquettes se voient d'un coup (ça fait mal sur un écran géant ou via projecteur), les vêtements façon toges ou pyjama font encore pire que chez Star Trek (et c'est un fan de la bande à Kirk qui dit ça), les rayons lasers ou autres effets optiques semblent sortir de la série Les envahisseurs (qui date quand même de 1967, année où le livre est sorti d'ailleurs). Pour un peu on nagerait presqu'en territoire nanar. Pour un peu parce que de l'autre côté, certains effets s'avèrent heureusement impressionner : ces matte-paintings de corps dans la glace ultra-réalistes ou bien ces plans d'une Amérique en ruine une fois que Logan arrive à sortir hors de la ville futuriste.

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"Regardez, je suis le robot le plus perfectionné, je suis indestructible, je suis...
_ Tu es kitsch."

Sans compter qu'Anderson soigne bien son cadre et délivre des plans bien faits. L'histoire en elle-même accroche par tous les petits détails et les questions que peuvent soulever l'histoire. Comment cette société en arrive là ? Est-il nécessaire que pour atteindre un degré de perfection, l'on doive abandonner plusieurs choses derrière nous (ici, l'Art mais surtout comme dans THX-1138, la mémoire, celle du passé, de l'Histoire) ? A quel degré les individus sont-ils endoctrinés pour que justement cette société leur paraisse légitime au point qu'ils ne la remettent même plus en question ? Ni même qu'ils ne remettent en question la nature de leurs actes (Logan et son meilleur ami tuent des fugitifs en rigolant, cela leur est naturel, il ne leur vient pas à l'esprit que ce faisant, ils commettent un meurtre qui a été rendu légal pour les besoins soi-disants de la société, ni qu'ils ont perdu une bonne part d'humanité) ? Quand Logan va s'enfuir avec une jeune femme (qui fait autant "paillasson" que la condition féminine observée dans Soleil vert au passage. C'est moi ou les scénaristes américains quand ils écrivaient de la SF au début des 70's, ils avaient un problème avec les femmes ?), il va commencer intérieurement à réfléchir à ce qu'il faisait et ce qu'il était et c'est dans cette étude du personnage que le film, à moitié raté finit par captiver et être à moitié réussi, dans ce cheminement intérieur de quelqu'un qui, psychologiquement finira par changer sa façon de penser et d'agir pour devenir plus humain.

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Peu après le film, le roman connut plusieurs suites, des comics et la télévision américaine produisit même une série. Je me demande pour ma part au vu du potentiel du film, pourquoi l'on a toujours pas eu un remake car au fond, voilà un candidat idéal. Aux dernières nouvelles, Nicolas Winding Refn dans une entrevue en bonus du DVD de Drive annonçait travailler à ce remake justement mais pas de confirmation encore de date sur imdb. L'année d'après, Anderson livrait Orca, à nouveau semi-réussite partant au départ du fait que Dino de Laurentiis voulait un film pouvant battre Les dents de la mer (sorti en 1975, deux ans avant) sur son terrain ou du moins surfer sur son succès. Détail ironique et amusant, un grand requin blanc qui menaçait un plongeur se fait charcuter à vitesse grand V par un Orque qui file sous l'eau comme s'il avait des fusées à la nageoire dès le début. Une volonté donc clairement affichée de faire la nique à Spielberg d'une certaine manière. Sauf qu'à ce petit jeu, là, c'est tonton Steven qui s'en sort haut la main parce qu'à nouveau, et sans doute indépendemment de sa volonté (on sait comment De Laurentiis a pourri la vie d'un cinéaste comme Lynch sur Dune par exemple et ce n'était pas un cas isolé), pas mal de choses pillonnent Orca au risque de le couler. Et là aussi pourtant, quelques qualités le laissent pourtant de justesse à la ligne de flottaison.

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Dans les choses qui fâchent donc, une voix-off de Charlotte Rampling qui n'apporte rien si ce n'est de servir d'ellipses pour que le scénario aille plus vite et accessoirement expliquer un peu les tenants et aboutissements du film au spectateur, des fois qu'il serait trop con on sait jamais. Et puis des personnages un peu parfois écrits sous la jambes : Richard Harris-joue-une-grosse-brute-un-peu-bêta-qui-tue-des-requins-mais-décide-comme-ça-sur-un-coup-de-tête-de-pêcher-un-orque-vivant-pour-un-parc-d'attraction-alors-qu'il-avoue-lui-même-son-peu-d'expérience-à-la-pêche-mais-en-même-temps-il-est-pas-un-mauvais-bougre-il-a-un-coeur-gros-comme-ça-et-même-qu'il-aime-bien-un-peu-le-personnage-de-Rampling-laquelle-elle-même-décide-de-l'aider-plus-ou-moins-on-sait-pas trop-pourquoi-parce-que-le-mec-la-répugne-mais-en-même-temps-la-fascine-parce-qu'il-est-bête-et-pis-sinon-y'a-des-gens-qui-servent-uniquement-pour-servir-de-becquetée-à-papa-Orque.

Ouf (pas le forumeur), j'ai mis un point après cette phrase vous avez vu, vous pouvez respirer. Bref les personnages ne savent pas ce qu'ils veulent et les scénaristes non plus : un coup on est du côté de l'orque, un coup du côté de l'humain, style "moi aussi j'ai perdu ma femme, je sais ce que c'est ami aquatique, je te comprends, allez va c'est pas grave si j'ai zigouillé ta compagne épaulard, on fait la paix et on s'en jette un petit ? Y font un whisky maison un peu plus loin, viens".

Okaaaaay. :shock:


Et sinon y'a plein de plans qui reviennent, qu'on devine tout de suite être des stock shots d'Orques filmés dans un marineland (bingo, imdb confirme :D ) car la lumière n'est jamais la bonne d'un plan à un autre. On notera aussi que l'orque est sensiblement plus intelligent qu'un humain dans le film (il arrive même à s'infiltrer dans la baie, grignoter des tuyaux d'essence et faire exploser la moitié du village. Qu'est-ce qu'il est fort cet orque), et que quand on peut se faire plaisir dans les scènes sanglantes, oh ben allons y, ça mange pas de pain. Du coup le film propose plein de passages un peu too much, à la limite entre le traumatisant (la mère Orque qui se fait tuer alors qu'elle portait encore son bébé et finit par accoucher en live sur le pont du navire avec le foetus qui tombe direct au pieds de Harris :shock: ) et le... euh.... nanar (à chaque fois que quelqu'un se penche, hop, l'orque surgit à la vitesse de l'éclair d'on ne sait où et le boulotte comme ça quoi. Casse-croûte direct t'as vu, ça devient presque un running-gag).

Enfin la musique d'Ennio Morricone est par moment mixée d'une manière misérable comme si on voulait la massacrer, ou alors ça vient du DVD qui ne propose que du mono pour la VO ou VF, n'empêche qu'il n'est pas vraiment gâté le Ennio dans le film puisqu'on n'entend qu'à moitié sa partition.

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En l'état un dernier point qui joue un peu en la défaveur d'Orca, c'est qu'il calque son histoire plus ou moins sur celle des Dents de la mer, climax final d'attente isolé loin de tout avec pour finir un face à face avec le requin, pardon l'orque. C'est très proche dans l'idée. Et en même temps, ça varie un peu, c'est là qu'on rentre dans les qualités du film qui en font là aussi une demi-réussite. Car cette dernière demi-heure, bien que très proche de son modèle se pare d'une belle idée visuelle : placer le tout dans les glaces. Contrairement au requin, l'orque a presque tout prévu et propose comme lieu de duel, les glaces plus au nord (on est quelque part au Canada). Sur ce dernier point, la reconstitution est sublime. Ce sont les blocs de glace d'Eisenstein version 70's : comprendre que le travail du final, sa mise en place est extrêmement bien faite, l'endroit est assez réaliste. D'ailleurs, malgré ses erreurs nombreuses (à cause de ?), Orca se regarde assez bien tout le long. La photographie du film est assez belle et quand elle n'est pas massacrée trop, la musique d'Ennio Morricone révèle une belle mélancolie. Et puis y'a Charlotte Rampling. Du coup, ça se regarde quand même bien ce Orca. Même si... :|

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