Harry Beaumont (1888–1966)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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feb
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Harry Beaumont (1888–1966)

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Laughing Sinners (La pécheresse) (1931) - Harry Beaumont

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Ivy Stevens (Joan Crawford), chanteuse dans un night-club, vit avec un voyageur de commerce Howard Palmer (Neil Hamilton) qui ne semble pas disposé à lui offrir autre chose que des nuits à l'hotel entre 2 voyages. Un soir, il décide de la quitter pour épouser la fille de son patron et lui annonce par le biais d'une lettre. Ivy, dévastée, tente de se suicider mais elle est sauvée par Carl (Clark Gable), membre de l'Armée du Salut. Encouragée par Carl, Ivy se joint à l'Armée du Salut.
Un an plus tard elle retombe sur Palmer et, malgré son travail au sein de l'Armée du Salut, elle redevient sa maîtresse alors que celui-ci continue à profiter des femmes malgré son mariage....


A la différence de Possessed, ici le personnage de Crawford ne cherche pas à évoluer dans l'échelle sociale mais change de vie après un échec amoureux et une tentative de suicide tout en restant au même niveau. Le film de Beaumont est moins "travaillé" que celui de Brown : la mise en scène est plus classique, pas de plans recherchés et surtout le personnage interprété par Crawford est un peu moins convaincant. Néanmoins, le film se regarde sans déplaisir grâce à la présence de Joan Crawford, moins bien filmée que chez Clarence Brown certes, mais toujours de toute beauté (il faut la voir lorsqu'elle rejoint Clark Gable dans le parc :oops: ) qui nous gratifie d'un petit numéro de danse et de 2 chansons. Le rôle de Clark Gable, très léger, montre que le film repose clairement sur les épaules de l'actrice.
En résumé, le film n'est pas désagréable mais il aurait mérité une histoire un peu plus développée (là encore le film est court avec 72 petites minutes). Surtout que le film souffre, pour moi, de la comparaison avec les films suivants du couple Gable/Crawford (Possessed, Dancing Lady), avec Sadie McKee ou, si nous restons dans la filmo de Harry Beaumont, Dance, Fools, Dance avec le même couple.

PS : à noter que le film devait, à l'origine, s'appeler Complete Surrender ou The torch song avec John Mack Brown dans le role de Clark Gable...
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Re: Harry Beaumont (1888–1966)

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Our Dancing Daughters - Harry Beaumont (1928)

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Our Dancing Daughters est le film pivot dans la filmographie muette de Joan Crawford. Avant ce film, l'actrice n'avait enchainé que des variations autour du rôle de "la fille", celle qui termine le film avec l'acteur principal (William Haines, John Gilbert, Ramon Novarro) et qui s'apparente donc plus à un but à atteindre pour ce dernier qu'à un réel personnage. Avec le film de Harry Beaumont, on passe à autre chose, on découvre la vraie Joan Crawford, celle qui a travaillé fort pour en arriver là, celle qui peut prétendre à tenir un film sur ses épaules, celle sur qui la MGM peut désormais compter. Joan Crawford trouve ici un rôle qui lui va à ravir, elle qui incarne pour la Major et pour beaucoup d'hommes, mais aussi de femmes, la jeunesse, la flapper girl. L'actrice, cheveux courts, dont le jazz et le charleston semblent couler dans ses veines, montre ici un tout autre visage, un jeu un peu plus complet, plus riche qui lui permet d'alterner les scènes de danse et de "party" arrosées avec des scènes plus intimes où son petit minois fait merveille.
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Le film de Beaumont repose un scénario assez mince où les histoires de coeurs, les mensonges et les tromperies font l'essentiel du récit mais le plaisir n'est pas là, il est ailleurs...il vient se glisser sur les close-up d'une Joan Crawford toute jeune dont le visage n'a pas encore les traits durs que l'on connaitra par la suite, il est sur le côté Pre-Code dans lesquelles baignent certaines scènes - déshabillés légers, regards qui en disent long, sous-entendus coquins, amitié féminine très proche entre Crawford et Sebastian (on sent que la miss Joan aimerait croquer la Dorothy) -, il est sur la liberté de ton affichée par le film avec ses jeunes femmes qui profitent de ces soirées arrosées, de ces hommes disponibles et riches et qui cherchent le plaisir avant de devenir des femmes respectables, il est sur le casting féminin et masculin 100% MGM avec 2 acteurs assez solides, John Mack Brown très bon et Nils Asther plus sérieux et moins présent à l'image, et avec une Joan Crawford entourée d'une Anita Page très jeune et déjà très sensuelle et d'une Dorothy Sebastian réellement adorable (quel dommage que sa carrière à la MGM se soit si mal terminée). La confrontation entre le personnage de Diana (Crawford) et de Ann (Page) est d'ailleurs assez interessante car elle oppose 2 styles de femmes dont l'image renvoyée n'est pas forcément en corrélation avec leur état d'esprit. Crawford campe une flapper vivante, dynamique, mangeuse d'hommes mais qui ne cache rien et ne triche pas pour gagner un prétendant. De son coté, Page triche pour remporter le pactole - surtout si l'homme est riche - et elle applique la recette que sa mère lui a toujours enseignée "A rich man wants his money's worth - beauty and purity". Coincé entre ses 2 femmes, Ben (Mack Brown) va pencher pour Ann pensant trouver en elle une femme sérieuse, alors qu'il voit en Diana celle qui passe d'un homme à un autre tous les soirs...
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Our Dancing Daughters n'est pas un chef d'oeuvre muet de la MGM mais il a son importance car il marque la mise sur orbite de l'étoile Crawford, il offre une liberté de ton propre à cette époque avec ce mélange de musique, de soirées et de flappers, le tout parfaitement guidé par le dynamisme du cinéma muet et par la qualité de production de la MGM (décors, costumes, photographie). C'est sans doute daté vu d'aujourd'hui mais coincé entre l'arrivée du parlant en 27 et le futur crash de 29, le film se déguste comme un instantanée de cette période et, avec un tel trio à l'affiche, ça ne se refuse pas.
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Jeremy Fox
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Re: Harry Beaumont (1888–1966)

Message par Jeremy Fox »

Broadway Melody of 1929 de Harry Beaumont

Première comédie musicale de la MGM (et de l'histoire du cinéma excepté Le chanteur de jazz). Chansons écrites par Nacio Herb Brown et Arthur Freed. C'est donc de ce film qu'a découlé le genre du 'musical' ; premier immense succès et Oscar du meileur film la même année. L'on entend donc déjà la fameuse chanson Broadway Melody qui constituera la séquence phare de Singin' in the Rain.

Si on accepte les conventions mélodramatiques de l'époque, la mise en scène statique qui découlait de la technique balbutiante des débuts du parlant...

...la bonne surprise est au bout car le code Hays n'était pas encore passé par là et on y trouve une liberté de ton assez plaisante dans les dialogues ou les tenues (la scène dans la salle de bains est assez 'affriolante') qui atteindra son apogée dans le genre avec Gold Diggers of 1933 de Mervyn Leroy (on se demande encore comment certaines scènes de ce dernier ont pu échapper à la censure). Anita Page et Bessie Love sont toutes deux très biens et dans ce film, ce sont les femmes qui mènent la danse, les hommes étant tous plus ou moins naïfs, froussards, prétentieux, roublards ou vicelards.

Rien d'inoubliable mais grâce au talent et à l'allant des deux interprètes féminines, on peut passer un vraiment bon moment avec quelques numéros musicaux aujourd'hui 'kitchissimes' mais pas déplaisants.
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Jack Carter
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Harry Beaumont (1888-1966)

Message par Jack Carter »

feb ? :mrgreen:
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Harry Beaumont (1888-1966)

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P'tain je te kiffe toi :mrgreen:

Are You Listening? - Harry Beaumont (1932)

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Le dernier film tourné pour la MGM par William Haines (avec Fast Life) prouve que l'acteur pouvait tenir un rôle plus sérieux que ceux qu'il a pu endosser pendant sa période muette où les gags, grimaces et autres pitreries peuvent lasser et paraissent fortement datés aujourd'hui. Avec Are You Listening?, l'acteur gomme tout ce qui a pu agacer de ses rôles précédents, ne se repose plus sur son personnage de blagueur et endosse avec sérieux et charisme un rôle qui va varier entre les moments comiques et dramatiques, et ce, sans jamais faillir. C'est d'ailleurs le premier aspect que l'on note à la découverte de ce film, Haines est un acteur élégant, qui sait se placer devant la caméra et qui n'a pas du faire beaucoup d'effort lors du passage au parlant. Il avait déjà ce dynamisme naturel devant la caméra dans ses films muets mais là on découvre un acteur différent, plus "solide".
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Le second aspect important est le dynamisme que le réalisateur impose au film en nous faisant vivre dans et en dehors du studio de radio et nous faisant suivre 2 histoires plus ou moins liées sans jamais se perdre (et nous avec), avec beaucoup de sobriété dans la mise en scène et avec un montage suffisamment calibré pour que le rythme ne retombe jamais. Le film voit se croiser une première histoire dans laquelle on retrouve William Haines coincé malgré lui entre 2 femmes : celle avec qui il est marié et qui le hait et celle qu'il aime réellement et avec qui il se sent vivre. La première, Alice (Karen Morley), vit au crochet du créateur d'annonce publicitaire et refuse de divorcer tant que Bill ne gagnera pas suffisamment d'argent pour payer sa pension, elle ne l'aime plus et ment à ses amis de peur pour son image. La seconde, Laura (Madge Evans), travaille avec lui et représente un échappatoire, une bouffée d'oxygène pour Bill car il y trouve une femme dynamique et qui attend son heure.
Autour de cette histoire gravite une seconde où l'on retrouve Laura et ses 2 soeurs, Sally (Anita Page) et Honey (Joan Marsh), et qui apporte le côté Pre-Code au film de Beaumont. Si Laura est une femme qui gagne sa vie au travail, Sally et Honey sont des femmes bien plus libres qui ne se limitent pas à un seul homme, qui profitent de leurs largesses et applique le principe des Gold Diggers à la lettre. En fait si on prend un peu de recul sur ces 2 histoires, outre le pivot central en la personne de Laura, c'est surtout le thème "Les gens utilisent les gens" qui ressort et qui s'avère être le moteur de chacune d'elle. Si l'histoire liée à Bill et Laura prend le pas sur celle de Sally et Honey en terme de gravité dans le film, la seconde ne doit pas être considérée comme mineure car elle apporte un dynamisme propre au Pre-Code et repose sur un duo d'actrice au charme indéniable. La jeune Joan Marsh et Anita Page tiennent à merveille ses rôles de jeunes femmes un peu légères qui cherchent la compagnie des hommes, qu'ils soient jeune ou non, et qui se prennent à rêver d'une vie facile, riche et sans effort. Mais c'est sans compter sur le thème central "Les gens utilisent les gens" et les 2 jeunes femmes vont s'en rendre compte par la suite.
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Le troisième aspect notable du film résulte dans sa faculté à jouer sur 3 styles différents avec beaucoup de fluidité et d'intelligence de la part du réalisateur. Si le film commence sur la première histoire comme une comédie à laquelle vient se greffer un peu de critique sociale - femme qui refuse le divorce de peur de ternir son image, travail à la radio où le plus important est déjà "l'entertainment" -, il glisse vers le film Pre-Code lorsqu'il aborde la seconde histoire liée à la vie nocturne, alcoolisée et utopique des 2 jeunes soeurs de Laura - tenues légères, filles faciles, alcool, liaisons multiples -. Une fois cette histoire terminée avec le retour à la réalité pour la jeune Honey, qui s'est laissée happer par les promesses d'un homme riche et influent, et la remise dans le droit chemin de Sally par sa grande soeur Laura, le film se transforme en un drame avec un évènement qui va marquer la vie de Bill et celle de Laura puisque le jeune homme, fraichement licencié pour cause de mauvais résultats, va être accusé du meurtre de sa femme, décès accidentel survenu lors d'une discussion entre les 2 époux, et va se transformer en un fugitif. Ce basculement complet de l'histoire est parfaitement maîtrisé par Harry Beaumont qui va réussir à instaurer, sur la dernière partie du film, une tension permanente sur les épaules de Bill et Laura et va en profiter pour nous livrer une critique assez acide d'un autre "entertainment" radiophonique. Le radioman devient la cible du média pour lequel il travaillait quelques jours avant et subit le zèle d'un magnat prêt à tout pour apporter le scoop ultime à ses auditeurs, sorte de reflet du miroir de films comme Too Hot to Handle ou His Girl Friday , et qui va nous emmener à une conclusion multiple.
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D'un coté, Sally et Honey vont se rendre compte que les personnes (en l'occurrence des hommes) sur lesquels elles pensaient pouvoir compter ne vont pas se révéler à la hauteur. Sally qui avait une liaison avec un juge haut placé (joué par Jean Hersholt) ne peut compter sur son aide pour sauver Bill de la prison et perd en quelque sorte sa foi dans les hommes. Les 2 jeunes femmes quittent leur tenues de Gold Diggers et préfèrent rentrer chez elle pour retrouver une vie plus sérieuse tout en ayant quelque chose de mort en elle. De l'autre coté, Laura est brisée car elle va perdre celui qu'elle aime pendant 3 ans en espérant pouvoir tout reconstruire par la suite. Cette double conclusion nous laisse avec ces personnages brisés par l'histoire qu'ils viennent de vivre tout en laissant planer la question "Que vont-ils devenir?". Le plan final où l'on voit Bill s'éloigner dans le train et Laura le regardant partir sur le quai, tous les deux avec les "fingers crossed", répond à cette même image de Bill laissant Laura à l'entrée de son immeuble, le réalisateur voulant sans doute nous laisser espérer des jours meilleurs pour eux deux.
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Avec un casting solide - William Haines offre un visage vraiment différent, Madge Evans est toujours aussi élégante et agréable à voir jouer, Anita Page est...Anita Page (coucou Tommy :mrgreen:) -, un scénario simple mais dynamisé par ces différents styles et par ce rebondissement final, et une mise en scène maitrisée par Harry Beaumont, Are You Listening? se place comme un Pre-Code MGM peut être mineur mais à découvrir car il arrive à emballer tous ces ingrédients avec beaucoup de simplicité et d'efficacité.
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Our Dancing Daughters - Harry Beaumont (1928)

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Our Dancing Daughters est le film pivot dans la filmographie muette de Joan Crawford. Avant ce film, l'actrice n'avait enchainé que des variations autour du rôle de "la fille", celle qui termine le film avec l'acteur principal (William Haines, John Gilbert, Ramon Novarro) et qui s'apparente donc plus à un but à atteindre pour ce dernier qu'à un réel personnage. Avec le film de Harry Beaumont, on passe à autre chose, on découvre la vraie Joan Crawford, celle qui a travaillé fort pour en arriver là, celle qui peut prétendre à tenir un film sur ses épaules, celle sur qui la MGM peut désormais compter. Joan Crawford trouve ici un rôle qui lui va à ravir, elle qui incarne pour la Major et pour beaucoup d'hommes, mais aussi de femmes, la jeunesse, la flapper girl. L'actrice, cheveux courts, dont le jazz et le charleston semblent couler dans ses veines, montre ici un tout autre visage, un jeu un peu plus complet, plus riche qui lui permet d'alterner les scènes de danse et de "party" arrosées avec des scènes plus intimes où son petit minois fait merveille.
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Le film de Beaumont repose un scénario assez mince où les histoires de coeurs, les mensonges et les tromperies font l'essentiel du récit mais le plaisir n'est pas là, il est ailleurs...il vient se glisser sur les close-up d'une Joan Crawford toute jeune dont le visage n'a pas encore les traits durs que l'on connaitra par la suite, il est sur le côté Pre-Code dans lesquelles baignent certaines scènes - déshabillés légers, regards qui en disent long, sous-entendus coquins, amitié féminine très proche entre Crawford et Sebastian (on sent que la miss Joan aimerait croquer la Dorothy) -, il est sur la liberté de ton affichée par le film avec ses jeunes femmes qui profitent de ces soirées arrosées, de ces hommes disponibles et riches et qui cherchent le plaisir avant de devenir des femmes respectables, il est sur le casting féminin et masculin 100% MGM avec 2 acteurs assez solides, John Mack Brown très bon et Nils Asther plus sérieux et moins présent à l'image, et avec une Joan Crawford entourée d'une Anita Page très jeune et déjà très sensuelle et d'une Dorothy Sebastian réellement adorable (quel dommage que sa carrière à la MGM se soit si mal terminée). La confrontation entre le personnage de Diana (Crawford) et de Ann (Page) est d'ailleurs assez interessante car elle oppose 2 styles de femmes dont l'image renvoyée n'est pas forcément en corrélation avec leur état d'esprit. Crawford campe une flapper vivante, dynamique, mangeuse d'hommes mais qui ne cache rien et ne triche pas pour gagner un prétendant. De son coté, Page triche pour remporter le pactole - surtout si l'homme est riche - et elle applique la recette que sa mère lui a toujours enseignée "A rich man wants his money's worth - beauty and purity". Coincé entre ses 2 femmes, Ben (Mack Brown) va pencher pour Ann pensant trouver en elle une femme sérieuse, alors qu'il voit en Diana celle qui passe d'un homme à un autre tous les soirs...
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Our Dancing Daughters n'est pas un chef d'oeuvre muet de la MGM mais il a son importance car il marque la mise sur orbite de l'étoile Crawford, il offre une liberté de ton propre à cette époque avec ce mélange de musique, de soirées et de flappers, le tout parfaitement guidé par le dynamisme du cinéma muet et par la qualité de production de la MGM (décors, costumes, photographie). C'est sans doute daté vu d'aujourd'hui mais coincé entre l'arrivée du parlant en 27 et le futur crash de 29, le film se déguste comme un instantanée de cette période et, avec un tel trio à l'affiche, ça ne se refuse pas.
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Speedway - Harry Beaumont (1929)

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Autre film "vehicle" réalisé par la MGM avant l'arrivée du parlant pour sa star William Haines, Speedway est un film dont le casting typiquement MGM et la présence d'Harry Beaumont derrière la caméra laissaient présager d'un moment pas désagréable. Malheureusement Speedway est un muet parfaitement oubliable et qui n'apporte rien de nouveau par rapport aux autres films mettant en scène la star masculine de la Major (je pense à West Point et à Spring Fever). Le film de Beaumont propose une histoire qui semble être une photocopie de celle du film de Sedgwick où le foot US est remplacé par les 500 Miles d'Indianapolis et Joan Crawford par Anita Page.

Parfaitement anodin, le film souffre d'un scénario extrêmement faible, d'une fin vraiment convenue et la présence quasi-continue de Haines (il est de tous les plans) n'aide pas à remonter le niveau (on retrouve là une faiblesse déjà présente dans West Point) tant son jeu et ses pitreries paraissent bien lourdes et rendent son personnage parfois un peu trop ennuyeux (sa scène de drague avec Anita Page ou celle dans le restaurant en sont de bons exemples).
On peut également regretter la faible importance donnée au rôle tenu par Ernest Torrence et surtout le gaspillage réalisé par Beaumont vis-à-vis de l'actrice Anita Page. On est vraiment dans un film dédié à son acteur et on regrette que le réalisateur n'ait pas tourné plus de scènes avec l'actrice qui, de la même manière que Joan Crawford dans West Point, eclipse tout ce qui se trouve à l'écran quand elle apparait. Anita Page est réellement un visage de la MGM, une star des "late silents" et c'est réellement dommage qu'elle ne soit ici qu'un simple faire-valoir pour Haines car elle mérite bien plus. Il n'y a pas à réfléchir longtemps pour dire que c'est une superbe actrice, que son charme incroyable répond à un jeu naturel (sa présence dans Our Dancing Daughters apporte beaucoup au film) et que le trio de flappers MGM qu'elle forme avec Joan Crawford et Dorothy Sebastian est un plaisir pour les yeux pour tout ceux qui sont sensibles aux charmes des actrices de la fin des années 20 :oops:
Une autre petite production MGM...
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